04 septembre 2006

Le Football Américain pour les Nuls

Motivé par le retour prochain (ce week-end) de la saison de NFL (et sur les écrans de Canal+ ? Rêvons un peu…) j’avais bien l’intention de mettre à profit mes talents de pronostiqueur pour vous proposer une preview de derrière les fagots avec prédictions pour toutes les divisions et annonce de l’affiche du Super Bowl XLI.
Bien entendu, j’étais conscient que certains de mes lecteurs ne sont pas forcément très au fait de ce qui se passe dans le monde merveilleux du football américain professionnel et, à défaut de meilleures références, sont peut-être tentés dans leur ignorance de qualifier ce sport de « rugby avec des casques ».
C’est pourquoi j’avais également prévu débuter cet article par un lien vers la version française de la fameuse encyclopédie en ligne Wikipedia dans le but d’éclairer votre lanterne et de vous familiariser avec des termes comme quaterback, safety ou punt.
Renseignés par ces connaissances toutes fraîches, vous n’auriez eu alors qu’une envie : dévorer la suite de mon post et apprendre enfin qui allaient être les perdants et les gagnants de l’année.
Tel était donc mon plan.
Et puis j’ai lu la fiche Wiki. (si vous la voulez aussi, cliquez ici)
Ce faisant, j’ai pu vérifier une nouvelle fois la force de l’adage « Ne laisse pas aux autres le soin de faire ton travail ». Même quand « les autres » s’appelle Internet Tout-Puissant.
Désespéré à l’idée de devoir vous expliquer moi-même de A à Z les principes et les bases de ce sport, j’ai fini par adopter une solution de compromis. Je me sers de larges citations Wiki (en italique), et je complète, je commente, je discute.
Voici donc votre premier cours de football américain. Lisez-le attentivement. Je vous promets que vous vous sentirez plus intelligents après.

NB : je vous prierais de me pardonner pour ce trop long article, si long que je vous conseille de le lire en plusieurs fois. Si toutefois vous choisissez de l’avaler d’un trait, vous seriez bien inspiré de prévoir les aspirines.

Définition

Le football américain est un sport dans lequel deux équipes ont pour but de porter le ballon jusqu'à une zone adverse au bout du terrain. Lorsqu'un joueur pénètre dans la zone d'en-but en possession du ballon, on dit qu'il fait un touché (canadien) ou qu'il inscrit un touchdown (terme anglais repris tel quel dans le reste de la francophonie).

Une remarque, déjà : cet article a de toute évidence été rédigé par un québécois. Un « touché » ? Oubliez ce mot immédiatement. Au football américain, on marque des touchdowns.
Et pour ceux d’entre vous que l’appellation « football » perturbe, sachez que le football américain se joue à 11 contre 11, comme notre football. Malheureusement pour vous, c’est le seul et unique point commun entre les deux sports.


Objectifs

Le but du jeu est de porter le ballon dans la zone d'en-but (end zone) adverse afin de marquer un touché qui vaut 6 points (+1 point avec le botté de transformation extra point ou +2 avec la « conversion » dont le principe revient à celui d'un touché) ou, lorsqu'elle n'y parvient pas, l'équipe en possession du ballon peut tenter un botté de placement (field goal), qui vaut 3 points

Aaarghhh !!! Vous venez de comprendre pourquoi je ne pouvais pas vous laisser seuls en compagnie de ce canadien : touché, touché, touché… On dirait qu’il veut vous expliquer la bataille navale. Et « botté de placement » ? Franchement, c’est du grand art.
Le touchdown, donc. Pas question d’ « aplatir », nous ne sommes pas au rugby : le ballon dans la zone. C’est gagné.
Ne vous inquiétez pas, vous allez comprendre les transformations et le « botté de placement » (mon Dieu !) un peu plus loin, car Wiki radote un peu.

Le terrain

Il mesure 100 verges (ou yards soit 91,44 m) divisé en portions de 10 verges (yards) pour une meilleure vision du jeu des arbitres. Au centre du terrain des traits hachuré (hashmarks) sont disposés longitudinalement toutes les verges pour la même raison. À chaque extrémité on trouve la zone d'en-but appelée endzone et, au bout de l'endzone, les poteaux entre lesquels le ballon doit passer pour le botté de transformation (après un touché) ou le botté de placement (field goal).

