30 avril 2006

Vous vous foutez de moi ? n°1

49ème minute, Vikash Dhorasoo (je parle bien du Dhorasoo qu'on connaît tous: imprécis, impuissant, globalement inexistant, bref, Dhorasoo.) récupère la balle dans le rond central, progresse avec un adversaire sur les talons et, de plus de 25 mètres, légèrement décalé sur la droite, décoche une frappe parfaite à mi-hauteur qui trompe Barthez et va se loger dans le petit filet.
En finale de Coupe de France.
Contre Marseille.
Non, franchement, vous vous foutez de moi ?

27 avril 2006

Marseille mon amour

Je ne suis pas sûr que ce soit quelque chose avec laquelle on naît. A moins que le lavage de cerveau familial ne soit considéré comme une forme d'hérédité. Je pense plutôt que cela s'acquiert, se développe avec le temps, s'entretient avec les saisons, connaît des pics d'une extrême intensité mais jamais ne redescend en dessous d'un certain seuil. Je crois aussi que cela se transmet, autour se soi, partout, à chaque occasion.
Ce dont je parle, chers amis, c'est de la détestation absolue de tout ce qui touche de près ou de loin à un certain club de football d'une certaine ville du sud de la France (je sais, je sais, j'ai du mal à acoucher. C'est juste que j'ai des scrupules à souiller mon écran avec des mots et des sigles aussi répugnants).
Mais pourquoi eux? Pourquoi Marseille? Y a-t-il un biais géographique? Absolument pas, sauf bien sûr si vous êtes là-bas (dans ce cas, j'ai pitié de vous, sincèrement... Non, où je vais, là? Je suis ici pour dire la vérité, oui ou non? J'ai honte pour vous).
Car des fans de Marseille, c'est comme les cons, on en trouve partout et en trop grande quantité, avec la différence notable que ceux dont on parle ici sont capables de se trimballer dans les rues en maillot "Neuf Telecom". Ces mêmes abrutis forment aussi des clubs de supporters, pour lesquels l'évènement de la saison est un déplacement au Vélodrome pour assister à un Marseille-Sochaux. Le score? 0-0.
Comment cela commence-t-il, alors? Comment en vient-on à suivre les journées de championnat uniquement pour pouvoir savourer de temps en temps (10 fois cette saison) une défaite marseillaise?
Je ne parlerai que de mon cas personnel.
Début des années 80, le foot devient peu à peu une obsession, le Stade Brestois s'accroche à sa place dans l'élite (on disait encore la D1, c'était le bon temps. Essayez de dire "la L1" plusieurs fois de suite, de plus en plus vite. Vous voyez? C'est plus de la bave qui sort de votre bouche, c'est de la bouillie).
A l'époque, Marseille est en D2 et José Anigo a encore un système pileux (cf album Panini 82). Deux ans plus tard, ils remontent. Ce n'est encore qu'une pauvre équipe (17ème, puis 12ème), mais, alors que je pourrais m'en foutre, je ne les aime déjà pas. Est-ce à cause de leur p... d'accent? C'est une des pistes à suivre. Je n'ai jamais compris pourquoi la télé était si folle de l'accent marseillais, ainsi que du toulousain (en gros, celui des péquenots du rugby).
L'accent, donc. Leurs maillots, aussi, très moches. Le folklore local, fait de grandes gueules et de coups en douce. Je suis juste content de les voir perdre.
Et c'est là qu'arrive... Tapie.
Qui recrute à tout-va.
Qui achète matches et arbitres.
Et commence à "gagner" les championnats.
Pendant ce temps Brest fait l'ascenseur (88/89) avant de disparaître dans un gouffre financier (91). Alors que Marseille est partout. A la télé, les commentateurs font littéralement sous eux à la moindre frappe de Papin, dribble de Waddle ou tacle à la carotide de Mozer. Bernard est le maître du football, il sera bientôt ministre.
Je trépigne de rage.
Je veux les voir morts. Tous. Joueurs, supporters, mais avant tout les journalistes, et Bernard. Le premier sur la liste.
Le calvaire va durer 5 ans, avec des hauts (toutes les défaites, dont 2(!) à Brest. J'en pleure encore de joie), des bas (toutes leurs victoires, tous leurs buts), des très bas (leurs prétendus "titres"), mais aussi des TRES TRES hauts (la main de Vata, avec Bernard trépignant sur toutes les télés devant tous ces lèche-bottes) et un moment de bonheur incommensurable (le tir au but d'Amoros en finale contre l'Etoile Rouge, avec bien évidemment Bernard trépignant sur toutes les télés devant tous ces lèche-bottes).
Puis viendra le tournant de 93 avec Munich (je ne me lançerai pas là-dedans. Ce "titre" n'est pas plus valable que les autres, fin de l'histoire), et l'affaire Marseille-VA. Qui fut à la fois trop belle et trop tardive, comme si trop de mal avait été fait pour pouvoir être réparé.
Depuis, ils ont globalement fait n'importe quoi, ont passé 2 saisons en D2, failli être champions en 99 (ah, ce but de Feindouno...) puis failli descendre encore en 2000 et 2001.
Comment garder la même intensité dans la détestation? Je l'avoue, j'ai presque eu pitié de Tapie lors de son fabuleux come-back, lui que j'aurais voulu voir se balancer au bout d'une corde 10 ans plus tôt (je l'aurais nouée avec plaisir).
Mais j'ai goûté chaque défaite*, maudit chaque victoire ces dernières années.
Anigo, par exemple était hilarant au début, et puis ils se sont mis à passer des tours en UEFA, et je me suis tout naturellement mis à détester sa gueule et son "discours" lourdingue.
L'"effet Marseille" est donc toujours là, prêt à rebondir dès qu'ils gagnent 2 matches de suite et qu'un lèche-bottes se met à l'ouvrir un peu trop sur "la légende de Marseille".
Tant qu'ils auront une équipe, je continuerai à les suivre.
En leur souhaitant le pire.
* dans mon post "Barricadez le Stade de France", j'évoquai l'ignominie de Munich en 93 comme étant la dernière finale jouée par Marseille. Toutes mes excuses. Comment ai-je pu oublier la formidable finale UEFA 99 contre le Parme de Veron et Crespo(0-3, absolument délectable), et celle de 2004 contre Valence (0-2, mmm, y'a bon!).
- Demain, finale de la Coupe de France. Je n'ai aucune confiance dans le PSG. Sauve-moi, Pauleta !

