29 septembre 2006

Le strict minimum

Chers lecteurs, vous me décevez.
Quelle est en effet ma récompense pour vous avoir tout particulièrement gâtés ces dernières semaines (et je répète que ce n’est pas ma faute si la Coupe du Monde n’a lieu que tous les quatre ans) ?
La désertion pure et simple.
Mon compteur de visites est à son plus bas historique (et ça veut dire très très bas).
Vous ne me laissez donc d’autre choix que d’exprimer mon désarroi en vous laissant avec ces pronostics bruts.
En espérant vous retrouver.

PS : votre lâche abandon tombe à pic, je n’avais strictement RIEN à dire.

D1 :
Sochaux-Lyon 0-2, Sedan-Rennes 1-0, Lorient-Troyes 1-1, Lille-Nice 2-0, Valenciennes-Bordeaux 0-0, Monaco-Le Mans 2-1, Marseille-Toulouse 2-0, Nancy-Lens 0-1, Auxerre-Nantes 3-1, St Etienne-Paris 1-1.

Dernière journée: 4/10 Saison: 33/70

NFL Picks :
Ind b. NYJ, CAR b. No, Sd b. BAL, Mia b. HOU, ATL b. Ari, BUF b. Min, Dal b. TEN, KC b. Sf, STL b. Det, Jax b. WAS, Cle b. OAK, CIN b. Ne, Sea b. CHI, PHI b. Gb.

Week 3: 9/14 Season: 30/46 (pour ceux qui mettraient en doute mes capacités d’analyse du football américain, comparez donc mes résultats à ceux des experts d’espn.com)

Fantasy Football Watch :
Après une sévère déculottée en deuxième semaine, les Punishers se sont bien repris et pointent désormais à une très précaire 3ème place au classement. Le match de ce week-end face à la redoutable équipe des Beware of japanese piggies (ne me demandez pas d’explications) s’annonce terrible. Ah, et puis suite à l’annonce d’un nouveau report de son comeback, j’ai dû finalement me résoudre à lâcher Trent Green. Rien de personnel là-dedans, je lui souhaite de rejouer un jour, mais est-ce bien raisonnable, après ça ?

25 septembre 2006

Soulagement

Il y a des semaines comme ça, où les Dieux du football prennent pitié et décident de mettre fin à votre martyre. Depuis la Coupe du Monde, je devrais pourtant savoir que les plus grandes satisfactions n’arrivent qu’après les plus longs tourments.

10 pensées pour la journée

1. Je pense que la défaite de Marseille à Nantes est la première d’une longue, très longue série. Et pas seulement dans mes rêves car, attention, samedi prochain ce sont les Toulousains et leurs maillots roses qui débarquent au Vélodrome. Et Ribéry ne va pas le supporter : « Hé, ça va pas ou quoi ? Je joue pas contre des gonzesses ! »

2. Je pense que si Marseille avait gagné hier soir, une fraction minoritaire de mon subconscient aurait été ravie : voir Nantes à la dernière place est un plaisir trop rare.

3. Je pense que le CV de Serge Le Dizet est arrivé ce matin à la DRH de Canal+.

4. Je pense qu’un courrier de Vikash Dhorasoo est arrivé ce matin dans les locaux parisiens de l’association « SOS Homophobie ».

5. Je pense que gagner un match 1-0 sur un penalty totalement imaginaire (j’allais dire « à la française ») pendant que son adversaire se voit refuser un but parfaitement valable était le scénario idéal, et tellement approprié, pour fêter le centenaire du RC Lens.

6. Je pense que recevoir un énorme coup de pied dans les tibias avant de s’écrouler dans la surface est une méthode définitivement périmée pour obtenir un penalty dans le Championnat de France. Le manceau Romaric aurait dû le savoir, franchement.

7. Je pense que les arbitres sont des ânes.

8. Je pense qu’au-delà des victoires de Lyon sur Lille et de Nantes sur Marseille, le véritable évènement de cette 7ème journée fut le premier but de Benoît Pedretti sous ses nouvelles couleurs auxerroises. Son premier but… Depuis les poussins, non ?

9. Je pense qu’avec trois 0-0, la Ligue 1 Orange® est en train de redevenir elle-même. Et regardez-moi ce programme pour le week-end prochain : Sedan-Rennes, Lorient-Troyes, Nancy-Lens, Auxerre-Nantes, etc. Quelqu’un veut des places ?

10. Je pense que je ne pouvais pas terminer sans rendre un vibrant hommage aux héros brestois qui, sous un orage grondant, ont brillamment remporté leur première victoire de la saison, se hissant ainsi à la 18ème place de D2. Et ne comptez pas sur moi pour faire la fine bouche sur ce classement : Guingamp est 19ème…

22 septembre 2006

La 7ème journée, comme si vous y étiez

Samedi soir aura lieu le match le plus important de la saison (et oui, car à partir de maintenant TOUS ces matches seront les plus importants de la saison) pour le Stade Brestois.
En recevant Créteil, son concurrent direct pour le titre de « Plus mauvaise équipe de tout le football professionnel » (ça mériterait un trophée, non ? Il faut en parler à Thiriez), les Brestois espèrent enfin lancer leur saison et remporter une première victoire.
Au bout de neuf journées, il serait temps.

Tout ça pour vous prévenir qu’aucun match de D1 ce week-end n’aura les mêmes enjeux.
Ce qui ne m’empêche pas d’innover, encore et toujours, pour le bonheur de mes lecteurs. Découvrez donc ci-dessous, après déjà des semaines de prédictions aussi fausses que vraies, la première analyse match-par-match de l’histoire de ce blog (dans l’ordre chronologique de leur diffusion sur OM TV):

Lyon-Lille : On voudrait nous vendre ce match comme un « choc », mais quoiqu’en disent les récents championnats, cette confrontation est terriblement déséquilibrée. Lille a dû jouer la Coupe de la Ligue cette semaine (mais pas Lyon, merci au nouveau règlement), et semble déjà fatigué. Et puis, ils n’ont plus de gardien, ce qui pourrait être gênant. Surtout, ils ont battu, que dis-je, humilié Lyon deux fois l’année dernière. Ce qui signifie que la motivation lyonnaise sera énorme, quoiqu’on ne puisse jamais savoir ce qui se passe dans la tête de ces millionnaires. A moins qu’ils ne veuillent gagner pour fêter la prochaine introduction en Bourse du club. Par ici les stock-options ! Lyon, 2-0.

Toulouse-Lorient : Attention, cachez-vous, voici le match le plus laid de la semaine, et peut-être de l’année. D’un côté les Toulousains en violet, de l’autre les Lorientais en orange… Il est temps d’agir et de limiter les couleurs réglementaires à 5 : blanc, noir, bleu, rouge, jaune. Un coup de fil de plus à passer à Thiriez. Toulouse, 1-0.

PSG-Nancy : Les supporters de Paris doivent être intarissables sur la Coupe de la Ligue en ce moment. Non seulement c’est le seul titre qu’ils peuvent espérer inscrire à leur palmarès cette année, mais c’est aussi cette compétition mythique qui leur permet de pouvoir dire fièrement, en ce 22 septembre 2006 : « Hé, on reste sur deux victoires consécutives ! » Nul, 1-1.

Rennes-St Etienne : Faites-moi confiance : ce match est un gros match (au lieu de hausser les sourcils, attendez de voir la suite du programme), tout simplement parce que ces deux équipes sont à un croisement. Rennes a très mal débuté et semble se reprendre, tandis que St Etienne a fait l’inverse en démarrant fort mais en foirant inexplicablement sa fin de match contre Auxerre dimanche dernier. Conclusion, ce match est capital. Si Rennes ne gagne pas, après deux saisons de domination à la maison, que vont-ils se dire ? Quelque chose comme « OK, c’est officiel, nous sommes mauvais », non ? De l’autre côté, pour St Etienne, une défaite signerait la fin des illusions et le début des « il faut assurer le maintien » dès la sortie des vestiaires. Une victoire, et ils rappellent Robert Herbin pour descendre les Champs Elysées en DS décapotable. Rennes, 2-1.

Le Mans-Sochaux : Vous vous rappelez quand je vous disais que ces 4 premiers matches sans défaites seraient la meilleure série sochalienne de l’année ? (vérifiez ici) J’ai autre chose pour vous : ils ne gagneront plus avant la 12ème journée. Notez-le dès maintenant. Le Mans, 3-0.

Bordeaux-Troyes : Avec les Troyens au moins, les choses sont claires. Jamais ils n’ont donné l’impression qu’il pourraient jouer autre chose que des matches à 6 points pour le maintien. Ils ont gagné le premier contre Nice, c’est déjà ça. Et Bordeaux est la plus grosse déception de la saison. Ils devraient déjà se familiariser avec ce mot : Intertoto. Nul, 0-0.

Auxerre-Sedan : Que s’est-il passé dans cette deuxième mi-temps à St Etienne ? Une prise de conscience collective ? Avec tous ces mauvais résultats, les dirigeants ont probablement parlé de Guy Roux aux joueurs comme on parle du Grand Méchant Loup aux enfants qui ne veulent pas manger leur soupe, tentant ainsi de leur foutre une trouille de tous les diables. En tout cas, c’est ce que moi j’aurais fait pour motiver ces incapables. Alors qu’une nouvelle défaite se profilait à Geoffroy-Guichard, Cheyrou et compagnie ont dû se dire qu’il y avait une chance pour qu’ils le rappellent VRAIMENT, et comme par enchantement ils sont devenus irrésistibles. Vous parlez d’un choc psychologique. Auxerre, 2-0.

Nice-Valenciennes : Restons avec des joueurs qui ont la pression. Pour les niçois, en cas d’insuccès ce samedi, ce sera stage commando dans le maquis corse avec Antonetti et ses amis à cagoules. Nice, 2-0.

Lens-Monaco : Et ces pauvres joueurs monégasques, alors ? Vous croyez qu’ils ont la vie facile ? Scotchés 24h/24 au téléphone avec leur agent pour préparer leur futur transfert ? Et dire qu’il va falloir qu’ils attendent le mercato… Lens, 1-0.

Nantes-Marseille : Ou comment réparer une erreur commise 20 mois plus tôt. Mais les questions demeurent : pourquoi avoir engagé Le Dizet ? Jusqu’à quel degré d’incompétence les dirigeants nantais vont-ils s’élever ? Vous voyez, je n’ai rien contre Le Dizet, mais n’était-il pas absolument évident que ce type allait échouer lamentablement ? Si un réalisateur cherchait un acteur pour incarner le stress et le manque de confiance en soi, Le Dizet serait le premier choix ! Vous l’avez bien regardé ? Comment peut-on lui confier une équipe de foot ? Je ne lui confierais pas un vieux T-shirt ! Bon, maintenant, je ne vais pas non plus me plaindre. Voir Nantes au fond du trou est un vieux rêve. Un rêve qui va durer toute l’année. Marseille, 3-0.

