29 février 2008

Popular

Quand le tube de Nada Surf passait à la radio en 96, j'avais beau écouter avec attention, j'échouais lamentablement à comprendre de quoi il était question dans la longue introduction qui précède le refrain: le chanteur parlait trop vite. Aujourd'hui que je suis devenu tellement fort en anglais, tout est enfin clair. S'il y a parmi vous des jeunes filles à la vie sentimentale incertaine et mouvementée, ceci peut éventuellement vous servir:

Three important rules for breaking up
Don't put off breaking up when you know you want to
Prolonging the situation only makes it worse
Tell him honestly, simply, kindly, but firmly
Don't make a big production
Don't make up an elaborate story
This will help you avoid a big tear jerking scene
If you wanna date other people, say so
Be prepared for the boy to feel hurt and rejected
Even if you've gone together for only a short time,
And haven't been too serious,
There's still a feeling of rejection
When someone says she prefers the company of others
To your exclusive company,
But if you're honest and direct,
And avoid making a flowery emotional speech when you brake the news,
The boy will respect you for your frankness,
And honestly he'll appreciate the kind of straight forward manner
In which you told him your decision
Unless he's a real jerk or a cry baby you will remain friends

28 février 2008

Bored

Il n'y apparemment rien à faire quand on est jeune à Sacramento, Californie. A part zoner à bicyclette et fonder un putain de groupe avec ces potes pour jouer dans des squats. Pour preuve, ce premier clip des Deftones. Les atouts principaux du groupe sont déjà à l'oeuvre ici: le riff ample, le son de guitare absolument fantastique et la voix de Moreno. Je me dis parfois que j'aurais aimé avoir assez de talent pour pouvoir hurler « I get BOOOOOOOOORED!!! ». Admettez que c'est poignant.

27 février 2008

Roto Mania

Si la vie, cette salope, m'a appris une chose, c'est qu'il ne faut jamais croire que l'on est un cas isolé. Je suis ainsi persuadé qu'il existe des gens comme moi qui n'ont parlé à personne depuis dix jours (et n'ont aucune raison d'imaginer qu'un événement aussi extraordinaire puisse leur arriver dans un futur plus ou moins proche), se sentent absolument isolés dans leur propre connerie et ne voient décidemment pas quel intérêt ils auraient à poursuivre cette existence de merde.
A tous ces ratés solitaires qui ont l'audace de se dire aujourd'hui qu'ils tiendront six mois de plus à ce régime sans demander grâce et sans débrancher la prise, je propose de rejoindre ma ligue de fantasy.
Vous resterez un loser (soyons clairs: votre chance est passée), mais vous connaîtrez le plaisir inédit de vous lever le matin pour découvrir ce qu'ont fait les joueurs de votre équipe imaginaire pendant que vous cherchiez en vain le sommeil. Et gardez ceci à l'esprit: toutes les minutes que vous « gaspillerez » à tenter d'améliorer votre classement seront autant de temps volé à la rumination de votre colossal échec.
Qu'est-ce que vous attendez?

- je sais, vous vous posez forcément la question: « Mais que vient foutre le terme bien franchouillard de « Rotisserie » dans ces ligues de fantasy? » Wikipedia a la réponse: les pères fondateurs de la première ligue de fantasy (1980) se réunissaient pour jouer dans un restaurant new-yorkais, « La Rôtisserie Française », et avaient tout naturellement donné à leur ligue le nom de « Rotisserie League Baseball ». Désormais répandu par Internet et pratiqué par 20 millions de personnes outre-Atlantique, le jeu qui nous intéresse aujourd'hui est plus connu sous ne nom de « Fantasy ». Les termes « Rotisserie » ou « Roto » désignent un type particulier de ligue, adapté au baseball.

- comment accumuler les points dans une ligue roto? Un jeu d'enfant. Prenons le cas standard d'une ligue avec 12 équipes luttant dans 10 catégories statistiques (c'est aussi le format que j'ai choisi). Chaque équipe accumule quotidiennement des stats, et un classement est établi dans chacune de ces catégories. 12 points sont attribués à l'équipe en tête, 11 points à l'équipe qui suit, 10 à la troisième, et ainsi de suite jusqu'à la plus mal classée qui marque 1 point. Le classement général est établi en additionnant les points gagnés. Une équipe en tête dans toutes les catégories aurait ainsi 120 points au compteur. Mais là n'est pas l'objectif. Il faut simplement finir avec le meilleur classement au soir du dernier match de la saison.

