27 avril 2006

Marseille mon amour

Je ne suis pas sûr que ce soit quelque chose avec laquelle on naît. A moins que le lavage de cerveau familial ne soit considéré comme une forme d'hérédité. Je pense plutôt que cela s'acquiert, se développe avec le temps, s'entretient avec les saisons, connaît des pics d'une extrême intensité mais jamais ne redescend en dessous d'un certain seuil. Je crois aussi que cela se transmet, autour se soi, partout, à chaque occasion.
Ce dont je parle, chers amis, c'est de la détestation absolue de tout ce qui touche de près ou de loin à un certain club de football d'une certaine ville du sud de la France (je sais, je sais, j'ai du mal à acoucher. C'est juste que j'ai des scrupules à souiller mon écran avec des mots et des sigles aussi répugnants).
Mais pourquoi eux? Pourquoi Marseille? Y a-t-il un biais géographique? Absolument pas, sauf bien sûr si vous êtes là-bas (dans ce cas, j'ai pitié de vous, sincèrement... Non, où je vais, là? Je suis ici pour dire la vérité, oui ou non? J'ai honte pour vous).
Car des fans de Marseille, c'est comme les cons, on en trouve partout et en trop grande quantité, avec la différence notable que ceux dont on parle ici sont capables de se trimballer dans les rues en maillot "Neuf Telecom". Ces mêmes abrutis forment aussi des clubs de supporters, pour lesquels l'évènement de la saison est un déplacement au Vélodrome pour assister à un Marseille-Sochaux. Le score? 0-0.
Comment cela commence-t-il, alors? Comment en vient-on à suivre les journées de championnat uniquement pour pouvoir savourer de temps en temps (10 fois cette saison) une défaite marseillaise?
Je ne parlerai que de mon cas personnel.
Début des années 80, le foot devient peu à peu une obsession, le Stade Brestois s'accroche à sa place dans l'élite (on disait encore la D1, c'était le bon temps. Essayez de dire "la L1" plusieurs fois de suite, de plus en plus vite. Vous voyez? C'est plus de la bave qui sort de votre bouche, c'est de la bouillie).
A l'époque, Marseille est en D2 et José Anigo a encore un système pileux (cf album Panini 82). Deux ans plus tard, ils remontent. Ce n'est encore qu'une pauvre équipe (17ème, puis 12ème), mais, alors que je pourrais m'en foutre, je ne les aime déjà pas. Est-ce à cause de leur p... d'accent? C'est une des pistes à suivre. Je n'ai jamais compris pourquoi la télé était si folle de l'accent marseillais, ainsi que du toulousain (en gros, celui des péquenots du rugby).
L'accent, donc. Leurs maillots, aussi, très moches. Le folklore local, fait de grandes gueules et de coups en douce. Je suis juste content de les voir perdre.
Et c'est là qu'arrive... Tapie.
Qui recrute à tout-va.
Qui achète matches et arbitres.
Et commence à "gagner" les championnats.
Pendant ce temps Brest fait l'ascenseur (88/89) avant de disparaître dans un gouffre financier (91). Alors que Marseille est partout. A la télé, les commentateurs font littéralement sous eux à la moindre frappe de Papin, dribble de Waddle ou tacle à la carotide de Mozer. Bernard est le maître du football, il sera bientôt ministre.
Je trépigne de rage.
Je veux les voir morts. Tous. Joueurs, supporters, mais avant tout les journalistes, et Bernard. Le premier sur la liste.
Le calvaire va durer 5 ans, avec des hauts (toutes les défaites, dont 2(!) à Brest. J'en pleure encore de joie), des bas (toutes leurs victoires, tous leurs buts), des très bas (leurs prétendus "titres"), mais aussi des TRES TRES hauts (la main de Vata, avec Bernard trépignant sur toutes les télés devant tous ces lèche-bottes) et un moment de bonheur incommensurable (le tir au but d'Amoros en finale contre l'Etoile Rouge, avec bien évidemment Bernard trépignant sur toutes les télés devant tous ces lèche-bottes).
Puis viendra le tournant de 93 avec Munich (je ne me lançerai pas là-dedans. Ce "titre" n'est pas plus valable que les autres, fin de l'histoire), et l'affaire Marseille-VA. Qui fut à la fois trop belle et trop tardive, comme si trop de mal avait été fait pour pouvoir être réparé.
Depuis, ils ont globalement fait n'importe quoi, ont passé 2 saisons en D2, failli être champions en 99 (ah, ce but de Feindouno...) puis failli descendre encore en 2000 et 2001.
Comment garder la même intensité dans la détestation? Je l'avoue, j'ai presque eu pitié de Tapie lors de son fabuleux come-back, lui que j'aurais voulu voir se balancer au bout d'une corde 10 ans plus tôt (je l'aurais nouée avec plaisir).
Mais j'ai goûté chaque défaite*, maudit chaque victoire ces dernières années.
Anigo, par exemple était hilarant au début, et puis ils se sont mis à passer des tours en UEFA, et je me suis tout naturellement mis à détester sa gueule et son "discours" lourdingue.
L'"effet Marseille" est donc toujours là, prêt à rebondir dès qu'ils gagnent 2 matches de suite et qu'un lèche-bottes se met à l'ouvrir un peu trop sur "la légende de Marseille".
Tant qu'ils auront une équipe, je continuerai à les suivre.
En leur souhaitant le pire.
* dans mon post "Barricadez le Stade de France", j'évoquai l'ignominie de Munich en 93 comme étant la dernière finale jouée par Marseille. Toutes mes excuses. Comment ai-je pu oublier la formidable finale UEFA 99 contre le Parme de Veron et Crespo(0-3, absolument délectable), et celle de 2004 contre Valence (0-2, mmm, y'a bon!).
- Demain, finale de la Coupe de France. Je n'ai aucune confiance dans le PSG. Sauve-moi, Pauleta !

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