Dernière journée : 3/10 Saison : 29/60

NFL picks (équipes qui reçoivent en majuscules) :

Autant les résultats de la Week 2 étaient prévisibles, autant cette semaine il ne faut jurer de rien, avec des chocs indécis aux quatre coins du pays. Tant pis, je n’ai rien à perdre.

IND b. Jax, MIN b. Chi, BUF b. Nyj, Cin b. PIT, Gb b. DET, Car b. TB, Was b. HOU, MIA b. Ten, Bal b. CLE, Phi b. SF, ARI b. Stl, SEA b. Nyg, NE b. Den, Atl b. NO.

Week 2 : 12/16 Season : 21/32

20 septembre 2006

En direct du Roudourou

D’accord, d’accord, ce qui va suivre n’est pas de toute première fraîcheur.
Mais soyez compréhensifs, s’il vous plaît.
Il me fallait bien une journée entière pour me remettre de ce sommet du football moderne que fut ce derby breton entre Brest et Guingamp.
L’émotion passée, il est temps de vous faire vivre ce match, avec toutes ses péripéties, comme JE l’ai vécu.
Installez-vous confortablement, choisissez le meilleur fauteuil dans le salon, nous sommes le lundi 18 septembre 2006, il est 20 heures passées, et vous êtes mes invités.

NB : soyez conscients chers amis que ces notes auraient été impitoyablement détruites en cas de victoire guingampaise dans les dernières minutes. Désolé pour le suspense, mais je veux vous faire comprendre à quel point nous sommes tous très chanceux.

20h22 : Bienvenue sur Eurosport, la chaîne de la Ligue 2, en direct du mythique Roudourou, le stade qui réussit l’exploit d’avoir un nom plus ridicule encore que l’équipe qu’il héberge. Non, sérieusement, je préfère encore le Gillette Stadium. Ou le Heinz Field.

20h26 : Le stade est vide. A moitié vide. Est-ce à cause de la diffusion du match à la télé ? A cause du lundi soir ? Du prix des places ? Du jeu pathétique des deux équipes ? Je me demande…

20h27 : Exclusivité Eurosport : en direct des toilettes du stade avec vue imprenable sur l’urinoir. Les petites chaînes ont toujours intérêt à se démarquer de la concurrence.

20h28 : Mes héros sortent des vestiaires. J’en reconnais un seul. Le gardien, Elana, avec son maillot bleu.

20h29 : Interrogé au micro de l’ « homme de terrain » (la course à l’originalité d’Eurosport est déjà finie), Cédric Liabeuf se dit « confiant ». Il est bien le seul. Ah, c’est vrai, vous ne savez pas qui c’est : un milieu de terrain brestois.

20h31 : Même en D2, vous n’y échapperez pas : la farandole des poignées de main.

20h33 : Gloups. C’est parti.

20h35 : A peine le temps de stresser que Guingamp frappe un coup-franc sur le poteau. Elana n’a pas bougé.

20h36 : Encore un coup-franc aux 18 mètres. Y a rien du tout, monsieur l’arbitre ! Ouf, bien capté par le gardien. Mais ça y est, le mal est fait : je suis énervé.

20h38 : But refusé à Guingamp pour un hors-jeu… Totalement et absolument justifié. Ce match est de mieux en mieux.

20h42 : Enorme occasion guigampaise ! A deux mètres du gardien ! Ce commentaire va bientôt s’arrêter.

20h44 : Je n’ai toujours ni explosé mon crayon, ni déchiré mon bloc-notes. Vous savez ce que ça veut dire ? On dirait que Brest a compris que le match a commencé.

20h47 : BUUUUUUT !!!! DE CARVALHO !!!! C’est énorme !

20h48 : C’est encore plus beau de marquer un but de raccroc aux Guingampois.

20h51 : Je n’arrive pas à quitter le score des yeux.

20h53 : Promis, j’arrête de me moquer d’Eurosport. Les commentateurs sont les moins mauvais que j’aie entendu depuis des siècles. Ferreri n’est pas si mal (une découverte, car je ne regarde jamais les matches de Marseille sur M6), et même l’ « homme de terrain » dit parfois des choses intéressantes.

20h54 : Attendez un peu… Est-ce que le but brestois ne m’aurait pas rendu exagérément euphorique ? La vie est belle, certes, mais quand même pas à ce point.

20h55 : Goudet a la voix enrouée à force de hurler sur ces joueurs, et pendant ce temps Liabeuf tire 15 mètres au-dessus.

20h57 : Gros choc genou contre genou entre deux joueurs. C’est le Guigampais qui reste au sol. C’est toujours ça de gagné.

21h02 : Pénalty, monsieur l’arbitre ! Liabeuf est poussé dans le dos dans la surface ! Vous n’avez pas regardé PSG-Marseille, ou quoi ?

21h03 : LA blague de la soirée. Tandis que le joueur guigampais est évacué sur une civière, le commentateur annonce qu’il va être conduit vers l’hôpital le plus proche. « C'est-à-dire à Brest », rajoute mon frère. Nous sommes très taquins, dans la famille.

21h05: Faute/Dégagement aérien/Faute/Dégagement aérien/Faute…

21h06 : Arrêt d’Elana sur une tête de Sikimic. C’était en lucarne. Et Brest mène toujours…

21h12 : Séquence nostalgie : la dernière fois que j’ai vu Brest marquer un but en direct à la télé, j’étais encore au lycée. Oui, je suis aussi vieux que ça.

21h16 : Corner pour Guingamp juste avant la mi-temps. C’est pas le moment…

21h20 : Mi-temps. Il y a de la tension dans le salon. Pas une tension de niveau « Italie-France », ni même « France-Togo », mais quand même. Mais pourquoi comparer, d’ailleurs ? Ce soir la tension est d’un genre nouveau, totalement différent des tensions marseillaises ou bleurkiennes. C’est une tension positive. Pour la gagne. Je n’ai pas l’habitude, et ça fait bizarre.

21h38 : Reprise. J’ouvre une bière. D’ordinaire je ne considère pas que le foot soit une excuse pour picoler, mais là, les circonstances l’exigent.

21h39 : Guégan, notre capitaine, est en forme : 2 grosses fautes en 2 secondes. Carton.

21h41 : Encore un Guingampois par terre. Peut-être qu’on ne gagnera pas ce match, mais au moins on n’aura pas fait de prisonniers.

21h42 : Belle frappe de Liabeuf ! Tuez-moi ce match, par pitié…

21h44 : Un Guingampois fait faute sur un défenseur et en profite pour partir au but ! A côté ! Y a une justice…

21h45 : Pénalty pour Guingamp ! Y a RIEN ! RIEN DU TOUT !!

21h46 : NON !!!

21h55 : Toujours sous le choc. Il ne se passe rien sur la pelouse, mais dans ma tête la « faute » repasse sans arrêt. Et je n’ai plus de bière.

22h00 : Et voilà comment on se fait encore et toujours enc… par les arbitres. Carton rouge pour Guégan sur une faute insignifiante. Je crois que je ne vais pas pouvoir rester.

22h06 : Je suis encore là. En train de me préparer psychologiquement à la défaite.

22h07 : Le capitaine guingampais Martini (une brute) ceinture littéralement De Carvalho pour l’empêcher de partir au but. L’arbitre ne bronche pas. C’est magnifique.

22h15 : Je m’attends à 10 minutes d’arrêts de jeu. Pauvre de nous.

22h19 : Elana nous sauve le match. Pour l’instant.

22h21 : Allez, on balance devant ! Le plus loin possible !

22h24 : Combien de temps additionnel ? Combien ?

22h25 : Deux mots : ça pue.

22h26 : 36ème plan de Le Graët en train de pousser ses joueurs dans les tribunes. Où est mon fusil à lunette ?

22h26 : Cette fois c’est cuit ! Non ! Elana détourne la balle ! Encore lui ! Le dieu de ce match !

22h27 : Ouf. Brest n’a pas perdu. Et n’est plus qu’avant-dernier.

22h49 : Existe-t-il une meilleure série que Grey’s Anatomy pour se calmer les nerfs ?

22h56 : Je ne crois pas.

18 septembre 2006

Choses à faire

A noter dans mon pense-bête :

  • envisager sérieusement un désabonnement à Canal +.
  • prendre contact avec des fournisseurs d’accès Internet autre que Orange®.
  • ne surtout pas changer d’opérateur de téléphonie mobile (Dieu merci, le mien ne s’occupe que de la Coupe de la Ligue).
  • ne pas oublier d’écrire un article pour le blog.

Et c’est parti:

10 pensées pour la journée

1. Je pense que ça commence REELLEMENT à bien faire. 5 victoires d’affilée pour une certaine équipe du sud de la France ? Ce championnat ne vaut décidément rien. Rien du tout.

2. Je pense que cette année est pour moi l’année du martyre. Après avoir dû attendre le dernier instant de la Coupe du Monde pour pouvoir enfin m’exclamer « Ils ont perdu ! », vais-je devoir patienter jusqu’à la 38ème journée pour être enfin certain que Marseille ne gagnera pas le titre ?

3. Je pense qu’il est temps pour Canal+ de se rebaptiser « OM TV ». Allez, les gars, fini la fausse pudeur, soyez fiers de vos couleurs !

4. Je pense qu’il y a suffisamment de bons joueurs à Monaco pour faire 2 très bonnes équipes. Mais uniquement sur Playstation.

5. Je pense que tant que des arbitres mettront un deuxième carton jaune à un joueur parce qu’il a tiré un coup-franc trop vite, ils auront beau demander à tout bout de champ le « respect » des joueurs, des entraîneurs, du public, des dirigeants ou du téléspectateur de base, on continuera à les huer, toujours et partout. Les arbitres CRAIGNENT. Point final.

6. Je pense que le tir au but manqué par David Trezeguet le 9 juillet à Berlin continue d’avoir des répercussions insoupçonnées. Aurait-il fini au fond qu’avec la relégation de Dhorasoo en équipe réserve du PSG les journaux auraient pu se régaler à titrer « Un Champion du Monde en CFA ! » Mais non.