- pourquoi le baseball? Parce que c'est à la fois le sport pionnier et le support idéal pour la rotisserie. Parce que le baseball est gavé jusqu'à la gueule de statistiques, et que tout peut être mesuré. Parce que chaque équipe de baseball joue 162 matches par saison, et que la rotisserie ne s'arrête jamais. Parce que les ligues de fantasy baseball sont celles qui laissent le moins de place à la chance. Faites le calcul, il y a 2 fois plus de matches qu'au basket et surtout 10 fois plus qu'au football. Vous pouvez gagner votre ligue de football avec 2 joueurs (au hasard, LdT et Tom Brady). Vous pouvez arriver en finale sans jamais vous connecter sur le site de votre ligue (je peux le prouver). Impossible que cela arrive au baseball. Stratégie et réactivité sont indispensables pour bien figurer en roto.

- vous n'y connaissez rien? Mais rien de rien? Pas de panique, j'étais dans le même cas il y a un an. Je m'étais inscrit, par pure curiosité, dans un paquet de ligues. Huit, pour tout vous dire. Après avoir laissé le PC drafter à ma place et attendu presque 2 mois pour commencer à m'occuper de mes équipes, j'ai vite attrapé le coup: un trophée et quatre places sur le podium plus tard, je me considérais presque comme un expert. N'importe qui peut y arriver. Vous êtes le prochain.

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22 février 2008

Stuck Here Again

Le meilleur groupe de filles était aussi le plus sauvage et le seul dont j'ai jamais acheté un disque. Non, il ne s'agit pas des Pussycat Dolls, mais vous m'aviez compris.
Tout n'était certes pas parfait chez L7, et ça n'aurait rien gâché si elles avaient été un peu plus jolies, quoique Donita Sparks (la guitariste brune) aurait pu être OK si elle s'était arrangée un minimum...
Mais bien sûr, ce qui compte, c'est qu'elles auront sorti un bon petit paquet d'excellents titres, le plus mémorable étant ce fabuleux hymne à la lose (« I'm good at feelin' bad, I'm even better at feelin' worse/Some would say life is a charm, I'm convinced it is a curse ») au refrain lancinant et indélébile. Préparez-vous à fredonner ces paroles de circonstance ad vitam aeternam : « Yeah yeah I'm stuck here again, I've learned to make bad situations my friend/It starts all over just when it should end/Yeah yeah stuck here again... » En plus, le clip est parfait. Que demande le peuple?

21 février 2008

B.Y.O.B.

Pendant un laps de temps relativement restreint, j'ai cru que System Of A Down était un groupe génial. J'écoutais leurs albums en boucle.
Aujourd'hui ces CD prennent la poussière sur mes étagères, et j'essaie en vain de comprendre ce qui pouvait me plaire chez ces quatre Arméniens (que des noms en -ian) de L.A. Une chose est sûre, ça n'était certainement pas l'activisme politique qui inspirait des titres tels que B.Y.O.B., détournement subtil de « Bring Your Own Beer » en « Bring Your Own Bomb », énième dénonciation de la « guerre », vu que, je ne sais pas si vous savez, mais la guerre, c'est pas bien.
Au moins y a-t-il un passage tolérable dans cette vidéo, à l'intérieur de la boîte de nuit: « Everybody's going to the party, have a real good time... » Je veux bien leur accorder ça.
Pour le reste, S.O.A.D. est insupportable. Définitivement. Je ne me ferai plus avoir.

19 février 2008

Jeremy

Le grunge dans toute son horreur avec ce que Pearl Jam a fait de pire: morceau informe, Eddie Vedder qui geint et une vidéo d'une prétention sans bornes. Allez directement à la fin et posez-vous la question cruciale: Jeremy a-t-il tiré sur un de ses petits camarades ou bien s'est-il contenté de se faire sauter le caisson? Franchement, qu'est-ce qu'on en a à foutre.
Heureusement pour nous, peu après la sortie de ce clip Vedder décida de stopper les frais, qu'il n'en tournerait plus parce qu'ils « faisaient du mal à sa musique » et qu'avoir du succès était indécent.
Peu après, il décréta que sortir des disques corrects l'était également. Déjà écouté « No Code »?

