30 décembre 2006

2006, un bilan

L’année se termine, et vous avez peut-être manqué la traditionnelle rétrospective de Stade 2.
Qu’à cela ne tienne, grâce à la première édition des Oscars Apartirdelà, retrouvez en quelques minutes l’essentiel de 2006.
Soyez en sûrs, un jour vous vous direz : « Ah, quelle belle année on avait passé ! »

Football

Oscar de l’équipe la plus dopée de la Coupe du Monde : faute de tests efficaces et crédibles, j’ai dû procéder par élimination pour finalement produire une liste réduite de suspects : Italie, France, Trinidad.

Oscar de l’équipe de l’année : la Juventus de Turin.
Dépossédée de son titre de champion et rétrogradée en Série B pour tricherie avérée, notamment par l’intermédiaire des arbitres. Bien joué. En attendant les preuves des magouilles qui ont conduit aux victoires de la France en 98 et de Marseille en 93, j’irai jusqu'à accorder à la Juve l’Oscar de l’équipe la plus corrompue de ces 15 dernières années.

Oscar de l’équipe la plus pourrie de l’année, tellement pourrie que c’est à se demander s’ils ne le font pas exprès rien que pour m’embêter : le Stade Brestois.
Une stat, une seule, leur nombre de victoires en championnat au cours de l’année civile 2006 : 6. Pour 39 matches.

Oscar de l’équipe la plus prévisible : Lyon.
16 victoires en 19 matches cette saison, des buts dans les arrêts de jeu, Aulas qui se plaint, Juninho qui marque ses coup-francs, le Real battu à Gerland, etc. Rien que du réchauffé, et encore, ils n’ont pas encore été éliminés en quart de finales de la Ligue des Champions.

Oscar de l’homme le plus facile à détester depuis que Bernard Tapie est devenu acteur : Raymond Domenech.
Sans commentaires.

Oscar du joueur de l’année : Fabio Cannavaro.
Qui suis-je pour désavouer le choix de la FIFA et de France Football ?

Oscar du plus mauvais commentateur : Thierry Gilardi.
Oscar du commentateur obséquieux : Grégoire Margotton.
Oscar du commentateur idiot du village : Christian Jeanpierre.
Oscar du commentateur à côté de la plaque : Thierry David.
Oscar du commentateur hystérique : Denis Balbir.
Oscar du consultant gâteux qui bafouille « un toutipeu » : Aimé Jacquet
Oscar du consultant qui donne des envies de meurtre : Olivier Rouyer.
Oscar du consultant xénophobe : Guy Roux.
Oscar de l’émission débile présentée par un mongolien : Jour de Téléfoot.
Oscar de la chaîne payante qui ose rediffuser trois fois un Sochaux-Nancy : Canal+ Sport.

Autres sports

Oscar du skieur français qui gagne la seule course de sa carrière aux J.O : Antoine Deneriaz.
Après Alphand et Crétier, la tradition a été respectée à Turin. A propos, je parie que vous aviez oublié que des Jeux Olympiques s’étaient déroulés cette année. Mais puisque j’en suis là :

Oscar du sport débile mais qui rapporte plein de médailles : le biathlon.
Mari et femme, frère et sœur, tous originaires du même patelin du Jura et tous militaires, je vous présente les héros français de ces Olympiades ! A méditer pour tous ceux qui rêvent de monter un jour sur un podium olympique et de se faire interviewer par Nelson Monfort : inventer un sport stupide, faire participer ses proches, aller trouver le CIO, et très bientôt vous pourrez pleurer en bredouillant la Marseillaise…

Oscar du sport viril mais correct à l’orientation sexuelle douteuse : le rugby.
Qui veut son calendrier de mecs à poil ?

Oscar du futur scandale de dopage que la presse française tentera d’étouffer : Laure Manaudou.
Je n’ai rien contre notre Schwimmerin nationale, mais vous avez vu la gueule de son entraîneur ?

Oscar du soulagement misogyne : à l’élimination de l’équipe de France de football féminin de la « Coupe du Monde ».
Je ne tolère que le beach-volley.

Oscar du grand évènement sportif que personne n’a gagné en 2006 : le Tour de France.
2 options pour l’édition 2007 : légaliser le dopage, ou bien tout supprimer.

Oscar de l’arbitrage lamentable ailleurs que dans la Ligue 1 Orange® : SuperBowl XL et NBA Finals 06.
La nullité de l’arbitrage n’est pas seulement intersidérale, elle est aussi universelle. Les supporters de Seattle et de Dallas s’en sont rendus compte à leur dépens cette année.

Hors catégorie

Oscar de l’évènement de l’année : le Coup de Boule.
On se souviendra éternellement de 2006 à cause du geste de Zidane, et uniquement à cause de cela. Le plus grand traumatisme mondial depuis le 11 septembre.

Culture

Vous croyez peut-être que je passe ma vie sur Internet ? C’est faux : pas plus de deux heures par jour. Ça me laisse du temps pour faire autre chose.

Meilleurs livres lus en 2006 et que vous devriez commander ici : Un week-end dans le Michigan et Indépendance, de Richard Ford ; Les corrections, de Jonathan Franzen ; Identification des schémas, de William Gibson ; Un homme, un vrai, de Tom Wolfe ; Radix, de A.A. Attanasio ; La tête hors de l’eau, de Dan Fante ; Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, de Harper Lee ; Déjà mort, de Denis Johnson ; Les légions immortelles, de Scott Westerfeld ; Et ce sont les violents qui l’emportent, de Flannery O’Connor ; Bruit de fond, de Don DeLillo ; Un beau jour pour mourir, de Jim Harrison ; Quatre saisons à Mohawk, de Richard Russo.

Compilation de l’année sur mon iPod (c’est pas vrai, j’ai une sous- marque) :
AC/DC, Rock n’roll damnation.
Blue Oyster Cult, Career of evil.
David Bowie, Wild is the wind.
Cactus, Evil (live).
Derek end the Dominos, une bonne moitié de l’album “Layla”.
Dr Dre feat. Snoop Dogg, Nuthin’ but a G thang.
Fountains of Wayne, Radiation vibe.
Adam Green, Gemstones.
Kiss, Strutter.
Stephen Malkmus, (Do not feed the) Oyster.
MC5, High school.
Randy Newman, Sail away, Political science et I love L.A.
Primal Scream, Jailbird.
Pulp, Mis-shapes.
Lou Reed, Coney Island baby, l’album.
Slipknot, The blister exists.
Sonic Youth, The empty page.
Steely Dan, Black Cow.
Stone Roses, Love spreads.
Sugar, Gift.
The Brian Jonestown Massacre, All around you.
The Eighties Matchbox B-Line Disaster, Chicken.
The Sisters of Mercy, Vision thing.
The Strokes, Fear of sleep.
The Warlocks, It’s just like surgery.
Johnny Thunders, Subway train.
Paul Westerberg, Got you down.
Wilco, A shot in the arm.
Warren Zevon, Werewolves of London.