7. Je pense que les journées de championnat coupées en deux sont une insulte à l’intelligence. Et tout ça pour quoi ? A cause de la Coupe de l’UEFA ! Si, si, vous savez, ce tournoi de consolation pour les équipes trop nulles pour jouer avec les grands. Quelqu’un peut me citer les résultats français de la semaine ? Ce serait sympa. Vraiment.

8. Je pense qu’il y avait au moins une bonne raison d’aller au match à Troyes samedi soir. Quel but de Gigliotti. Les retournés font toujours les plus beaux buts. On ne s’en lassera jamais.

9. Je pense qu’au moment de présenter aux téléspectateurs le tableau des résultats de la journée, nos amis Gilardi et Alexandre Ruiz ne « récapitulent » pas. Ils « rrrrrrécapitulent ».

10. Je pense que Brest et Guingamp s’affrontent ce soir pour le derby breton de la peur. Petit rappel : Brest, 20ème, 3 nuls et 4 défaites va à Guingamp, 18ème, 1 victoire, 2 nuls et 4 défaites. Et le pire dans tout ça, c’est que je suis déjà préparé au désastre. Parfois je me dégoûte vraiment.

15 septembre 2006

Je parie, tu paries, il parie, etc

Je me souviens avoir récemment discuté avec vous des mérites du vendredi (lien post), mais depuis quelques semaines, avouez-le, le vendredi est encore meilleur, car c’est le jour où vous découvrez mes pronostics, toujours avisés, parfois provocants, jamais ennuyeux (et de temps en temps totalement à côté de la plaque, mais ce n’est pas grave).
Maintenant que j’ai ajouté à ma panoplie les pronostics de la NFL (j’espère avoir fait de vous des fans, mais si ce n’est pas encore le cas, cliquez ici pour vérifier les résultats de chaque week-end), et que j’ai plutôt bien débuté, je suis absolument convaincu qu’il n’y a jamais assez de pronostics. Attendez-vous à me voir prendre prochainement les paris sur la ligue pro de volley-ball (si elle existe toujours…) ainsi que sur le handball féminin, sport indécent ou pas.
La fièvre des paris sportifs s’empare de moi, doucement mais sûrement.
Je me donne moins d’un mois avant de commencer à miser de l’argent.
Et là, attention… Peut-être suis-je en train de vivre mes dernières semaines de santé mentale.
Bah, pour ce que j’en fais.

D’autres pourtant, ayant depuis longtemps perdu tout sens commun et dont le métier consiste à parler à tout bout de champ, semblent se muer en carpe japonaise sitôt posée cette question fatale : « Alors, quel est votre pronostic pour ce match ? » Ces hommes, vous les avez reconnus, sont nos amis les trop célèbres consultants. Jamais, au grand jamais vous n’entendrez l’un d’entre eux se mouiller avant un match et nous donner le nom du futur vainqueur.
Quel est le problème ? La timidité ? Des ordres venus d’en haut ? La crainte de froisser les sensibilités ? Ou bien la nullité pure et simple ?
Je ne referais pas un topo complet sur cette espèce nuisible qui a envahi le paysage du sport à la télévision (déjà fait ici), mais je suis obligé de poser la question : que nous apportent ces « experts » ? Quel est le taux de commentaires intéressants d’un Franck Sauzée, par exemple ? 1/3 ? 1/10 ? 1/836 ? Je sais, je sais, il faudrait un décompte scientifique, mais n’espérez pas que je vais me dévouer pour faire une petite croix sur une feuille de papier à chaque fois que Sauzée informe les chanceux téléspectateurs de Canal+ qu’il faut « essayer de passer par les côtés ». Quoique, à tout prendre, ce serait sans doute le seul moyen de rester jusqu’au bout devant Sedan-Le Mans.

En n’hésitant pas à offrir publiquement mes pronostics sur un site web visité chaque jour par des cohortes de passionnés, je ferais presque figure de précurseur dans ce pays.
Vous allez me reprocher de prendre à nouveau en exemple le pays de George W. Bush et de Guns N’Roses, mais il suffit de jeter un œil sur n’importe quel site de sport américain pour trouver partout les pronostics des journalistes. Ces types sont payés parce qu’ils sont censés savoir de quoi ils parlent. Au moins ils essayent de le prouver chaque week-end.
Donc, voici ma proposition à Canal+ : demandez à vos trop nombreux consultants de remplir une simple grille 1N2 avant chaque journée de championnat. Faites-en un programme court de 2 minutes pour présenter les grilles de chacun, avec le bilan des journées écoulées et un classement des meilleurs pronostiqueurs. A la fin de l’année, virez les plus nuls (les 50 plus nuls).

Ne me dites pas que vous ne payeriez pas pour voir la lutte pour le maintien entre Olivier Rouyer et Claude Le Roy.
Parce que ça, ça serait une bonne raison de s’enflammer pour un Sedan-Le Mans.

NFL picks (équipes à domicile en majuscules):
MIA b. Buf, CIN b. Cle, ATL b Tb, CHI b. Det, GB b. No, IND b. Hou, BAL b. Oak, Nyg b. PHI, Car b. MIN, SEA b. Ari, Stl b. SF, Ne b. NYJ, DEN b. Kc, SD b. Ten, DAL b. Was, JAX b. Pit.

Week 1 : 9/16

D1 :
Sedan-Le Mans 1-1, Lorient-Lyon 0-1, Lille-Toulouse 2-1, Valenciennes-Nantes 1-2, Troyes-Nice 0-2, Nancy-Rennes 0-0, St Etienne-Auxerre 2-1, Sochaux-Lens 1-1, Monaco-PSG 2-2, Marseille-Bordeaux 1-0.

Dernière journée : 7/10 Saison : 26/50

Fantasy Football Watch : je ne veux pas en parler, mais j’ai des tas de trades sur le feu, et une pression énorme pour dimanche soir avec une victoire en 1ère semaine à confirmer face à un adversaire redoutable (un Québécois, tabernacle !). Ce truc va me rendre dingue…

14 septembre 2006

Fantasy Football

Ce blog arrive à un tournant.
Peut-être.
Je ne suis pas encore sûr.
Mais, après avoir été rendu quasi-muet par la victoire de Marseille au Parc des Princes dimanche soir (le post le plus court de l’histoire : 103 mots), je suis quelque part forcé de remettre en question le principe de ce blog.
Car, parler exclusivement de sport, est-ce bien raisonnable ?
La Coupe du Monde vous a montré à quel point le football avait de l’influence sur mon moral, et, par voie de conséquence, sur ma production écrite.
Sous prétexte que Marseille soit parti pour faire une grande saison et n’ait apparemment plus le droit de perdre un match (je vous le dis, c’est un coup monté par Canal : on en reparlera), la qualité de ce blog doit-elle en pâtir ?
Vais-je passer une année entière à me lamenter tous les lundis ?
Vais-je devoir pronostiquer des victoires marseillaises tous les week-ends ?

Assailli par ces questions existentielles, j’ai alors compris que je devais réorienter ma ligne éditoriale.
Oh, il n’est pas question pour moi d’abandonner la Ligue 1 Orange® ou les Bleurks, mais plus subtilement de démarrer une diversification des sujets de mes posts, de vous parler enfin d’autre chose.
Les premiers thèmes à m’être venus à l’esprit, comme le jardinage (ça manque de polémiques) ou la mode masculine (casquette à l’envers ou sur le côté ?) ayant étés rapidement éliminés, j’ai décidé de me tourner vers l’évidence : parler de moi.
Oui, moi.
Vous qui me lisez régulièrement depuis avril, que savez-vous réellement de moi ?
Mis à part que je voue une haine farouche à l’Equipe de France et que j’ai passé mon bac l’année où le Brest Armorique a été désintégré ?
Pas grand-chose, hein ?
N’êtes-vous pas curieux de connaître mon métier, d’apprendre le nom de ma fiancée ainsi qu’à quoi elle ressemble ? De découvrir ma marque de bière favorite, quelle voiture je conduis, ce que je commande chez McDo, pour qui je vote, ou si Lilian Thuram a oui ou non dépassé Thierry Henry sur ma liste personnelle des plus grands trous du c… de l’histoire du football (curieux ou pas, vous le saurez bientôt) ?

Bon, d’accord, ne vous forcez pas à répondre : vous n’en avez rien à foutre, et vous avez bien raison.

Et de toute façon, j’ai sous les yeux un sujet en or qui vous en dira beaucoup sur l’état de ma vie privée : Fantasy Football, baby !
Là au moins on va se changer les idées.
Quelques explications, peut-être, avant de vous présenter ma ligue. En plus du désormais traditionnel lien vers la fiche Wiki (succincte, disons-le), je rajouterai que ce jeu consiste à former une équipe en choisissant des joueurs de la NFL, ces joueurs marquant ensuite des points pour votre équipe en suivant un barème basé sur leur performance réelle sur le terrain chaque dimanche. Chaque week-end il faut affronter une autre équipe de la ligue, le but étant de gagner un maximum de matches et de se qualifier pour les play-offs.
Vous n’avez rien compris ?
Tant pis pour vous. Cliquez sur ce lien et découvrez comment s’est comportée mon équipe ce week-end (un indice : j’ai gagné !)
Sans vouloir me vanter, j’ai littéralement écrasé mon adversaire (pour être honnête, il ne semblait pas vraiment concerné par le match, mais une victoire est une victoire). Et si vous vous posez des questions sur l’identité et le profil sociologique des joueurs de Fantasy Football, voici les tendances de notre « joe cool league » :

  • avant tout, les membres (ou owners) de la ligue sont des hommes. Depuis des semaines un de nos petits camarades (ramswin) tente de se faire passer pour une femme, sans doute dans l’intention de nous mettre une pression terrible (hou, si vous perdez contre moi, ça sera vraiment la honte !), mais mon opinion est fermement établie sur ce point : c’est une blague. Vous voyez, c’est ça la beauté d’Internet : on peut toujours nier l’évidence, on n’est jamais obligé d’accepter ce que vous raconte la personne qui se trouve à l’autre bout du câble de téléphone. Si j’avais cet individu en face de moi, je serais bien obligé d’admettre que ce que je vois est la réalité. Mais là…
  • nous parlons tous français. C’est un bon point. Mais notre ligue est internationale, puisqu’elle comporte aussi un Québécois (Boogee) qui va encore à l’école. J’imagine que c’était inévitable, car avant de réunir douze Français pour jouer à ce jeu, bon courage. Et voilà encore un aspect très plaisant d’une Fantasy League à la française : faire partie d’un club très très restreint.
  • celui qui a créé cette ligue (le commish), se fait appeler joe montana et affirme avoir 38 ans. Vous n’imaginez pas à quel point c’est un soulagement de ne pas être le doyen. Mieux, j’ai encore de la marge…
  • j’ai très vite remarqué qu’un phénomène étrange avait atteint la plupart des membres de ma ligue : la fan attitude. Bien que forcé de l’accepter, je dois dire que le concept « OK, je suis un supporter acharné d’une équipe de football américain que je ne verrai jouer qu’une fois ou deux par an à la télé ou en tout petit sur le web, et j’adore la ville à qui appartient cette équipe même si je n’y mettrai jamais les pieds » est, au mieux, tiré par les cheveux. Je me retrouve donc à jouer contre des fans des équipes suivantes : 49ers, Saints, Titans, Jets, Raiders, Rams, Broncos, Colts, Patriots, Bengals. Non seulement une bonne moitié de ces équipes va connaître une saison horrible (d’où le concept « j’aime les losers »), mais certains owners vont jusqu’à tout faire pour remplir leur équipe de leurs joueurs favoris… Quitte à ruiner leur saison (cf The Flaming Thumbacks). Je l’affirme haut et fort, ma neutralité est un avantage énorme.