OK. « Verges », « touché », cet article devient de plus en plus embarrassant. Comme si j’avais besoin que mon blog soit inscrit sur les listes noires du contrôle parental.
D’autre part, cela vous intéresse peut-être de savoir que la zone de l’en-but mesure 10 yards (information plus importante que vous ne le pensez) et que la largeur du terrain est de 53 yards et demi, soit 49 mètres.

Le ballon

Rien sur Wiki, il faut que je le fasse moi-même.
Je vais improviser : ballon de forme ovoïde mais plus petit et effilé qu’au rugby et qui donne son nom au sport (football). En prime, je vous ai trouvé cette belle photo en gros plan.

L’équipement

Là encore, c’est à moi de tout faire.
Je clarifierais les choses en disant que le football américain n’est pas un sport violent par nature et que si vous deviez jouer contre des amis vous n’auriez pas besoin d’une armure sur votre torse ni d’un casque avec grille de protection faciale.
Malheureusement, il n’y a jamais d’amis en face.

Le jeu

La partie dure 60 minutes effectives - mais plusieurs heures au total - et comporte 4 quart-temps. Entre les deux premiers (et les deux derniers) quart-temps, on procède juste à un changement de coté et on garde la même position pour le ballon. Par contre entre les 2e et 3e quart-temps, c'est la mi-temps avec repos. Au début du 3e quart-temps l'équipe qui a reçu l'engagement engage à son tour. En cas d'égalité, une prolongation est jouée sur le mode de la « mort subite ».

Je n’ai rien à ajouter.

Un match de football américain se déroule en deux phases de jeu bien distinctes : l'attaque et la défense.

Faites bien attention, c’est maintenant que les choses sérieuses commencent.

L'équipe possédant le ballon est en phase d'attaque et dispose de quatre tentatives pour parcourir 10 verges (yards !). Une fois la progression de 10 verges (yards !!) effectuée, l'équipe dispose de quatre nouvelles tentatives pour progresser de nouveau de 10 verges (YARDS !!) supplémentaires. Si, à l'issue des quatre tentatives, l'équipe n'a pas parcouru cette distance, la possession du ballon est donnée à l'adversaire. L'adversaire récupère alors le ballon à l'endroit où l'attaque s'est arrêtée : c'est un turnover on downs. Pour éviter que l'équipe adverse ne récupère le ballon trop près de la zone d'en-but et se trouve donc en situation de marquer trop favorable, il est possible de taper un coup de pied (genéralement effectué lors de la quatrième tentative) afin de dégager le ballon. Ce coup de pied de dégagement est appelé botté de dégagement. (punt).

Vous avez compris ? Ne me mentez pas…
Bon, je vais essayer de vous ré-expliquer tout ça clairement car cette règle des 4 tentatives(ou downs) pour franchir 10 yards est absolument fondamentale, et détermine à elle seule le déroulement du jeu.
Etant donné que le football américain est un jeu de gagne-terrain, il est essentiel pour l’équipe qui attaque d’avancer avec le ballon. Et, pour garder la possession de ce ballon, elle doit remplir une sorte de « contrat » consistant à avancer de 10 yards grâce à un maximum de quatre tentatives. Si elle échoue, le ballon est rendu automatiquement à l’adversaire.
Prenons un exemple. Une équipe débute la phase d’attaque. Le commentateur va donc annoncer : « Première tentative et 10 yards à gagner ». Ce qui se traduit en américain par « First and ten », et par l’indication que l’on trouve sur tous les écrans de télé, juste à côté du score : « 1st & 10 ».
Si l’équipe avance de 4 yards sur cette première tentative, la phase suivante sera désignée comme « 2nd & 6 ». 5 yards de plus à la deuxième tentative. Nous voilà arrivés à un crucial « 3rd & 1 ».
Ce que vous devez bien comprendre, c’est que les troisièmes tentatives sont des phases critiques. Car soit elles permettent de franchir les yards nécessaires à l’obtention de 4 nouvelles tentatives, soit elles sont contrées. Dans ce cas, l’équipe qui attaque se retrouve en situation de fourth down.
Très souvent, cette quatrième tentative va servir à taper un coup de pied de dégagement (punt) qui va repousser l’adversaire loin dans le terrain. Si l’on se trouve suffisamment près des poteaux (i.e à 35 yards ou moins), c’est alors l’occasion de marquer 3 points grâce à un field goal. Et, dans les cas les plus désespérés, s’il faut absolument que l’équipe continue à avancer (parce qu’on est à 1 yard de la zone de l’en-but adverse, parce que le chrono défile et qu’on est en retard), alors l’attaque va utiliser cette quatrième tentative pour essayer de gagner les yards qui manquent. Tout en sachant que si elle échoue, l’adversaire récupérera la possession du ballon à l’endroit où elle a été stoppée.
Inutile de préciser que c’est un pari que les coaches n’aiment pas beaucoup tenter.
« Et quand une équipe gagne plus de 10 yards d’un coup ? », se demandent déjà les petits malins. Et bien, dans ce cas tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. L’attaque dispose de 4 nouvelles tentatives à partir de l’endroit qu’elle vient d’atteindre.