Clip YouTube de l’année que vous avez tous vu mille fois mais qui fait toujours plaisir : Ici.

22 décembre 2006

Retour au football

Je ne sais pas ce qui est le plus fatiguant : passer un week-end complet aux Transmusicales, ou bien en tirer un reportage exclusif en 3 parties que personne ne lira.
Je n’ai pas encore décidé.
En attendant, retour aux affaires avec cette nouvelle édition de mes pronostics pour la D1.
Je ne sais pas si vous avez vibré cette semaine pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue (quelqu’un sait ce qu’à fait Rennes ?), mais j’espère au moins que vous allez bien profiter de cette dernière journée avant la trêve.
Et oui, car après ça, plus de Ligue 1 Orange® pendant 3 semaines… Allez-vous pouvoir tenir le coup ? Moi non plus. Heureusement que la Ligue nous gâte avec le Valenciennes-Sedan de samedi, une affiche à elle seule capable de nous faire patienter jusqu’en 2007…

Cette dernière information, plus ou moins liée au football, avant de choisir les futurs vainqueurs du week-end. On savait déjà que le Stade Brestois n’avait ni stade, ni joueurs, mais désormais il n’a plus ni entraîneur, ni président. La disparition définitive du public est prévue début janvier, et enfin celle du club proprement dit la quinzaine suivante. Pour Noël, faites-vous offrir une écharpe rouge et blanche, ce sera bientôt un collector.

19ème journée :

Marseille-St Etienne 1-0, Sochaux-Nancy 2-1, Troyes-PSG 2-0, Lyon-Monaco 2-0, Nice-Lens 0-0, Lille-Auxerre 1-0, Bordeaux-Le Mans 1-1, Lorient-Rennes 1-0, Toulouse-Nantes 2-0, Valenciennes-Sedan 1-0.

Semaine dernière : 4/10 Saison : 92/179

NFL picks Week 16 :

Kc b. OAK, STL b. Was, Chi b. DET, NYG b. No, Bal b. PIT, Ne b. JAX, Ind b. HOU, ATL b. Car, BUF b. Ten, CLE b. Tb, SF b. Ari, SEA b. Sd, DEN b. Cin, Phi b. DAL, MIA b. Nyj.

Week 15 : 11/16 Season : 140/224

PS : j’ai failli oublier. Joyeux Noël.

Transmusicales 2006, suite et fin

Je sais que vous en vouliez encore plus, mais ce sont bel et bien mes dernières heures rennaises que je vous narre ici, avec au programme des concerts minables, de la bière, et une discussion avec une copine qui justifie le voyage. Vivement les Trans 2007...



SAMEDI 09

Je pourrais prétendre que ce sont les échos de la rave qui me réveillent, mais je ne voudrais pas non plus accuser ces abrutis de tous les maux. Disons simplement que c’est un drôle de bruit de fond pour démarrer la journée, spécialement quand on a besoin de se remettre les idées en place. A propos, qu’est-ce que je vais faire de mon après-midi ?
Je me décide rapidement pour une promenade (on sous-estime l’importance de l’oxygénation au cours des week-ends difficiles) qui très vite se résume à un jeu perdu d’avance : « Comment éviter les rues et les trottoirs surchargés de piétons ? » Juste une question : y a-t-il une loi qui oblige toute la population rennaise à faire ses courses de Noël en centre-ville le samedi 15 jours avant la date fatidique ? Sérieusement ?

Mon ratio sandwich par repas est à présent de 4/4, série en cours, mais il me faut encore satisfaire un autre besoin vital : Internet. Dès mon retour de marche je me connecte sans raison particulière, zéro message, la routine, et soudain l’illumination : le Stade Brestois jouait hier soir ! Après un léger cafouillage, sans doute causé par la panique, le résultat s’affiche, implacable : Brest-Tours 1-1. Et vous vous demandez pourquoi j’ai éprouvé ce week-end le besoin de m’évader du climat pesant qui règne sur ma ville natale.
Encore sous le choc, j’ai ensuite la mauvaise idée de rédiger un court article pour ce site, qui s’avérera, sans surprise, être le pire de ma carrière de blogueur, avec en point d’orgue des pronostics tellement mauvais qu’ils me donneront envie de remonter le temps pour, ô scandale, les modifier après coup. Comme quoi ma clairvoyance habituelle est tout sauf due au hasard.

Je dois maintenant patienter jusqu’à l’apéro, l’occasion pour moi de faire le bilan de la soirée : de la bière, de la foule, et pas mal de concerts. Je reprends le programme officiel. Qu’est-ce que c’est que ce truc, Cold War Kids, de 1h00 à 1h50 dans le hall 3 ? Est-ce que je les ai vus ? Même pour 5 minutes ? Impossible de me souvenir, ça commence à m’inquiéter, je n’ai pas abusé à ce point de la Heineken, non ? Dommage en tout cas, ils avaient le nom le plus cool de tout le festival.
Et The Long Blondes, à 3h00 ? Des filles. Elles, c’est sûr, je les ai ratées, ce n’est pas mon genre d’oublier les filles qui se trémoussent sur scène.
Hé, vous saviez que The Books avait réalisé l’habillage sonore des ascenseurs du Ministère de la Culture, à Paris ? Moi non plus. Mais imaginez ce que cela implique :
- un, si j’avais su ça hier soir, je me serais muni de projectiles divers pour aller leur balancer dessus.
- deux, je me demande quelle musique est diffusée dans les ascenseurs de nos différents ministères ? A l’Intérieur, Doc Gynéco (facile, celui-là), sans doute Cheb Mami aux Affaires Etrangères et John Lennon à la Défense, et pourquoi pas Gary Glitter à la Protection de l’Enfance ? Si vous avez des infos, n’hésitez pas à me faire signe.

Petite devinette : lorsque vous êtes un jeune trentenaire, à quoi ressemble un apéro avec de vieilles copines de fac ?
A une visite à la crèche.