Franchement, j’ai longtemps hésité avant de m’inscrire dans une de ces ligues, principalement parce que je craignais que mon goût pour la compétition ne prenne le pas sur tout le reste et que je devienne obsédé par mon équipe, préparant la draft pendant de longues heures, puis étudiant toutes les possibilités de trades, et finalement hurlant le dimanche soir devant le PC en suivant l’évolution de mes points.
Si j’en parle si bien, de ces symptômes du joueur qui veut gagner à tout prix, c’est que, vous vous en doutez, je suis en plein dedans. Non seulement je visite le site de la ligue une bonne vingtaine de fois par jour afin de vérifier s’il n’y a pas eu de transactions douteuses effectuées dans mon dos, mais de plus une bonne partie de ma capacité cérébrale (environ 33%) est occupée le reste du temps à élaborer une meilleure stratégie pour les Punishers (c’est le nom de mon équipe : non, je n’ai pas honte).
Bien sûr, comme tous ceux qui pensent trop, je n’agis pas suffisamment, et la quasi-totalité de ces réflexions intenses n’aboutit qu’à produire encore plus de cogitations et ne se traduit pas en changements dans mon effectif. J’imagine que c’est encore un signe révélateur de mon conservatisme maladif.

Enfin, peu importe, j’ai trouvé une nouvelle façon passionnante de perdre mon temps.

PS : mon quaterback titulaire est sorti inconscient sur une civière ce dimanche. Pourquoi ? Regardez ça.

11 septembre 2006

Une pensée

J’ai peu de règles dans la vie.
Toutefois il y en a une que je suis scrupuleusement : quand je suis dégoûté par quelque chose, je préfère ne pas y penser.
Ne pas revenir dessus.
Ne pas en parler.
Ne pas me retrouver avec des gens qui vont en parler.
C’est pourquoi je tiens à m’excuser auprès de vous, chers lecteurs, car aujourd’hui, exceptionnellement, vous n’aurez pas droit à mes brillantes analyses sur le week-end de football.
Au lieu de ça, voici

Ma pensée pour la journée :

1. Je pense que j’ai vraiment bien fait de NE PAS regarder PSG-Marseille hier soir.

08 septembre 2006

Retour aux choses sérieuses

Ah, enfin le week-end ! Ça va être génial.
Je suis si excité de retrouver le meilleur championnat de la planète…
(Attendez une minute… Vous ne pensez pas que la D1 française est la meilleure compétition nationale au monde ? Et bien, je ne sais pas ce qu’il vous faut : l’Equipe de France est la meilleure équipe du monde, peut-être de tous les temps, et donc, en toute logique, le Championnat de France surpasse tous les autres. C’est si évident que vous ne le voyez même pas, bande de pleurnicheurs, toujours à vous plaindre alors que des Toulouse-Nancy et des Rennes-Sochaux se préparent…)
Nous avoir imposé 15 jours de trêve alors que ça venait à peine de commencer était vraiment cruel. Moi qui suis si impatient d’assister, par exemple, à un nouvel épisode de la désintégration du FC Nantes.
Et puis, bien sûr, il y a PSG-Marseille.
Le « Clasico », comme il faut dire maintenant. (il y a deux ou trois ans nos amis de Canal + se sont dits qu’il fallait trouver une appellation plus fun et qui fasse plus « nous les grands connaisseurs du foot » pour le « Très très très grand match » de la saison. Et ils ont trouvé ça. Cela vous donne une idée à quel point notre Monde est pourri quand vous savez que des gens sont payés pour trouver des idées pareilles. Et dire qu'à l’heure où je tape ces phrases, Alexandre Ruiz s’entraîne dans sa loge à prononcer « Clasico » 847 fois dans le week-end. Il va me falloir une bonne préparation psychologique pour ne PAS craquer.)
Je dois admettre que je n’ai pas toujours été un grand fanatique de ses rencontres. Il faut dire qu'au moment où Canal a réussi à créer de toute pièce cette rivalité et à vraiment faire monter la sauce, Marseille gagnait tout le temps. Comme s’il existait à cette époque une loi non écrite disant quelque chose comme : « PSG contre Marseille toujours se fera humilier. »
Quand on sait que ma haine anti-marseillaise était alors à son apogée (cf ce vieux post) et que j’avais un faible pour le PSG (qui a disparu depuis une dizaine d’années, je vous rassure : cf l'échelle de la haine), il est facile de comprendre pourquoi je souffrais autant et pourquoi j’aurais préféré que ces matches n’aient pas lieu.
Heureusement, avec les années 2000, le vent a tourné. Paris s’est mis à gagner des matches et on a même eu droit à un classique, un vrai, avec le Ronaldinho show en 2003 au Vélodrome (0-3).
Je suis donc plein d’espoir pour ce dimanche. Je n’ai pas encore pu goûter cette année aux joies d’une défaite marseillaise, alors si cela pouvait enfin se produire face à leurs plus grands rivaux, face à l’ennemi héréditaire (mais depuis moins de 20 ans), je pourrais enfin lancer un libérateur « Ça y est ! La saison est lancée ! »

C’est donc le moment pour inaugurer une nouvelle rubrique, directement inspirée du bon vieux temps de la Coupe du Monde (revivez ces grands moments ici, ici et ici) : les Power Rankings !

Voici la première livraison. La prochaine en octobre.

1. Lyon (10 points) : tant qu’ils ne perdent pas…
2. Lille (9 pts) : et ils se sont même trouvé une attaque avec Keita et Odemwingie ! Le stade, par contre…
3. Marseille (10 pts) : ils font les beaux avec leur première place, mais qui ont-ils joué ? Sedan, Rennes, Auxerre et Le Mans. Pas exactement les 4 Fantastiques, non ?
4. St Etienne (9 pts) : trop hauts, les enfants, beaucoup trop hauts.
5. Nancy (9 pts) : vous voyez, c’est ça la beauté de la D1. 3 victoires en 4 matches pour Nancy, des rêves de Ligue des Champions, et personne n’ose se moquer. Ça pourrait réellement arriver.
6. Bordeaux (6 pts) : je peux voir la logique derrière le recrutement de Micoud (pour jouer la Ligue des Champions), mais faire venir Stéphane Dalmat ? Quel intérêt ? Quel est le plan ? Je veux dire, ce type a lamentablement échoué partout où il est passé (et ça veut dire dans pleins de clubs), c’est une calamité dans les vestiaires, il a « Emmerdes » tatoué en gros sur le front et personne, aucun dirigeant, recruteur, manager ou tout ce que vous voulez, ne le voit ? Absolument incroyable. Dans un monde un tout petit peu plus normal, Dalmat serait en train de mendier pour une place dans un club de CFA.
7. Le Mans (7 pts) : encore une ou deux interviews crétines et Frédéric Hantz va me faire souhaiter la descente de son équipe.
8. Sochaux (8 pts) : invaincu en quatre matches. Je vous l’annonce, c’est d’ores et déjà leur plus belle série de la saison.
9. Lorient (7 pts) : quel dommage de gâcher un si bon départ par 3 défaites consécutives…
10. Toulouse (7 pts) : avec les années Mombaerts, les 28 supporters toulousains avaient oublié qu’une pareille stat était possible : 1 seule défaite en 4 matches.
11. Paris (4 pts) : un doublé de Pauleta contre Marseille, et ça repart !
12. Monaco (4 pts) : l’internationale monégasque ne compte que 11 nationalités différentes. Votre Altesse Sérénissime, encore un effort ! Il y a de bons joueurs en Allemagne, au Portugal, en Serbie, au Chili, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Suède, en Belgique, au Maroc, en Turquie, au Nigéria, en Pologne…
13. Valenciennes (5 pts) : et tout ça sans l’aide d’un gardien de but.
14. Lens (4 pts) : non, franchement, pour voir de la Ligue des Champions cette année à Bollaert, c’est vraiment une bonne idée de faire venir le LOSC. En même temps, il n’y a pas tellement d’autres choix…
15. Auxerre (2 pts) : le seul homme capable de sauver ce club de la débâcle joue les vieux sages sur les plateaux de télé. Combien de défaites leur faudra-t-il encore pour que quelqu’un décide Guy Roux à remettre son bonnet ?
16. Rennes (2 pts) : « Allô, Rennes ? Est-ce que ça va ? La préparation se passe bien ? Oui ? Tant mieux alors. Parce que la saison a commencé depuis un mois. Voilà, c’était juste pour vous prévenir. Et rappelez-moi quand vous aurez gagné un match ! »
17. Nantes (2 pts) : ils sont mauvais, c’est sûr, mais je ne veux pas blâmer les joueurs. Car qui serait motivé pour jouer pour Le Dizet ?
18. Nice (1 pt) : ils vont encore perdre samedi, mais ils ne descendront pas. Leur classement final ? 14ème.
19. Sedan (2 pts) : petite devinette : nommez-moi un joueur de Sedan. Allez, je suis sympa, je vous laisse un quart d’heure pour répondre.
20. Troyes (2 pts) : et puis ça vous donne le temps de me nommer un joueur troyen, tant qu’à faire… Oh et puis non, laissez tomber, ça va m’obliger à faire des recherches.