15 février 2008

Match des Etoiles

Il m'aura fallu quelques jours pour me remettre de ma gueule de bois post-Superbowl, mais trop de choses arrivent dans le monde merveilleux d'espn (pour la dernière fois: Entertainment and Sports Programming Network) pour rester abattu plus de 48h. Voilà de quoi rattraper mon retard.

- les blessures font partie du jeu quelque soit le sport, mais se faire trancher la gorge en plein match? Par un coéquipier? C'est pourtant ce qui est arrivé dimanche dernier à Buffalo à Richard Zednik, malheureux joueur de hockey qui a eu la carotide sectionnée par la lame d'un patin mal placé. Rassurez-vous, il n'est pas mort. Il doit même sortir de l'hôpital ce week-end. Si vous aviez été dans les tribunes ce soir-là (regardez les traces de sang vers la fin de cette vidéo), vous n'auriez sûrement pas misé lourd sur ses chances.

- à croire que la NBA est tout d'un coup gérée comme une ligue de fantasy. Gasol aux Lakers (l'échange le plus déséquilibré de la décennie), Shaq aux Suns (le plus gros coup de poker depuis... depuis quand, au fait?) et Jason Kidd à Dallas. Oups, non, c'est vrai, l'illustre Devean George a fait jouer sa clause de « no-trade », bloquant l'échange et rendant sans nul doute Kidd fou de rage. Ils vont bien trouver un moyen de s'arranger, nous dit-on (à mes heures perdues, il m'arrive de jouer avec la « Trade Machine » Fascinant, surtout pour les salaires des joueurs). En attendant, les Mavs étaient prêts à lâcher un sacré paquet pour Kidd (Harris, Stackhouse, Diop, George, 2 choix de drafts et 3 millions de dollars). Cela prouve à quel point ils sont désespérés pour tenter de rester au niveau dans une conférence Ouest infernale. De mémoire, je n'ai jamais vu une compétition aussi serrée et relevée: des Hornets (36-15) aux Nuggets (32-20), 9 équipes se tiennent. Pour une fois la fin de saison régulière vaudra la peine d'être jouée.

- Kobe Bryant a mal au petit doigt. Il préfère continuer à jouer et à souffrir que de se faire opérer et de manquer les 6 prochaines semaines de compétition. C'est qu'il n'a pas vraiment le choix. Sans lui, dans une conférence aussi acharnée, les Lakers pourraient même chuter hors des playoffs.

- et la franchise de L.A. voudrait bien que la Ligue dispense Kobe de All-Star Game ce week-end. J'approuve à 100%. Qu'on envoie plutôt un jeune comme Deron Williams à sa place. Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on en a à foutre du All-Star Game? Il y bien 10 ans que ce show grotesque a cessé de m'intéresser. Tant que la NBA n'osera pas le duel « America vs The World » que j'attends avec impatience, je resterai couché, merci. Et je me contenterai de ces quelques clips.

- pas de français cette année chez les All-Stars (on a voulu nous faire croire que Tony P, blessé avait « déclaré forfait ». Il aurait peut-être fallu qu'il soit sélectionné d'abord. Je hais ces journalistes), mais Boris Diaw est un « Anti All-Star »! Et dans le 5 majeur, excusez du peu.

- David Stern a dans ses cartons le projet d'une « European Division », soit 5 nouvelles équipes NBA créées de toute pièce dans 5 grandes villes d'Europe à l'horizon 2018. Séduisant sur le papier, mais j'annonce dès aujourd'hui que ça ne marchera jamais. Bon courage pour imposer des franchises à l'américaine sur le vieux continent, pour convaincre les fédérations, ligues et sponsors, pour construire des salles aux standards US et surtout, surtout, pour y attirer 15 à 20 mille personnes 41 soirs dans l'année. Aucune chance que ça arrive. Et puis très honnêtement, tant mieux. 75% de l'attrait de la NBA consiste dans le fait que New York affronte Chicago et Los Angeles, pas Madrid, Paris ou Milan. La seule NBA valable en Europe existe déjà, à l'état d'embryon certes, mais tout de même. Ça s'appelle la Ligue des Champions, et ça reprend la semaine prochaine.