Je passerai mon brevet de puéricultrice une autre fois, le bus m’attend pour m’emmener au Parc des Expos. Ce coup-ci j’ai eu le temps d’étudier le programme : il faudra éviter à tout prix DAM, le premier groupe de rap palestinien. Il paraît qu’ils jettent des cailloux sur le public.
Comme il se doit, la navette est bondée, bruyante, et saoule. Des lycéens euphoriques boivent du pinard à tour de rôle directement à la poche d’un cubi dont ils ont viré le carton. J’admire leur ingéniosité et je m’en veux de ne pas avoir prévu une ou deux bières dans mes poches pour trinquer avec toute la compagnie et faire passer le trajet jusqu’aux hangars.
A l’entrée, on nous distribue les mêmes tracts qu’hier, on nous « fouille » de nouveau de fond en comble, et le rituel, désormais bien intégré, se poursuit avec le passage obligé au stand des tickets de boisson. La queue est impressionnante, c’est l’heure de pointe. Au moins ça me laisse le temps d’évaluer avec précision mes besoins pour la soirée : repartir de là avec des tickets non utilisés pourrait me laisser un goût amer.

J’avais des doutes sur la programmation du hall 9, je suis servi avec Aufgang, trio luxembourgeois à la prétention risible et à la nullité affligeante, deux pianos qui se font face surmontés d’un sampler pour un groupe qui « redouble d’audace dans des compositions improvisées » (sic). Du pur foutage de gueule.
Mieux vaut vite fait retourner à la buvette du hall 4 où plein d’amis m’attendent, essentiellement des survivants de la nuit dernière. « Hé, où est passée ta casquette ? » Oui, il y a aussi des gros lourds parmi mes nouveaux potes.
Quand je demande à d’autres comment ça va, ces types que j’ai rencontrés pour la première fois hier rajoutent à l’inévitable « Bien, et toi ? » un « Dis donc, t’étais pas un peu fatigué, toi , hier soir ? », avec un sourire entendu.
Merde. Moi qui pensais que ça ne c’était pas vu.

Direction le petit hall 3 pour le concert le plus attendu du soir : CSS, cinq brésiliennes et un moustachu dont le disco-punk bénéficie d’un certaine hype chez les branchés. Verdict : un désastre. Pour paraphraser La Fontaine, je dirai que leur ramage se rapporte à leur plumage : tape-à-l’œil, vulgaire, et informe. Les coupes de cheveux évoquent clairement les Mötley Crüe version 87 après 15 jours de débauche au Japon sur le Girls Girls Girls Tour, mais ça rend très mal sur ces demoiselles qui parviennent à ruiner ma théorie sur les filles de moins de 25 ans en cinq minutes de concert. J’en ai le souffle coupé.
Pour être tout à fait honnête, je dois dire qu’on a tout de même vécu un bon moment avant l’arrivée de ces pouffiasses, quand le DJ de service a enchaîné 3 classiques imparables. Allez, je suis sympa, si vous avez prévu d’organiser une surprise-party pendant les fêtes, voilà de quoi faire danser les filles à tous les coups : « Rocks » de Primal Scream, « Girls and Boys » de Blur et « Lust for Life » d’Iggy Pop (voire le plagiat « Are you gonna be my girl ? » de Jet, ça marche aussi). Vous me remercierez plus tard.

J’en discute justement avec une vieille copine de fac (encore une, vous allez finir par croire que j’ai fait une école de secrétariat : mais non) qui a l’air tellement heureuse de me voir. Sans doute un peu ivre, donc. Elle me demande pourquoi je ne suis pas accompagné d’une fiancée, je lui explique la situation, et elle s’offusque : « Arrête, tu vas pas me dire qu’avec ta belle gueule tu peux pas en trouver une quand tu veux ! » Youpi, mon ticket d’entrée vient d’être rentabilisé.

Pas de concert dans le hall 9, seulement un DJ, quelques lumières, de la techno et des gens qui dansent. Je commence à saisir le concept de cette soirée du samedi : une rave payante, sans boue et avec un peu moins de drogues. Deux visions de la soirée dansante entre amis s’affrontent donc à quelques kilomètres de distance. D’un côté les toxicos dans leur champ de bataille détrempé, de l’autre les bourgeois dans leurs hangars. Il faut choisir son camp. Quasiment un sujet de thèse.
On finit par en avoir assez et on file au concert de Kaiser Chiefs, dont le seul fait marquant se produit lorsque le chanteur salue la foule d’un « Bonsoir Paris ! » Huées générales et bien méritées. Pour le reste, ces garçons sont très bruyants, très remuants, mais où veulent-ils en venir avec ces chansons qui n’en finissent pas ? Je cherche encore.

Dès lors, il faut bien le dire, la soirée va se poursuivre quelque peu en roue libre. Entre slalom parmi la foule, discussions stériles près des buvettes, longue attente pour un hot-dog (petit exercice : sachant que la préposée aux saucisses criait très exactement toutes les 5 minutes « Pour information, je ne fais que les hot-dogs ! Les galettes c’est à côté ! » et que je l’ai entendu crier 4 fois, calculez le temps que j’ai passé dans la queue), détour potentiellement traumatisant par la prestation de Justice (techno hardcore à base de bpm élevés avec une croix lumineuse et emphatique en guise de décor de messe noire. J’aurais dû aller écouter les versions reggae de Radiohead par Easy Star All-Stars), nombreuses collisions, taux de jolies filles en chute libre par rapport à vendredi, et enfin bières renversées parce que j’ai voulu être (trop) serviable. Epuisant.

Ma décision est prise, je rentre.
En guise d’adieu à Rennes et à son festival, je balance mon gobelet à moitié plein à la poubelle, juste avant de sortir.
Tout un symbole.

21 décembre 2006

Transmusicales 2006, suite

Comme promis, la suite de mes aventures aux Trans, avec cette fois des photos de groupes malheureusement PAS programmés et de la critique musicale très pointue. Vous ne lirez pas ça dans les magazines.