Pronostics pour la journée :
Bordeaux-Nice 2-0, Lyon-Troyes 3-1, Nantes-Lille 0-2, Sedan-St Etienne 1-1, Rennes-Sochaux 2-1, Le Mans-Lorient 1-0, Lens-Valenciennes 4-1, Auxerre-Monaco 1-2, Toulouse-Nancy 0-0, Paris-Marseille 1-2.

Dernière journée : 6/10 Saison 19/40

PS : (Scoop) l’affaire risque de faire grand bruit : l’attaquant brestois Basile De Carvalho a invité plusieurs de ses cousins sénégalais sans-papiers au match Brest-Montpellier qui se déroulera ce vendredi soir à 20h au stade Francis-Le-Blé, à Brest. On attend d’un instant à l’autre la réaction du Ministre de l’Intérieur.

07 septembre 2006

NFL Preview 2006

Maintenant que vous avez digéré mon brillant (mais beaucoup trop long : encore une fois, mille excuses) exposé sur les règles du football américain et que vous crevez d’envie de suivre la NFL (avec l'incertitude concernant la télé, pas d'autre choix que de se tourner vers le web, et de préférence les sites américains comme nfl.com, espn.com et SI.com, le premier en tant que site officiel, les deux suivants pour la qualité extraordinaire des journalistes), je vais vous permettre de démarrer sur de bonnes bases grâce à ces pronostics de début de saison, jusqu’au vainqueur du Super Bowl, qui aura lieu début février à Miami.
Encore une fois, je vais devoir pomper allégrement chez Wikipedia (c’est la « free encyclopedia », non ?), ceci en guise d’explications préalables sur le fonctionnement de la ligue. Mais rassurez-vous, cette fiche Wiki est très simple, très bien faite avec des jolis casques aux couleurs des franchises et des liens pour chacune d’entre elles.

Présentation

La Ligue nationale de football (ou NFL ; National Football League en anglais) est une association d'équipes professionnelles de football américain. La NFL a été créée en 1920 sous le nom d' American Professional Football Association. L' APFA a été rebaptisée National Football League (en anglais) en 1922.
En
1970, la NFL absorba sa rivale, l'American Football League (AFL). La NFL se constitua alors en deux conférences : l' American Football Conference pour les équipes de l'AFL et la National Football Conference pour les équipes de la NFL.
À la fin de chaque saison, dans chaque conférence, les vainqueurs de chacune des quatre divisions et les deux meilleures équipes qui ne sont pas championnes de division (toutes divisions confondues) se rencontrent dans le cadre d'un tournoi (les play-offs). Les vainqueurs des play-offs de chaque conférence jouent ensuite la finale du championnat de la NFL : le
Super Bowl (plus de détails plus loin).
Le Super Bowl est l'événement sportif annuel le plus suivi aux
USA avec un stade à guichet fermé et plus de 90 millions de téléspectateurs. Les prix de diffusion des spots de publicité avant et pendant le match sont parmi les plus chers au monde. L'événement sportif bénéficie d'une telle audience que la mi-temps est prétexte à un grand show (assuré en 2006 par les Rolling Stones).
Le Super Bowl XL (édition
2006) s'est déroulé le 5 février 2006 au Ford Stadium - Detroit, Michigan et a été remporté par les Steelers de Pittsburgh, Pittsburgh Steelers face aux Seahawks de seattle (21-10). Le prochain Super Bowl, le Super Bowl XLI Aura lieu dans la ville de Miami,Floride

Calendrier

La saison régulière comporte 16 matchs répartis sur 17 semaines consécutives. Chaque équipe dispose donc d'une semaine de repos (bye week). Etant donné le faible nombre de matchs, toutes les franchises ne peuvent s'affronter. Une équipe donnée affronte ses adversaires de division en match aller-retour (6 matchs). On associe tous les ans à une division donnée une autre dans la même conférence. Les équipes de ces deux divisions se recontrent en aller simple (4 matchs). On procède de même en associant à chaque division une autre dans la conférence adverse (4 matchs). Les deux derniers matchs opposent l'équipe aux clubs de la même conférence ayant terminé à la même place la saison précédente (1er contre 1er, 2ème contre 2ème etc). Par exemple, lors de la saison 2005, les Broncos de Denver, qui évoluent dans l'AFC West, ont donc rencontré les autres équipes de la division deux fois (Chargers de San Diego, Chiefs de Kansas City, Raiders d'Oakland), les équipes de l'AFC Est (Bills de Buffalo, Dolphins de Miami, Jets de New York, Patriots de la Nouvelle Angleterre), celles de la NFC Est (Cowboys de Dallas, Eagles de Philadelphie, Giants de New York, Redskins de Washington) ainsi que les Ravens de Baltimore et les Jaguars de Jacksonville.

Play-offs

Douze équipes (6 par conférence) sont qualifiées pour les play-offs, tournoi final à élimination directe. Dans chaque conférence, il s'agit des 4 champions de division, plus les deux meilleures équipes. En cas d'égalité au nombre de victoires, les critères de départage sont nombreux, mais contrairement à d'autres sports, le goal-average n'est pas un critère prioritaire. Le premier tour (wild card) voit le 3ème meilleur champion accueillir la moins bonne des non championnes, et le 4ème champion accueille la meilleure des non championnes. Les vainqueurs passent au second tour (conference semi-finals) affronter les équipes les mieux classées qui ont bénéficié d'une semaine de repos. Les gagnants se rencontrent lors des finales de Conférence. Enfin, les champions de Conférence se rencontrent, en terrain neutre, pour le Super Bowl.

Je ne vais pas vous faire l'injure de rajouter des explixcations supplémentaires, non?

Et voilà comment seront les classements à la fin de la saison :

AFC East : 1. New England Patriots (11-5) 2. Miami Dolphins (10-6) 3. Buffalo Bills (6-10) 4. New York Jets (5-11)

AFC North: 1. Cincinnati Bengals (12-4) 2. Pittsburgh Steelers (11-5) 3. Baltimore Ravens (9-7) 4. Cleveland Browns (4-12)

AFC South: Indianapolis Colts (12-4) 2. Jacksonville Jaguars (11-5)* 3. Houston Texans (4-12) 4. Tennessee Titans (3-13)

AFC West: Denver Broncos (12-4) 2. Kansas City Chiefs (11-5)* 3. San Diego Chargers (8-8) 4. Oakland Raiders (3-13)

Wild card*: Patriots over Chiefs. Colts over Jaguars
Divisional: Patriots over Broncos. Bengals over Colts
AFC Championship: Bengals over Patriots.

NFC East: 1. Washington Redskins (10-6) 2. New York Giants (10-6)* 3. Dallas Cowboys (10-6)* 4. Philadelphia Eagles (8-8)

NFC North: 1. Chicago Bears (11-5) 2. Detroit Lions (8-8) 3. Green Bay Packers (6-10) 4. Minnesota Vikings (6-10)

NFC South
: 1. Carolina Panthers (12-4) 2. Tampa Bay Buccaneers (10-6) 3. Atlanta Falcons (7-9) 4. New Orleans Saints (3-13)

NFC West: 1. Seattle Seahawks (11-5) 2. Arizona Cardinals (6-10) 3. Saint Louis Rams (5-11) 4. San Francisco 49ers (2-14)

Wild Card*: Redskins over Cowboys. Seahawks over Giants.
Divisional: Panthers over Redskins. Seahawks over Bears.
NFC Championship: Panthers over Seahawks.

Super Bowl: Panthers over Bengals.

Quelques remarques, à présent :

  • Pour réaliser cette prédiction j’ai simplement pris le calendrier de la saison et réfléchi deux secondes pour chaque rencontre avant de rajouter une victoire ou une défaite à chaque équipe. Et c’est une technique qui peut donner des résultats surprenants. Je n’avais pas prévu les 3 équipes à égalité dans la NFC East ni la faiblesse extrême de la NFC West.
  • Ces prédictions sont évidemment fausses. Les Bengals au Super Bowl ? Je n’y crois déjà plus. Mais bon, ce qui est écrit est écrit.
  • La NFL est une ligue très propice aux surprises, et tous les ans une équipe (l’année dernière, les Bears) que tout le monde condamne aux dernières places trouve le moyen de se qualifier pour les playoffs en écoeurant les centaines d’experts américains. Donc, cette année, on peut déjà dire qu’une de ces équipes ira, contre toute attente, en playoffs : Buffalo, NY Jets, Cleveland, Houston, Tennessee, Oakland, Green Bay, New Orleans, Saint Louis, San Francisco. J’ai personnellement deux candidats idéaux : les Rams et les Titans.
  • Conséquence directe, au moins une équipe que tout le monde voit au sommet des classements se désintègre sous les yeux de ses fans (en 2005, les Eagles et les Vikings). Les candidats cette saison sont innombrables, avec les Cowboys, les Giants, les Redskins, les Panthers, les Jaguars, les Bengals, etc. Mais si je devais miser de l’argent sur un effondrement, je parierais sans hésiter sur les Seahawks de Seattle. Pourquoi ? Parce qu’ils ont perdu le Super Bowl l’année dernière, c’est aussi simple que ça.

Désolé, mais je ne peux pas résister au plaisir de vous infliger, à la façon de mes pronostics de D1, mes NFL picks (l’équipe qui reçoit est en majuscules) :


PIT b. Mia, Cin b. KC, CAR b. Atl, CLE b. No, TB b. Bal, Den b. STL, Sea b. DET, Phi b. HOU, NE b. Buf, TEN b. Nyj, Chi b. GB, ARI b. Sf, Dal b. JAX, Ind b. NYG, WAS b. Min, Sd b. OAK.

Je saurai rapidement si je suis au niveau des « experts » US. Au fait, vous avez remarqué ? Pas de matches nuls, c’est quand même plus simple…

06 septembre 2006

Rivincita?

« Alors ? »
C’est ce que vous étiez en train de vous demander, j’en suis sûr.
« Alors, il va en parler, de ce match ? »
Après avoir subi mes chroniques désespérées du mois de juillet, assisté à mes premiers pas vers l’abîme de la dépression la plus profonde pour finalement m’entendre hurler au soir de la finale (peu importe où vous habitez : vous ne pouvez pas ne pas m’avoir entendu) puis chanter l’hymne italien toute la semaine suivante, vous avez effectivement le droit d’exiger que je parle.

Je suis tenu de m’exprimer sur le sujet, c’est une obligation morale.

