Vous l’ignorez sans doute, mais le championnat du monde de basket-ball se déroule actuellement au Japon. Et oui. Si vous n’étiez pas un fidèle lecteur de ce blog, vous n’auriez jamais su que ce tournoi avait eu lieu. Et pourtant.
Voilà une compétition bien plus crédible que le championnat du monde de volley-ball (qui peut regarder ça ?), de handball (encore pire) ou de rugby. (moins de 10 pays au monde savent ce que c’est) J’irais jusqu’à dire qu’au vu de l’identité d’un des finalistes de la Coupe du Monde cette année, le basket n’a même pas de leçons de crédibilité à recevoir de la part du football. Mais passons.
Je constate simplement qu’à moins d’être abonné à Canal+ et d’avoir ses matinées de libre, le basket reste invisible. Pourtant il y a une Equipe de France, elle se débrouille plutôt pas mal et elle est tout aussi « métissée » (75% de joueurs noirs) que les Bleurks. Suffisant pour attirer les télés et le public, non ?
Bah, le basket restera éternellement en France un sport de patronage, et tous les Tony Parker du monde n’y changeront rien. Et puis, quand on voit le spectacle proposé hier matin lors de la victoire des Français sur l’Angola en huitièmes de finale, on se dit qu’aucun téléspectateur occasionnel ne s’est certainement exclamé « Wow, c’est vraiment génial le basket ! A partir de maintenant je vais regarder tous les matches que je peux ! Je vais même conseiller à mes amis de faire pareil ! » Non, il n’y a aucune chance que ce soit arrivé. Vous pouvez me croire sur parole : ce match était horrible.
Par ailleurs, vous voulez certainement mon avis sur la France, si je veux qu’elle gagne ou si les basketteurs souffrent eux aussi du syndrome Bleurks. En vérité, je suis partagé sur cette question :
Pourquoi je les supporte
Avant tout les joueurs français sont des anonymes, si l’on excepte le cas Tony P., qui lui se trimballe un melon bientôt moitié aussi gros que celui de Thierry Henry (et ça veut déjà dire vraiment très gros), mais Tony est rentré à la maison avec un doigt cassé (je tenais à vous l’apprendre), ce qui est très embêtant pour jouer au basket. Pour ce qui est des autres, allez, je vous mets au défi de m’en citer deux ou trois… Non, finalement n’essayez pas, vous allez vous fatiguer pour rien.
Conséquence directe de cet anonymat, les chances de voir Jean-Pierre Pernaut s’envoler pour Tokyo en cas de qualification pour les demi-finales pour présenter l’intégralité de son journal de 13h en direct d’un restaurant de sushis avec en arrière-plan des supporters français imbibés au saké sont relativement peu élevées. Voire nulles.
Et puis, détail très important, les matches de l'Equipe de France ne sont pas commentés par Thierry Gilardi, mais par le dieu du commentaire sportif himself, George Eddy. C’est bien connu, Gilardi salit tout ce qu’il touche. Avec sa bave.
Pourquoi il est temps qu’ils perdent
Parce que les quarts de finale, c’est bien assez.
Parce qu’une victoire de plus et Jean-Pierre Pernaut est capable de s’en mêler.
Parce qu’une demi-finale contre les USA serait une trop belle occasion de dire (encore !) du mal des Américains.
Parce que j’ai une réputation à honorer, oui ou non ?
Sinon, nous sommes lundi. Et c’est reparti pour une quatrième édition des :
10 pensées pour la journée
1. Je pense que ça va être la fête à l’hospice de Michel Hidalgo. 35 buts marqués grâce à son Challenge de l’offensive ! Euh, attendez une minute…
2. Je pense que le Challenge de l’offensive n’est qu’une sinistre plaisanterie. 35 buts marqués, et pas un seul contre Marseille ? Allez, s’il vous plaît, soyez sympas…
3. Je pense que se cacher derrière son mur et laisser un trou béant pour le tireur de coup-franc n’est pas précisément la marque d’un grand gardien. Quoi ? Non je ne parle pas que du gardien rennais Simon Pouplin.
4. Je pense que le Stade Rennais a décidé depuis deux saisons déjà d’adopter ma proposition de ne pas commencer le championnat avant la fin du mois d’août.
5. Je pense que la victoire de Toulouse à Troyes dans cette tenue est une immense défaite pour le football. Non, je ne vais pas lâcher l’affaire.
6. Je pense que les consignes de Canal + à la Ligue pour humilier le PSG tout au long de la saison sont appliquées à la lettre par le corps arbitral. Et deux pénaltys pour tirage de maillot dans la surface, deux !
7. Je pense que les épreuves d’admission pour un poste de commentateur à Canal+ sont parmi les plus sélectives de tout le monde du travail. J’ai pu me procurer ce document confidentiel auprès de la DRH de la chaîne cryptée :
- déclamer l’intégralité de « Guerre et Paix » (Tome 1) de Tolstoï dans un délai de 45 minutes (+ 2 minutes de Temps additionnel) : avec un bon entraînement et quelques cassettes de Stéphane Guy version Jour de Foot 2003-2004, on peut y arriver.
- Commenter dans les conditions du direct la retransmission du Lens-Rennes saison 2005-2006 et faire vibrer un auditoire de 50 cobayes : performance d’acteur digne de Robert De Niro.
- Rire à une blague de Laurent Paganelli : l’épreuve la plus redoutée. Seule la lobotomie a pu permettre à la plupart des candidats de réussir cet ultime test.
Ceux qui ne succombent à aucune des ces épreuves sont vraiment la crème de la crème. La preuve tous les week-ends à l’antenne.
8. Je pense que cette trêve de 15 jours après moins d’un mois de compétition vient à point nommé. Ils sont tellement fatigués, tous nos héros du championnat…
9. Je pense que mon « Echelle de la haine » est décidément bien pratique. Avant, j’étais bien embêté les soirs de Lorient-Nantes, par exemple. Mais ce nouveau système, plus de question à se poser : c’est écharpe des Merlus autour du cou et autocollant « Festival Interceltique » sur le front que j’ai fêté le triomphe de mes favoris sur les Nantais. Enfin, c’est peut-être ce que j’aurais fait si j’avais eu assez de bière à la maison.
10. Je pense que la prochaine saison de D1, avec le Stade Brestois, va être passionnante. Je n’en peux plus d’attendre. Quoi, vous ne croyez pas qu’une équipe capable de ramener un point de Dijon (après avoir été menée au score) ne mérite pas une place parmi l’élite ? De toute évidence, vous ne connaissez rien au football.