28 août 2006

Coupe du Monde de la FIBA 2006

Vous l’ignorez sans doute, mais le championnat du monde de basket-ball se déroule actuellement au Japon. Et oui. Si vous n’étiez pas un fidèle lecteur de ce blog, vous n’auriez jamais su que ce tournoi avait eu lieu. Et pourtant.
Voilà une compétition bien plus crédible que le championnat du monde de volley-ball (qui peut regarder ça ?), de handball (encore pire) ou de rugby. (moins de 10 pays au monde savent ce que c’est) J’irais jusqu’à dire qu’au vu de l’identité d’un des finalistes de la Coupe du Monde cette année, le basket n’a même pas de leçons de crédibilité à recevoir de la part du football. Mais passons.
Je constate simplement qu’à moins d’être abonné à Canal+ et d’avoir ses matinées de libre, le basket reste invisible. Pourtant il y a une Equipe de France, elle se débrouille plutôt pas mal et elle est tout aussi « métissée » (75% de joueurs noirs) que les Bleurks. Suffisant pour attirer les télés et le public, non ?
Bah, le basket restera éternellement en France un sport de patronage, et tous les Tony Parker du monde n’y changeront rien. Et puis, quand on voit le spectacle proposé hier matin lors de la victoire des Français sur l’Angola en huitièmes de finale, on se dit qu’aucun téléspectateur occasionnel ne s’est certainement exclamé « Wow, c’est vraiment génial le basket ! A partir de maintenant je vais regarder tous les matches que je peux ! Je vais même conseiller à mes amis de faire pareil ! » Non, il n’y a aucune chance que ce soit arrivé. Vous pouvez me croire sur parole : ce match était horrible.
Par ailleurs, vous voulez certainement mon avis sur la France, si je veux qu’elle gagne ou si les basketteurs souffrent eux aussi du syndrome Bleurks. En vérité, je suis partagé sur cette question :

Pourquoi je les supporte

Avant tout les joueurs français sont des anonymes, si l’on excepte le cas Tony P., qui lui se trimballe un melon bientôt moitié aussi gros que celui de Thierry Henry (et ça veut déjà dire vraiment très gros), mais Tony est rentré à la maison avec un doigt cassé (je tenais à vous l’apprendre), ce qui est très embêtant pour jouer au basket. Pour ce qui est des autres, allez, je vous mets au défi de m’en citer deux ou trois… Non, finalement n’essayez pas, vous allez vous fatiguer pour rien.
Conséquence directe de cet anonymat, les chances de voir Jean-Pierre Pernaut s’envoler pour Tokyo en cas de qualification pour les demi-finales pour présenter l’intégralité de son journal de 13h en direct d’un restaurant de sushis avec en arrière-plan des supporters français imbibés au saké sont relativement peu élevées. Voire nulles.
Et puis, détail très important, les matches de l'Equipe de France ne sont pas commentés par Thierry Gilardi, mais par le dieu du commentaire sportif himself, George Eddy. C’est bien connu, Gilardi salit tout ce qu’il touche. Avec sa bave.

Pourquoi il est temps qu’ils perdent

Parce que les quarts de finale, c’est bien assez.
Parce qu’une victoire de plus et Jean-Pierre Pernaut est capable de s’en mêler.
Parce qu’une demi-finale contre les USA serait une trop belle occasion de dire (encore !) du mal des Américains.

Parce que j’ai une réputation à honorer, oui ou non ?

Sinon, nous sommes lundi. Et c’est reparti pour une quatrième édition des :

10 pensées pour la journée

1. Je pense que ça va être la fête à l’hospice de Michel Hidalgo. 35 buts marqués grâce à son Challenge de l’offensive ! Euh, attendez une minute…

2. Je pense que le Challenge de l’offensive n’est qu’une sinistre plaisanterie. 35 buts marqués, et pas un seul contre Marseille ? Allez, s’il vous plaît, soyez sympas…

3. Je pense que se cacher derrière son mur et laisser un trou béant pour le tireur de coup-franc n’est pas précisément la marque d’un grand gardien. Quoi ? Non je ne parle pas que du gardien rennais Simon Pouplin.

4. Je pense que le Stade Rennais a décidé depuis deux saisons déjà d’adopter ma proposition de ne pas commencer le championnat avant la fin du mois d’août.

5. Je pense que la victoire de Toulouse à Troyes dans cette tenue est une immense défaite pour le football. Non, je ne vais pas lâcher l’affaire.

6. Je pense que les consignes de Canal + à la Ligue pour humilier le PSG tout au long de la saison sont appliquées à la lettre par le corps arbitral. Et deux pénaltys pour tirage de maillot dans la surface, deux !

7. Je pense que les épreuves d’admission pour un poste de commentateur à Canal+ sont parmi les plus sélectives de tout le monde du travail. J’ai pu me procurer ce document confidentiel auprès de la DRH de la chaîne cryptée :

  • déclamer l’intégralité de « Guerre et Paix » (Tome 1) de Tolstoï dans un délai de 45 minutes (+ 2 minutes de Temps additionnel) : avec un bon entraînement et quelques cassettes de Stéphane Guy version Jour de Foot 2003-2004, on peut y arriver.
  • Commenter dans les conditions du direct la retransmission du Lens-Rennes saison 2005-2006 et faire vibrer un auditoire de 50 cobayes : performance d’acteur digne de Robert De Niro.
  • Rire à une blague de Laurent Paganelli : l’épreuve la plus redoutée. Seule la lobotomie a pu permettre à la plupart des candidats de réussir cet ultime test.

Ceux qui ne succombent à aucune des ces épreuves sont vraiment la crème de la crème. La preuve tous les week-ends à l’antenne.

8. Je pense que cette trêve de 15 jours après moins d’un mois de compétition vient à point nommé. Ils sont tellement fatigués, tous nos héros du championnat…

9. Je pense que mon « Echelle de la haine » est décidément bien pratique. Avant, j’étais bien embêté les soirs de Lorient-Nantes, par exemple. Mais ce nouveau système, plus de question à se poser : c’est écharpe des Merlus autour du cou et autocollant « Festival Interceltique » sur le front que j’ai fêté le triomphe de mes favoris sur les Nantais. Enfin, c’est peut-être ce que j’aurais fait si j’avais eu assez de bière à la maison.

10. Je pense que la prochaine saison de D1, avec le Stade Brestois, va être passionnante. Je n’en peux plus d’attendre. Quoi, vous ne croyez pas qu’une équipe capable de ramener un point de Dijon (après avoir été menée au score) ne mérite pas une place parmi l’élite ? De toute évidence, vous ne connaissez rien au football.