Attaquer

Il y a deux façons d’avancer.

La course : Dans ce mode de jeu le ballon est passé directement de la main à la main par le quarterback à un autre joueur appelé running back. Celui-ci doit alors courir avec le ballon en évitant les défenseurs adverses. Il existe de nombreuses variantes de ce type d'attaque, le quarterback peut par exemple courir avec le ballon sans faire de passe ou encore peut le transmettre au running back par le biais d'une courte passe. (Il est important de mentionner que le quart-arrière (quarterback) n'a plus le droit de lancer le ballon vers la zone d'en-but adverse, (passe en avant) aussitôt qu'il franchit la ligne de mêlée (line of scrimmage).)

Je suis surpris de constater que « running back » n’a pas d’équivalent québécois. Ils auraient pu oser « coureur arrière », franchement, ils n’étaient plus à ça près.

La passe en avant : Le quart-arrière lance une passe à un de ses receveurs qui se sera, au préalable, déplacé sur le terrain en suivant une trajectoire bien déterminée. Cette trajectoire, connue à l'avance des deux joueurs, permet, outre la synchronisation entre passeur et receveur, de déstabiliser la défense en utilisant des trajectoires atypiques. Une fois le ballon attrapé par le receveur, celui-ci peut continuer à courir ballon en main. Pour qu'une passe soit valide le ballon doit être attrapé sans qu'il touche le sol par un joueur ayant ses deux pieds à l'intérieur des limites du terrain. Si ce n'est pas le cas la passe est dite incomplète.

Croyez-moi sur parole : vous n’avez aucun idée du nombre ou de la complexité des systèmes d’attaque au football américain. Seuls ceux qui ont déjà joué à Madden savent de quoi je parle.

Défendre

Le plaquage : Le but du plaquage est de mettre au sol le porteur du ballon. Le jeu s'arrête dès que le porteur du ballon est au sol, la prochaine tentative d'attaque débutera à l'endroit où le joueur a été plaqué. Seul un joueur porteur du ballon peut être plaqué. Un plaquage effectué sur le quarter-arrière est appelé sack (Si le plaquage a lieu dans la zone d'en-but, cela rapporte 2 points à l'équipe défensive, le safety). Si le joueur plaqué perd le ballon, le ballon peut être récupéré par l'une des deux équipes. Cet évènement particulier, pouvant donner lieu à un turnover si la défense récupère le ballon, est appelé fumble. (Si un joueur est plaqué à l'intérieur du terrain, le chronomètre continue. S'il sort ou est poussé en touche, le chronomètre s'arrête. Celà à un impact très important sur la stratégie du jeu, en offense.)

« Quarter-arrière » ? Les québécois céderaient-ils à l’immonde franglais ? Et je précise que je ne suis pas responsable des fautes et de la confusion qui règne dans la dernière phase de ce paragraphe.
Quant à la philosophie défensive de ce sport, elle est simple : foutre l’adversaire par terre. Et récupérer la balle. Ce qui peut être également réalisé par :

L'interception : Elle a lieu lorsqu'un défenseur intercepte une passe destinée à un receveur. Le défenseur ayant réalisé l'interception peut progresser ballon en main jusqu'à ce qu'il soit plaqué. Son équipe débutera alors sa phase d'attaque à l'endroit où le plaquage a eu lieu.