Oui, la France reçoit l’Italie ce soir au Stade de France.
Oui, c’était l’affiche de la finale de Berlin le 9 juillet dernier.
Et oui, c’est l’occasion pour les Bleurks de prendre leur revanche, même si Saint Raymond répète le contraire à longueur de points-presse. Tout bon supporter français ne croit pas un mot de ce que raconte Domenech et ne rêve que d’un bon vieux 3-0 pour pouvoir gueuler « Mais y sont où, mais y sont où, mais y sont où les I-ta-liens ? ». C’est humain. Je soupçonne même quelques esthètes du chambrage d’avoir préparé quelques apostrophes de circonstance, telles que « Eh les Ritals ! Où qu’elle est votre Coupe du Monde, qu’on puisse vous l’enfoncer dans le c.. à coups de chausson ?! »
Oh oui, on va jubiler ce soir dans les foyers français après la victoire des Bleurks (car ils vont gagner, c’est une certitude : 2-0, minimum), et toute la frustration du mois de juillet va s’évacuer d’un coup dans le ciel de Saint-Denis quand Buffon sera battu pour la première fois.
J’imagine que ce sera très bon pour le pays et pour le fonctionnement intellectuel de Gilardi de pouvoir se dire que finalement, « c’est nous qu’on est les meilleurs ».
Hélas, l’attribution des titres ne fonctionnant pas au football comme à la boxe, l’Italie est championne du monde pour encore quatre ans et, quoiqu’il arrive ce soir, la France restera à jamais le perdant de la finale de la Coupe du Monde 2006.
Le perdant.
Le perdant. C’est un mot qui résonne plutôt suavement dans les oreilles, non ?

(Excusez l’interruption, mais poussé par l’euphorie je viens de me repasser Fratelli d’Italia à fond. Deux fois.)

Mais revenons à ce qui nous occupe. Le match. La « revanche ». Et à cette question encore sans réponse : faut-il le regarder ?
Etant entendu que le problème du son (coupé) a été résolu une fois pour toute, reste l’image. Le jeu en lui-même. Et plus spécifiquement les joueurs.
Puis-je raisonnablement regarder une partie dont a été scandaleusement exclu mon nouveau héros ? Non. Absolument pas.
La décision de suspendre de Marco Materazzi pour ce match n’est pas seulement inique (juste une question, en passant : combien de dents aurait-il fallu qu’il perde afin d’être considéré comme la victime dans cette affaire ?), elle nous prive également de tout l’intérêt qu’il y aurait eu à suivre les retrouvailles entre le grand Marco et les pleureuses françaises. (Thuram, alias j’arrêterai de jouer quand j’aurai eu mon poste de ministre l’a dit : « On était les plus forts »)
Pas de Materazzi ? Pas de match.
Et puis, tout le monde sait que la France va gagner, non ?
Ce qui me fait penser :
Comment dit-on « peu importe » en italien ? Et « qu’est-ce que ça peut me foutre » ? Mais avant tout « Rappelez-moi qui a gagné la Coupe du Monde, déjà ? »
Parce que c’est le genre de choses que l’on doit entendre à tous les coins de rue aujourd’hui à Rome, Milan ou Turin.
Et je ne pourrais pas être plus d’accord.

04 septembre 2006

Le Football Américain pour les Nuls

Motivé par le retour prochain (ce week-end) de la saison de NFL (et sur les écrans de Canal+ ? Rêvons un peu…) j’avais bien l’intention de mettre à profit mes talents de pronostiqueur pour vous proposer une preview de derrière les fagots avec prédictions pour toutes les divisions et annonce de l’affiche du Super Bowl XLI.
Bien entendu, j’étais conscient que certains de mes lecteurs ne sont pas forcément très au fait de ce qui se passe dans le monde merveilleux du football américain professionnel et, à défaut de meilleures références, sont peut-être tentés dans leur ignorance de qualifier ce sport de « rugby avec des casques ».
C’est pourquoi j’avais également prévu débuter cet article par un lien vers la version française de la fameuse encyclopédie en ligne Wikipedia dans le but d’éclairer votre lanterne et de vous familiariser avec des termes comme quaterback, safety ou punt.
Renseignés par ces connaissances toutes fraîches, vous n’auriez eu alors qu’une envie : dévorer la suite de mon post et apprendre enfin qui allaient être les perdants et les gagnants de l’année.
Tel était donc mon plan.
Et puis j’ai lu la fiche Wiki. (si vous la voulez aussi, cliquez ici)
Ce faisant, j’ai pu vérifier une nouvelle fois la force de l’adage « Ne laisse pas aux autres le soin de faire ton travail ». Même quand « les autres » s’appelle Internet Tout-Puissant.
Désespéré à l’idée de devoir vous expliquer moi-même de A à Z les principes et les bases de ce sport, j’ai fini par adopter une solution de compromis. Je me sers de larges citations Wiki (en italique), et je complète, je commente, je discute.
Voici donc votre premier cours de football américain. Lisez-le attentivement. Je vous promets que vous vous sentirez plus intelligents après.

NB : je vous prierais de me pardonner pour ce trop long article, si long que je vous conseille de le lire en plusieurs fois. Si toutefois vous choisissez de l’avaler d’un trait, vous seriez bien inspiré de prévoir les aspirines.

Définition

Le football américain est un sport dans lequel deux équipes ont pour but de porter le ballon jusqu'à une zone adverse au bout du terrain. Lorsqu'un joueur pénètre dans la zone d'en-but en possession du ballon, on dit qu'il fait un touché (canadien) ou qu'il inscrit un touchdown (terme anglais repris tel quel dans le reste de la francophonie).

Une remarque, déjà : cet article a de toute évidence été rédigé par un québécois. Un « touché » ? Oubliez ce mot immédiatement. Au football américain, on marque des touchdowns.
Et pour ceux d’entre vous que l’appellation « football » perturbe, sachez que le football américain se joue à 11 contre 11, comme notre football. Malheureusement pour vous, c’est le seul et unique point commun entre les deux sports.


Objectifs

Le but du jeu est de porter le ballon dans la zone d'en-but (end zone) adverse afin de marquer un touché qui vaut 6 points (+1 point avec le botté de transformation extra point ou +2 avec la « conversion » dont le principe revient à celui d'un touché) ou, lorsqu'elle n'y parvient pas, l'équipe en possession du ballon peut tenter un botté de placement (field goal), qui vaut 3 points

Aaarghhh !!! Vous venez de comprendre pourquoi je ne pouvais pas vous laisser seuls en compagnie de ce canadien : touché, touché, touché… On dirait qu’il veut vous expliquer la bataille navale. Et « botté de placement » ? Franchement, c’est du grand art.
Le touchdown, donc. Pas question d’ « aplatir », nous ne sommes pas au rugby : le ballon dans la zone. C’est gagné.
Ne vous inquiétez pas, vous allez comprendre les transformations et le « botté de placement » (mon Dieu !) un peu plus loin, car Wiki radote un peu.

Le terrain

Il mesure 100 verges (ou yards soit 91,44 m) divisé en portions de 10 verges (yards) pour une meilleure vision du jeu des arbitres. Au centre du terrain des traits hachuré (hashmarks) sont disposés longitudinalement toutes les verges pour la même raison. À chaque extrémité on trouve la zone d'en-but appelée endzone et, au bout de l'endzone, les poteaux entre lesquels le ballon doit passer pour le botté de transformation (après un touché) ou le botté de placement (field goal).

OK. « Verges », « touché », cet article devient de plus en plus embarrassant. Comme si j’avais besoin que mon blog soit inscrit sur les listes noires du contrôle parental.
D’autre part, cela vous intéresse peut-être de savoir que la zone de l’en-but mesure 10 yards (information plus importante que vous ne le pensez) et que la largeur du terrain est de 53 yards et demi, soit 49 mètres.

Le ballon

Rien sur Wiki, il faut que je le fasse moi-même.
Je vais improviser : ballon de forme ovoïde mais plus petit et effilé qu’au rugby et qui donne son nom au sport (football). En prime, je vous ai trouvé cette belle photo en gros plan.

L’équipement

Là encore, c’est à moi de tout faire.
Je clarifierais les choses en disant que le football américain n’est pas un sport violent par nature et que si vous deviez jouer contre des amis vous n’auriez pas besoin d’une armure sur votre torse ni d’un casque avec grille de protection faciale.
Malheureusement, il n’y a jamais d’amis en face.

Le jeu

La partie dure 60 minutes effectives - mais plusieurs heures au total - et comporte 4 quart-temps. Entre les deux premiers (et les deux derniers) quart-temps, on procède juste à un changement de coté et on garde la même position pour le ballon. Par contre entre les 2e et 3e quart-temps, c'est la mi-temps avec repos. Au début du 3e quart-temps l'équipe qui a reçu l'engagement engage à son tour. En cas d'égalité, une prolongation est jouée sur le mode de la « mort subite ».

Je n’ai rien à ajouter.

Un match de football américain se déroule en deux phases de jeu bien distinctes : l'attaque et la défense.

Faites bien attention, c’est maintenant que les choses sérieuses commencent.

L'équipe possédant le ballon est en phase d'attaque et dispose de quatre tentatives pour parcourir 10 verges (yards !). Une fois la progression de 10 verges (yards !!) effectuée, l'équipe dispose de quatre nouvelles tentatives pour progresser de nouveau de 10 verges (YARDS !!) supplémentaires. Si, à l'issue des quatre tentatives, l'équipe n'a pas parcouru cette distance, la possession du ballon est donnée à l'adversaire. L'adversaire récupère alors le ballon à l'endroit où l'attaque s'est arrêtée : c'est un turnover on downs. Pour éviter que l'équipe adverse ne récupère le ballon trop près de la zone d'en-but et se trouve donc en situation de marquer trop favorable, il est possible de taper un coup de pied (genéralement effectué lors de la quatrième tentative) afin de dégager le ballon. Ce coup de pied de dégagement est appelé botté de dégagement. (punt).