25 août 2006

L'échelle de la haine

Pour la plupart des gens, le vendredi soir est le meilleur moment de la semaine. C’est le début du week-end, le moment où l’on peut se dire : « Cool, je vais faire plein de trucs, ça va être génial ! », tandis que le dimanche on ne pense déjà plus qu’au lundi. Le vendredi soir, par contre, les gens sont heureux. Ils retrouvent leur famille, prennent le chemin de la maison secondaire, sortent avec des amis, se bourrent la gueule et écument les boîtes de nuit pour « choper » (est-ce toujours le bon terme ? Je suis si vieux, j’ai bien peur de ne plus être à la page), tout ça au choix, à la suite ou dans le désordre. Bref, le vendredi soir est le climax tant attendu de chaque semaine.
Pour la plupart des gens.
Parce que pour moi, en ce moment, ça n’est plus que le soir d’une nouvelle défaite pour le Stade Brestois.
Rassurez-vous, je vais m’y faire. Plus que deux défaites et on pourra perdre le derby à Guingamp. A partir de là, avec 1 point en 8 journées, les carottes seront cuites, je pourrai tirer un trait sur cette saison et penser à autre chose.
A la D1, peut-être ? Il le faudra bien, comme tous les ans, au fond.
Depuis la disparition brutale du Brest Armorique en 91, et passés les premiers mois de deuil (et ses phases classiques : choc, déni, larmes, révolte, acceptation, souvenir…), il a bien fallu que je me remette au Championnat de France. Toutefois, en l’absence d’une équipe à supporter, j’ai dû trouver d’autres motivations pour suivre les matches, construire une nouvelle hiérarchie dans mes priorités d’accro au foot.
C’est ainsi que j’ai élaboré, au fil des saisons, une échelle des différents clubs français, établie selon un critère simple : mon désir de voir une équipe perdre.
Cette échelle me permet de trancher des dilemmes tels que « Nancy-Sochaux ce soir, faut-il que j’encourage une équipe ? Si oui, laquelle ? » ou encore « Nantes-St Etienne : qui doit perdre ce match ? »
Voici donc l’échelle de la haine, l’élite du football français classée de la détestation pure et simple (2 équipes) à l’amour contrarié (une seule).
J’attends vos lettres d’insultes.

NB : ce classement est sujet à fluctuation. Il a déjà bougé par le passé. Le ventre mou (une douzaine d’équipes) est relativement instable.


Haine absolue, totale, incoercible : Marseille.
Chacune de leurs victoires me vrille les tripes, chacune de leurs défaites est un enchantement.

Haine régionale, héréditaire : Guingamp.
Avant, ils avaient le droit de gagner contre Marseille. Mais maintenant qu’ils sont en D2…

Haine extra-régionale : Nantes.
Dans quel département se trouve la bonne ville de Nantes, déjà ? Ah ouais, la « Loire Atlantique »…

J’ai 32 ans, pas 52 : Saint-Etienne.
Continuez à vous plaindre des impayables « poteaux carrés » de 76, supporters des « Verts »… Visiblement « dignité » et « aujourd’hui » ne font pas partie de votre vocabulaire.

Si seulement Brest n’était pas si mauvais : Lorient.
Il leur manque un Noël Le Graët pour être au niveau de Guingamp.

Tant qu’ils ne gagnent pas la Ligue des Champions : Lyon.
Ils peuvent gagner encore 10 titres d’affilée s’ils veulent. Ce n’st pas mon problème. Mais merci au Milan AC, au PSV Eindhoven, au FC Porto et à tous les autres.

Qui a besoin d’un club pareil ? Toulouse.
Il n’y a que les rugbymen frustrés pour oser jouer en maillot rose.

Comme ils sont bien en D2 : Metz, Strasbourg.
Et surtout, restez-y, par pitié.

Est-ce bien sérieux d’avoir deux équipes ? Lille, Lens.
Selon Canal+, la réponse est oui, puisque cela nous permet d’assister deux fois par an à un derby « mythique ».

Pas vraiment à l’aise : Bordeaux.
Cependant une chose est sûre : ils détestent Marseille autant que moi.

Pire que la haine, l’indifférence : Sochaux, Troyes.
Un jour il faudra qu’ils tentent l’expérience d’intervertir leurs effectifs et de mesurer le temps qui s’écoulerait avant que quelqu’un remarque la différence. Pronostic : au moins 2 matches.

Non au Petit Poucet : Valenciennes.
Je ne suis qu’un ingrat. Mais depuis que Jacques Glassmann est parti, ce club a perdu l’intégralité de son charme.

Au moins, j’aime bien leur coach : Nice.
Les entraîneurs corses savent motiver leurs troupes. Et Antonetti est né pour porter la cagoule.

Euh… : Sedan.
Non, vraiment, je ne sais pas quoi en penser.

Rendez-leur Guy Roux pour que je puisse faire semblant de m’intéresser : Auxerre.
Question : quel est le seul entraîneur de Ligue 1 qui soit moins charismatique que Jean Fernandez ? (réponse : Serge Le Dizet)

Si ça leur fait plaisir d’avoir une équipe de foot : Nancy, Le Mans.
Le Mans est mon favori numéro 1 pour succéder à Nancy au palmarès de la prestigieuse Coupe de la Ligue.

Il paraît qu’ils ont des supporters : Monaco.
J’admets sans aucune honte avoir applaudi à leur défaite en finale de la Ligue des Champions.

Amour un jour, haine le suivant : Paris.
Amis Parisiens, ce n’est pas compliqué : battez Marseille et soyez devant eux au classement. Et tâchez au moins de me faire rire.

Bienveillance polie : Rennes.
Il aurait été facile pour moi de devenir un supporter : vraie équipe, vrai stade ET j’ai habité là-bas durant ma folle jeunesse. Mais quoi ? Vous vouliez que j’abandonne le Stade Brestois parce qu’ils étaient en CFA et que le stade tombait en ruine ? Pas question. Je suis quelqu’un de fidèle. De stupide, aussi ? Probablement.

Jean-Guy Talamoni vient de me passer un coup de fil : Bastia, Ajaccio.
Et je me prépare à rédiger un chèque au titre de l’impôt révol… euh, au titre du Comité Pour l’Amitié entre le Peuple Corse et le Peuple Breton (COPAPCPB).

Amour fou, trahi, bafoué : Brest.
Au point où nous en sommes, j’en viens à regretter les années de National et le slogan « La D2 en 2002 ! ». Au moins il y avait un objectif, et on pouvait y croire (même si la montée n’eut lieu qu’en 2004). Aujourd’hui, « La D1 en 2021 ! », ça ferait rire tout le monde.


Pronostics pour la journée :
Nice-Lyon 0-1, Lille-Bordeaux 1-0, Sochaux-PSG 1-2, Lorient-Nantes 1-1, Troyes-Toulouse 1-1, Marseille-Le Mans 2-0, Nancy-Auxerre 3-1, Valenciennes-Rennes 2-0, Monaco-Sedan 1-0, St Etienne-Lens 1-1.

Dernière journée : 6/10 Saison : 13/30

21 août 2006

La malédiction du maillot rose

Bon. Cette fois c’est clair. Tous ceux qui fantasmaient sur une victoire bordelaise face à Lyon (« ça mettrait les Lyonnais à 5 points ! ») en sont pour leurs frais. Tous ceux qui voulaient voir du grand football aussi. La lutte pour le titre vient de prendre un sacré coup.
Et de toute façon, si Marseille doit être l’adversaire numéro 1 de Lyon pour le titre, alors je vote pour qu’on donne le trophée à Coupet dès maintenant.

10 pensées pour la journée :

1. Je pense que je vais devoir abréger ce post. C’est que je suis tellement fatigué d’avoir dû veiller si tard hier soir pour assister à la fin du match. 23h05. Canal se moque de nous. Je paye l’abonnement, je veux des coups d’envoi à 20h30 !

2. Je pense qu’il faut être un grand professionnel du commentaire sportif pour oser faire passer une incroyable succession de fautes (plus de 50) et de coups-francs pour un « grand match ». Désolé Grégoire, mais ça ne marche pas avec moi.

3. Je pense que mes espoirs d’assister de mon vivant à la remontée du Stade Brestois en D1 sont en train de s’évanouir. (J’espère que ça ne va pas devenir une rubrique récurrente, mais voici le bilan des quatre clubs pros bretons depuis le début de la saison : 8 points sur 48 possibles. Et même pas de canicule pour servir d’excuse.)

4. Je pense que c’est embêtant de jouer au foot quand on n’a pas de gardien. Demandez aux joueurs de Valenciennes.

5. Je pense que les 20 000 habitants de Sedan et les 5 000 habitants de Sochaux ont dû vibrer très fort lors du choc(1-1) entre les équipes locales. Ils sont bien les seuls. C’est pourquoi j’ai décidé de miser un gros paquet de pognon sur le match retour, le 24 janvier prochain. Moi aussi j’ai envie de ressentir des émotions.