22 avril 2006

NBA Playoffs Preview part II

Et pour les séries qui démarrent ce soir:

Conférence Ouest

Phoenix Suns (2) vs Los Angeles Lakers (7)

Depuis le début de la saison, Kobe a atteint le stade "moi contre le monde", il joue comme un possédé, personne ne peut l'arrêter, et les Suns ne vont même pas essayer. Ils se foutent pas mal que Kobe leur plante entre 40 et 50 points tous les soirs, leur objectif sera de marquer autant de points que nécessaire (110, 120, 130, peu importe) pour absorber le choc. Avec Nash à la baguette, le mot d'ordre sera comme toujours "Feu à volonté!". Phoenix ne pourra pas se permettre une baisse de production offensive.

A suivre : la moyenne de points de Kobe.

Le pick : Suns en 6m.

Dallas Mavericks (4) vs Memphis Grizzlies (5)

La série qui n'aurait pas dû avoir lieu, encore merci au nouveau système de seeding. Les Mavs ont la troisième meilleure équipe de la ligue, et ils se retrouvent face à des Grizzlies dangereux, motivés (toujours zéro victoire en playoffs), et sans aucun doute dépités de devoir affronter Dallas. Le meilleur atout de Memphis sera bien entendu la défense, statistiquement la meilleure de la ligue, mais qui va contrer Nowitzki ?

A suivre : l'infernale rotation extérieure (Terry, Harris, Stackhouse, Howard, Daniels) des Mavs. Memphis n'a pas de solution.

Le pick : Mavs en 5m.