Vous avez compris ? Ne me mentez pas…
Bon, je vais essayer de vous ré-expliquer tout ça clairement car cette règle des 4 tentatives(ou downs) pour franchir 10 yards est absolument fondamentale, et détermine à elle seule le déroulement du jeu.
Etant donné que le football américain est un jeu de gagne-terrain, il est essentiel pour l’équipe qui attaque d’avancer avec le ballon. Et, pour garder la possession de ce ballon, elle doit remplir une sorte de « contrat » consistant à avancer de 10 yards grâce à un maximum de quatre tentatives. Si elle échoue, le ballon est rendu automatiquement à l’adversaire.
Prenons un exemple. Une équipe débute la phase d’attaque. Le commentateur va donc annoncer : « Première tentative et 10 yards à gagner ». Ce qui se traduit en américain par « First and ten », et par l’indication que l’on trouve sur tous les écrans de télé, juste à côté du score : « 1st & 10 ».
Si l’équipe avance de 4 yards sur cette première tentative, la phase suivante sera désignée comme « 2nd & 6 ». 5 yards de plus à la deuxième tentative. Nous voilà arrivés à un crucial « 3rd & 1 ».
Ce que vous devez bien comprendre, c’est que les troisièmes tentatives sont des phases critiques. Car soit elles permettent de franchir les yards nécessaires à l’obtention de 4 nouvelles tentatives, soit elles sont contrées. Dans ce cas, l’équipe qui attaque se retrouve en situation de fourth down.
Très souvent, cette quatrième tentative va servir à taper un coup de pied de dégagement (punt) qui va repousser l’adversaire loin dans le terrain. Si l’on se trouve suffisamment près des poteaux (i.e à 35 yards ou moins), c’est alors l’occasion de marquer 3 points grâce à un field goal. Et, dans les cas les plus désespérés, s’il faut absolument que l’équipe continue à avancer (parce qu’on est à 1 yard de la zone de l’en-but adverse, parce que le chrono défile et qu’on est en retard), alors l’attaque va utiliser cette quatrième tentative pour essayer de gagner les yards qui manquent. Tout en sachant que si elle échoue, l’adversaire récupérera la possession du ballon à l’endroit où elle a été stoppée.
Inutile de préciser que c’est un pari que les coaches n’aiment pas beaucoup tenter.
« Et quand une équipe gagne plus de 10 yards d’un coup ? », se demandent déjà les petits malins. Et bien, dans ce cas tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. L’attaque dispose de 4 nouvelles tentatives à partir de l’endroit qu’elle vient d’atteindre.

Attaquer

Il y a deux façons d’avancer.

La course : Dans ce mode de jeu le ballon est passé directement de la main à la main par le quarterback à un autre joueur appelé running back. Celui-ci doit alors courir avec le ballon en évitant les défenseurs adverses. Il existe de nombreuses variantes de ce type d'attaque, le quarterback peut par exemple courir avec le ballon sans faire de passe ou encore peut le transmettre au running back par le biais d'une courte passe. (Il est important de mentionner que le quart-arrière (quarterback) n'a plus le droit de lancer le ballon vers la zone d'en-but adverse, (passe en avant) aussitôt qu'il franchit la ligne de mêlée (line of scrimmage).)

Je suis surpris de constater que « running back » n’a pas d’équivalent québécois. Ils auraient pu oser « coureur arrière », franchement, ils n’étaient plus à ça près.

La passe en avant : Le quart-arrière lance une passe à un de ses receveurs qui se sera, au préalable, déplacé sur le terrain en suivant une trajectoire bien déterminée. Cette trajectoire, connue à l'avance des deux joueurs, permet, outre la synchronisation entre passeur et receveur, de déstabiliser la défense en utilisant des trajectoires atypiques. Une fois le ballon attrapé par le receveur, celui-ci peut continuer à courir ballon en main. Pour qu'une passe soit valide le ballon doit être attrapé sans qu'il touche le sol par un joueur ayant ses deux pieds à l'intérieur des limites du terrain. Si ce n'est pas le cas la passe est dite incomplète.

Croyez-moi sur parole : vous n’avez aucun idée du nombre ou de la complexité des systèmes d’attaque au football américain. Seuls ceux qui ont déjà joué à Madden savent de quoi je parle.

Défendre

Le plaquage : Le but du plaquage est de mettre au sol le porteur du ballon. Le jeu s'arrête dès que le porteur du ballon est au sol, la prochaine tentative d'attaque débutera à l'endroit où le joueur a été plaqué. Seul un joueur porteur du ballon peut être plaqué. Un plaquage effectué sur le quarter-arrière est appelé sack (Si le plaquage a lieu dans la zone d'en-but, cela rapporte 2 points à l'équipe défensive, le safety). Si le joueur plaqué perd le ballon, le ballon peut être récupéré par l'une des deux équipes. Cet évènement particulier, pouvant donner lieu à un turnover si la défense récupère le ballon, est appelé fumble. (Si un joueur est plaqué à l'intérieur du terrain, le chronomètre continue. S'il sort ou est poussé en touche, le chronomètre s'arrête. Celà à un impact très important sur la stratégie du jeu, en offense.)

« Quarter-arrière » ? Les québécois céderaient-ils à l’immonde franglais ? Et je précise que je ne suis pas responsable des fautes et de la confusion qui règne dans la dernière phase de ce paragraphe.
Quant à la philosophie défensive de ce sport, elle est simple : foutre l’adversaire par terre. Et récupérer la balle. Ce qui peut être également réalisé par :

L'interception : Elle a lieu lorsqu'un défenseur intercepte une passe destinée à un receveur. Le défenseur ayant réalisé l'interception peut progresser ballon en main jusqu'à ce qu'il soit plaqué. Son équipe débutera alors sa phase d'attaque à l'endroit où le plaquage a eu lieu.

Personnellement, j’adore les interceptions. Une belle interception retournée pour un touchdown, et c’est le délire dans le stade. Ou la désolation, bien entendu.

Marquer des points

L'essai, le touché ou touchdown vaut 6 points. Il a lieu lorsqu'un joueur est en possession du ballon à l'intérieur de la zone d'en-but de l'équipe adverse. Il suffit que la balle passe la ligne de la zone d'en-but pour que le touchdown soit valide sur un jeu de course ou qu'un joueur reçoive la balle dans la zone avec 1 ou 2 pieds au sol selon le championnat.

1 pied au sol : football universitaire (NCAA)
2 pieds au sol : NFL

Un touchdown donne lieu à une tentative de transformation, ou une conversion. Cette tentative, jouée à 2 ou 3 yards de la ligne d'en-but peut être effectuée de deux manières :

- En frappant un coup de pied sur le même modèle que le
field goal. Ce type de transformation, appelée extra point, vaut 1 point.
- En marquant l'équivalent d'un touchdown. Ce type de transformation, appelée
two-point conversion, vaut 2 points. Ce type de transformation est bien plus difficile à marquer qu'un coup de pied et n'est donc généralement utilisée que dans des cas particuliers où l'équipe doit rapidement marquer des points.

L’extra point est une formalité. A vu de nez, le taux de réussite chez les pros doit être compris entre 98 et 99%.
On ne peut pas en dire autant de la 2-point conversion. Il faut vraiment avoir besoin de ces deux points pour la tenter.

Le botté de placement ou field goal vaut 3 points. Un coup de pied pour être validé doit passer entre les deux barres verticales du but. Si le coup de pied est raté, la possession de la balle est donnée à l'équipe adverse à l'endroit où le coup de pied a été frappé.

Je suis sûr que vous aviez déjà saisi.

Le touché de sureté vaut 2 points. Un touché de sureté se produit dans la zone d'en-but de l'équipe se trouvant en possession du ballon. Il est accordé si le porteur du ballon est plaqué dans sa propre zone d'en-but ou sort des limites de celle-ci ou encore si une faute d'attaque est commise dans cette zone.

« Touché de sûreté » ? Je croyais qu’on en avait fini avec les insanités… Tout bon amateur de football américain sait que cette phase de jeu s’appelle un safety. Et il sait également qu’elle est extrêmement rare. Sur toute une saison NFL, vous pourrez généralement les compter sur les doigts d’une main.

Composition d’une équipe

Bien qu'il n'y ait que 11 joueurs de chaque camp sur le terrain pendant chaque phase de jeu, une équipe comporte un grand nombre de joueurs. Le roster (effectif) comporte 53 joueurs. Les remplacements ne sont pas limités comme dans la plupart des autres sports mais peuvent être effectués entre chaque phase de jeu. Une équipe de football américain compte donc plusieurs formations spécialisées adaptées aux différentes phases de jeu. Ces formations sont composées de joueurs différents bien que certains puissent faire partie de plusieurs unités.

11 contre 11, là au moins vous êtes en terrain familier. Mais 53 joueurs dans l’effectif, par contre… L’explication aux paragraphes suivants.

La défense

Avant tout, une chose à garder à l’esprit : ces gars-là sont très méchants.

Premier rideau : Ce rideau composée de defensive end ou ailiers défensifs et de defensive tackle ou plaqueurs défensifs a pour double objectif de stopper les courses et d'empêcher le quart-arrière (quaterback, b… de m… !) de passer le ballon.

Ces joueurs sont alignés (defensive line), avec un defensive end (DE) à chaque bout et les defensive tackle (DT) au milieu. Ils sont 3 (DE-DT-DE) ou 4 (DE-DT-DT-DE).
En bonus, pour chaque position, découvrez le nom de quelques vedettes de la NFL : Michael Strahan (New York), Richard Seymour (New England), Julius Peppers (Carolina), Simeon Rice (Tampa Bay), Dwight Freeney (Indianapolis).

Deuxième rideau : Le rôle de ce rideau de défense, évoluant entre les lignes de défense longue et courte, est mixte. Les joueurs de cette ligne appelés linebacker ou secondeurs doivent en effet suppléer la première ligne en stoppant les courses et la troisième ligne en intervenant sur les passes.

Probablement les joueurs les plus athlétiques sur le terrain, les linebackers sont les stars de la défense. Ils sont divisés en deux catégories, les inside linebackers (ILB), ou middle linebackers (MLB) à l’intérieur, et les outsisde linebackers (OLB) à l’aile, eux-mêmes divisés en right (ROLB) et left (LOLB).
Les linebackers forment avec la defensive line ce qu’il est convenu d’appeler le front seven, disposé selon les équipes en 3-4 (3 defensive linemen et 4 linbackers) ou en 4-3 (l’inverse, cela nous vous aura pas échappé).
Stars : Brian Urlacher (Chicago), Ray Lewis (Baltimore), Zach Thomas (Miami), Derrick Brooks (Tampa Bay), Joey Porter (Pittsburgh).

Troisième rideau : Les arrières défensifs (defensive backs). Leur rôle est de contrecarrer le jeu de passe de l'adversaire. Les joueurs faisant partie de ce rideau sont des cornerbacks ou demis de coin et des safeties ou maraudeurs, ces derniers faisant office d'ultimes défenseurs.

Le cornerback (CB) a le rôle le plus simple, tactiquement. Si vous me permettez cette analogie, il est « au marquage » du receveur adverse.
Le rôle du safety est plus compliqué car il doit adapter son jeu à chaque action.
A noter, là encore, qu’il existe un strong safety (SS) plus prêt du front seven, et un free safety (FS) qui doit normalement couvrir l’arrière de la défense.
Stars : Champ Bailey (Denver), Troy Polamalu (Pittsburgh), Roy Williams (Dallas), Ed Reed (Baltimore), Ronde Barber (Tampa Bay)

L’attaque

Elle est composée :

Bonne introduction, non ?