- je ne sais pas si une seule personne en Amérique comprend réellement ce qui se passe dans le scandale du rapport Mitchell, ou si quelqu'un sait ce qui ressortira des auditions de l'autre jour devant le Congrès (!), mais j'en ai personnellement assez de Clemens, McNamee, Pettitte et compagnie. J'ai bien saisi que Clemens était le plus grand pitcher de l'ère moderne et qu'il a sans doute prolongé sa carrière à coups de piqûres de stéroïdes, mais il aurait fallu que je le vois lancer la balle au moins une fois dans ma vie pour me sentir concerné. Désolé.

- cela ne m'empêche pas de me préparer pour la saison de baseball. Enfin, de fantasy, pour être franc. Alors si comme moi vous avez peur de vous ennuyer d'ici le mois d'octobre, rejoignez dès maintenant « Baseball Pour Les Nuls 2008 » et découvrez les joies des RBI, ERA et autres WHIP. Inscrivez-vous, et je vous expliquerai. Peut-être. Cliquez ici, league ID# 66276, password: edd.

In Bloom

Impossible de me remémorer ma période grunge sans ressentir une profonde nostalgie. Car pour autant que je m’en souvienne, j’ai été vraiment grunge. Pendant au moins deux ans. Et c'était la belle vie. De toute évidence, aucun mouvement musical ne me correspondrait jamais à ce point : j’étais jeune, stupide, oisif (traduction : étudiant), et déjà fondamentalement désabusé. C’était presque trop facile. Quant aux codes vestimentaires et comportementaux du grunge, ils étaient taillés sur mesure. J’avais toujours rêvé de laisser pousser mes cheveux, d’ « oublier » de prendre des douches et de porter mes jeans jusqu’à ce que l’on puisse voir à travers. Je n’étais pas spécialement fou des chemises de bûcheron, mais après tout, pourquoi pas, du moment que je pouvais les laisser pendre sur mes hanches 15 jours d’affilée. Pour le reste, il s’agissait de demeurer apathique en toute circonstance (hormis pendant les matches de foot, on ne se refait pas) et de se bourrer la gueule au moindre prétexte. Pas bien compliqué. Un soir que l’on buvait une bière chez un pote et que je m’apprêtais à rentrer dignement, sa copine débarqua à l’appartement avec des amies à elles. Soit elles étaient très moches, soit elles avaient apporté des bouteilles, mais la seule chose dont je me souviens après c’est de descendre les escaliers quatre à quatre pour aller dégobiller dans le caniveau. Le lendemain, j’eus droit à ce récit édifiant : « Oh, putain, t’étais défoncé hier soir, t’étais vautré dans le canapé, on te secouait, tu réagissais plus… Y a une des gonzesses qui a sorti que t’étais le Kurt Cobain de la fac !… » Je ne me souvenais de rien, mais j’étais flatté. Il ne me restait plus qu'à claquer le reste de mon fric dans une dose d’héroïne et un fusil de chasse, histoire de coller complètement au personnage. Mon seul regret, c’est que bizarrement aucune de ces filles n’ait ensuite cherché à me revoir. Allez savoir pourquoi.

Quoiqu'il en soit, si j'ai choisi « In Bloom » pour illustrer mon propos, c'est pour deux raisons:
- de tout le répertoire de Nirvana, c'est probablement mon titre favori. Un bon petit morceau à la base, mais la batterie de Dave Grohl le propulse littéralement dans une autre dimension.
- Cobain essaie de sourire dans la vidéo. Il paraît que ça n'arrivait pas tous les jours.

