31 décembre 2008

2008: le pire

Plus que quelques heures avant la fin de l'année, c'est le moment ou jamais de faire le bilan.
Vous me permettrez de commencer par me débarrasser du pire, avant de me concentrer sur le meilleur.
Et oui, c'est ma bonne résolution pour 2009: place à l'optimisme.
C'est parti.

(Les pires) Matchs de foot (de l'année 2008)

Marseille/Strasbourg, 4-3, le 17 mai
Je sais, ça n’est que le match qui a donné aux Marseillais le droit d’aller se faire humilier en Ligue des Champions cet automne, mais quand même. Chacune de leur victoire reste une injure faite à la justice internationale et à la dignité humaine.

Stade Brestois 29/Vannes Olympique Club, 0-1, le 5 décembre
Appelez-moi nostalgique ou même vieux con, mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que le monde était un meilleur endroit où élever ses enfants lorsque le Brest Armorique martyrisait Marseille et Bordeaux pendant que l’UCK Vannes et le Véloce Vannetais poursuivaient leur rivalité locale dans d’obscures divisions aujourd’hui défuntes.

Mois

Janvier et février ont été pourris (peuvent-ils être autre chose ?), mars s’en sort in extremis grâce à un périple à Vegas, avril n’avait rien de folichon, mai et juin furent OK, juillet majoritairement désagréable, août plus merdique qu’on aurait pu l’imaginer, septembre et octobre tous les deux sauvés de la misère noire par un enchaînement Canada/Portugal, et décembre au final pas si horrible pour un mois qui accumule les « fêtes » (anniversaire, Noël, St Sylvestre) spécialement conçues pour vous abattre le moral. Reste donc novembre. Félicitations, novembre, pour la deuxième année consécutive et la troisième en quatre ans, tu es le pire mois du calendrier.

Album

Metallica, « Death Magnetic », sorti le 12 septembre 2008
Ma passion adolescente pour Metallica a été malmenée cette année. Le plaisir de réécouter « Master Of Puppets » a d’abord disparu dans des circonstances malheureuses, et ensuite ça. Je n’attendais franchement rien de cet album (le making-of du précédent, St Anger, était 100 fois plus intéressant que le disque lui-même), mais pas au point d’abandonner au bout de 2 écoutes (très) partielles. Les critiques peuvent raconter ce qu’elles veulent et parler de « retour au sources réussi », nous ne sommes plus en 1988, et je ne vais pas supporter sans broncher 75 minutes de riffs inextricables, de changements de rythme sans but et d’agression surfaite. Désolé. Après le premier morceau, « That Was Just Your Life », on peut passer à autre chose.

Sportifs

Brett Favre
Vous ne savez sans doute pas qui il est (essayez Google), mais au nom de tout le peuple américain qui a suffisamment souffert en 2008, je voudrais lui dire ceci :
Please retire, Brett. NOW !

Fabrice Jeannet
Deux fois médaillé à l’épée à Pékin (argent en individuel, or par équipes), Jeannet a trouvé le moyen d’être à la fois mauvais perdant et insatisfait dans la victoire. La grande classe. Ça n’était pas franchement nécessaire, mais merci de nous avoir rappelé pourquoi il était si important de mépriser l’escrime et les escrimeurs une fois tous les quatre ans.

Site web

Celui que tu es en train de lire, espèce de loser !

Jeux Olympiques

Michael Phelps
« 8 médailles d’or !» « Le plus grand athlète de tous les temps ! » Pitié. 4 nages. 236 distances. Des relais. C’est de natation que l’on parle ici les amis. Le sport de ceux qui ont du mal à se mouvoir sur la terre ferme et qui sont maladroits avec un ballon. Vous êtes probablement un athlète plus complet que Phelps. Todd Gallagher est certain de l’être.

Jean-François Lamour
Notre ancien ministre escrimeur, pendant la cérémonie d’ouverture : « Vous vous rendez compte qu’il n’y aura pas cette année d’épreuve masculine de fleuret par équipe ! » Les salauds. Encore un coup de George Bush.