6. Je pense qu’il est rafraîchissant de voir deux entraîneurs qui ne cèdent pas au diktat de la poignée de main obligatoire imposé par la Ligue. Elie Baup et Frédéric Antonetti ne peuvent pas se sentir (quelqu’un sait-il pourquoi ? Baup a-t-il manqué de respect à la sœur de son homologue corse ? A sa cousine ? Cela vaut peut-être le coup de mener l’enquête), et ils ne font pas semblant de se « respecter » avant le match. Plutôt sain, non ?
Quoiqu’il en soit, cette interminable séance de poignées de main avant chaque match (entre joueurs, arbitres, entraîneurs, officiels…) est forcée, hypocrite, sans intérêt. Et puis, soyons sérieux : serrer la main de l’arbitre ? Quelle drôle d’idée. Si j’étais joueur pro, cela se classerait en troisième position des choses les plus dures à supporter, après les causeries du coach (« De l’engagement, de la solidarité, les gars ! ») et les déplacements au Stade Vélodrome (« Ho hisse, enc… ! »). Pourtant il semble bien que ces simagrées vont durer. J’ai même cru comprendre que la Ligue réfléchissait à une poignée de main après les matches. Et pourquoi pas des petits bisous partout ?

7. Je pense que je ne suis pas un grand tacticien ni rien du tout et que je n’ai pas non plus lamentablement échoué à qualifier l’Equipe de France pour la World Cup 94, mais je n’hésite pas à dire que je ne suis pas d’accord avec Monsieur Gérard Houillier. Au lieu de trancher pour le poste d’arrière droit entre Réveillère et Clerc, on garde le premier à son poste et on met le second ailier droit ? Et les deux sont inexistants et ne se font pas une passe du match ? Peu importe, me direz-vous, Lyon a gagné. Et je n’y connais rien du tout.
Mais ce dont je suis sûr, par contre, c’est que soit Clerc, soit Réveillère, ou peut-être même les deux, ont dans leur contrat la clause suivante : « Si je ne suis pas titulaire à tous les matches, je me casse à Marseille. »
Mais laissez-les partir, bon sang !

8. Je pense que si Marseille persiste à occuper la première place du classement, mon état de santé va rapidement se dégrader.

9. Je pense qu’il n’y a pas de hasard dans le foot. Nancy était en tête après deux victoires convaincantes, et leur saison se présentait sous les meilleures auspices. Mais lors de leur déplacement à Saint-Etienne, voilà qu’ils se présentent sur la pelouse vêtus d'une abomination rose (pas de trace de photos nulle part sur le web, c'est sans doute mieux comme ça). Et devinez quoi ? Ils ont perdu. Le karma est passé par là.
S’ils osent porter cette tenue à nouveau, la sanction sera immédiate, comme pour Toulouse : ils mériteront la D2.

10. Je pense que Romain del Bello et David Astorga sont deux crétins analphabètes qui pensent que le public de Téléfoot a le même QI qu’eux et/ou une moyenne d’âge de 10 ans (là, ils ont sans doute raison). Mais je pense aussi qu’ils sont incomparablement moins crispants que Gilardi. « Notre capitaine est forfait », ont dit les deux remplaçants. Si seulement il pouvait être suspendu à vie.

18 août 2006

Pronostic, mode d'emploi

Mon seul et unique souci depuis que j’ai démarré ce blog (c’était à une autre époque, avant Le Coup De Boule), est de gagner des lecteurs. A n’importe quel prix.
J’ai commencé par me dire que je devais tout miser sur la qualité, qu’il fallait que j’écrive de meilleurs articles. Mais quand je relis ma production de ces dernières semaines, sérieusement, pourquoi essaierais-je de faire MIEUX que ça ? Je suis au top, il faut simplement que j’y reste.
Ecrire plus souvent serait une option intéressante. Malheureusement, j’ai besoin de travailler afin de gagner misérablement ma vie, et cela freine considérablement mes élans ainsi que mon inspiration. Tant qu’il en sera ainsi, la fréquence actuelle de 2 posts par semaine sera difficile à dépasser, hors événement exceptionnel bien entendu. (Je vous renvoie à ma chronique Weltmeisterschaft)
L’idée de jouer la carte de la concupiscence et d’illustrer ce blog avec des images de filles dénudées, voire engagées dans des activités à caractère, disons, intime, a été vite abandonnée. Ce n’est pas moi qui vais vous apprendre où vous pouvez vous procurer ces saletés sur Internet, bande de pervers !
Il me reste donc une ultime option : faire gagner du pognon à mes lecteurs.
Et pour cela je n’ai qu’une solution : vous enseigner l’art du pronostic.
(NB : je n’évoquerai ici que notre bien-aimée Ligue 1. Si vous voulez parier sur le tennis féminin, allez directement sur bwin.com)

Ne suivez aucun conseil
Les « experts » du Lotofoot ne savent pas de quoi ils parlent. Je ne sais pas de quoi je parle. Vous pronostiquez, vous décidez. Nous ne sommes pas au PMU, où les chevaux sont des numéros et où il vous faut absolument un Paris-Turf pour parier. Vous savez tous que Lyon est la meilleure équipe, que Troyes est mauvais, que Rennes est imprévisible et que le PSG va se trouer. Vous êtes assez grand pour faire votre choix.

Suivez toujours votre instinct
Vous sentez que Sedan peut gagner à Lyon ? Que Paris peut battre Toulouse à domicile ? Aussi folle que paraisse votre première idée, suivez-la. Il n’y a rien de pire que d’avoir vu venir la surprise mais d’avoir choisi la sécurité, pour qu’il s’avère finalement que l’on avait eu raison dès le départ. Il y a de quoi se détester pour le restant de la semaine. Vous ne voulez pas que ça vous arrive, non ?

Soyez au courant de ce qui se passe
8 défaites d’affilée pour Valenciennes ? 6 victoires de rang pour Marseille ? Hum, ça sent la fin de série… Pauleta suspendu ? Oubliez la victoire du PSG contre Le Mans. (de toute manière, hein…) Je ne vous demande pas d’acheter L’Equipe tous les jours, ni même de regarder Téléfoot avec le son, mais tâchez au moins de connaître la tendance. Et d’avoir une idée du classement. On ne sait jamais, ça pourrait aider.

Que faire avec votre équipe préférée ? Et avec votre ennemi héréditaire ?
Libre à vous de les traiter comme des équipes ordinaires, mais malgré ce parti pris vous ne pourrez pas toujours être objectifs. Essayez plutôt ceci : parier systématiquement sur la défaite de vos héros. C’est un compromis gagnant-gagnant. Vous serez quoiqu’il arrive heureux de les voir gagner. Et en cas de malheur, ça vous fera toujours un lot de consolation. Il vous suffit d’inverser la formule avec l’équipe honnie. C’est ce que je fais avec Marseille.

