14 septembre 2006

Fantasy Football

Ce blog arrive à un tournant.
Peut-être.
Je ne suis pas encore sûr.
Mais, après avoir été rendu quasi-muet par la victoire de Marseille au Parc des Princes dimanche soir (le post le plus court de l’histoire : 103 mots), je suis quelque part forcé de remettre en question le principe de ce blog.
Car, parler exclusivement de sport, est-ce bien raisonnable ?
La Coupe du Monde vous a montré à quel point le football avait de l’influence sur mon moral, et, par voie de conséquence, sur ma production écrite.
Sous prétexte que Marseille soit parti pour faire une grande saison et n’ait apparemment plus le droit de perdre un match (je vous le dis, c’est un coup monté par Canal : on en reparlera), la qualité de ce blog doit-elle en pâtir ?
Vais-je passer une année entière à me lamenter tous les lundis ?
Vais-je devoir pronostiquer des victoires marseillaises tous les week-ends ?

Assailli par ces questions existentielles, j’ai alors compris que je devais réorienter ma ligne éditoriale.
Oh, il n’est pas question pour moi d’abandonner la Ligue 1 Orange® ou les Bleurks, mais plus subtilement de démarrer une diversification des sujets de mes posts, de vous parler enfin d’autre chose.
Les premiers thèmes à m’être venus à l’esprit, comme le jardinage (ça manque de polémiques) ou la mode masculine (casquette à l’envers ou sur le côté ?) ayant étés rapidement éliminés, j’ai décidé de me tourner vers l’évidence : parler de moi.
Oui, moi.
Vous qui me lisez régulièrement depuis avril, que savez-vous réellement de moi ?
Mis à part que je voue une haine farouche à l’Equipe de France et que j’ai passé mon bac l’année où le Brest Armorique a été désintégré ?
Pas grand-chose, hein ?
N’êtes-vous pas curieux de connaître mon métier, d’apprendre le nom de ma fiancée ainsi qu’à quoi elle ressemble ? De découvrir ma marque de bière favorite, quelle voiture je conduis, ce que je commande chez McDo, pour qui je vote, ou si Lilian Thuram a oui ou non dépassé Thierry Henry sur ma liste personnelle des plus grands trous du c… de l’histoire du football (curieux ou pas, vous le saurez bientôt) ?

Bon, d’accord, ne vous forcez pas à répondre : vous n’en avez rien à foutre, et vous avez bien raison.

Et de toute façon, j’ai sous les yeux un sujet en or qui vous en dira beaucoup sur l’état de ma vie privée : Fantasy Football, baby !
Là au moins on va se changer les idées.
Quelques explications, peut-être, avant de vous présenter ma ligue. En plus du désormais traditionnel lien vers la fiche Wiki (succincte, disons-le), je rajouterai que ce jeu consiste à former une équipe en choisissant des joueurs de la NFL, ces joueurs marquant ensuite des points pour votre équipe en suivant un barème basé sur leur performance réelle sur le terrain chaque dimanche. Chaque week-end il faut affronter une autre équipe de la ligue, le but étant de gagner un maximum de matches et de se qualifier pour les play-offs.
Vous n’avez rien compris ?
Tant pis pour vous. Cliquez sur ce lien et découvrez comment s’est comportée mon équipe ce week-end (un indice : j’ai gagné !)
Sans vouloir me vanter, j’ai littéralement écrasé mon adversaire (pour être honnête, il ne semblait pas vraiment concerné par le match, mais une victoire est une victoire). Et si vous vous posez des questions sur l’identité et le profil sociologique des joueurs de Fantasy Football, voici les tendances de notre « joe cool league » :