VENDREDI 08

Réveil tardif. Petit déjeuner en guise de repas frugal et après-midi entre flemme et highlights sur nba.com. Les Suns ont battu les Nets 161-157 ! Qu’est-ce que c’est que ce score de malades ? J’ai du mal à y croire.
Après une série de coups de fil et quelques péripéties qui ne méritent pas de figurer ici je me retrouve dans une voiture accompagné de deux « connaissances » (désolé, mais c’est le seul mot qui semble convenir), en route pour les Transmusicales, les vraies, car il y aurait un groupe à voir dès 21h ! J’ai même dû avaler précipitamment mon verre de rhum à l’apéro. Bien, je vais peut-être enfin pouvoir vous parler de musique.
Avant cela il faudra quand même se taper la route, entre ronds-points, forces de l’ordre et déviations vers les rave organisée par la préfecture (je me pose la question : est-ce qu’une douzaine d’années auparavant j’aurais été tenté par un week-end à patauger dans 30 cm de boue pour de la techno immonde et quelques cachetons ? [indice : ne jamais sous-estimer sa propre connerie juvénile])
De loin, le Parc des Expositions est à peu près aussi accueillant que les entrepôts du port de commerce à Brest (n’insistez pas, je ne vous ferai pas visiter), mais il faut admettre que les choses s’arrangent une fois à l’intérieur du Hall 5, sorte de buvette géante avec tapis au sol et lustres au plafond.
La priorité n°1 est bien entendu de se procurer les tickets de boisson avant que la foule ne se fasse plus compacte, ce qui est loin d’être le cas à cette heure où le festival ressemble plus à un Salon des Arts Ménagers en mal de visiteurs qu’à un rendez-vous rock n’roll de renommée mondiale. Peu importe, maintenant que j’ai un gobelet à la main je peux accompagner mes petits camarades à la découverte des 3 halls de concerts. (NdA : information « officielle » sur les groupes que je vais citer dans les paragraphes qui suivent : lestrans.com)

Hall 4, une chanson et demie de Orville Brody and Goodfellas, une bande de cowboys avec une dégaine et une musique tout droit sorties d’un épisode de « Walker : Texas Ranger » (j’apprendrai plus tard qu’ils sont en fait de Rennes : quelle arnaque). Vite, vite, il est 21h, c’est l’heure d’aller écouter Klaxons, la « dernière sensation britannique » (à propos, combien de « sensations » les anglais nous sortent-ils par an ? 50 ? 100 ? 365 ?) dans le hall 9.
Fausse alerte, car voilà que surgit sur scène un adolescent à casquette équipé d’un micro et qui fait des bruits marrants avec sa bouche : c’est Ezra, la « human beatbox » ! Je consulte le programme officiel pour constater que 1) il est en retard et que 2) « Avec sa bouche, il fait des prouesses » mais aussi qu’il s’apprête à nous « dévoiler ses compositions à la musicalité étourdissante ». D’accord, mais passées les trente premières secondes de surprise (« oh, on dirait une boîte à rythme ! Et il fait des bruits de scratch ! ») on se croirait plutôt devant une rediffusion d’Incroyable Mais Vrai avec Jacques Martin. « Boum ! Tchak ! Boum Boum Tchak ! »
Je retourne au hall 5 me faire servir une pinte de bière blonde hollandaise. A mon retour, horreur, le phénomène de foire est toujours là, et ça devient franchement embarrassant. A souffler dans la mousse de mon gobelet pour faire des bulles je me demande si je ne pourrais pas moi aussi monter sur scène.
Au fond le seul point positif de cette « exhibition » c’est que si vous avez un talent caché, par exemple si vous imitez à la perfection certains cris d’animaux, vous pouvez toujours tenter votre chance en envoyant une cassette aux organisateurs des Trans. On ne sait jamais, ils vous octroieront peut-être le droit à 20 minutes d’humiliation publique lors de l’édition 2007.

Vous vous souvenez qu’il a fallu écourter l’apéro parce qu’il fallait absolument voir Klaxons ? Et bien, c’est une décision qui ne se justifiait pas vraiment. Ces quatre anglais très mal habillés (le bassiste ne quittera pas son sweat à capuche, il a sans doute peur qu’on le reconnaisse dans la rue) jouent en effet une sorte de dance-rock brouillon et inarticulé qui confine à l’inaudible lorsque le chanteur se met à scander des « Dance with me ! » avec une voix de fausset. Où sont mes bouchons d’oreille ?
Justement, il y a une hôtesse qui en distribue dans le passage humide et sombre qui mène au hall 4, là où se produisent désormais The Bishops, autre groupe anglais, mais cette fois avec de l’allure. Avec leurs costumes noirs, leurs riffs et les chansons bien troussées, il font penser à… à qui, d’ailleurs ? « Elvis Costello et autres Paul Weller des débuts ». Merci le programme officiel, j’étais en panne d’inspiration.
Ils jouent aussi très fort, alors j’insère les bouchons dans mes conduits histoire de sauver le peu d’ouïe qui me reste après avoir passé ma jeunesse à écouter Metallica à fond dans le walkman. C’est peut-être pour ça que je n’entends pas mes nouveaux amis me prévenir qu’ils vont se promener ailleurs.
Je me retrouve donc seul avec ma bière et mon agoraphobie. Qu’à cela ne tienne, j’imagine que la première peut guérir la seconde. Et puis ce quart d’heure supplémentaire me permet de me rendre compte que non seulement les Bishops sont de vrais jumeaux mais qu’en plus ils ont déjà écrit dans leur courte carrière plus de morceaux valables que les jumeaux d’Indochine en 25 ans. (oui, je sais, il y en a un qui est mort, mais c’est pas une excuse)

Vous ne voulez probablement rien savoir de mon passage aux toilettes (pas aussi crades que vous l’imaginez) ni d’une énième visite à la buvette (qui connaît un certain succès), c’est pourquoi je vous transporte directement au milieu de la fosse pour le concert d’Albert Hammond Jr, le guitariste des Strokes. Vous savez, celui qui est coiffé comme Bob Dylan période Blonde on Blonde et qui a un air hébété sur toutes les photos. 3 guitaristes sur scène, un chant correct, un rock paisible et des compositions bateau mais pourtant je suis en train de passer un excellent moment. Au point de taper frénétiquement dans mes mains entre les morceaux (mais quand même pas de crier « Albert, t’es trop cool !! ») et de regretter que le concert s’achève aussi rapidement (j’avais raté le début, parce qu’ils se mettent à démarrer à l’heure, maintenant). Il semblerait donc que la qualité des concerts s’améliore au fur et à mesure que la soirée avance. A moins que ce ne soit lié à ma consommation d’Heineken ?