Personnellement, j’adore les interceptions. Une belle interception retournée pour un touchdown, et c’est le délire dans le stade. Ou la désolation, bien entendu.

Marquer des points

L'essai, le touché ou touchdown vaut 6 points. Il a lieu lorsqu'un joueur est en possession du ballon à l'intérieur de la zone d'en-but de l'équipe adverse. Il suffit que la balle passe la ligne de la zone d'en-but pour que le touchdown soit valide sur un jeu de course ou qu'un joueur reçoive la balle dans la zone avec 1 ou 2 pieds au sol selon le championnat.

1 pied au sol : football universitaire (NCAA)
2 pieds au sol : NFL

Un touchdown donne lieu à une tentative de transformation, ou une conversion. Cette tentative, jouée à 2 ou 3 yards de la ligne d'en-but peut être effectuée de deux manières :

- En frappant un coup de pied sur le même modèle que le
field goal. Ce type de transformation, appelée extra point, vaut 1 point.
- En marquant l'équivalent d'un touchdown. Ce type de transformation, appelée
two-point conversion, vaut 2 points. Ce type de transformation est bien plus difficile à marquer qu'un coup de pied et n'est donc généralement utilisée que dans des cas particuliers où l'équipe doit rapidement marquer des points.

L’extra point est une formalité. A vu de nez, le taux de réussite chez les pros doit être compris entre 98 et 99%.
On ne peut pas en dire autant de la 2-point conversion. Il faut vraiment avoir besoin de ces deux points pour la tenter.

Le botté de placement ou field goal vaut 3 points. Un coup de pied pour être validé doit passer entre les deux barres verticales du but. Si le coup de pied est raté, la possession de la balle est donnée à l'équipe adverse à l'endroit où le coup de pied a été frappé.

Je suis sûr que vous aviez déjà saisi.

Le touché de sureté vaut 2 points. Un touché de sureté se produit dans la zone d'en-but de l'équipe se trouvant en possession du ballon. Il est accordé si le porteur du ballon est plaqué dans sa propre zone d'en-but ou sort des limites de celle-ci ou encore si une faute d'attaque est commise dans cette zone.

« Touché de sûreté » ? Je croyais qu’on en avait fini avec les insanités… Tout bon amateur de football américain sait que cette phase de jeu s’appelle un safety. Et il sait également qu’elle est extrêmement rare. Sur toute une saison NFL, vous pourrez généralement les compter sur les doigts d’une main.

Composition d’une équipe

Bien qu'il n'y ait que 11 joueurs de chaque camp sur le terrain pendant chaque phase de jeu, une équipe comporte un grand nombre de joueurs. Le roster (effectif) comporte 53 joueurs. Les remplacements ne sont pas limités comme dans la plupart des autres sports mais peuvent être effectués entre chaque phase de jeu. Une équipe de football américain compte donc plusieurs formations spécialisées adaptées aux différentes phases de jeu. Ces formations sont composées de joueurs différents bien que certains puissent faire partie de plusieurs unités.

11 contre 11, là au moins vous êtes en terrain familier. Mais 53 joueurs dans l’effectif, par contre… L’explication aux paragraphes suivants.

La défense

Avant tout, une chose à garder à l’esprit : ces gars-là sont très méchants.

Premier rideau : Ce rideau composée de defensive end ou ailiers défensifs et de defensive tackle ou plaqueurs défensifs a pour double objectif de stopper les courses et d'empêcher le quart-arrière (quaterback, b… de m… !) de passer le ballon.

Ces joueurs sont alignés (defensive line), avec un defensive end (DE) à chaque bout et les defensive tackle (DT) au milieu. Ils sont 3 (DE-DT-DE) ou 4 (DE-DT-DT-DE).
En bonus, pour chaque position, découvrez le nom de quelques vedettes de la NFL : Michael Strahan (New York), Richard Seymour (New England), Julius Peppers (Carolina), Simeon Rice (Tampa Bay), Dwight Freeney (Indianapolis).

