18 août 2006

Pronostic, mode d'emploi

Mon seul et unique souci depuis que j’ai démarré ce blog (c’était à une autre époque, avant Le Coup De Boule), est de gagner des lecteurs. A n’importe quel prix.
J’ai commencé par me dire que je devais tout miser sur la qualité, qu’il fallait que j’écrive de meilleurs articles. Mais quand je relis ma production de ces dernières semaines, sérieusement, pourquoi essaierais-je de faire MIEUX que ça ? Je suis au top, il faut simplement que j’y reste.
Ecrire plus souvent serait une option intéressante. Malheureusement, j’ai besoin de travailler afin de gagner misérablement ma vie, et cela freine considérablement mes élans ainsi que mon inspiration. Tant qu’il en sera ainsi, la fréquence actuelle de 2 posts par semaine sera difficile à dépasser, hors événement exceptionnel bien entendu. (Je vous renvoie à ma chronique Weltmeisterschaft)
L’idée de jouer la carte de la concupiscence et d’illustrer ce blog avec des images de filles dénudées, voire engagées dans des activités à caractère, disons, intime, a été vite abandonnée. Ce n’est pas moi qui vais vous apprendre où vous pouvez vous procurer ces saletés sur Internet, bande de pervers !
Il me reste donc une ultime option : faire gagner du pognon à mes lecteurs.
Et pour cela je n’ai qu’une solution : vous enseigner l’art du pronostic.
(NB : je n’évoquerai ici que notre bien-aimée Ligue 1. Si vous voulez parier sur le tennis féminin, allez directement sur bwin.com)

Ne suivez aucun conseil
Les « experts » du Lotofoot ne savent pas de quoi ils parlent. Je ne sais pas de quoi je parle. Vous pronostiquez, vous décidez. Nous ne sommes pas au PMU, où les chevaux sont des numéros et où il vous faut absolument un Paris-Turf pour parier. Vous savez tous que Lyon est la meilleure équipe, que Troyes est mauvais, que Rennes est imprévisible et que le PSG va se trouer. Vous êtes assez grand pour faire votre choix.

Suivez toujours votre instinct
Vous sentez que Sedan peut gagner à Lyon ? Que Paris peut battre Toulouse à domicile ? Aussi folle que paraisse votre première idée, suivez-la. Il n’y a rien de pire que d’avoir vu venir la surprise mais d’avoir choisi la sécurité, pour qu’il s’avère finalement que l’on avait eu raison dès le départ. Il y a de quoi se détester pour le restant de la semaine. Vous ne voulez pas que ça vous arrive, non ?

Soyez au courant de ce qui se passe
8 défaites d’affilée pour Valenciennes ? 6 victoires de rang pour Marseille ? Hum, ça sent la fin de série… Pauleta suspendu ? Oubliez la victoire du PSG contre Le Mans. (de toute manière, hein…) Je ne vous demande pas d’acheter L’Equipe tous les jours, ni même de regarder Téléfoot avec le son, mais tâchez au moins de connaître la tendance. Et d’avoir une idée du classement. On ne sait jamais, ça pourrait aider.

Que faire avec votre équipe préférée ? Et avec votre ennemi héréditaire ?
Libre à vous de les traiter comme des équipes ordinaires, mais malgré ce parti pris vous ne pourrez pas toujours être objectifs. Essayez plutôt ceci : parier systématiquement sur la défaite de vos héros. C’est un compromis gagnant-gagnant. Vous serez quoiqu’il arrive heureux de les voir gagner. Et en cas de malheur, ça vous fera toujours un lot de consolation. Il vous suffit d’inverser la formule avec l’équipe honnie. C’est ce que je fais avec Marseille.