Je quitte le hall 9 à la recherche d’amis potentiels tout en dévisageant la faune qui défile avec des yeux brillants. Mais d’où sortent toutes ces filles ? Elles sont partout autour de moi. Tenaillé par un besoin pressant de me faire servir une nouvelle pinte (oh non, il va falloir refaire la queue pour les tickets…), j’ai tout à coup le sentiment d’être comme un gamin dans un magasin de bonbons : y a-t-il dans la salle une seule fille en-dessous de 25 ans qui n’ait pas l’air absolument délicieuse ? Force est de constater que non.
Cinq minutes de récupération sous les palmiers près de la buvette et je me laisse à nouveau guider par le bruit, cette fois dans le hall 3 où j’ai la chance d’assister aux dernières minutes apocalyptiques et ultra-noisy de Serena Maneesh, groupe norvégien qui fait peur (mais pas autant que leurs compatriotes black-metal de Burzum, Immortal ou Dimmu Borgir). J’aurais aimé en voir plus mais au lieu de ça je transite vers un nouveau hall, bouscule approximativement 50 personnes et récupère de nouveaux bouchons d’oreille (ces trucs-là s’usent vite) qui s’avéreront plus que nécessaire pour supporter dix minutes de la prestation de Son Of Dave.
Réaction immédiate en voyant ce Canadien à chapeau assis sur une chaise tout seul au milieu de la scène : « Oh, non, après Ezra, encore un numéro de cirque ! Pitié… » Ici le concept est un poil plus élaboré, pas de bruits avec la bouche mais un harmonica, une grosse boîte à rythmes et des bandes qu’il fait partir avec une pédale. Mais ça ne ressemble toujours pas à un concert. Avis à tous les « hommes-orchestres » : vous me gonflez !
En plus je sens que ce gimmick à l’harmonica qu’il a joué de bout en bout va me rester dans la tête pour les 15 jours à venir.

Ça y est, j’ai atteint le stade de la soirée où toute trace d’enthousiasme a disparu. Je dois enclencher le pilote automatique.
S’asseoir dans les gradins du hall 9 pourrait être une option si je n’étais pas un enfant de la génération Furiani. Je peux encore entendre Thierry Roland annoncer à l’antenne qu’un morceau de tribune s’est effondré sur de malheureux spectateurs corses. Je n’ai aucune envie de finir comme ça, merci.
C’est donc debout (et contraint au régime sec) que je dois subir le concert de Cassius, groupe français qu’il n’est « nul besoin de présenter » d’après la propagande des Trans mais que pour les béotiens je résumerai à un duo électro tentant le passage à une musique plus organique impliquant « vrais instruments » et « vrais concerts ».
Pari réussi en ce qui concerne la curiosité du public avec une salle pleine, mais hélas l’étape « on écrit des chansons valables » n’est toujours pas à l’ordre du jour : ces mecs craignent.
Fort heureusement de là où je suis je peux apprécier pleinement le jeu de scène d’une choriste court-vêtue, la seule à faire illusion dans le lot. En me concentrant uniquement sur ses déhanchements en rythme, j’arrive à oublier pour un moment la bouillie à base de big-beats putassiers servie par le reste du groupe. Quant au « chant » censé faire son apparition dans leur répertoire, il est toujours porté disparu : je n’ai entendu que des gloussements.
Je m’enfuis donc au plus vite. C’était pourtant couru d’avance qu’il ne fallait pas compter sur un duo de quarantenaires dont l’un des membres se fait appeler « Boombass » (!) et qui intitule son dernier single « Toop Toop » (re-!). Et puis d’ailleurs, en live ça sonnait plutôt comme une ode à la Sncf (Tchou tchou !)

Si l’on veut bien admettre que les amis des amis de mes amis sont mes amis, alors je suis tout à coup entouré de plein d’amis près de la méga-buvette sponsorisée du hall 4.
On boit un coup et on échange ses impressions, quelqu’un fait circuler un programme et on donne des notes aux différentes prestations du soir, tant pis si je n’écris plus très droit. Je mets 16 au guitariste des Strokes, 2 à Ezra parce que son sketch n’a pas dépassé les vingt minutes (plus et c’était -12) et 6 à Cassius, mais uniquement à cause de la choriste. Certains leur ont attribué des 12 et des 14, comme quoi de tous mes amis je suis le seul à avoir bon goût.
« Hé, jolie casquette ! ». Ça y est, on me taquine. Je m’y attendais un peu depuis que je me trimballe avec cette casquette bleue marine, très sobre, gagnée de haute lutte au stand Sony Ericsson. De toute évidence le gros lot de la soirée, tous ceux qui sont repartis avec une housse de portable peuvent en témoigner.

Un dernier sursaut de lucidité : et si on allait voir un autre concert ? Pourquoi pas The Books, au hall 4, c’est juste de l’autre côté du rideau ?
C’est aussi mortellement ennuyeux, et spécialement à cette heure où seule l’intégrale des Village People pourrait encore faire bouger une salle. Des synthés, des samples, et un écran vidéo dans le fond avec des fourmis en gros plan et des mots qui défilent de plus en plus vite. Marrant cinq minutes pas plus, surtout si vous n’avez pas le courage de chercher le message caché derrière Time-Chair-Star-Elevator-Colour-Mind-Personality-Flag-Beautiful-etc.

La navette pour rentrer à Rennes. Un type à l’avant du bus parle anglais, très fort. Alors moi aussi je parle, je parle. Mille excuses à mon voisin.
Il faut descendre, maintenant. Mon Dieu, l’appartement est au moins à 200 bornes. Je ne vais jamais y arriver.

19 décembre 2006

Transmusicales 2006

N’ayez pas peur, je sors de mon domaine de prédilection avec ce compte-rendu au jour le jour de mon week-end rennais début décembre. Vous allez appréciez mes petites aventures, j’en suis persuadé. La suite de ce reportage égocentrique viendra très vite.