  • avant tout, les membres (ou owners) de la ligue sont des hommes. Depuis des semaines un de nos petits camarades (ramswin) tente de se faire passer pour une femme, sans doute dans l’intention de nous mettre une pression terrible (hou, si vous perdez contre moi, ça sera vraiment la honte !), mais mon opinion est fermement établie sur ce point : c’est une blague. Vous voyez, c’est ça la beauté d’Internet : on peut toujours nier l’évidence, on n’est jamais obligé d’accepter ce que vous raconte la personne qui se trouve à l’autre bout du câble de téléphone. Si j’avais cet individu en face de moi, je serais bien obligé d’admettre que ce que je vois est la réalité. Mais là…
  • nous parlons tous français. C’est un bon point. Mais notre ligue est internationale, puisqu’elle comporte aussi un Québécois (Boogee) qui va encore à l’école. J’imagine que c’était inévitable, car avant de réunir douze Français pour jouer à ce jeu, bon courage. Et voilà encore un aspect très plaisant d’une Fantasy League à la française : faire partie d’un club très très restreint.
  • celui qui a créé cette ligue (le commish), se fait appeler joe montana et affirme avoir 38 ans. Vous n’imaginez pas à quel point c’est un soulagement de ne pas être le doyen. Mieux, j’ai encore de la marge…
  • j’ai très vite remarqué qu’un phénomène étrange avait atteint la plupart des membres de ma ligue : la fan attitude. Bien que forcé de l’accepter, je dois dire que le concept « OK, je suis un supporter acharné d’une équipe de football américain que je ne verrai jouer qu’une fois ou deux par an à la télé ou en tout petit sur le web, et j’adore la ville à qui appartient cette équipe même si je n’y mettrai jamais les pieds » est, au mieux, tiré par les cheveux. Je me retrouve donc à jouer contre des fans des équipes suivantes : 49ers, Saints, Titans, Jets, Raiders, Rams, Broncos, Colts, Patriots, Bengals. Non seulement une bonne moitié de ces équipes va connaître une saison horrible (d’où le concept « j’aime les losers »), mais certains owners vont jusqu’à tout faire pour remplir leur équipe de leurs joueurs favoris… Quitte à ruiner leur saison (cf The Flaming Thumbacks). Je l’affirme haut et fort, ma neutralité est un avantage énorme.

Franchement, j’ai longtemps hésité avant de m’inscrire dans une de ces ligues, principalement parce que je craignais que mon goût pour la compétition ne prenne le pas sur tout le reste et que je devienne obsédé par mon équipe, préparant la draft pendant de longues heures, puis étudiant toutes les possibilités de trades, et finalement hurlant le dimanche soir devant le PC en suivant l’évolution de mes points.
Si j’en parle si bien, de ces symptômes du joueur qui veut gagner à tout prix, c’est que, vous vous en doutez, je suis en plein dedans. Non seulement je visite le site de la ligue une bonne vingtaine de fois par jour afin de vérifier s’il n’y a pas eu de transactions douteuses effectuées dans mon dos, mais de plus une bonne partie de ma capacité cérébrale (environ 33%) est occupée le reste du temps à élaborer une meilleure stratégie pour les Punishers (c’est le nom de mon équipe : non, je n’ai pas honte).
Bien sûr, comme tous ceux qui pensent trop, je n’agis pas suffisamment, et la quasi-totalité de ces réflexions intenses n’aboutit qu’à produire encore plus de cogitations et ne se traduit pas en changements dans mon effectif. J’imagine que c’est encore un signe révélateur de mon conservatisme maladif.

Enfin, peu importe, j’ai trouvé une nouvelle façon passionnante de perdre mon temps.

PS : mon quaterback titulaire est sorti inconscient sur une civière ce dimanche. Pourquoi ? Regardez ça.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hey, pas seulement "Punishers" mais "Breizh Punishers", hum? moi ça me va tu peux parler de ce que tu veux!

Anonyme a dit…

te voilà conquis par ton équipe de foot américain.
Je me retrouve dans ton stress d'avant match et dans ta phobie d'entraînement raté avec mon équipe de footchebol, le Bigouden A.C sur www.freekick.org.
La saison 11 démarre ce dimanche avec également le 1er tour de la coupe internationale mercredi soir...la pression est palpable au Maracana...