Non au hasard
Imaginez une boîte. Carrée, de bonne taille, avec une ouverture pour la main sur le dessus. A l’intérieur, 3 boules. Une rouge, une bleue et une verte. De même taille, de même masse, parfaitement indiscernables au toucher. Plongez la main dans cette boîte. Remuez les boules tant que vous voulez. Seule la boule rouge vous fait gagner. Vous vous décidez à en prendre une. Vous sortez votre main de la boîte. Quelle est la probabilité que vous ayez sorti la rouge ? OK, je vous prends pour des débiles : 1/3. 33,3333333333333333% de chances de gagner. En termes de probabilités pures, voilà donc vos chances de parier correctement sur un match de foot. Plutôt intéressant.
Pourquoi ne pas parier au hasard sur l’ensemble des 10 rencontres de la journée ? A priori, c’est tentant. Ces matches pourris sont de toute façon impossibles à prévoir, il se passe toujours un truc imprévu, les joueurs ne sont pas fiables, pourquoi leur confier votre argent ? Et je ne parle même pas des arbitres… Cochez donc ces foutues cases au hasard, vous avez autant de chances de gagner !
Et bien, pas tout à fait. Avec 10 rencontres, c’est comme si vous deviez sortir 10 fois d’affilée la boule rouge de la boîte. Vos chances viennent de chuter subitement à 1/3puissance10. Vous avez désormais 0,0017% de chances de gagner.
Le hasard n’est plus votre ami.
Pour tout vous dire, en ne comptant que sur le hasard pour parier, votre score le plus probable est de 3 bons résultats sur 10. Ce qui ne sera pas suffisant pour vous acheter une nouvelle voiture. Et ce qui signifie également que désormais, à chaque fois que ferez mieux que 3/10, vous saurez que vous avez battu le hasard. Sacrée consolation, non ? Vous pouvez me remercier de vous l’avoir appris.
Voici, en détail, ce que le hasard vous réserve. Si vous n’êtes pas d’accord avec ces chiffres ou que vous voulez des explications, n’hésitez pas à poster un commentaire.

  • 10 bons pronostics sur 10: 0.0017% de chances.
  • 9/10: 0.034%
  • 8/10: 0.3%
  • 7/10: 1.63%
  • 6/10: 5.69%
  • 5/10: 13.65%
  • 4/10: 22.76%
  • 3/10: 26%
  • 2/10: 19.5%
  • 1/10: 8.67%
  • 0/10: 1.73%

En gros, ça vous fait un peu moins de 2% de chances d'avoir 7 bons pronostics ou plus, 68% d'être entre 3 et 6, et enfin presque 30% de chances d'être un loser à moins de 3/10. Vous tentez votre chance?


Pour ceux qui voudraient jouer aux petits malins
J’entends d’ici les plus intelligents d’entre vous protester devant leurs écrans : « Cette théorie ne tient pas la route ! Le foot n’est pas un jeu de hasard ! Tous les résultats ne sont pas équiprobables (ça, c’est pour les cerveaux qui me lisent) ! » D’accord. Les résultats des matches ne sont pas exactement des boules dans une boîte. Les statistiques de la saison passée sont les suivantes : Victoire à domicile : 44% Match nul : 32% Victoire à l’extérieur : 24%
Grâce à ces précieuses données, vous allez à présent pouvoir remplir vos pronostics pour chaque journée avec 3 nuls, entre 4 et 5 victoires à domicile et entre 2 et 3 victoires à l’extérieur.
Je serai ravi de connaître votre taux de réussite.

Pour les situations désespérées
Je crois l’avoir déjà mentionné mais je garde en réserve une méthode extrêmement dangereuse, à n’utiliser qu’en cas d’insuccès chronique. Deux défaites d’affilée contre le hasard, par exemple, pourraient me pousser à m’en servir. Ne comptez toutefois pas sur moi pour vous la dévoiler ici. Certains d’entre vous seraient forcément tenté de l’utiliser, et je ne veux être responsable d’aucune faillite personnelle. Sachez simplement que, lorsque que l’on n’y arrive plus, lorsque Sedan vient de gagner encore une fois à l’extérieur ou que l’on a fait confiance une fois de trop au PSG, sachez qu’un ultime recours existe. Mais qu’il peut tout aussi bien vous achever. Définitivement.


PS : Oh, comme c’est drôle, j’étais justement en train d’en parler ! Voici mes pronostics pour la journée…
Auxerre-Marseille 1-2, Le Mans-Valenciennes 1-0, Lens-Lorient 3-0, Nantes-Troyes 2-0, PSG-Lille 1-1, Rennes-Monaco 1-1, StEtienne-Nancy 2-1, Sedan-Sochaux 0-0, Toulouse-Nice 1-1, Bordeaux-Lyon 0-2.

Semaine dernière : 5/10 Saison : 7/20

14 août 2006

A tous les vacanciers

Le pont du 15 août ? Quel pont du 15 août ? Si vous croyez avoir affaire à un de ces obsédés qui ne jure que par les RTT ou qui célèbre les 70 ans des congés payés (je n’ai jamais compris ce concept inique : « Congés payés » ? Deux notions plutôt antithétiques, non ? Et pourquoi pas « Paix au Proche-Orient » tant qu’on y est ?), vous vous trompez de personne. Je ne vais pas vous lâcher pour partir en « vacances ».

NB : non, je ne suis pas rémunéré pour ce blog. La vie n’est pas toujours juste. Tant pis, revoilà mes :

10 pensées pour la journée :

1. Je pense que le mois d’août est le pire des mois pour le football. Les spectateurs sont à la plage, la télé n’est pas prête (Canal + nous promet un nouveau Jour de Foot, mais seulement « début septembre ». C’est à hurler), les transferts ne seront pas clos avant la fin du mois, ce qui veut dire qu’Olivier Kapo peut changer de club deux ou trois fois d’ici là, et surtout les équipes elles-mêmes sont encore en rodage. On se demande si elles ne se sont pas passées le mot : « OK, c’est commencé, mais c’est pas vraiment pour de vrai, hein ? C’est pour du beurre… » Quand même, la Ligue devrait leur dire que les points perdus en août ne se rattrapent pas.

2. Je pense que la Bretagne est une formidable « terre de football », mais qu’il faudrait peut-être que nos équipes arrêtent de jouer comme les touristes qui nous envahissent à cette période de l’année. Des quatre clubs pros, seul Lorient a pour l’instant réussi à gagner un match (et encore, c’était contre le PSG), mais a vite montré ses limites samedi contre une vraie équipe. Guingamp se traîne en D2 avec 2 points en quatre matches (ce qui me va parfaitement : puissent-ils ne pas bouger de là et récolter finalement 2 points en 38 matches) et Rennes fait une belle lanterne rouge en D1. Quant au Stade Brestois… J’aimerais pouvoir affirmer que tous les espoirs de maintien sont encore permis mais… Et moi qui croyais que la saison dernière avait été cauchemardesque ! Comme on dit chez nous : Ma Doue benniget !

3. Je pense qu’il est temps que quelqu’un se décide à raser le Stade Vélodrome. J’ai appris que l’aviation israélienne était libre depuis ce matin. Peut-être que si on leur demandait gentiment…

4. Je pense que Aulas devrait expédier un courrier à la Ligue afin de porter réclamation contre les maillots des joueurs toulousains qui sous-entendaient clairement que ceux-ci étaient venus participer à la Gay-Pride locale, et en aucun cas à un match de foot. Les Lyonnais ne pouvaient se douter que ces travestis allaient les crucifier en marquant un but égalisateur à la dernière minute. J’espère sincèrement que les Toulousains ne s’en tireront pas aussi facilement.

5. Je pense que si Barthez atterrit finalement à Toulouse, on peut compter sur lui pour exiger que soient brûlés tous les exemplaires de ces maillots roses.

6. Je pense que Grégory Coupet se prépare à entamer une grève de la faim depuis qu’il a entendu Barthez déclarer qu’il souhaitait poursuivre sa carrière internationale pendant encore deux ans.

