21 juillet 2006

En attendant des jours meilleurs

Les temps sont durs. Je voudrais pouvoir fournir ce blog en articles passionnants de façon régulière (que diriez-vous d’un jour sur deux ?), mais quelque part c’est comme si je manquais de carburant. Je souffre sans aucun doute du tristement célèbre syndrome post-Coupe du Monde, qui frappe sans distinction tous les quatre ans ceux qui ont cru bon arrêter de vivre pendant 4 semaines pour s’empiffrer de foot à raison de deux matches par jour en moyenne. J’imagine que ça n’est pas une excuse, je connaissais parfaitement les risques de régression intellectuelle et de troubles de l’humeur qu’implique ce genre d’excès avant le début de l’orgie. Bon, peu importe, nous savons tous que cela s’est TRES bien terminé, je ne regrette donc absolument rien.
A la recherche d’autres prétextes valables pour justifier ces longues journées de pages blanches, je pourrais sans honte évoquer la chaleur (je pense réclamer un brumisateur auprès du ministère : les vieux ne sont pas les seuls à souffrir dans ce pays) ainsi que ma volonté d’acquérir un minimum de bronzage afin de ne plus ressembler à tous ces geeks qui confondent « World of Warcraft » avec la vie réelle. Mais en toute honnêteté, je vous avouerai plutôt que c’est mon déraisonnable marathon de dimanche qui m’a épuisé. A vous de juger si je méritais ou non un peu de repos après une telle performance.
Néanmoins, comme je ne veux pas abandonner mes lecteurs, surtout après avoir plusieurs fois déjà menacé de le faire, j’ai décidé de vous offrir ces quelques pensées brutes et non élaborées dans l’espoir de vous faire patienter jusqu’à mon éventuel regain de forme. Devinez par quoi on commence ?

1) Le monde retenait son souffle, enfin la toute-puissante FIFA a rendu son verdict dans l’affaire du Coup De Boule : 3 matches de suspension pour Zidane et 4800 euros d’amende (combien ?), 2 matches pour Materazzi et 3200 euros d’amende. Pas d’insultes racistes proférées, ce qui a dû décevoir bien des gens. Bref, je m’arrête là. L’Italie est championne du monde et Zidane est à jamais MCDB. Je rajouterai simplement un seul mot pour qualifier la « sanction » prise par la plus haute instance du football mondial : risible.

2) Le scandale du Calcio (pour la dernière fois : calcio est le mot italien pour football, et ne signifie en aucun cas ligue ou championnat, ce qui veut dire qu’une phrase aussi rabâchée que « La Juve est en tête du Calcio » n’a aucun sens) fait des heureux. D’abord les media français, qui peuvent ainsi tenter de se venger à peu de frais des Italiens. Ensuite les autres clubs (Real, Barça, Inter, etc), qui ont commencé à démembrer la Juventus et à acheter ses stars. Difficile de les blâmer, d’autant qu’ils paient un prix correct (dans le sens : au prix du marché) et que de toute façon les joueurs sont ravis de quitter le navire en perdition. A ce propos, Thuram vient officiellement de rejoindre Barcelone, mais surtout les rangs de ma prestigieuse «Hate team », dont le capitaine n’est autre que Thierry Henry. Le bon Lilian était aux portes de l’équipe depuis un bon moment, mais sa couverture des Inrocks le propulse définitivement parmi les titulaires. Il faut l’entendre donner des leçons sur les sans-papiers, la banlieue ou l’intégration (j’ai appris qu’il était membre du « Haut Conseil à l’Intégration » : quelqu’un peut-il me dire à quoi sert ce truc ?) et se poser en vieux sage défenseur des « valeurs républicaines ». Mesdames et messieurs, notre futur Ministre de la Jeunesse et des Sports ! Pour en revenir à la Juve, ça doit être dur pour les supporters d’assister au dépeçage de leur équipe, mais franchement, je suis incapable de les plaindre. Ils sont blindés de titres et d’honneurs depuis toujours, et ils ne descendent jamais qu’en Série B ! A ma petite échelle, en tant que supporter du défunt Brest Armorique, j’ai personnellement assisté à la destruction intégrale du club en 91/92 (au point qu’ils ont même dû changer de nom) avec dépôt de bilan, rétrogradation en D4 (!) et départ de tous les joueurs gratuitement pour d’autres équipes. Oh, et quel a été le meilleur classement de l’histoire du club ? Septième. Vous comprenez mieux pourquoi il est difficile de m’apitoyer sur le sort d’un club 29 fois (à la réflexion, plutôt 27, on vient de leur enlever deux titres) champion national. Ce qui par contre aurait tendance à m’énerver, c’est de voir les clubs français, et notamment Lens, par l’intermédiaire de son président Gervais Martel, réclamer les places en Ligue des Champions enlevées aux clubs italiens. A quel titre ? Et bien, parce que « Le Championnat de France est sain », ce qui reste à prouver, ou encore parce qu’il serait injuste de voir les 6ème et 7ème de la Série A italienne qualifiés en Ligue des Champions et pas le 5ème de la Ligue 1 française. Vous parlez d’un argument spécieux. Si je ne m’abuse, ce sont bel et bien les clubs italiens qui ont le plus pâti des matches arrangés, non ? Et après tout, si Lens veut tant être en Ligue des Champions, pourquoi ne pas plutôt gagner sa place sur le terrain ? Ah zut, c’est vrai, j’oubliais que la Ligue 1 est vraiment trop dure, avec toutes ces équipes tellement fortes, Troyes, Sochaux, Toulouse, Nancy et tant d’autres… Quand on est une équipe de m… comme Lens, et Gervais Martel en est bien conscient, mieux vaut essayer de se qualifier en jouant les charognards.

3) Le meilleur moment de ce Tour de France ? La stupéfaction des journalistes après l’exploit de Landis dans l’étape de jeudi. Ils étaient tellement heureux de l’avoir vu en perdition la veille, ils étaient tellement soulagés de s’être enfin débarrassé de l’Américain, après sept années de règne Armstrong, que leur bonheur s’affichait partout à la télé et dans les journaux. « Fini, l’hymne américain sur les Champs Elysées ! » entendait-on partout. Las, après une bonne bière, une nuit de sommeil et quelques piqûres, Landis refaisait le lendemain presque tout son retard sous les yeux médusés de la presse et se repositionnait pour la victoire finale. C’était trop beau pour être vrai.

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