Je ne sais pas si vous le savez, mais la D1 reprend ce soir.
Ce n’est pas une blague.
Ce soir, vendredi 4 août, à 20h45, en direct sur Canal+, Nantes-Lyon.
Je parie que vous serez tous devant vos écrans.
Vous pouvez me remercier, car je sais que vous ne saviez pas. Mais ne vous en faites pas, je vous pardonne. Et ce d’autant plus aisément que j’ai moi-même beaucoup de mal à me persuader que la D1 (désolé, mais je ne me suis toujours pas mis à la « Ligue 1 », et encore moins à la « L1 ». Je ne crois pas que personne ait encore réussi à prononcer ça sans avoir l’air d’être sur le point de vomir. N’essayez de le faire chez vous.) redémarre si tôt.
Je veux dire, où est l’urgence ? Nous sommes à peine 4 semaines après Le Coup De Boule ! Qui a envie de se coltiner un Le Mans-Nice ou un Auxerre-Valenciennes ? Qui est mentalement prêt à subir un match pareil ?
Je suis au courant que c’est une tradition française de faire commencer son championnat ridiculement tôt dans la saison, parfois même en juillet. Comme toutes les traditions, personne ne sait d’où cela vient, ni encore moins pourquoi on la suit, mais tout le monde continue bêtement à trouver normal de la perpétuer sans oser y toucher.
Disons tout de suite que je ne vois aucune raison de continuer à jouer au foot dès le début du mois d’août. J’ai vérifié ce qui se passe dans les autres pays européens, les Italiens reprennent en septembre, les Espagnols dans 3 semaines, les Anglais dans 2 et les Allemands la semaine prochaine, mais là-bas au moins la trêve hivernale dure DEUX mois !
Sans vouloir jouer les petits génies ou les monsieur-je-sais-tout, je me suis amusé à élaborer une solution simple et efficace à ce problème de dates :
Ce n’est pas une blague.
Ce soir, vendredi 4 août, à 20h45, en direct sur Canal+, Nantes-Lyon.
Je parie que vous serez tous devant vos écrans.
Vous pouvez me remercier, car je sais que vous ne saviez pas. Mais ne vous en faites pas, je vous pardonne. Et ce d’autant plus aisément que j’ai moi-même beaucoup de mal à me persuader que la D1 (désolé, mais je ne me suis toujours pas mis à la « Ligue 1 », et encore moins à la « L1 ». Je ne crois pas que personne ait encore réussi à prononcer ça sans avoir l’air d’être sur le point de vomir. N’essayez de le faire chez vous.) redémarre si tôt.
Je veux dire, où est l’urgence ? Nous sommes à peine 4 semaines après Le Coup De Boule ! Qui a envie de se coltiner un Le Mans-Nice ou un Auxerre-Valenciennes ? Qui est mentalement prêt à subir un match pareil ?
Je suis au courant que c’est une tradition française de faire commencer son championnat ridiculement tôt dans la saison, parfois même en juillet. Comme toutes les traditions, personne ne sait d’où cela vient, ni encore moins pourquoi on la suit, mais tout le monde continue bêtement à trouver normal de la perpétuer sans oser y toucher.
Disons tout de suite que je ne vois aucune raison de continuer à jouer au foot dès le début du mois d’août. J’ai vérifié ce qui se passe dans les autres pays européens, les Italiens reprennent en septembre, les Espagnols dans 3 semaines, les Anglais dans 2 et les Allemands la semaine prochaine, mais là-bas au moins la trêve hivernale dure DEUX mois !
Sans vouloir jouer les petits génies ou les monsieur-je-sais-tout, je me suis amusé à élaborer une solution simple et efficace à ce problème de dates :
- premièrement, supprimer la Coupe de la Ligue, dont tout le monde se contrefout, et réduire à 16 le nombre d’équipes en D1 (ne me dites pas que des clubs comme, au hasard, Troyes, Lorient, Valenciennes et Le Mans, vous manqueraient)
- ensuite, décréter que le championnat doit reprendre le dernier week-end d’août, et jouer tous les week-end jusqu’à Noël. En admettant que la FIFA récupère deux samedis, vous arrivez pile à la trêve en ayant joué les 15 matches aller.