7. Je pense que les bouchons de Champagne n’ont pas fini de sauter le samedi soir chez Canal +. Le week-end dernier : « PSG 2, Lorient 3. Ouais !!! » Ce samedi : « Valenciennes 0, PSG 0. Re-Ouais !!! » Et de reprendre tous en chœur : « On les a vendus, on les a vendus, on les, on les, on les a venduuus ! »

8. Je pense que la lutte entre le jardinier de Furiani et Robert Louis-Dreyfus pour le titre de « plus grand incompétent du football français » est à présent obsolète. Le nouveau vainqueur ? Le kiné du Stade Rennais. Alors que ses collègues du championnat sont payés pour garder en forme leur effectif pendant toute la saison, cet incapable a réussi l’exploit d’avoir 8 joueurs blessés avant le début de la saison. Et de préférence des titulaires. Bon travail, mec.

9. Je pense qu’il fallait être soit Nancéen, soit Sedanais, pour s’intéresser au terrible Nancy-Sedan de samedi. Et vous voulez savoir combien de supporters potentiels il existait pour cette affiche ? 125 000. Beaucoup moins que pour Troyes-Le Mans (200 000), mais une marée humaine comparé à Sochaux-Auxerre (45 000).

10. Je pense que regarder Shevchenko marquer un but pendant le Community Shield dimanche après-midi entre Liverpool et Chelsea (2-1) m’a donné la nostalgie de la Coupe du Monde. Bizarre que je ne ressente pas la même chose devant Jour de Foot.

11 août 2006

D1: Ce qui nous attend

Une journée de championnat seulement a eu lieu, et déjà j’y vois clair.
Pas vous ? Remerciez-moi, car la Vérité est dès maintenant sous vos yeux :

Champion : Lyon, qui d’autre ? Et au printemps Aulas demandera à la Ligue une dispense de championnat pour se concentrer uniquement sur la Ligue des Champions. Une place en demi-finales est à ce prix.

Qualifiés pour la Ligue des Champions : Lille et Bordeaux, dans cet ordre. J’ai un très fort pressentiment que ce championnat sera dans la droite ligne du précédent, avec très peu d’équipes en progression, déjà toutes résignées à la suprématie lyonnaise. Bordeaux a gardé tous ses joueurs et récupéré (au prix fort) Micoud, ils vont être durs à battre, surtout s’ils sortent assez vite de la coupe d’Europe. Quant à Lille, il serait temps que les autres équipes finissent par les prendre au sérieux. Elles savent qu’ils sont impossibles à jouer, mais on dirait que quand les joueurs découvrent la composition lilloise dans les vestiaires, ils se disent : « Stéphane Dumont ? Mathieu Chalmé ? Nicolas Fauvergue ? Mais c’est qui ces mecs ? On va les bouffer ! » Et encore une victoire pour le LOSC.

UEFA : Je vais essayer de ne pas m’énerver, mais je suis tenté de dire Marseille. L’UEFA est visiblement leur compétition favorite depuis quelque temps, et je peux tolérer leur présence à ce niveau jusqu’à un certain point. Disons, les huitièmes de finale. Plus loin, et je risquerais de me croire revenu en 91... Ah, au fait, vous avez appris la nouvelle ? Ribéry va rester ! Il est « Marseillais et content de l’être. » Nous avons donc en suspens une nouvelle question qui va nous passionner jusqu’à la trêve (ça n’ira pas au-delà) : quand Franky va-t-il déclarer une nouvelle fois qu’il mérite de jouer dans un « grand club » ? Mon opinion : le soir d’Halloween.

Trop courts : Lens, Paris, Monaco. Imaginez le PSG finissant sixième ! Est-ce que ça ne vaudrait pas une petite descente des Champs Elysées ?

Saison sans intérêt : Rennes, Auxerre, Nantes, Le Mans, Nancy, St Etienne. Il leur reste la Coupe de la Ligue. Je sais que ces équipes en rêvent déjà.

« On vise le maintien » : Et pas autre chose : Nice, Sochaux, Sedan, Lorient. Encore merci à la Ligue 1 Orange® à 20 clubs.

Toujours ça de moins dans Jour de Foot l’année prochaine : Toulouse, Valenciennes, Troyes. Rien de personnel dans ce choix. Seule la logique sportive me l’a dicté. Et les maillots roses.

Meilleur buteur : Pauleta. Manque d’imagination ? Non, la stabilité, je vous l’ai déjà dit.

Meilleur passeur : Ne comptez pas sur moi pour participer à ce mouvement de plus en plus marqué qui tend à faire du football un sport de statistiques. La FIFA s’y est mise pendant la Coupe du Monde (vérifiez vous-même : j’ai choisi un match totalement au hasard), mais ça ne fonctionne tout simplement pas. Les stats individuelles sont parfaitement adaptées au basket, un sport avec peu de joueurs, beaucoup de points, de grosses responsabilités pour chacun et des performances facilement mesurables. Et ce que le basket possède peut-être plus que tout, c’est une culture qui permet de définir n’importe quel joueur en fonction de ses stats : 20 points, 10 rebonds pas match ? C’est un très bon joueur. Au foot, si on vous dit qu’untel a réussi 8 passes décisives dans la saison, qu’est-ce que vous allez penser ? Ouais, et alors ? Si vous voulez que les statistiques soient significatives de la valeur d’un joueur, il faut y aller à fond, et imaginer de vraies feuilles de stats :
- Minutes jouées
- Temps de possession de la balle : a-dans son camp b-dans le camp adverse c-dans sa surface de réparation d-dans la surface de réparation adverse
- Ballons touchés : a-du pied droit b-du pied gauche c-de la tête
- Ballons perdus : a-du pied droit b-du pied gauche c-de la tête
- Ballons récupérés : a-du pied droit b-du pied gauche c-de la tête
- Passes : A-en avant Aa-du pied droit Ab-du pied gauche Ac-de la tête B-en arrière Ba-du pied droit Bb-du pied gauche Bc-de la tête C-sur les côtés Ca-du pied droit Cb-du pied gauche Cc-de la tête
- Tirs : A-cadrés A1-dans la surface de réparation A1a-du pied droit A1b-du pied gauche A1c-de la tête A2-en dehors de la surface de réparation A2a-du pied droit A2b-du pied gauche A2c-de la tête B-non cadrés B1-dans la surface de réparation B1a-du pied droit B1b-du pied gauche B1c-de la tête B2- en dehors de la surface de réparation B2a-du pied droit B2b-du pied gauche B2c-de la tête
- Buts : A-sans passe décisive A1-dans la surface de réparation A1a-du pied droit A1b-du pied gauche A1c-de la tête A2-en dehors de la surface de réparation A2a-du pied droit A2b-du pied gauche A2c-de la tête B-avec passe décisive B1-dans la surface de réparation B1a-du pied droit B1b-du pied gauche B1c-de la tête B2-en dehors de la surface de réparation B2a-du pied droit B2b-du pied gauche B2c-de la tête
- Coups-francs : A-frappés au but Aa-victorieux Ab-arrêté par le gardien Ac-hors cadre Ad-détournés B-vers un partenaire Ba-jusqu’au partenaire Bb-sur un adversaire
- Corners : A-côté droit Aa-sur un partenaire Ab-sur un adversaire Ac-sur le gardien Ad-en dehors des limites du terrain B-coté gauche Ba-sur un partenaire Bb-sur un adversaire Bc-sur le gardien Bd-en dehors des limites du terrain
- Touches : A-côté droit Aa-sur un partenaire Ab-sur un adversaire Ac-en dehors des limites du terrain B-coté gauche Ba-sur un partenaire Bb-sur un adversaire Bc-en dehors des limites du terrain
- Contrôles : a-pied droit b-pied gauche c-cuisse droite d-cuisse gauche e-poitrine f-tête g-toute autre partie du corps, dans les limites des lois du jeu.
- Dribbles : a-réussis b-ratés.
- Fautes : A-commises Aa-tacle Ab-poussette Ac-pied haut Ad-main Ae-tirage de maillot Af-coup de pied Ag-obstruction Ah-appui sur l’adversaire Ai-crachat Aj-coup de boule B-subies Ba-tacle Bb-poussette Bc-pied haut Bd-main Be-tirage de maillot Bf-coup de pied Bg-obstruction Bh-appui sur l’adversaire Bi-crachat Bj-coup de boule
- Cartons : a-jaunes b-rouges
- Cris : a-Hé b-A nous c-Oh d-Faute e-Monsieur l’arbitre f-Enc…

NB : Toutes ces stats sont évidemment convertibles en pourcentages et peuvent être suivies mi-temps par mi-temps, voire quart d’heure par quart d’heure. Et chaque catégorie fait l’objet d’un classement mis à jour après chaque journée.