- d'un quarterback (QB, appelé aussi quart-arrière au Canada) qui est celui qui dirige l'offensive et appelle les jeux. C'est le premier joueur à toucher au ballon, après le centre. Il s'apparente à un demi d'ouverture au rugby, il doit avoir une bonne vision du jeu, un excellent leadership, ainsi qu'un calme et un sang-froid à toute épreuve. (Contrairement à la croyance populaire, le quart-arrière N'EST PAS le seul joueur autorisé à faire une passe en avant. Tout les joueurs peuvent le faire, sauf le centre, tant qu'ils ne franchissent pas la ligne de mêlée.)

Le quaterback (QB), la star du football américain… Celui qui va déterminer tout le jeu d’attaque de son équipe. Celui que les défenseurs vont vouloir à tout prix mettre par terre. Celui qui a un écouteur dans son casque pour entendre les consignes de ses entraîneurs. Toutes les équipes ne rêvent que d’une chose : dénicher la perle rare à ce poste.
Quant aux comparaisons avec le rugby, vous n’avez pas fini d’en lire, même si elles sont largement ineptes, tant physiquement que tactiquement. Dans le cas du quaterback, par exemple, vous avez besoin de la taille, d’être suffisamment grand pour dominer le terrain et voir vos partenaires par-dessus les défenseurs. Aucune chance qu’un demi d’ouverture culminant à 1,72m puisse le faire.
Stars : Tom Brady (New England), Peyton Manning (Indianapolis), Carson Palmer (Cincinatti), Michael Vick (Atlanta), Donovan McNabb (Philadelphie).

de porteurs de ballon (runningbacks) : rapides et puissants, leur but est de franchir le rideau défensif adverse. Il y le demi-arrière (HB) très rapide, il s'apparente à un trois-quart centre au rugby, et le fullback (FB) plus puissant mais moins rapide en règle général que le halfback, il est également utilisé comme nettoyeur de la défense devant le halfback.

Laissez tomber les dénominations farfelues, le running-back (RB) dont je veux vous parler est le « half back » décrit dans l’article. Le fullback n’a pas la moitié du quart de la même importance. Pour tout dire, certaines équipes s’en passent. Mais d’un bon running back, alors là, tout le monde en veut un.
Très important à souligner, ces joueurs sont à la fois des héros et des martyrs. Héros dans le sens où un excellent RB va littéralement porter son équipe sur ses épaules, martyr au sens où personne d’autre ne prend autant de coups sur un terrain. Ce qui se traduit généralement par des blessures nombreuses et des carrières courtes.
Stars : Shaun Alexander (Seattle), Larry Johnson (Kansas City), LaDainian Tomlinson (San Diego), Tiki Barber (New York), Edgerrin James (Arizona).

des ailiers éloignés (wide receivers) (WR) (receveur) très rapides, agiles et adroits (comme un trois-quart aile de rugby). Des jambes de sprinteur et des mains de basketteur, il doit recevoir les longues passes du quart-arrière et parcourir un maximum de distance ballon en main (yards after receiving).

Les divas du football, parce que les plus susceptibles d’aller critiquer leur entraîneur parce que l’on ne leur passe pas la balle assez souvent à leur goût. Mais quand tout va bien, comptez sur eux pour faire le spectacle.
Stars : Steve Smith (Carolina), Chad Johnson (Cincinnati), Terrell Owens (Dallas), Torry Holt (Saint Louis), Randy Moss (Oakland).


des ailiers rapprochés (tight ends) (TE), joueurs grands, puissants et rapides (3e ligne de rugby), ils sont très polyvalents et peuvent se muer en receveur comme en bloqueur.


Quand j’ai qualifié les linebackers de « joueurs les plus athlétiques»,j’aipeutêtreparléunpeu vite. Mais ce dont je suis sûr, c’est que le choc entre un tight-end lancé à pleine vitesse et un linebacker peut faire très mal.
Stars : Antonio Gates (San Diego), Tony Gonzalez (Kansas City), Jeremy Shockey (New York), Alge Crumpler (Atlanta), Todd Heap (Baltimore).

de cinq hommes de ligne offensive (Offensive Linemen) (OL), travailleurs de l'ombre imposants qui protègent le Quart-arrière des défenseurs qui pourraient le menacer, et qui ouvrent des
brèches dans la défense pour les porteurs de balle. L'un d'entre eux, le centre, a pour fonction supplémentaire de transmettre le ballon au quart arrière au début chaque phase de jeu (c'est le
snap). La ligne offensive est assujettie à des règles particulières qui restreignent leur placement, leur numérotation, ainsi que la possibilité pour eux de réceptionner une passe avant. Il est rarissime de voir l'un d'entre-eux porter la balle. Ce sont des joueurs capitaux pour le bon fonctionnement d'une attaque, mais ils sont généralement méconnus du public.


Les obscurs. On ne les voit pas, même si ce sont les plus gros. Les 150 kilos sont monnaie courante dans une ligne offensive, partant du principe que plus ils sont difficiles à bouger, plus ces joueurs sont utiles à l’équipe. Précisons que la ligne offensive se compose de deux tackle (RT et LT, des positions capitales, notamment pour la protection du QB) à chaque extrémité, d’un center (C) au milieu et de deux guards (G) pour boucher les trous.
Stars : euh, disons que les joueurs suivants sont connus pour être parmi les meilleurs à
leur poste : Walter Jones (Seattle), Olin Kreutz (Chicago), Jonathan Ogden (Baltimore), Will Shields (Kansas City), Orlando Pace (Saint Louis).

Les équipes spéciales

Ces unités entrent en jeu à l'occasion de situations bien spécifiques. Il existe des formations différentes pour effectuer les bottés d'engagement, de dégagement ainsi que les placements(bottés de trois points ou field goals). Certains joueurs ultra spécialisés n'entrent sur le terrain que pour ces phases de jeu. Il s'agit notamment du punter qui effectue les bottés de dégagement, du kicker, spécialisé dans les coups de pieds placés (transformations et field goals) et du long snapper qui remplace le centre dans certaines de ces phases de jeu. Une special team défensive est aussi mise en place à l'occasion de chacune de ces situations. Elles agissent pour empêcher l'équipe adverse de marquer ou pour remonter le ballon le plus efficacement possible dans le cas d'un botté d'engagement ou de dégagement.


Vous avez bien lu : le punter punte, le kicker kicke, et c’est tout. Mais si tous les punters se valent plus ou moins (leur boulot : dégager le ballon très haut et très loin), les kickers, eux, sont régulièrement en position de faire gagner ou perdre leur équipe. D’où l’importance d’avoir des nerfs d’acier en plus de jambes solides. Gardez à l’esprit que toutes les semaines des matches se jouent sur un field goal de dernière seconde ou pendant les prolongations. Qu’Adam Vinatieri est un héros du football américain parce que deux de ses coups de pieds ont permis aux Patriots de remporter le Super Bowl en 2002 et 2004. Mais que le nom de Scott Norwood restera à jamais marqué du sceau de l’infamie depuis le 27 janvier 1991 et ce field goal manqué qui aurait donné le Super Bowl à Buffalo contre New York.

Le coach

A peine mentionné par notre ami de chez Wiki, ce qui est tout bonnement impardonnable. Car le football américain est sans aucun doute le sport où le rôle du coach est le plus important, le plus déterminant. Entre la direction des entraînements, la gestion de l’effectif (rappelez-vous, 53 joueurs…), la préparation des matches et les matches proprement dits avec les tactiques à annoncer pour CHAQUE action, un head-coach de NFL est un homme occupé. Vous ne risquez pas de le voir assis sur son banc à méditer sur le sens de la vie tout en regardant d’un œil son équipe jouer.
Pour mener à bien toutes ses tâches, le coaching staff est composé d’une multitude de préparateurs physiques, d’entraîneurs spécifiques pour chacune des positions énumérées plus haut et de nombreux tacticiens chargés d’étudier le jeu des adversaires, etc.
Ce staff pléthorique est finalement dirigé par un triumvirat formé des 2 coordinateurs, offensif et défensif, dont le boulot consiste à élaborer les tactiques et à les proposer au cours de la partie, et bien évidemment du head-coach, dont le boulot est d’être le patron. Et donc de décider.
J’aurais aimé pouvoir comparer ce métier de coach avec celui que font les entraîneurs de notre football. Mais ça n’aurait pas été juste. Fabio Capello, Jose Mourinho, Arsène Wenger, Alex Ferguson ou Raymond Domenech (on ne rit pas) sont payés pour décider s’il faut jouer avec 1 ou 2 attaquants et pour crier « Allez ! » à leurs joueurs sur le bord du terrain. Ils ne font de toute évidence pas le même métier que les stars du coaching au football américain.
Stars, justement (il y en a beaucoup, en voici quelques uns à avoir gagné au moins une fois le Super Bowl) : Bill Parcells (Dallas), Bill Belichik (New England), Joe Gibbs (Washington), Mike Shanahan (Denver), Bill Cowher (Pittsburgh).

Stratégies et tactiques

Le caractère extrèmement hâché du jeu, le principe du gagne-terrain et les remplacements illimités ont conduit, au fil des années, les entraineurs à développer des schémas tactiques d'une grande sophistication. Le développement de l'analyse vidéo et de l'informatique ont encore accentué ce phénomène. Le football américain est souvent comparé à une forme de jeu d'échecs dont les pièces seraient vivantes, et bien des subtilités échappent au spectateur même averti.
Je parie que vous n’imaginiez pas trouver le mot « subtilité » dans un article consacré au football américain.
Mais sans doute en avez-vous assez. La suite de l’article Wiki vaut le coup d’être lue pour ceux qui en veulent encore, mais je préfère vous épargner pour cette fois les merveilles démoniaques du blitz, des deep routes, du play-action, des screen-pass ou du nickel package.

Et d’ailleurs, tout ceci n’est pas réellement compréhensible tant que vous n’avez pas joué à Madden plusieurs mois d’affilée.

PS : pour vous récompenser d’avoir été jusqu’au bout, voici le lien vers les videos de nfl.com. Il n’y a pas de mots pour décrire à quel point les musiques qui accompagnent ces highlights sont géniales. Et je ne vous parle pas du ton du commentateur…