- enfin, en reprenant mi-janvier, tout en continuant à jouer tous les week-end, sans oublier d’en donner 3 à la FIFA et 3 à la Coupe de France, vous pouvez boucler l’affaire début juin, avec la finale de la Coupe le week-end suivant. Un bon mois de vacances plus tard, les joueurs peuvent reprendre l’entraînement mi-juillet, et l’affaire est dans le sac.
- et les années de Coupe du Monde ou d’Euro ? OK, là, vous avez le droit de commencer le 15 août, de jouer quelques matches le mercredi, et vous terminez mi-mai.
Je vous le dis, n’essayer pas de me piéger, j’ai pensé à tout. Ce programme est parfait. Mais encore une fois, je n’ai que peu de mérite. Pour mettre au point ces innovations j’ai bénéficié d’une aide extérieure, dont ne disposent visiblement pas les gens de la Ligue et de la Fédération. Je me suis servi en effet d’un dispositif cartonné, rempli de nombres classés sous forme de tableaux disposés en colonnes : un calendrier.
La Ligue a d’autres chats à fouetter, comme débaptiser la D1 pour lui trouver le nom le plus naze que l’on puisse imaginer (je sais, je sais, il faut que j’arrête avec ça…) et créer un trophée à remettre au Champion de France. (là non plus, je ne peux pas m’y faire : est-ce que vous croyez que Lyon expose vraiment ça dans sa salle des trophées ? Pour rien au monde je ne poserais cette horreur sur ma cheminée) On pourrait néanmoins s’attendre à ce que ses dirigeants fassent le maximum pour promouvoir leur « produit ». Affichage, campagne de presse ailleurs que dans « L’Equipe », matraquage télé, etc. Façon de rappeler au public qu’il n’y a pas que « Zizou » dans la vie et que, oui, Ribéry joue dans le Championnat de France ! (qu’est-ce qu’ils attendent pour coller des affiches ? Est-ce que tu pourrais tourner la tête dans l’autre sens, Franky ? Merci.)
Mais rien de tout ça. Je me suis tourné vers Canal+. J’espérais voir des émissions spéciales, avec présentations d’équipe, pronostics et infos sur les joueurs à suivre. La totale, quoi.
N’est-ce pas Canal+ qui a versé récemment 600 millions d’euros !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (excusez-moi, ça me le fait à chaque fois que j’essaye de me représenter la somme : je commence à avoir le vertige et je perds conscience un bref instant tout en gardant le doigt appuyé sur la touche) pour retransmettre la D1 ?
Leur seule et unique politique de pré-saison ne devrait-elle pas être de saturer leurs programmes de foot afin d’appâter le client?
De faire comprendre aux gens à quel point ils vont rater quelque chose d’énorme s’ils ne s’abonnent pas ?
« Bien au contraire », vous répondront les grands pontes du marketing de la chaîne cryptée, « ce qu’il nous faut pour vendre la Ligue 1, ce sont des petits reportages de 90 secondes consacrés à une équipe différente chaque jour, avec à chaque fois une interview du coach. Dans le cas de Lille, par exemple, montrer Claude Puel en train de suer dans son survêtement avant de lui donner la parole et sélectionner le passage où il dit que la saison va être longue. Il ne reste plus qu’à diffuser ces présentations au milieu des flashes d’infos de la chaîne, tout en veillant à ce que la présentatrice ne mette pas plus d’enthousiasme à les lancer qu’à annoncer un nouveau tir de roquettes du Hezbollah sur Israël, et le tour est joué. Si après ça vous ne crevez pas d’envie de dépenser 30 euros tous les mois pour avoir le privilège de suivre la Ligue 1 sur Canal+, c’est que je ne connais pas mon métier (rires). »
Qui suis-je pour en douter ?
J’en étais là, à méditer sur les mystères et les obscurités de la promotion télé, zapette à la main, quand je suis tombé sur ce que je n’attendais plus : un spot de pub de la Ligue pour la reprise du championnat. Tourné façon soap opera, avec romance idyllique, puis contrariée, entre deux joueurs dans les vestiaires.