Je crois qu’il est temps de prévenir L’Equipe qu’ils vont avoir besoin d’embaucher des statisticiens. Et aussi de plus de papier.

Premier entraîneur viré : Albert Emon. Celle-là était presque trop facile.


Je n’oublie pas pour autant mes pronostics pour la 2ème journée. Je vous préviens tout de suite : si, après mon désastre inaugural, je ne redresse pas la tête avec au moins 5 bons pronostics, je me verrais contraint d’appliquer une stratégie de secours extrêmement risquée dès la semaine prochaine. Priez pour que ça n’arrive pas.
Lorient-Bordeaux 0-1, Lyon-Toulouse 2-0, Sochaux-Auxerre 1-1, Nancy-Sedan 2-1, Troyes-Le Mans 1-1, Valenciennes-PSG 0-1, Monaco-St Etienne 2-0, Nice-Nantes 1-0, Lille-Lens 2-2, Marseille-Rennes 2-0

Semaine dernière : 2/10 Saison : 2/10

PS : Ma proposition de D1 restreinte à 10 clubs semble avoir provoqué l’indignation de supporters auxerrois outrés de voir leur équipe favorite écartée de ma liste finale. Je ne suis pas insensible à ces critiques, car au moment du choix, seule l’éviction d’Auxerre m’a posé un problème. Je réitère donc mes excuses à tous ceux que j’ai choqué (quoique pas forcément aux supporters toulousains), mais sachez également que je m’en tiendrai à cette liste. Avant de crier, laissez-moi vous exposer les critères de sélection et, si vous n’êtes toujours pas d’accord après les avoir lus, de deux choses l’une : soit vous êtes stupides, et donc vous n’avez rien à dire. Soit vous êtes très intelligents mais aussi secrètement amoureux de Guy Roux, et là je ne sais pas quoi vous dire. Ou peut-être que vous n’avez qu’à continuer à m’injurier.
Ces critères, on y arrive, sont au nombre de trois (j’en avais prévu quatre, mais je n’ai finalement pas tenu compte de mes vieilles haines) :
- Grande ville
- Grand stade
- Bons résultats

Permettez-moi à présent de reprendre les équipes une par une, et vous verrez que tout se tient parfaitement.
- Lyon : OK/OK/OK
- Marseille : OK/OK/comment dire… j’ADORE les voir perdre, mais pour ça il faut qu’ils restent dans l’élite et donc qu’ils gagnent quand même des matches… Mais pas trop bien sûr.
- Paris : OK/OK/ça dépend si on considère ou pas que la première moitié de tableau est un bon résultat. Si oui, alors 2 places de neuvième d’affilée suffisent à faire de vous un grand club.
- Bordeaux : OK/OK/2ème l’année dernière. Je ne ferai pas le difficile.
- Lille : OK/quelqu’un a-t-il le numéro de Martine Aubry ?/ étant né dans les années 70, jamais je n’aurais imaginé écrire ça un jour, mais la réalité des chiffres est irréfutable : OK
- Lens : Non, mais il reste le 2ème critère/OK/Jamais en dessous de la 8ème place depuis 5 ans. Et ils ont gagné un titre en 98 avec Tony Vairelles comme star de l’équipe. Encore dur à croire après toutes ces années.
- St Etienne : Non/OK/Non. On en reparle tout de suite.
- Monaco : Non/Non/OK. Oui, c’est vrai, l’année dernière c’était pitoyable. Mais quoi, vous voulez faire de la peine au Prince ?
- Rennes : OK/OK/3 saisons consécutives dans le Top 10. L’ « âge d’or » rennais peut-il durer ? De toute façon, je suis obligé de les garder, c’est la ville de D1 la plus proche de chez moi et aussi celle où je connais le plus de gens susceptibles de m’héberger un soir de match. Ah non, c’est vrai, cette année il y a Lorient… Lorient. Mais qui a envie d’aller passer un week-end là-bas ?
- Nantes : OK/OK/Derniers champions, en 2001, de l’ère pré-lyonnaise. Grâce à cela ils ont droit à un pass gratuit pour entrer dans ma ligue. Valable une saison.

Et Auxerre, là-dedans, me direz-vous ? Pas une grande ville, pas un grand stade, mais des résultats solides et réguliers (6/8/4/6/3 ces 5 dernières saisons). Et je n’oublie pas le doublé de 96. Tellement mieux que St Etienne, c’est évident. Et pourtant il m’a fallu opter pour les « Verts ». A cause de leur rivalité avec Lyon et Marseille, mais aussi à cause de leurs supporters à travers la France. Je n’ai pas la moindre idée de ce qui peut donner envie d’être supporter des « Verts », mais je suis pragmatique : je veux une ligue viable et populaire qui fasse un maximum d’argent. Si je veux écouler des maillots, je sais que celui de Piquionne se vendra beaucoup mieux que celui de Benoît Cheyrou, par exemple. Auxerre est vraiment trop handicapé par sa petite taille et son manque de base populaire. Comme disent les Américains, c’est une small market team, avec une fan-base trop limitée. C’est peut-être cruel, mais je fais dans le business, pas dans la charité.
Et je le répète : une équipe sera reléguée à la fin de chaque saison, et je serais ravi d’accueillir les Auxerrois à la place de Nantes ou des « Verts ». Ne soyez donc pas fâchés.

07 août 2006

Premières pensées

J’aurais dû me méfier.
En dépit d’une tendance naturelle à la critique permanente, j’espérais pourtant démarrer la saison 2006/2007 en fanfare.
Je me suis donc rendu ce vendredi soir au stade le plus proche, plein d’entrain et de confiance, impatient d’assister à un beau spectacle, et au minimum à la victoire de mon équipe favorite. Gonflé par un enthousiasme juvénile, j’avais même prévu de vous narrer dans les détails le déroulement de cette belle soirée d’été dans un compte-rendu plein de bonne humeur et de passion footballistique.
Là-dessus, j’ai vu le Stade Brestois éviter par miracle l’humiliation d’une défaite à domicile face à l’énorme équipe de Libourne-Saint-Seurin.
Vous comprendrez que les règles élémentaires de la décence ne m’autorisent pas à vous en dire plus.
Je m’en excuse auprès de vous, mais le récit d’un match à Francis-Le-Blé est repoussé à une date ultérieure. Encore indéfinie.

Et la D1, alors ? Comme tout le monde, je l’ai regardée à la télé. Laissez-moi donc vous asséner mes

10 pensées pour la journée :

1. Je pense que la Ligue doit intervenir d’urgence pour limiter la pub sur les maillots. Le sponsor unique doit être la règle si l’on veut éviter les horreurs comme à Nancy. Incroyable qu’ils aient encore des supporters. Et encore heureux que le beau-frère de Monsef Zerka ne soit pas patron d’une boîte de nuit, sinon je suis sûr qu’ils auraient trouvé le moyen de rajouter quelque part un autocollant « Discothèque Le Palladium » en échange de bouteilles gratos après les matches.

2. Je pense que je suis de plus en plus obsédé par les tenues des joueurs. Car chaque saison un nouveau cap est franchi vers la laideur absolue. Les fabricants semblent pleins d’idées géniales dès qu’il s’agit de faire mal aux yeux des spectateurs. Mais ceux-ci en ont assez de faire la queue chez l’ophtalmo ! Non aux maillots dorés (cf Monaco) ou gris (Nice) ! C’est à Canal + de réagir et de prévenir les clubs que s’ils veulent passer à la télé, c’est « Tenue Correcte Exigée ». Voilà qui devrait nous épargner la vue de Toulouse et de son maillot rose bonbon. Oui, c’est vraiment ce qu’ils portent, et oui, ils osent aussi le vendre 55 euros. Je pense être en droit de demander leur rétrogradation en CFA.
De plus, avec ça sur le dos ils faussent complètement mon nouveau concours « Trouvez les gays ». C’est une honte.

3. Je pense que j’en ai assez du feuilleton Ribéry. Il veut partir, Marseille ne veut pas, ça peut durer des semaines. Mettons l’ONU sur l’affaire. Ils ne peuvent pas faire pire qu’au Liban.

4. Je pense qu’il faut radicalement modifier le championnat : une seule journée et je n’en peux déjà plus d’entendre parler de Valenciennes, de Troyes ou du Mans. Pourquoi ne pas garder 10 équipes et les faire se rencontrer 4 fois par saison ? Et qui garder ? Facile : Lyon, Marseille, Paris, Bordeaux, Lille, Lens, St Etienne, Monaco, Rennes, Nantes. Désolé pour les autres. Il faudra se battre pour remonter dans l’élite et obtenir la seule et unique place de promu.

5. Je pense que Grégory Coupet doit être très, mais très fatigué de sa Coupe du Monde. Entre les voyages en bus, porter les sacs de ballons, écouter les causeries de Domenech, respirer la fumée des clopes de Barthez et attraper des escarres sur les bancs allemands, on peut comprendre qu’il ne soit pas encore en mesure de tenir sa place dans les buts lyonnais. Allez, Greg, accroche-toi ! On attend tous de te revoir au top !

6. Je pense que l’arrivée de Fabrice Fiorèse à Lorient est une réussite totale. Mais je pense aussi que marquer deux buts au Parc des Princes constitue d’ores et déjà le plus grand moment de sa saison. Et probablement le seul.
Renvoyons-le au Qatar.

7. Je pense qu’on va encore beaucoup rire avec le PSG cette année. Et dire que Dhorasoo n’a pas encore repris.

8. Je pense que le concept de « promotion compassionnelle » devrait être banni de toutes les entreprises. Je m’explique. Quand un malheur (deuil, accident…) arrive à un de ses employés, un patron sensible et soucieux du bien-être de son personnel aura souvent tendance à favoriser la victime de la catastrophe, le plus souvent en lui accordant une promotion, justifiée ou non. Cela pourra apparaître comme une conduite humaine et noble, alors que cela n’est que de la sensiblerie mal placée, conduisant de plus à de graves erreurs de management. C’est pourquoi je suis opposé à cette pratique.
Dernier exemple en date : l’arrivée d’Alexandre Ruiz à la présentation de Jour De Foot sur Canal. Ruiz n’était qu’un baveux parmi tant d’autres sur la chaîne cryptée, envoyé spécial dans des stades reculés et chargé de l’Espagne à l’Equipe du Dimanche. Mais l’hiver dernier, en revenant de Metz (je vous disais bien qu’ils l’envoyaient n’importe où), il se crashe en voiture (ce qui nous donne droit à de belles démonstrations de solidarité de la part de ses « potes » de Canal et à d’innombrables « On pense à toi, Alex ! » à l’antenne) et passe plusieurs semaines à l’hôpital. Finalement, le héros s’en sort et, ô surprise, gagne la bataille pour le poste de présentateur de Jour De Foot. Pour notre plus grand malheur. J’ai été obligé de couper le son au bout de dix minutes. Je peux vous dire que l’accident n’a pas affecté son débit verbal, digne d’un Stéphane Guy sous cocaïne, ni sa capacité à aligner les « du côté » à une cadence Philippe Bruet-esque.
Je ne me sens pas d’humeur à compatir de sitôt.

9. Je pense que les élus lillois qui misent depuis des années sur l’effondrement de leur équipe de foot pour ne pas être obligés de lui construire un stade vont encore en être pour leurs frais.
Et quant aux abonnés de Canal + qui misent depuis des années sur l’effondrement du LOSC pour les voir moins souvent à la télé : m…, encore raté.

10. Je pense que tout le monde connaît déjà le nom du futur Champion de France. Le FC Lorient. (c’était juste pour voir si vous suiviez)

04 août 2006

C'est la Reprise. Youpi.

Je ne sais pas si vous le savez, mais la D1 reprend ce soir.
Ce n’est pas une blague.
Ce soir, vendredi 4 août, à 20h45, en direct sur Canal+, Nantes-Lyon.
Je parie que vous serez tous devant vos écrans.
Vous pouvez me remercier, car je sais que vous ne saviez pas. Mais ne vous en faites pas, je vous pardonne. Et ce d’autant plus aisément que j’ai moi-même beaucoup de mal à me persuader que la D1 (désolé, mais je ne me suis toujours pas mis à la « Ligue 1 », et encore moins à la « L1 ». Je ne crois pas que personne ait encore réussi à prononcer ça sans avoir l’air d’être sur le point de vomir. N’essayez de le faire chez vous.) redémarre si tôt.
Je veux dire, où est l’urgence ? Nous sommes à peine 4 semaines après Le Coup De Boule ! Qui a envie de se coltiner un Le Mans-Nice ou un Auxerre-Valenciennes ? Qui est mentalement prêt à subir un match pareil ?
Je suis au courant que c’est une tradition française de faire commencer son championnat ridiculement tôt dans la saison, parfois même en juillet. Comme toutes les traditions, personne ne sait d’où cela vient, ni encore moins pourquoi on la suit, mais tout le monde continue bêtement à trouver normal de la perpétuer sans oser y toucher.
Disons tout de suite que je ne vois aucune raison de continuer à jouer au foot dès le début du mois d’août. J’ai vérifié ce qui se passe dans les autres pays européens, les Italiens reprennent en septembre, les Espagnols dans 3 semaines, les Anglais dans 2 et les Allemands la semaine prochaine, mais là-bas au moins la trêve hivernale dure DEUX mois !
Sans vouloir jouer les petits génies ou les monsieur-je-sais-tout, je me suis amusé à élaborer une solution simple et efficace à ce problème de dates :
  • premièrement, supprimer la Coupe de la Ligue, dont tout le monde se contrefout, et réduire à 16 le nombre d’équipes en D1 (ne me dites pas que des clubs comme, au hasard, Troyes, Lorient, Valenciennes et Le Mans, vous manqueraient)
  • ensuite, décréter que le championnat doit reprendre le dernier week-end d’août, et jouer tous les week-end jusqu’à Noël. En admettant que la FIFA récupère deux samedis, vous arrivez pile à la trêve en ayant joué les 15 matches aller.
  • enfin, en reprenant mi-janvier, tout en continuant à jouer tous les week-end, sans oublier d’en donner 3 à la FIFA et 3 à la Coupe de France, vous pouvez boucler l’affaire début juin, avec la finale de la Coupe le week-end suivant. Un bon mois de vacances plus tard, les joueurs peuvent reprendre l’entraînement mi-juillet, et l’affaire est dans le sac.
  • et les années de Coupe du Monde ou d’Euro ? OK, là, vous avez le droit de commencer le 15 août, de jouer quelques matches le mercredi, et vous terminez mi-mai.

Je vous le dis, n’essayer pas de me piéger, j’ai pensé à tout. Ce programme est parfait. Mais encore une fois, je n’ai que peu de mérite. Pour mettre au point ces innovations j’ai bénéficié d’une aide extérieure, dont ne disposent visiblement pas les gens de la Ligue et de la Fédération. Je me suis servi en effet d’un dispositif cartonné, rempli de nombres classés sous forme de tableaux disposés en colonnes : un calendrier.

La Ligue a d’autres chats à fouetter, comme débaptiser la D1 pour lui trouver le nom le plus naze que l’on puisse imaginer (je sais, je sais, il faut que j’arrête avec ça…) et créer un trophée à remettre au Champion de France. (là non plus, je ne peux pas m’y faire : est-ce que vous croyez que Lyon expose vraiment ça dans sa salle des trophées ? Pour rien au monde je ne poserais cette horreur sur ma cheminée) On pourrait néanmoins s’attendre à ce que ses dirigeants fassent le maximum pour promouvoir leur « produit ». Affichage, campagne de presse ailleurs que dans « L’Equipe », matraquage télé, etc. Façon de rappeler au public qu’il n’y a pas que « Zizou » dans la vie et que, oui, Ribéry joue dans le Championnat de France ! (qu’est-ce qu’ils attendent pour coller des affiches ? Est-ce que tu pourrais tourner la tête dans l’autre sens, Franky ? Merci.)
Mais rien de tout ça. Je me suis tourné vers Canal+. J’espérais voir des émissions spéciales, avec présentations d’équipe, pronostics et infos sur les joueurs à suivre. La totale, quoi.
N’est-ce pas Canal+ qui a versé récemment 600 millions d’euros !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (excusez-moi, ça me le fait à chaque fois que j’essaye de me représenter la somme : je commence à avoir le vertige et je perds conscience un bref instant tout en gardant le doigt appuyé sur la touche) pour retransmettre la D1 ?
Leur seule et unique politique de pré-saison ne devrait-elle pas être de saturer leurs programmes de foot afin d’appâter le client?
De faire comprendre aux gens à quel point ils vont rater quelque chose d’énorme s’ils ne s’abonnent pas ?
« Bien au contraire », vous répondront les grands pontes du marketing de la chaîne cryptée, « ce qu’il nous faut pour vendre la Ligue 1, ce sont des petits reportages de 90 secondes consacrés à une équipe différente chaque jour, avec à chaque fois une interview du coach. Dans le cas de Lille, par exemple, montrer Claude Puel en train de suer dans son survêtement avant de lui donner la parole et sélectionner le passage où il dit que la saison va être longue. Il ne reste plus qu’à diffuser ces présentations au milieu des flashes d’infos de la chaîne, tout en veillant à ce que la présentatrice ne mette pas plus d’enthousiasme à les lancer qu’à annoncer un nouveau tir de roquettes du Hezbollah sur Israël, et le tour est joué. Si après ça vous ne crevez pas d’envie de dépenser 30 euros tous les mois pour avoir le privilège de suivre la Ligue 1 sur Canal+, c’est que je ne connais pas mon métier (rires). »
Qui suis-je pour en douter ?

J’en étais là, à méditer sur les mystères et les obscurités de la promotion télé, zapette à la main, quand je suis tombé sur ce que je n’attendais plus : un spot de pub de la Ligue pour la reprise du championnat. Tourné façon soap opera, avec romance idyllique, puis contrariée, entre deux joueurs dans les vestiaires.
Vraiment réussi, je dois dire. J’ai même souri. Et puis j’étais à la fois content qu’ils aient osé faire de la pub, et surpris que ce ne soit pas avec un slogan ringard, du genre « Avec la Ligue 1, vivez la passion du foot ! »
C’est alors que j’ai commencé à réfléchir. Ce n’est généralement pas un bon signe.
Ce spot parodie « Les Feux de l’Amour » et montre deux joueurs batifolant sous la douche, ce qui amène toute personne dotée d’un cerveau en état de marche (je sais, je sais : ce n’est pas forcément le cas de tous les supporters de foot) à tirer la conclusion suivante : « mais, mais, mais ces deux-là sont gays ! »
Je soulèverai donc deux problèmes. D’abord, je suis sûr qu’il est très important aux yeux de la Ligue d’augmenter la popularité du football dans le Marais parisien, mais est-ce une bonne idée de dire au supporter de base (oui, oui, on sait : il n’est pas forcément très malin), qui reste malgré tout l’essentiel du public, que les types de son équipe qu’il va supporter au stade s’amusent à laisser tomber le savon sous la douche ? Bon sujet de dissertation, non ?
Ensuite, qu’en est-il des joueurs eux-mêmes ? Vont-ils apprécier ce genre d’insinuations ? Peu importe, me direz-vous, ces idoles surpayées méritent bien qu’on se foute un peu de leur gueule. Bien, ce n’est pas moi qui vais vous contredire.
Posons donc le problème différemment : y a-t-il des footballeurs gays ? Si non, pourquoi, et si oui, alors pourquoi cela semble-t-il poser problème ? Car aujourd’hui la seule catégorie socio-professionnelle où l’homosexualité semble encore représenter le tabou ultime reste bel et bien le sport en général (mettons le patinage artistique de côté) et le football en particulier. C’est vrai, les masques sont tombés partout, que ce soit dans le showbiz, dans les affaires, dans la mode, dans la sidérurgie, chez les coiffeurs ou les représentants de commerce. La seule forteresse inexpugnable de l’hétérosexualité triomphante qui soit encore debout : le sport. (en admettant que vous n’ayez pas encore vu le clip de Carl Lewis sur YouTube)
Oh, il y a bien eu ce reportage dans Stade 2 l’année dernière où l’on apprenait que Vikash Dhorasoo était le parrain d’un club amateur répondant au doux nom de PSGay. L’allusion était suffisamment claire pour faire le lien avec l’orientation sexuelle de l’international français (c’est plutôt ça qui me choque chez Dhorasoo : qu’il joue en Equipe de France), mais à aucun moment on assistait à un véritable coming-out.
J’en conclus donc que s’afficher en tant que gay dans un vestiaire de foot est absolument exclu. Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Vais-je pour autant militer pour une « ouverture » des mentalités, le déploiement de banderoles « Non à l’homophobie » avant les matches et des interviews-vérité de joueurs qui devaient jusque-là vivre leur amour à l'abri du regard de leurs coéquipiers ? Vous plaisantez.
Pas juste au moment où, après « Devinez quand Djibril Cissé va se casser une troisième jambe », je viens de me rendre compte que «Trouvez qui sont les gays de notre championnat» est à présent LA question majeure de cette saison 2006/2007.
Premiers noms sur la liste ? José Anigo et Fabrice Fiorèse.

Vous constaterez que je suis dans l’incapacité totale de vous offrir un panorama complet de la saison à venir, avec passage en revue des équipes et prédictions des futurs vainqueurs et losers.
C’est la faute de la Ligue. Je ne pouvais absolument pas être prêt à temps. Donnez-moi 15 jours, que je puisse au moins voir ce que valent les nouveaux effectifs de Sedan, Monaco ou Lorient.
En attendant, voici mes pronostics pour la 1ère journée : Nantes-Lyon 1-1, PSG-Lorient 2-0, Rennes-Lille 1-1, Sedan-Marseille 1-2, Lens-Troyes 2-0, Nancy-Monaco 0-0, Le Mans-Nice 1-1, Bordeaux-Toulouse 1-0, Auxerre-Valenciennes 1-0, StEtienne-Sochaux 2-1.