Non au hasard
Imaginez une boîte. Carrée, de bonne taille, avec une ouverture pour la main sur le dessus. A l’intérieur, 3 boules. Une rouge, une bleue et une verte. De même taille, de même masse, parfaitement indiscernables au toucher. Plongez la main dans cette boîte. Remuez les boules tant que vous voulez. Seule la boule rouge vous fait gagner. Vous vous décidez à en prendre une. Vous sortez votre main de la boîte. Quelle est la probabilité que vous ayez sorti la rouge ? OK, je vous prends pour des débiles : 1/3. 33,3333333333333333% de chances de gagner. En termes de probabilités pures, voilà donc vos chances de parier correctement sur un match de foot. Plutôt intéressant.
Pourquoi ne pas parier au hasard sur l’ensemble des 10 rencontres de la journée ? A priori, c’est tentant. Ces matches pourris sont de toute façon impossibles à prévoir, il se passe toujours un truc imprévu, les joueurs ne sont pas fiables, pourquoi leur confier votre argent ? Et je ne parle même pas des arbitres… Cochez donc ces foutues cases au hasard, vous avez autant de chances de gagner !
Et bien, pas tout à fait. Avec 10 rencontres, c’est comme si vous deviez sortir 10 fois d’affilée la boule rouge de la boîte. Vos chances viennent de chuter subitement à 1/3puissance10. Vous avez désormais 0,0017% de chances de gagner.
Le hasard n’est plus votre ami.
Pour tout vous dire, en ne comptant que sur le hasard pour parier, votre score le plus probable est de 3 bons résultats sur 10. Ce qui ne sera pas suffisant pour vous acheter une nouvelle voiture. Et ce qui signifie également que désormais, à chaque fois que ferez mieux que 3/10, vous saurez que vous avez battu le hasard. Sacrée consolation, non ? Vous pouvez me remercier de vous l’avoir appris.
Voici, en détail, ce que le hasard vous réserve. Si vous n’êtes pas d’accord avec ces chiffres ou que vous voulez des explications, n’hésitez pas à poster un commentaire.

  • 10 bons pronostics sur 10: 0.0017% de chances.
  • 9/10: 0.034%
  • 8/10: 0.3%
  • 7/10: 1.63%
  • 6/10: 5.69%
  • 5/10: 13.65%
  • 4/10: 22.76%
  • 3/10: 26%
  • 2/10: 19.5%
  • 1/10: 8.67%
  • 0/10: 1.73%

En gros, ça vous fait un peu moins de 2% de chances d'avoir 7 bons pronostics ou plus, 68% d'être entre 3 et 6, et enfin presque 30% de chances d'être un loser à moins de 3/10. Vous tentez votre chance?


Pour ceux qui voudraient jouer aux petits malins
J’entends d’ici les plus intelligents d’entre vous protester devant leurs écrans : « Cette théorie ne tient pas la route ! Le foot n’est pas un jeu de hasard ! Tous les résultats ne sont pas équiprobables (ça, c’est pour les cerveaux qui me lisent) ! » D’accord. Les résultats des matches ne sont pas exactement des boules dans une boîte. Les statistiques de la saison passée sont les suivantes : Victoire à domicile : 44% Match nul : 32% Victoire à l’extérieur : 24%
Grâce à ces précieuses données, vous allez à présent pouvoir remplir vos pronostics pour chaque journée avec 3 nuls, entre 4 et 5 victoires à domicile et entre 2 et 3 victoires à l’extérieur.
Je serai ravi de connaître votre taux de réussite.

Pour les situations désespérées
Je crois l’avoir déjà mentionné mais je garde en réserve une méthode extrêmement dangereuse, à n’utiliser qu’en cas d’insuccès chronique. Deux défaites d’affilée contre le hasard, par exemple, pourraient me pousser à m’en servir. Ne comptez toutefois pas sur moi pour vous la dévoiler ici. Certains d’entre vous seraient forcément tenté de l’utiliser, et je ne veux être responsable d’aucune faillite personnelle. Sachez simplement que, lorsque que l’on n’y arrive plus, lorsque Sedan vient de gagner encore une fois à l’extérieur ou que l’on a fait confiance une fois de trop au PSG, sachez qu’un ultime recours existe. Mais qu’il peut tout aussi bien vous achever. Définitivement.


PS : Oh, comme c’est drôle, j’étais justement en train d’en parler ! Voici mes pronostics pour la journée…
Auxerre-Marseille 1-2, Le Mans-Valenciennes 1-0, Lens-Lorient 3-0, Nantes-Troyes 2-0, PSG-Lille 1-1, Rennes-Monaco 1-1, StEtienne-Nancy 2-1, Sedan-Sochaux 0-0, Toulouse-Nice 1-1, Bordeaux-Lyon 0-2.

Semaine dernière : 5/10 Saison : 7/20

Aucun commentaire: