« Alors ? »
C’est ce que vous étiez en train de vous demander, j’en suis sûr.
« Alors, il va en parler, de ce match ? »
Après avoir subi mes chroniques désespérées du mois de juillet, assisté à mes premiers pas vers l’abîme de la dépression la plus profonde pour finalement m’entendre hurler au soir de la finale (peu importe où vous habitez : vous ne pouvez pas ne pas m’avoir entendu) puis chanter l’hymne italien toute la semaine suivante, vous avez effectivement le droit d’exiger que je parle.
Je suis tenu de m’exprimer sur le sujet, c’est une obligation morale.
Oui, la France reçoit l’Italie ce soir au Stade de France.
Oui, c’était l’affiche de la finale de Berlin le 9 juillet dernier.
Et oui, c’est l’occasion pour les Bleurks de prendre leur revanche, même si Saint Raymond répète le contraire à longueur de points-presse. Tout bon supporter français ne croit pas un mot de ce que raconte Domenech et ne rêve que d’un bon vieux 3-0 pour pouvoir gueuler « Mais y sont où, mais y sont où, mais y sont où les I-ta-liens ? ». C’est humain. Je soupçonne même quelques esthètes du chambrage d’avoir préparé quelques apostrophes de circonstance, telles que « Eh les Ritals ! Où qu’elle est votre Coupe du Monde, qu’on puisse vous l’enfoncer dans le c.. à coups de chausson ?! »
Oh oui, on va jubiler ce soir dans les foyers français après la victoire des Bleurks (car ils vont gagner, c’est une certitude : 2-0, minimum), et toute la frustration du mois de juillet va s’évacuer d’un coup dans le ciel de Saint-Denis quand Buffon sera battu pour la première fois.
J’imagine que ce sera très bon pour le pays et pour le fonctionnement intellectuel de Gilardi de pouvoir se dire que finalement, « c’est nous qu’on est les meilleurs ».
Hélas, l’attribution des titres ne fonctionnant pas au football comme à la boxe, l’Italie est championne du monde pour encore quatre ans et, quoiqu’il arrive ce soir, la France restera à jamais le perdant de la finale de la Coupe du Monde 2006.
Le perdant.
Le perdant. C’est un mot qui résonne plutôt suavement dans les oreilles, non ?
(Excusez l’interruption, mais poussé par l’euphorie je viens de me repasser Fratelli d’Italia à fond. Deux fois.)
Mais revenons à ce qui nous occupe. Le match. La « revanche ». Et à cette question encore sans réponse : faut-il le regarder ?
Etant entendu que le problème du son (coupé) a été résolu une fois pour toute, reste l’image. Le jeu en lui-même. Et plus spécifiquement les joueurs.
Puis-je raisonnablement regarder une partie dont a été scandaleusement exclu mon nouveau héros ? Non. Absolument pas.
La décision de suspendre de Marco Materazzi pour ce match n’est pas seulement inique (juste une question, en passant : combien de dents aurait-il fallu qu’il perde afin d’être considéré comme la victime dans cette affaire ?), elle nous prive également de tout l’intérêt qu’il y aurait eu à suivre les retrouvailles entre le grand Marco et les pleureuses françaises. (Thuram, alias j’arrêterai de jouer quand j’aurai eu mon poste de ministre l’a dit : « On était les plus forts »)
Pas de Materazzi ? Pas de match.
Et puis, tout le monde sait que la France va gagner, non ?
Ce qui me fait penser :
Comment dit-on « peu importe » en italien ? Et « qu’est-ce que ça peut me foutre » ? Mais avant tout « Rappelez-moi qui a gagné la Coupe du Monde, déjà ? »
Parce que c’est le genre de choses que l’on doit entendre à tous les coins de rue aujourd’hui à Rome, Milan ou Turin.
Et je ne pourrais pas être plus d’accord.
C’est ce que vous étiez en train de vous demander, j’en suis sûr.
« Alors, il va en parler, de ce match ? »
Après avoir subi mes chroniques désespérées du mois de juillet, assisté à mes premiers pas vers l’abîme de la dépression la plus profonde pour finalement m’entendre hurler au soir de la finale (peu importe où vous habitez : vous ne pouvez pas ne pas m’avoir entendu) puis chanter l’hymne italien toute la semaine suivante, vous avez effectivement le droit d’exiger que je parle.
Je suis tenu de m’exprimer sur le sujet, c’est une obligation morale.
Oui, la France reçoit l’Italie ce soir au Stade de France.
Oui, c’était l’affiche de la finale de Berlin le 9 juillet dernier.
Et oui, c’est l’occasion pour les Bleurks de prendre leur revanche, même si Saint Raymond répète le contraire à longueur de points-presse. Tout bon supporter français ne croit pas un mot de ce que raconte Domenech et ne rêve que d’un bon vieux 3-0 pour pouvoir gueuler « Mais y sont où, mais y sont où, mais y sont où les I-ta-liens ? ». C’est humain. Je soupçonne même quelques esthètes du chambrage d’avoir préparé quelques apostrophes de circonstance, telles que « Eh les Ritals ! Où qu’elle est votre Coupe du Monde, qu’on puisse vous l’enfoncer dans le c.. à coups de chausson ?! »
Oh oui, on va jubiler ce soir dans les foyers français après la victoire des Bleurks (car ils vont gagner, c’est une certitude : 2-0, minimum), et toute la frustration du mois de juillet va s’évacuer d’un coup dans le ciel de Saint-Denis quand Buffon sera battu pour la première fois.
J’imagine que ce sera très bon pour le pays et pour le fonctionnement intellectuel de Gilardi de pouvoir se dire que finalement, « c’est nous qu’on est les meilleurs ».
Hélas, l’attribution des titres ne fonctionnant pas au football comme à la boxe, l’Italie est championne du monde pour encore quatre ans et, quoiqu’il arrive ce soir, la France restera à jamais le perdant de la finale de la Coupe du Monde 2006.
Le perdant.
Le perdant. C’est un mot qui résonne plutôt suavement dans les oreilles, non ?
(Excusez l’interruption, mais poussé par l’euphorie je viens de me repasser Fratelli d’Italia à fond. Deux fois.)
Mais revenons à ce qui nous occupe. Le match. La « revanche ». Et à cette question encore sans réponse : faut-il le regarder ?
Etant entendu que le problème du son (coupé) a été résolu une fois pour toute, reste l’image. Le jeu en lui-même. Et plus spécifiquement les joueurs.
Puis-je raisonnablement regarder une partie dont a été scandaleusement exclu mon nouveau héros ? Non. Absolument pas.
La décision de suspendre de Marco Materazzi pour ce match n’est pas seulement inique (juste une question, en passant : combien de dents aurait-il fallu qu’il perde afin d’être considéré comme la victime dans cette affaire ?), elle nous prive également de tout l’intérêt qu’il y aurait eu à suivre les retrouvailles entre le grand Marco et les pleureuses françaises. (Thuram, alias j’arrêterai de jouer quand j’aurai eu mon poste de ministre l’a dit : « On était les plus forts »)
Pas de Materazzi ? Pas de match.
Et puis, tout le monde sait que la France va gagner, non ?
Ce qui me fait penser :
Comment dit-on « peu importe » en italien ? Et « qu’est-ce que ça peut me foutre » ? Mais avant tout « Rappelez-moi qui a gagné la Coupe du Monde, déjà ? »
Parce que c’est le genre de choses que l’on doit entendre à tous les coins de rue aujourd’hui à Rome, Milan ou Turin.
Et je ne pourrais pas être plus d’accord.
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