JEUDI 07

Minuit. Maintenant que j’ai été abandonné par ma logeuse dans un bar de jeunes plein à craquer et diffusant de la musique de danse à fond les ballons, deux options se présentent à moi: rester là à boire de la bière et à regarder la « jeunesse de France » s'amuser, comme dans la chanson de Saez. (tiens, ça me fait penser, qu'est-il arrivé à ce chanteur rebelle du début du siècle? Est-ce qu'il n'aurait pas changé de coupe de cheveux, décidé de chanter des chansons pour jeunes femmes célibataires entre 18 et 35 ans, et enfin repris son vrai prénom: Raphaël? Je pose juste la question.)
L'autre option, vous l'avez deviné, consiste à sortir du bar pour continuer à s'alcooliser dans la rue. J'ai dû réfléchir un dixième de seconde.
Une fois à l'extérieur, mon objectif est de me mêler à la foule et de passer pour un jeune qui s'éclate. Je ne mets pas longtemps à répertorier les trois comportements de base qui vont me permettre de passer inaperçu:

  • se trimballer une cannette à la main (même si une grande bouteille de Coca en plastique remplie d'un mélange douteux serait sans aucun doute l'idéal)
  • faire pipi dans la rue
  • vomir dans la rue

N'insistez pas, je ne vous dirai pas ce que j'ai fait. Sachez simplement que j'ai raté le grand chelem. De peu.
Après deux minutes passées à me mettre dans la peau d'un jeune, me voici déjà dans la peau d'un pervers, à suivre dans la rue une fille totalement désorientée qui s'arrête tous les trois pas pour vomir un peu de bave. La proie idéale pour un séducteur comme moi. Si jamais ça tourne mal et qu'on me pose des questions, je n'aurais qu'à dire que je la surveillais parce que j'avais peur qu'elle fasse un malaise ou qu'elle tombe sur une personne mal intentionnée. Bon, trente secondes de ce spectacle pathétique suffisent à me dégoûter, je la laisse filer.
Je me demande si elle est rentrée chez elle.
Une buvette improvisée devant un bar se dresse à présent sur ma route. J’imagine que passé un certain stade d’intoxication les gens se mettent à aimer la fumée de saucisses grasses en train de cuire parce qu’un joli petit attroupement s’est formé juste à cet endroit.
Je respire un grand coup avant de m’approcher pour découvrir que, ô surprise, ils vendent aussi des bières. Ce sera une Heineken pour moi, merci, et maintenant je vais pouvoir me promener en toute discrétion.
Un peu plus loin je passe sous les fenêtres d’un appartement où des étudiants de première année reprennent en chœur du Noir Désir comme s’ils venaient de découvrir l’existence du groupe la semaine précédente. Ça leur passera, bientôt comme moi ils auront honte de leur jeunesse.
Bon, après cette mise en condition il me tarde de me retrouver au cœur de l’action, dans ces deux ou trois rues dans lesquelles les chances de se faire aborder par une jeune fille ivre sont de 2,8 par dizaine de mètres parcourus.
Je m’enfonce dans le paquet, et effectivement, deux gorgées plus tard, voilà ma première touche. Vraiment jeune. Vraiment ivre. Elle veut une clope, mais comme personne ne peut cumuler tous les vices, je ne suis pas en mesure de la dépanner. J’essaie de lui expliquer ça en cinq ou six mots mais c’en est déjà trop pour elle qui déjà s’affale sur le prochain mec imbibé. Je suis à peu près sûr qu’elle va toucher le gros lot.
Je poursuis mon chemin en me faufilant parmi les groupes qui se tiennent par les épaules pour ne pas glisser sur les pavés humides. C’est moi, ou j’ai largement vu pire dans la rue de la soif ?
Pour un peu j’en viendrais presque à regretter l’absence d’émeute. D’ailleurs, où sont les CRS ? Je veux ma dose de lacrymo ! Rien que pour le sentiment de participer pleinement à la fête.
Justement, parlons-en de cette fête, des concerts dans les bars et de l’ « ambiance de folie » qui est censée régner ce soir. C’est vrai, pour se bourrer la gueule il y a tous les autres jeudis soirs de l’année, mais ce week-end on est là pour la musique (rires). Or, depuis le grand Bob Sinclar tout à l’heure dans le pub et hormis les débris communistes qui beuglaient l’Internationale entre deux cris inarticulés, je n’ai pas découvert beaucoup de jeunes talents.
Mais voilà que plus loin sur la petite place quelques hippies se sont réunis pour jouer du tam-tam (oui, je sais que ça ne s’appelle pas comme ça, mais je ne sais pas comment le mot auquel vous pensez s’écrit ; désolé, ça ne fait pas partie de ma culture).
Il fallait s’en douter, nos apprentis percussionnistes ne sont pas au point et je ne suis pas encore arrivé à leur niveau que leurs « pam-pam » me tapent déjà sur le système. Pourtant la fille qui est montée sur la sculpture municipale au-dessus d’eux semble passer le meilleur moment de son existence. Tant mieux pour elle, mais au moment de balancer ma cannette vide à la poubelle je suis bien obligé de constater que j’ai environ 20 bières de retard sur tous ces gens autour de moi. Et probablement 10 ans de trop. Pas franchement un scoop mais peut-être le signal qu’il est temps d’aller se coucher : et puis ces types jouent vraiment trop mal.
Je repars donc dans le sens inverse : pardon si je me répète, mais permettez-moi de vous dire que j’ai connu orgie bien plus démentielle dans cette rue. Comme quoi les nuits rennaises sont devenues très surfaites depuis que j’ai quitté la ville.
Une bachelière saoule se plaint à sa copine : « quand est-ce que je vais trouver un mec qui m’aime ? » Par acquit de conscience je me retourne au cas où je pourrais me porter candidat, lorsque les deux nanas poussent un cri perçant parce qu’elles viennent d’apercevoir une autre copine. Qui titube trois mètres plus loin.
J’accélère l’allure sous la pluie qui s’est mise à tomber sérieusement sur le chemin du retour quand je repense à ce type tout à l’heure que j’ai vu comater entre deux voitures garées sur la place. Est-ce que je n’aurais pas dû lui porter secours ? Est-ce qu’il ne va pas lui arriver un malheur, du genre se faire écrabouiller par une Clio qui recule ?
Tant pis, trop tard, mais si on compte la fille en perdition que j’ai suivie du regard en sortant du pub, ça fait DEUX non-assistances à personne en danger à mon actif pour la soirée. Pas mon record, je dois l’avouer, mais si ça fait de moi un criminel, j’assume totalement. Je n’aurai de comptes à rendre que le jour où je ferai face à mon Créateur.
Au total je crois que j’en ai vu assez pour ce soir et je suis déjà loin quand je croise mon dernier groupe de jeunes en goguette, dont l’un éclate de rire en désignant la capuche sur ma tête : foutus branleurs…

15 décembre 2006

Tirage au sort

Parfois la vie vous offre trois quarts d’heure à tuer et vous devez vraiment puiser dans vos ressources pour trouver quelque chose à faire.
Et puis, en de trop rares occasions, vous vous souvenez qu’un évènement digne d’un petit minute par minute va se dérouler sous vos yeux par la grâce d’Internet.
Vraiment cool.