Conférence Est

Detroit Pistons (1) vs Milwaukee Bucks (8)

La domination écrasante des Pistons et de leur fabuleux 5 majeur ne risque pas d'être remise en cause par les Bucks, malgré Michael Redd (son catch and shoot est exceptionnel) et la vitesse de TJ Ford. Bogut et Magloire seront écrasés par les 2 Wallace, la série est jouée d'avance.
Par ailleurs, si Tayshaun Prince fut le seul du Fab Five non selectionné pour le All-Star Game, il pourra toujours se consoler avec le titre du "Meilleur Nom de joueur NBA 2006", devant son coéquipier Chauncey Billups, Stromile Swift, Von Wafer, Qyntel Woods, DeShawn Stevenson et Rashad McCants.

A suivre : le temps de jeu du banc des Pistons.

Le pick : Pistons en 4m.

New Jersey Nets (3) vs Indiana Pacers (6)

Je ne sais à quel point les fans des Pacers doivent détester Ron Artest. Après avoir torpillé leurs espoirs l'an passé (Palace Brawl) puis au bout d'un mois et demi cette saison ("Je veux être échangé !), Ron-Ron laisse une équipe amorphe, sans âme, qualifiée en playoffs par la grâce d'une conférence Est faiblarde. Leurs chances contre les Nets ? Difficiles à déceler. Que Jason Kidd ou Vince se pète le genou, voilà le plus solide espoir d'Indiana. Car en dehors du trio majeur, les Nets ne valent plus tripette.

A suivre : Vince Carter, comme toujours. Et Jermaine O'Neal. Croit-il encore en son avenir à Indiana?

Le pick : Nets en 5m.

Voilà, vous savez tout sur les playoffs (je note que cette nuit toutes mes équipes ont gagné). A lire à tout prix pour savoir encore plus que tout, les sites américains, et pour les fans de Pearl Jam, le fabuleux Sports Guy d'espn.com.

NBA Playoffs Preview part I

OK, c'est extrêmement prétentieux de ma part, à la limite du ridicule même, étant donné que :

  1. je ne suis pas américain.
  2. je n'arrive à voir qu'un match ou deux par semaine.

Heureusement, par la grâce d'Internet, de sites aussi inouïs que nba.com, sportsillustrated.com ou espn.com et d'une parfaite connaissance du jargon journalistico-sportif américain, je suis en mesure de vous présenter mes NBA 2006 Playoffs Picks ! (NB: désolé pour les nombreux termes américains absoluments intraduisibles qui vont grouiller dans ma prose. Impossible de parler autrement de la NBA.)

Conférence Ouest

San Antonio Spurs (1) vs Sacramento Kings (8)

Les champions en titre ont réussi la meilleure saison de leur histoire (63V) malgré un Duncan et un Ginobili à 75%. C'est dire. Tony P. est devenu inarrétable en pénétration et leur défense est toujours aussi étouffante, ce qui suffit pour pouvoir les annoncer en finale dès maintenant.

En face, le Kings se sont bien repris depuis l'échange Artest-Stojakovic et leur 5 peut battre n'importe qui, mais sans doute pas les Spurs. Leur plus grand mérite: avoir réussi à emmener Shareef Abdur-Rahim avec eux en playoffs. Après Vancouver, Atlanta, Portland et 744 matches de saison régulière, le plus grand joueur-avec-des-bonnes-stats-mais-incapable-de-gagner atteint finalement le nirvana (pour lui). Espérons qu'il n'ait pas à attendre 10 autres saisons pour gagner un match de playoffs.

A suivre : le duel des méga-défenseurs Bruce Bowen/Ron-Ron et les éventuels problèmes de Tony P. face à Mike Bibby.

Le pick: Spurs en 5 m.

Denver Nuggets (3) vs Los Angeles Clippers (6)

En raison de système de seeding le plus pourri jamais inventé (les seeds 1, 2 et 3 de chaque conférence sont attribués automatiquement aux vainqueurs de chaque division), les Nuggets ont droit à la tête de série n°3 alors qu'ils ont gagné exactement le même nombre de matches (44) que les Kings (n°8), ce qui leur suffit pour remporter la division Northwest, la plus faible de la ligue. Mais cela ne leur assure tout de même pas l'avantage de terrain dans cette série, l'iniquité du système n'allant pas jusque-là. Clairement, les Clippers (alias la plus lamentable franchise de l'histoire du sport américain) doivent passer. C'est une chance historique qui leur est offerte là. Ils ont une star dans la raquette (Brand), des shooteurs fiables (Mobley, Radmanovic), des joueurs explosifs (Maggette, Livingston), un pivot aux longs cheveux blonds ( Chris Kaman) et un clutch-player de 36 ans (Sam Cassell) qui a tranformé l'état d'esprit de l'équipe et qui adore les playoffs. Ils sont dans la bonne partie du tableau à l'ouest, ils peuvent rêver d'une finale de conférence.