Deuxième rideau : Le rôle de ce rideau de défense, évoluant entre les lignes de défense longue et courte, est mixte. Les joueurs de cette ligne appelés linebacker ou secondeurs doivent en effet suppléer la première ligne en stoppant les courses et la troisième ligne en intervenant sur les passes.

Probablement les joueurs les plus athlétiques sur le terrain, les linebackers sont les stars de la défense. Ils sont divisés en deux catégories, les inside linebackers (ILB), ou middle linebackers (MLB) à l’intérieur, et les outsisde linebackers (OLB) à l’aile, eux-mêmes divisés en right (ROLB) et left (LOLB).
Les linebackers forment avec la defensive line ce qu’il est convenu d’appeler le front seven, disposé selon les équipes en 3-4 (3 defensive linemen et 4 linbackers) ou en 4-3 (l’inverse, cela nous vous aura pas échappé).
Stars : Brian Urlacher (Chicago), Ray Lewis (Baltimore), Zach Thomas (Miami), Derrick Brooks (Tampa Bay), Joey Porter (Pittsburgh).

Troisième rideau : Les arrières défensifs (defensive backs). Leur rôle est de contrecarrer le jeu de passe de l'adversaire. Les joueurs faisant partie de ce rideau sont des cornerbacks ou demis de coin et des safeties ou maraudeurs, ces derniers faisant office d'ultimes défenseurs.

Le cornerback (CB) a le rôle le plus simple, tactiquement. Si vous me permettez cette analogie, il est « au marquage » du receveur adverse.
Le rôle du safety est plus compliqué car il doit adapter son jeu à chaque action.
A noter, là encore, qu’il existe un strong safety (SS) plus prêt du front seven, et un free safety (FS) qui doit normalement couvrir l’arrière de la défense.
Stars : Champ Bailey (Denver), Troy Polamalu (Pittsburgh), Roy Williams (Dallas), Ed Reed (Baltimore), Ronde Barber (Tampa Bay)

L’attaque

Elle est composée :

Bonne introduction, non ?

- d'un quarterback (QB, appelé aussi quart-arrière au Canada) qui est celui qui dirige l'offensive et appelle les jeux. C'est le premier joueur à toucher au ballon, après le centre. Il s'apparente à un demi d'ouverture au rugby, il doit avoir une bonne vision du jeu, un excellent leadership, ainsi qu'un calme et un sang-froid à toute épreuve. (Contrairement à la croyance populaire, le quart-arrière N'EST PAS le seul joueur autorisé à faire une passe en avant. Tout les joueurs peuvent le faire, sauf le centre, tant qu'ils ne franchissent pas la ligne de mêlée.)

Le quaterback (QB), la star du football américain… Celui qui va déterminer tout le jeu d’attaque de son équipe. Celui que les défenseurs vont vouloir à tout prix mettre par terre. Celui qui a un écouteur dans son casque pour entendre les consignes de ses entraîneurs. Toutes les équipes ne rêvent que d’une chose : dénicher la perle rare à ce poste.
Quant aux comparaisons avec le rugby, vous n’avez pas fini d’en lire, même si elles sont largement ineptes, tant physiquement que tactiquement. Dans le cas du quaterback, par exemple, vous avez besoin de la taille, d’être suffisamment grand pour dominer le terrain et voir vos partenaires par-dessus les défenseurs. Aucune chance qu’un demi d’ouverture culminant à 1,72m puisse le faire.
Stars : Tom Brady (New England), Peyton Manning (Indianapolis), Carson Palmer (Cincinatti), Michael Vick (Atlanta), Donovan McNabb (Philadelphie).

de porteurs de ballon (runningbacks) : rapides et puissants, leur but est de franchir le rideau défensif adverse. Il y le demi-arrière (HB) très rapide, il s'apparente à un trois-quart centre au rugby, et le fullback (FB) plus puissant mais moins rapide en règle général que le halfback, il est également utilisé comme nettoyeur de la défense devant le halfback.