Le BMX
La France est en panne de médailles ? Pas de problème, donnez des bicross à 6 gonzesses, faites-les tourner sur un circuit bosselé pendant 30 secondes et il y aura une breloque au bout pour celles qui ne se seront pas cassé la gueule. Sitôt dit, sitôt fait, je vous présente Anne-Caroline Chausson et Laetitia Le Corguillé, héroïnes nationales.

Les femmes françaises
Dans leur infinie sagesse, les Grecs Anciens non seulement n’envisageaient pas de faire participer les femmes à leurs épreuves sacrées, ils leur interdisaient aussi l’accès à Olympie (j’ai appris ça dans Astérix). Devinez quel pays serait bien inspiré de réclamer un retour aux bonnes vieilles traditions antiques ? La France. Avec seulement 7 médailles féminines sur un total de 40, il serait temps de forcer bobonne à rester à la maison. Pour de bon.

Chanson

Sans en avoir entendu une seule note (Dieu m’en garde), c’est avec confiance que je puis affirmer que la pire chanson de l’année se trouve sur le nouvel album de Bénabar.

Match de basket

San Antonio/Utah, 119-94, le 21 novembre
Pas toujours évident de se remettre dans le bain de la NBA quand la NFL vous obsède depuis 3 mois. Ça ne m’empêche pas de jeter un œil à une affiche quand Canal+ Sport se donne la peine d’en programmer une à un horaire décent un samedi matin. Sauf que ma raisonnable excitation pour ce choc de la conférence Ouest retombe rapidement. Dès qu’apparaissent les 5 de départ, à vrai dire. Quoi ? Ronnie Price, C.J. Miles et freakin’ Kosta Koufos ? ! ? Où sont les champions olympiques D-Will et Boozer ? A l’infirmerie. Côté Spurs, même musique, les insupportables Tony P. et Ginobili sont blessés. Pas grave, ils dominent largement une partie où règne l’ennui le plus total. Quand soudain Roger Mason se met à enquiller les paniers à 3 points comme des lancers francs, j’ai au moins la satisfaction de l’avoir drafté au dernier tour de ma fantasy league. Et puis je me souviens que la veille j’ai négligé de l’insérer dans mon lineup. Il est sans doute temps d’éteindre la télé et de retourner se coucher.

Balade urbaine

Ce qui s’appelle se jeter dans la gueule du loup. Ou comment j’ai fait l’erreur de déambuler dans les rues de Rennes un samedi après-midi de décembre tout en sachant que j’allais être massivement confronté à trois des choses que je supporte le moins bien : les gens, le shopping, et les bobos aux alentours de la quarantaine qui se promènent avec dans une main un sac en papier à l’aspect étudié contenant une chemise et un pull pour un prix compris entre 250 et 400 euros, et dans l’autre une compagne habillée avec goût et dont le charme vit ses derniers semestres. Ugh. Pas un temps à mettre un misanthrope dehors.

Commentateur sportif

Stéphane Guy
Thierry Gilardi est peut-être décédé, mais il est toujours parmi nous grâce à tous ces commentateurs qui font fructifier son héritage. A propos, petite leçon de journalisme sportif : on ne dit pas « Alex Ferguson », mais « Seuralex » ; on ne dit pas « Manchester United », on dit « L’équipe de Seuralex » ; on ne dit pas non plus « Cristiano Ronaldo », mais « Le protégé de Seuralex ». Enfin on ne crie pas « Quel but ! », on crie « Regardez la joie de Seuralex sur le banc de touche ! »