14 février 2008

Easy

Figurant en bonus-track du chef-d’œuvre perturbé « Angel Dust », cette reprise des Commodores (avec Lionel Richie) par Faith No More est presque trop belle pour être vraie. Offrant enfin à Mike Patton, après les excentricités de « Midlife Crisis » ou « B.E A.G.G.R.E.S.S.I.V.E », l’opportunité de jouer les crooners et à l’auditeur (moi) de chanter à l’unisson (« No one said it’s funny but I just can’t stand the pain »…), « Easy » est si géniale qu’il est impossible de s’en lasser malgré plusieurs centaines d’écoutes.
Même un clip rempli de travelos ne saurait gâcher mon plaisir.

12 février 2008

Stacy's Mom

J’aimais bien ce morceau. J’avais l’habitude de reprendre en choeur le refrain, le plus souvent dans ma voiture, en me disant que Fountains Of Wayne était un bon groupe avec un nom bizarre.
C’était avant de voir la vidéo et de découvrir que la maman de Stacy ne ressemble absolument pas à l’idée que je m’en faisais.
Désormais, à chaque fois que j’entends chanter ses louanges, je repense à ce petit branleur en train d'espionner une pouffiasse siliconée sortant d’une piscine. Mon Dieu. Stacy’s Mom is a vieille p...

08 février 2008

Heartbreak Station

Au départ, j’avais l’intention de vous dire à quel point cette ballade était parfaite, que ce clip échappait miraculeusement au ridicule pour rester simplement majestueux et que Cinderella était un groupe fortement sous-estimé, assimilé à tort aux groupes de « hair-metal » des années 80. Probablement uniquement à cause des cheveux.
Mais je me contenterai de vous soumettre ce commentaire trouvé sur YouTube: « In a perverse way I really just want to fall in love, break up, get ultra depressed and then put this song on. Then it'll be all worth it. »
Comme qui dirait, « sounds like a plan. »

07 février 2008

Duality

J’avais bien 10 ans de trop pour les apprécier quand les fous furieux de Slipknot sont apparus à la fin des années 90. Les combinaisons de taulard, les masques « qui font peur », l’anonymat des 9(?!) membres du groupe cachés chacun derrière un numéro de 0 à 8 (le chanteur, Corey Taylor, est officiellement #8)… Tous ce cirque pour ressembler à une version plus énervée de Korn, si possible plus déterminée encore à annihiler tout sens de la mélodie: j’avais clairement passé l’âge.
Mais quand en 2004 j’ai eu l’occasion d’entendre leur troisième et dernier album en date, « Vol 3: The Subliminal Verses », à ma grande surprise, j’ai aimé ça. Disons les choses clairement: le dernier Slipknot est le seul album de metal sorti ces 5 dernières années sur lequel j’ai eu plaisir à secouer frénétiquement la tête de haut en bas.
J’ignore totalement si Slipknot sortira un jour un autre album, mais ça n’est pas bien grave, ils ne feront jamais mieux que « Duality ». J’aime à fredonner « I push my fingers into my eyes… » et regarder la horde de fans déferler sur la baraque avant de passer à travers murs et plafonds. Et ce break, putain… Il donnerait presque envie d’attaquer le plancher à coups de masse.

05 février 2008

Paradise City

Je hais les clips. Je ne les regarde jamais. Sauf peut-être ceux de Fatal Bazooka.
Je ne regarde pas les clips parce que j’ai de très bonnes raisons:
a) ils tuent l’imagination.
b) ils sont soit idiots, soit prétentieux.
c) 99% d’entre eux sont ratés.
d) ils ruinent la chanson. Sauf ceux de Fatal Bazooka.
Combien de fois ai-je fait la connerie suivante: j’aime un morceau, je le connais par cœur, je l’ai écouté des dizaines de fois et j’ai créé ma propre interprétation, associé mes propres images à ce titre bien précis. Tout va bien.
Et puis un jour, je glande devant Internet (quelle surprise), je suis sur YouTube et une mauvaise idée me vient: « Hé, voyons s’il a une vidéo pour XXX… » Généralement, je suis alors obligé d’arrêter la connexion au bout de 30 secondes si je ne veux pas ruiner une chanson pour toujours.
Mais j’aurais comme qui dirait une tendance à l’auto-destruction ces temps-ci. Et je prends donc cet engagement: un clip par jour pour vous sur ce blog. Uniquement mes titres favoris. Et Dieu sait combien de clips catastrophiques.
Néanmoins, pour ne pas vous dégoûter dès le départ, je préfère commencer par un contre-exemple.