Laissez tomber les dénominations farfelues, le running-back (RB) dont je veux vous parler est le « half back » décrit dans l’article. Le fullback n’a pas la moitié du quart de la même importance. Pour tout dire, certaines équipes s’en passent. Mais d’un bon running back, alors là, tout le monde en veut un.
Très important à souligner, ces joueurs sont à la fois des héros et des martyrs. Héros dans le sens où un excellent RB va littéralement porter son équipe sur ses épaules, martyr au sens où personne d’autre ne prend autant de coups sur un terrain. Ce qui se traduit généralement par des blessures nombreuses et des carrières courtes.
Stars : Shaun Alexander (Seattle), Larry Johnson (Kansas City), LaDainian Tomlinson (San Diego), Tiki Barber (New York), Edgerrin James (Arizona).

des ailiers éloignés (wide receivers) (WR) (receveur) très rapides, agiles et adroits (comme un trois-quart aile de rugby). Des jambes de sprinteur et des mains de basketteur, il doit recevoir les longues passes du quart-arrière et parcourir un maximum de distance ballon en main (yards after receiving).

Les divas du football, parce que les plus susceptibles d’aller critiquer leur entraîneur parce que l’on ne leur passe pas la balle assez souvent à leur goût. Mais quand tout va bien, comptez sur eux pour faire le spectacle.
Stars : Steve Smith (Carolina), Chad Johnson (Cincinnati), Terrell Owens (Dallas), Torry Holt (Saint Louis), Randy Moss (Oakland).


des ailiers rapprochés (tight ends) (TE), joueurs grands, puissants et rapides (3e ligne de rugby), ils sont très polyvalents et peuvent se muer en receveur comme en bloqueur.


Quand j’ai qualifié les linebackers de « joueurs les plus athlétiques»,j’aipeutêtreparléunpeu vite. Mais ce dont je suis sûr, c’est que le choc entre un tight-end lancé à pleine vitesse et un linebacker peut faire très mal.
Stars : Antonio Gates (San Diego), Tony Gonzalez (Kansas City), Jeremy Shockey (New York), Alge Crumpler (Atlanta), Todd Heap (Baltimore).

de cinq hommes de ligne offensive (Offensive Linemen) (OL), travailleurs de l'ombre imposants qui protègent le Quart-arrière des défenseurs qui pourraient le menacer, et qui ouvrent des
brèches dans la défense pour les porteurs de balle. L'un d'entre eux, le centre, a pour fonction supplémentaire de transmettre le ballon au quart arrière au début chaque phase de jeu (c'est le
snap). La ligne offensive est assujettie à des règles particulières qui restreignent leur placement, leur numérotation, ainsi que la possibilité pour eux de réceptionner une passe avant. Il est rarissime de voir l'un d'entre-eux porter la balle. Ce sont des joueurs capitaux pour le bon fonctionnement d'une attaque, mais ils sont généralement méconnus du public.


Les obscurs. On ne les voit pas, même si ce sont les plus gros. Les 150 kilos sont monnaie courante dans une ligne offensive, partant du principe que plus ils sont difficiles à bouger, plus ces joueurs sont utiles à l’équipe. Précisons que la ligne offensive se compose de deux tackle (RT et LT, des positions capitales, notamment pour la protection du QB) à chaque extrémité, d’un center (C) au milieu et de deux guards (G) pour boucher les trous.
Stars : euh, disons que les joueurs suivants sont connus pour être parmi les meilleurs à
leur poste : Walter Jones (Seattle), Olin Kreutz (Chicago), Jonathan Ogden (Baltimore), Will Shields (Kansas City), Orlando Pace (Saint Louis).

Les équipes spéciales

Ces unités entrent en jeu à l'occasion de situations bien spécifiques. Il existe des formations différentes pour effectuer les bottés d'engagement, de dégagement ainsi que les placements(bottés de trois points ou field goals). Certains joueurs ultra spécialisés n'entrent sur le terrain que pour ces phases de jeu. Il s'agit notamment du punter qui effectue les bottés de dégagement, du kicker, spécialisé dans les coups de pieds placés (transformations et field goals) et du long snapper qui remplace le centre dans certaines de ces phases de jeu. Une special team défensive est aussi mise en place à l'occasion de chacune de ces situations. Elles agissent pour empêcher l'équipe adverse de marquer ou pour remonter le ballon le plus efficacement possible dans le cas d'un botté d'engagement ou de dégagement.