De faire comprendre aux gens à quel point ils vont rater quelque chose d’énorme s’ils ne s’abonnent pas ?
« Bien au contraire », vous répondront les grands pontes du marketing de la chaîne cryptée, « ce qu’il nous faut pour vendre la Ligue 1, ce sont des petits reportages de 90 secondes consacrés à une équipe différente chaque jour, avec à chaque fois une interview du coach. Dans le cas de Lille, par exemple, montrer Claude Puel en train de suer dans son survêtement avant de lui donner la parole et sélectionner le passage où il dit que la saison va être longue. Il ne reste plus qu’à diffuser ces présentations au milieu des flashes d’infos de la chaîne, tout en veillant à ce que la présentatrice ne mette pas plus d’enthousiasme à les lancer qu’à annoncer un nouveau tir de roquettes du Hezbollah sur Israël, et le tour est joué. Si après ça vous ne crevez pas d’envie de dépenser 30 euros tous les mois pour avoir le privilège de suivre la Ligue 1 sur Canal+, c’est que je ne connais pas mon métier (rires). »
Qui suis-je pour en douter ?
J’en étais là, à méditer sur les mystères et les obscurités de la promotion télé, zapette à la main, quand je suis tombé sur ce que je n’attendais plus : un spot de pub de la Ligue pour la reprise du championnat. Tourné façon soap opera, avec romance idyllique, puis contrariée, entre deux joueurs dans les vestiaires.
Vraiment réussi, je dois dire. J’ai même souri. Et puis j’étais à la fois content qu’ils aient osé faire de la pub, et surpris que ce ne soit pas avec un slogan ringard, du genre « Avec la Ligue 1, vivez la passion du foot ! »
C’est alors que j’ai commencé à réfléchir. Ce n’est généralement pas un bon signe.
Ce spot parodie « Les Feux de l’Amour » et montre deux joueurs batifolant sous la douche, ce qui amène toute personne dotée d’un cerveau en état de marche (je sais, je sais : ce n’est pas forcément le cas de tous les supporters de foot) à tirer la conclusion suivante : « mais, mais, mais ces deux-là sont gays ! »
Je soulèverai donc deux problèmes. D’abord, je suis sûr qu’il est très important aux yeux de la Ligue d’augmenter la popularité du football dans le Marais parisien, mais est-ce une bonne idée de dire au supporter de base (oui, oui, on sait : il n’est pas forcément très malin), qui reste malgré tout l’essentiel du public, que les types de son équipe qu’il va supporter au stade s’amusent à laisser tomber le savon sous la douche ? Bon sujet de dissertation, non ?
Ensuite, qu’en est-il des joueurs eux-mêmes ? Vont-ils apprécier ce genre d’insinuations ? Peu importe, me direz-vous, ces idoles surpayées méritent bien qu’on se foute un peu de leur gueule. Bien, ce n’est pas moi qui vais vous contredire.
C’est alors que j’ai commencé à réfléchir. Ce n’est généralement pas un bon signe.
Ce spot parodie « Les Feux de l’Amour » et montre deux joueurs batifolant sous la douche, ce qui amène toute personne dotée d’un cerveau en état de marche (je sais, je sais : ce n’est pas forcément le cas de tous les supporters de foot) à tirer la conclusion suivante : « mais, mais, mais ces deux-là sont gays ! »
Je soulèverai donc deux problèmes. D’abord, je suis sûr qu’il est très important aux yeux de la Ligue d’augmenter la popularité du football dans le Marais parisien, mais est-ce une bonne idée de dire au supporter de base (oui, oui, on sait : il n’est pas forcément très malin), qui reste malgré tout l’essentiel du public, que les types de son équipe qu’il va supporter au stade s’amusent à laisser tomber le savon sous la douche ? Bon sujet de dissertation, non ?
Ensuite, qu’en est-il des joueurs eux-mêmes ? Vont-ils apprécier ce genre d’insinuations ? Peu importe, me direz-vous, ces idoles surpayées méritent bien qu’on se foute un peu de leur gueule. Bien, ce n’est pas moi qui vais vous contredire.