A suivre: les fins de match. Sam Cassell n'a jamais eu peur de prendre le shoot décisif, mais Carmelo Anthony est tout simplement devenu le tueur n°1 de la NBA cette saison avec 8 shoots victorieux au buzzer.

Le pick: Clippers en 6 m.

Conférence Est

Miami Heat (2) vs Chicago Bulls (7)

Enormément de questions autour de Miami:

  1. Shaq est-il trop vieux? Peut-être.
  2. Wade est-il le nouveau Jordan ? Peut-être.
  3. Les spectaculaires arrivées de l'intersaison (Posey, Walker, Willliams, Payton) donneront-elles aux Heat ce qui leur a manqué l'année dernière (5 minutes au Match7 contre Detroit) ? Peut-être.
  4. Pat Riley sait-il encore gagner en playoffs? Peut-être.

De leur côté, les Bulls présentent l'effectif le moins talentueux de tous les playoffs, mais ils ont fini très fort la saison (12-2) et espéreront que Ben Gordon prenne feu comme l'autre jour face à Washington (9 sur 9 à 3pt!).

A suivre : la destruction du jeu intérieur des Bulls par Shaq et Zo Mourning.

Le pick: Heat en 4m.

Cleveland Cavaliers (4) vs Washington Wizards (5)

Tout le monde le sait: LeBron James a le potentiel pour devenir le plus grand joueur de l'histoire. Tellement puissant, tellement rapide, tellement jeune... Impossible de fixer ses limites. Jusqu'à aujourd'hui, toutefois, et ses premiers playoffs. LeBron peut-il élever son niveau de jeu et porter ses coéquipiers encore davantage qu'en saison régulière? La NBA veut savoir, elle n'en peut plus d'attendre.

Personne à Washington ne peut stopper LeBron, mais personne à Cleveland ne peut stopper Gilbert Arenas. Les points vont pleuvoir, donc, et si les Wizards peuvent compter sur le trio scoreur n°1 de la league (Arenas/Jamison/Butler), leur banc est incapable de rivaliser avec les gâchettes Murray/Marshall/Jones qui peuvent enquiller des tirs extérieurs de n'importe où.

A suivre : LeBron James.

Le pick : Cavs en 7m.

21 avril 2006

Barricadez le Stade de France

L'UEFA doit agir vite. Faire pression sur la FFF. La finale PSG-Marseille ne doit pas avoir lieu. En tout cas, pas au Stade de France. Si l'on veut que la seule finale qui vaille, celle de la Champions League, puisse se dérouler dans un stade encore debout le 17 mai, il faut se dépêcher de trouver une solution. Car honnêtement, qui peut imaginer que la pelouse repoussera un jour à Saint-Denis si jamais 20 000, 30 000, voire 50 000 marseillais montent au SDF ? Si le match parvient à démarrer (et c'est un gros SI), la seule question sera alors : Quand la tempête va-t-elle se déclencher ? Au premier tacle de Yepes ? A premier hors-jeu litigieux ? Au premier corner pour Rothen ? Annulez-tout!
D'un autre côté, voir Marseille en finale pour la première fois depuis 1993 et la mascarade de Munich (je me demande encore: Silvio a-t-il fait un prix d'ami à Tapie?) est un tel cauchemar que j'en suis presque à souhaiter l'apocalypse samedi prochain. France-Algérie n'est pas un si mauvais souvenir, PSG-Marseille a le potentiel pour devenir LE non-match le plus marrant de l'histoire.
Néanmoins, je le répète, l'UEFA n'a pas d'autre choix que de forcer les français à annuler ou à reporter leur toute petite finale, il en va de la tenue du plus gros match de l'année.
Mon conseil à la FFF: attribuer sans attendre la coupe aux marseillais. OK, ils pourront la trimballer sur leur Vieux Port et faire les malins, mais au moins on aura évité un massacre.