Vous avez bien lu : le punter punte, le kicker kicke, et c’est tout. Mais si tous les punters se valent plus ou moins (leur boulot : dégager le ballon très haut et très loin), les kickers, eux, sont régulièrement en position de faire gagner ou perdre leur équipe. D’où l’importance d’avoir des nerfs d’acier en plus de jambes solides. Gardez à l’esprit que toutes les semaines des matches se jouent sur un field goal de dernière seconde ou pendant les prolongations. Qu’Adam Vinatieri est un héros du football américain parce que deux de ses coups de pieds ont permis aux Patriots de remporter le Super Bowl en 2002 et 2004. Mais que le nom de Scott Norwood restera à jamais marqué du sceau de l’infamie depuis le 27 janvier 1991 et ce field goal manqué qui aurait donné le Super Bowl à Buffalo contre New York.

Le coach

A peine mentionné par notre ami de chez Wiki, ce qui est tout bonnement impardonnable. Car le football américain est sans aucun doute le sport où le rôle du coach est le plus important, le plus déterminant. Entre la direction des entraînements, la gestion de l’effectif (rappelez-vous, 53 joueurs…), la préparation des matches et les matches proprement dits avec les tactiques à annoncer pour CHAQUE action, un head-coach de NFL est un homme occupé. Vous ne risquez pas de le voir assis sur son banc à méditer sur le sens de la vie tout en regardant d’un œil son équipe jouer.
Pour mener à bien toutes ses tâches, le coaching staff est composé d’une multitude de préparateurs physiques, d’entraîneurs spécifiques pour chacune des positions énumérées plus haut et de nombreux tacticiens chargés d’étudier le jeu des adversaires, etc.
Ce staff pléthorique est finalement dirigé par un triumvirat formé des 2 coordinateurs, offensif et défensif, dont le boulot consiste à élaborer les tactiques et à les proposer au cours de la partie, et bien évidemment du head-coach, dont le boulot est d’être le patron. Et donc de décider.
J’aurais aimé pouvoir comparer ce métier de coach avec celui que font les entraîneurs de notre football. Mais ça n’aurait pas été juste. Fabio Capello, Jose Mourinho, Arsène Wenger, Alex Ferguson ou Raymond Domenech (on ne rit pas) sont payés pour décider s’il faut jouer avec 1 ou 2 attaquants et pour crier « Allez ! » à leurs joueurs sur le bord du terrain. Ils ne font de toute évidence pas le même métier que les stars du coaching au football américain.
Stars, justement (il y en a beaucoup, en voici quelques uns à avoir gagné au moins une fois le Super Bowl) : Bill Parcells (Dallas), Bill Belichik (New England), Joe Gibbs (Washington), Mike Shanahan (Denver), Bill Cowher (Pittsburgh).

Stratégies et tactiques

Le caractère extrèmement hâché du jeu, le principe du gagne-terrain et les remplacements illimités ont conduit, au fil des années, les entraineurs à développer des schémas tactiques d'une grande sophistication. Le développement de l'analyse vidéo et de l'informatique ont encore accentué ce phénomène. Le football américain est souvent comparé à une forme de jeu d'échecs dont les pièces seraient vivantes, et bien des subtilités échappent au spectateur même averti.
Je parie que vous n’imaginiez pas trouver le mot « subtilité » dans un article consacré au football américain.
Mais sans doute en avez-vous assez. La suite de l’article Wiki vaut le coup d’être lue pour ceux qui en veulent encore, mais je préfère vous épargner pour cette fois les merveilles démoniaques du blitz, des deep routes, du play-action, des screen-pass ou du nickel package.

Et d’ailleurs, tout ceci n’est pas réellement compréhensible tant que vous n’avez pas joué à Madden plusieurs mois d’affilée.

PS : pour vous récompenser d’avoir été jusqu’au bout, voici le lien vers les videos de nfl.com. Il n’y a pas de mots pour décrire à quel point les musiques qui accompagnent ces highlights sont géniales. Et je ne vous parle pas du ton du commentateur…

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