11h47 : à moins d’un quart d’heure du tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue des Champions, je sais que je devrais être excité, mais je n’y arrive pas. Pourtant c’est tout mon programme de football du printemps qui va se décider à cause de petites boules en plastique quelque part en Suisse. Vous ne croyez quand même pas qu’on va continuer à regarder la Ligue 1 Orange® passé le mois de février ?

11h50 : bon, il faut encore que je trouve le bon site Internet pour suivre le tirage à peu près en direct. Alors uefa.com ou lequipe.com ? Lequel sera le moins lent ? On va comparer.

11h57 : dans la grande tradition des pronostics d’avant-match, et pour un évènement avec environ 10 000 fois plus de répercussions qu’un Nice-Lorient, je vous annonce que Lyon va jouer le PSV Eindhoven et Lille Manchester United. Je suis un ferme défenseur de la loi des séries.

12h01 : à l’horloge de mon PC, les grands pontes devraient avoir commencer à s’agiter à Nyon.

12h02 : mais sans doute se croient-ils obligés de faire un discours et de dire bonjour à tout le monde.

12h04 : vous vous rappelez du tirage au sort de la Coupe du Monde il y a un an ? Moi oui. Je hurlais des insanités : Suisse : noooon ! Corée : au secours !!! Togo : Mais c’est pas vrai p… de b… de m… !!!!!!

12h07 : ils ont prévu un concert de Robbie Williams en introduction ou quoi ?

12h09 : bon, si personne ne s’y met sérieusement, je vais le faire : Liverpool-Celtic, Arsenal-Roma, Milan-Barça, Inter-Valence, Bayern-Real et Porto-Chelsea. Voilà, j’espère que ça convient à tout le monde.

12h11 : c’est parti : Chelsea-Porto, le Mourinho show ! Tiens, je viens juste de l’annoncer…

12h12 : NON !! PSV-Arsenal !!! Très mauvais tirage : non seulement ça fout en l’air mon pronostic, mais en plus ça fait une qualification dans la poche pour Thierry Henry. Grrrrr….

12h13 : Je le savais : Lille-ManU. Si vous vous posez la question, l’UEFA a une très légère avance sur L’Equipe.

12h14 : Roma… attention, ça va être pour Lyon, avec leur monstrueuse chance habituelle… Et oui !! Comment Aulas va-t-il nous faire croire à un tirage difficile, ce coup-ci ?

12h18 : ça va trop vite, même pas le temps de me vanter parce que j’avais encore vu juste sur Bayern-Real et Inter-Valence. Parfois je me dis que mon crâne abrite une vraie mine d’or.

12h20 : Terminé. C’était plutôt intense. On se retrouve le 20 février pour la suite. Quoi ? Vous ne voulez pas attendre jusque-là ? Allez, je suis sympa, en exclusivité pour vous chers lecteurs voici la liste des futurs qualifiés : Lyon, Milan, Inter, Barça, Manchester, Arsenal, Bayern et Chelsea.

12h25 : Bien, il n’y a plus qu’à attendre les réactions lyonnaises. A votre avis : « L’AS Roma est un grand d’Europe, nous ne serons pas favoris. » ou bien « Un club italien, pour nous c’était le plus mauvais tirage possible. » ?

12h27 : mille excuses aux Lillois, mais je connaissais déjà leur réaction : « Quoi ? On est qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions ? C’est une blague ? Soyez sympas, arrêtez de nous faire marcher… On n'a déjà pas de stade... »

12h29 : rendez-vous pour le tirage au sort de la Coupe de l’UEFA à 13h ? Non, je plaisante, moi aussi j’ai mieux à faire.

Je souhaiterais à présent vous rappeler qu’un championnat se déroule actuellement en France et que oui, la seule et unique raison de s’y intéresser est de parier comme moi sur les matches chaque week-end. Et après le désastre de la 17ème journée, il est temps pour moi de me refaire :

Nancy-Marseille 1-1, Sedan-Lille 0-2, Monaco-Sochaux 2-1, St Etienne-Valenciennes 3-0, Nantes-Bordeaux 0-1, Le Mans-Toulouse 2-1, Rennes-Troyes 1-0, PSG-Nice 1-0, Auxerre-Lorient 1-1, Lens-Lyon 1-3

Semaine dernière : 3/10 Saison : 88/169

NFL picks Week 15 :

Là aussi une catastrophe en week 14 (vous saurez bientôt pourquoi), mais tant que personne de chez ESPN ne me rattrape…


Dal b. ATL, BUF b. Mia, MIN b. Nyj, BAL b. Cle, NE b. Hou, GB b. Det, CHI b. Tb, NO b. Was, Jax b. TEN, Pit b. CAR, Den b. ARI, Stl b. OAK, NYG b. Phi, SD b. Kc, IND b. Cin.

Week 14 : 7/16 Season 129/208

Ah, pour finir, si vous voulez savoir ce qui me tient en haleine en ce moment dans l’actualité sportive, à part la course pour les playoffs en NFL et la façon dont cela influence les résultats de mon équipe de fantasy (match de playoffs crucial ce week-end, merci pour vos encouragements !...), et bien c’est une histoire de transfert.
Et pas celle de l’arrivée de Barthez à Nantes, même si le plaisir que je vais ressentir à chaque but encaissé par les « Canaris » va désormais être multiplié par mille.
Non, c’est le futur trade d’Allen Iverson dans la NBA qui m’empêche de dormir.

Si vous ne savez pas qui c’est, disons qu’Iverson est tout simplement le meilleur joueur de moins d’1,85m à avoir jamais foulé un parquet de basket, et qu’après 10 saisons incroyables à Philadelphie il a fini par en avoir marre de jouer avec des tocards et exigé un transfert.
Depuis une semaine les spéculations et les démentis vont bon train, et à juste titre. C’est toute la carte de la NBA qui est sur le point d’être bouleversée. Si au moins A.I. pouvait atterrir dans une équipe digne de son talent…
Je n’en peux plus d’attendre.

Un pronostic sur sa destination future? Allez, je ne résiste pas: Boston.

PS : les anglophones comprendront tout après avoir lu ce magnifique article.