Posons donc le problème différemment : y a-t-il des footballeurs gays ? Si non, pourquoi, et si oui, alors pourquoi cela semble-t-il poser problème ? Car aujourd’hui la seule catégorie socio-professionnelle où l’homosexualité semble encore représenter le tabou ultime reste bel et bien le sport en général (mettons le patinage artistique de côté) et le football en particulier. C’est vrai, les masques sont tombés partout, que ce soit dans le showbiz, dans les affaires, dans la mode, dans la sidérurgie, chez les coiffeurs ou les représentants de commerce. La seule forteresse inexpugnable de l’hétérosexualité triomphante qui soit encore debout : le sport. (en admettant que vous n’ayez pas encore vu le clip de Carl Lewis sur YouTube)
Oh, il y a bien eu ce reportage dans Stade 2 l’année dernière où l’on apprenait que Vikash Dhorasoo était le parrain d’un club amateur répondant au doux nom de PSGay. L’allusion était suffisamment claire pour faire le lien avec l’orientation sexuelle de l’international français (c’est plutôt ça qui me choque chez Dhorasoo : qu’il joue en Equipe de France), mais à aucun moment on assistait à un véritable coming-out.
J’en conclus donc que s’afficher en tant que gay dans un vestiaire de foot est absolument exclu. Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Vais-je pour autant militer pour une « ouverture » des mentalités, le déploiement de banderoles « Non à l’homophobie » avant les matches et des interviews-vérité de joueurs qui devaient jusque-là vivre leur amour à l'abri du regard de leurs coéquipiers ? Vous plaisantez.
Pas juste au moment où, après « Devinez quand Djibril Cissé va se casser une troisième jambe », je viens de me rendre compte que «Trouvez qui sont les gays de notre championnat» est à présent LA question majeure de cette saison 2006/2007.
Oh, il y a bien eu ce reportage dans Stade 2 l’année dernière où l’on apprenait que Vikash Dhorasoo était le parrain d’un club amateur répondant au doux nom de PSGay. L’allusion était suffisamment claire pour faire le lien avec l’orientation sexuelle de l’international français (c’est plutôt ça qui me choque chez Dhorasoo : qu’il joue en Equipe de France), mais à aucun moment on assistait à un véritable coming-out.
J’en conclus donc que s’afficher en tant que gay dans un vestiaire de foot est absolument exclu. Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Vais-je pour autant militer pour une « ouverture » des mentalités, le déploiement de banderoles « Non à l’homophobie » avant les matches et des interviews-vérité de joueurs qui devaient jusque-là vivre leur amour à l'abri du regard de leurs coéquipiers ? Vous plaisantez.
Pas juste au moment où, après « Devinez quand Djibril Cissé va se casser une troisième jambe », je viens de me rendre compte que «Trouvez qui sont les gays de notre championnat» est à présent LA question majeure de cette saison 2006/2007.
Premiers noms sur la liste ? José Anigo et Fabrice Fiorèse.
Vous constaterez que je suis dans l’incapacité totale de vous offrir un panorama complet de la saison à venir, avec passage en revue des équipes et prédictions des futurs vainqueurs et losers.
C’est la faute de la Ligue. Je ne pouvais absolument pas être prêt à temps. Donnez-moi 15 jours, que je puisse au moins voir ce que valent les nouveaux effectifs de Sedan, Monaco ou Lorient.
En attendant, voici mes pronostics pour la 1ère journée : Nantes-Lyon 1-1, PSG-Lorient 2-0, Rennes-Lille 1-1, Sedan-Marseille 1-2, Lens-Troyes 2-0, Nancy-Monaco 0-0, Le Mans-Nice 1-1, Bordeaux-Toulouse 1-0, Auxerre-Valenciennes 1-0, StEtienne-Sochaux 2-1.
2 commentaires:
encore une fois merci de nous tenir au courant de l'actualité...Et je ne savais pas que le trophée du championnat était si terrible...on se demande qui veut le gagner
Et bien les semaines passent mais le feeling n'est plus le même: 2/10 aux pronos de la première journée.
Vous êtes viré! :D.
Concernant les gays, dommage on en avait un de notoriété publique jusqu'à l'an passé mais il a accepté cet été l'offre du prestigieux club espagnol de Levante!
Chuss
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