Comique

Gad Elmaleh
Dans un effort ultime et surhumain de socialisation, je me suis rendu cet été au festival de Carhaix. Sans grand intérêt, la programmation musicale était agrémentée par la mise en vedette d’un comique à succès qui ne m’avait jamais fait marrer, mais je tâchais de laisser mes a priori de côté. Après tout, avec une ou deux bières dans le nez, Gad se révèlerait peut-être hilarant. J’avais tort. Gad Elmaleh n’est pas drôle. Même après 3 bières. Il en est d’ailleurs conscient, car son spectacle évacue très rapidement les blagues pourries (sur les GPS…) et les sketches débordants d’imagination (sur la paternité) pour lui permettre de jouer les chauffeurs de salle en scandant un à un des noms de villes bretonnes (merci au péquenot qui lui a filé la liste, la foule a adoré), puis les auteurs-compositeurs-interprètes avec des « chansons » au piano et à la guitare indignes d’un spectacle de fin d’année pour des CE1. Entre la réaction délirante du public et des jeunes femmes de ma connaissance prêtes à lui sauter sur les genoux pour jouer les groupies (« Il est drôle, il est riche… et en plus il est beau ! ! ! »), je mentirais si je disais que je ne me sentais pas légèrement embarrassé. A dire vrai je n’attendais qu’une chose, c’était que la terre s’ouvre sous nos pieds pour engloutir la scène et les 50 000 lobotomisés qui tapaient dans leurs mains. Bref, ce cauchemar n’avait qu’assez duré. Et puis Bob l’Eponge (quoi que ça puisse être) est apparu. Revoir cette séquence en réalité bien plus longue que les 2 minutes de la vidéo ci-dessous me donne envie de dégueuler tripes et boyaux.



Match de football américain

Superbowl XLII : New York Giants/New England Patriots, 17-14, le 3 février
Le plus grand Superbowl de l’histoire, David qui abat Goliath, la défense héroïque des Giants, le miracle absolu de l’action Manning-pour-le-casque-de-Tyree et le rêve de perfection des Patriots qui s’effondre à 35 secondes de la fin du match. Wow. En tant que « supporter » des Pats et du duo si facile à détester Brady/Belichick, disons qu’on ne pouvait pas faire pire.


Motivation en chanson

C'est la lutte finale
Groupons nous et demain
L'Internationale
Sera le genre humain
.

Fantasy

DeAngelo Williams en échange pour Willie Parker, le 14 octobre
Sur le papier, c’était l’échange parfait, du genre que l’on enseigne dans toutes les bonnes écoles de fantasy football : vendre un joueur surprise dont la valeur ne sera jamais plus haute (Williams, 2 saisons décevantes mais un match à 3 touchdowns le dimanche précédent) et acheter un joueur confirmé au cours très bas (Parker, de retour de blessure). Ça n’a pas marché. Les traders de Wall Street ont peut-être perdu des milliards, mais ça n’était pas leur argent, ils ne sont pas si stupides. Moi j’ai dû me contenter d’une médaille en chocolat dans ma ligue et regarder impuissant triompher le nouveau propriétaire de Williams, avec ses 16 touchdowns (are you kiddin’ me, DeAngelo ?) en 10 semaines pendant que le prétendu « Fast Willie » moisissait sur mon banc avec 1 misérable TD en 10 misérables semaines. Worst. Trade. Ever.

Blessure

DeAndre Brown. Rien ne vous oblige à regarder.



Cuite

Lorsque votre patronne (et néanmoins amie) vous invite chez elle pour un barbecue en compagnie d’autres collègues de travail, il faut bien entendu accepter sans hésitation. Toutefois, il y a également un certain nombre de restrictions : ne pas croire que l’on a 21 ans à nouveau et que c’est une bonne vieille soirée biture comme à la fac ; ne pas inconsidérément déboucher des bouteilles de vins quand personne ne vous le demande ; ne pas réclamer une cigarette alors que vous ne fumez jamais ; ne pas demander l’hospitalité passé minuit parce qu’il est évident que vous ne serez pas en état de reprendre votre voiture ; ne pas accepter de bière à 4 heures du matin ; ne pas se coucher avec la tête qui tourne et être immédiatement malade ; ne pas se lever tard le lendemain matin avec la gueule de bois et quand tout le monde est parti ; ne pas boire le café qu’on vous propose gentiment et être immédiatement malade ; en résumé, ne pas passer pour un pauvre type. Un week-end de juin, j’ai échoué à respecter chacun de ces commandements de base. Dès lors, comment s’étonner d'avoir perdu mon boulot et de ne pas avoir reçu de carton d'invitation pour le réveillon?

Expression

« A un de ces quatre. »

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