09 décembre 2006

Agonie

Vous pensiez que j'avais disparu? Que j'avais trouvé une façon plus intéressante de perdre mon temps?
Vous me connaissez si peu... La seule raison pour laquelle ce blog n'a pas été alimenté de toute la semaine est ma perte d'intérêt quasi-absolue pour le football.
Vous avez bien lu. Même si j'ai du mal à croire que j'ai pu écrire ça. La vérité est que je souffre d'un syndrome post-Coupe du Monde dont les effets sont bien plus dévastateurs encore que tout ce que j'avais pu imaginer. J'aurais pourtant pu me douter qu'après avoir ruiné ma santé jusqu'à en risquer ma peau au début de l'été, j'aurais sans doute un peu de mal à m'intéresser à un Auxerre-Nice. Et puisqu'on en parle, QUI va enfin se décider à supprimer ce championnat de France et à créer une Euroligue? Je suis prêt à y consacrer le reste de mon existence.

17ème journée

Toulouse-Lens 1-1, Valenciennes-Sochaux 1-1, Nice-Nancy 1-0, Bordeaux-Rennes 1-0, Marseille-Monaco 0-0, Nantes-Le Mans 0-2, Lorient-Sedan 2-1, Troyes-Auxerre 1-2, Lille-St Etienne 1-0, Lyon-Paris 2-0.

Semaine dernière: 4/9 Saison: 85/159

NFL picks Week 14

DET b. Min, KC b. Bal, Ne b. MIA, Atl b. TB, Phi b. WAS, CAR b. Nyg, Ind b. JAX, Ten b. HOU, CIN b. Oak, Sea b. ARI, SF b. Gb, SD b. Den, NYJ b. Buf, DAL b. No, Chi b. STL

Week 13: 8/16 Season 122/192

01 décembre 2006

Canal dépression

Alors, les fans de foot, vous avez regardé le programme télé du week-end ?
Pas encore ? Bande de petits veinards…
Un conseil : enfermez votre poste dans une vieille armoire, balancez la clé dans un puits et servez-vous de votre imagination pour trouver une occupation saine pendant les deux prochains jours. (Vous saouler la gueule n’est pas interdit, mais devrait rester votre dernier recours.)
Comme je veux vous faire lire cet article jusqu’au bout, je ne vais pas dévoiler tout de suite quelles « affiches » nous sont proposées pour cette 16ème journée, mais vous pouvez me croire sur parole : ils ne descendront pas plus bas.
C’est pourquoi, à ce stade de la saison, je pose la question : faut-il prolonger son abonnement à Canal+ ?

Si vous êtes fan de cinéma, je dirais : sans doute. Après tout, c’est votre argent. Mais honnêtement j’ai bien peur de ne vous être d’aucune aide sur ce point. Avec ma demi-douzaine de films visionnés en 2006, je ne suis plus vraiment dans mon rayon de compétences. Tout ce que je peux dire, c’est que si vous avez du temps à perdre et que le « « 7ème art » » (toujours plus de guillemets…) vous parle, vous devriez probablement garder votre décodeur. (Je médis, je médis, mais j’ai effectivement vu un bon film cette semaine, « Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy », totalement stupide et outrancier, et rempli de moustaches ridicules. Le seul style de cinéma que je supporte encore. A voir en VO exclusivement.)

Là où ça se complique, évidemment, c’est si vous aimez le football.
J’aime le football.
Je suis abonné à Canal+. Et même à Canal+ Sport.
J’aurais pu regarder, en imaginant que je n’ai pas d’amis et que je passe tous mes week-ends enfermé chez moi, j’aurais donc pu, en imaginant que cette hypothèse fantaisiste se vérifiât, regarder dans leur intégralité 15x3=45 matches de Ligue 1 Orange® depuis le début de la saison.
Mon total est actuellement inférieur à 5. Un Bordeaux-Lyon au mois d’août, un Rennes-Lyon plus récemment, et je crois me souvenir d’un Monaco-PSG… Finalement cinq était peut-être une légère surestimation.
Ce n’est pas que je manque de courage, parce que très souvent je m’installe devant ma télé, même pour un Lille-Lorient !
Par contre, la ténacité me fait défaut, de toute évidence. 10 minutes de mauvais football, et la télécommande me brûle les doigts. Et quand au bout d’un quart d’heure de zapping j’appuie de nouveau sur le bouton 4, c’est pour tomber sur un Denis Balbir surexcité par deux passes réussies d’affilées dans le camp adverse : l’action du match. Une dernière vérification du score plus tard (le football est tellement imprévisible), et je suis obligé de trouver quelque chose à faire.
Ce qui n’était pas prévu dans le contrat qui stipule qu’un match de foot à la télé, c’est 1h30 pour oublier que l’on est en vie.
Mais aujourd’hui, grâce à la Ligue 1 Orange® et à Canal+, le football est un problème existentiel de plus. Je ne crois pas que ça va s’arranger ce week-end, avec :
- Le Mans-Lyon, samedi à 17h00 : Lyon gagne 1-0 sur un tir dévié dans les arrêts de jeu, avec approximativement 67 téléspectateurs devant leur écran. Malgré tout ce que je viens de dire, il se pourrait que j’en sois.
- Sochaux-Marseille, dimanche à 18h00 : je pense que Sochaux va battre Marseille 2-1, je prie d’ailleurs pour ça, mais je n’en suis pas tout à fait certain. Match impossible à regarder, donc.
- Nancy-Lille, dimanche à 21h00 : le moment le plus déprimant de la semaine au début du mois le plus déprimant de l’année, le timing parfait pour le 0-0 le plus déprimant de la journée lors du « choc » le plus déprimant de la saison. Où est mon Prozac ?

Par chance, les matches suivants ne seront pas télévisés :
Lens-Bordeaux 1-1, St Etienne-Lorient 2-1, Rennes-Nantes 1-1, Auxerre-Nice 0-1, Monaco-Valenciennes 3-1, Sedan-Troyes 2-1, PSG-Toulouse 1-0.

Semaine dernière : 5/10 Saison : 81/150

NFL picks Week 13

Kc b. CLE, WAS b. Atl, Sd b. BUF, Ind b. TEN, NE b. Det, STL b. Ari, CHI b. Min, GB b. Nyj, Jax b. MIA, NO b. Sf, OAK b. Hou, PIT b. Tb, Sea b. DEN, Car b. PHI, NYG b. Dal

Week 12 : 12/16 Season : 114/176