1988, les Guns N’Roses remplissent le Giants Stadium, Axl porte une veste en cuir blanche, Duff et Steven Adler jouent les touristes à Manhattan, Slash signe le blouson d’un type en sortant des chiottes et puis tout ce beau monde embarque dans le Concorde pour jouer devant un trillion de personnes (un peu plus de 100 000, en réalité, moins les 2 fans qui mourront piétinés) au Monsters Of Rock de Donington, UK. 1988. C’était le bon temps.
Et ne vous gênez surtout pas pour reprendre en chœur le refrain immortel: « Take me down to the Paradise City where the grass is green and the girls are pretty… »

04 février 2008

La Défaite

La perfection n’est pas de ce monde.
Eighteen and One.
Les Patriots ont perdu.



C’est un abominable cliché, mais les Giants « en voulaient » plus. Ils étaient morts de faim. Ils avaient mis au point la défense idéale. Leur quarterback était en pleine confiance. L’Amérique toute entière était derrière eux. Et les dieux du football aussi.
10 minutes de possession de balle pour démarrer le match. Un record dans un Superbowl. Le ton est donné. Tom Brady et l’attaque toute-puissante des Patriots doivent patienter sur la touche.
Lorsque leur tour vient enfin, Maroney marque de près pour donner l’avantage 7-3 à New England en tout début de deuxième quart-temps. Ensuite, plus rien.
L’attaque des Pats n’est plus que l’ombre de celle qui terrorisait la ligue au mois d’octobre. Tom Brady n’est pas en rythme. Sacké 5 fois. Sans arrêt mis au sol. Il est vraiment blessé à la cheville, tout compte fait. Mais c’est sa ligne offensive qui le trahit. Vantée comme étant la meilleure de toute la NFL, elle est baladée par les athlètes de la defensive line new-yorkaise. Michael Strahan. Osi Umenyiora. Justin Tuck. C’est le chaos derrière la ligne. Brady n’a plus le temps n’ajuster ses passes. Et le score ne bouge pas.
Jusqu’au quatrième quart-temps. Eli Manning trouve David Tyree (qui ça?) pour un touchdown de 5 yards. 10-7 Giants. L’Histoire se met à bégayer.
Mais Brady n’est pas le meilleur quarterback de la planète pour rien. Le dos au mur, il trouve les ressources pour un drive de 80 yards, conclu par une passe de TD pour Randy Moss. 14-10 Patriots, 2:42 à jouer. 19-0, la perfection et l’immortalité sont à portée de main.
Sauf que.
L’impensable est sur le point de se produire.
90 secondes à jouer sur les 44 yards des Giants, troisième tentative et 5 yards à gagner. Le Superbowl se joue maintenant. Eli Manning est sous pression, les défenseurs des Pats sont sur lui, il va être sacké, mais il parvient à s’en sortir on ne sait comment, et réussit à lancer une balle qui reste une éternité en l’air, et David Tyree (encore lui ? mais qui est ce type ? ?) réussit la réception la plus improbable de l’histoire du football, la réception dont les new-yorkais parleront encore dans 50 ans, et la perfection vacille sur son socle.
4 actions plus tard, Manning trouve Plaxico Burress tout seul dans la zone de l’en-but. Touchdown. 17-14 Giants.
Moins de 30 secondes à jouer, la dernière passe désespérée de Brady vers Moss est incomplète. Game Over.
The New York Giants are the new Superbowl champions. Unbelievable.


Et pourtant, j’aurais dû le voir venir. C’était tellement évident.


D’ailleurs, quand je me suis connecté sur espn.com au réveil à 7h00 (non, je n’ai pas regardé le match. J’ai un métier. Et je n’ai pas encore vu la moindre image. Tout ce que j’ai écrit plus haut est issu de ma lecture compulsive de différents sites web ce matin. Pourtant en me lisant vous aviez l’impression que j’étais au stade pour vivre l’évènement en direct, je parie…) pour découvrir la photo d’un Michael Strahan triomphant, je ne suis pas tombé de ma chaise. Mes yeux ne se sont même pas écarquillés. Mes tripes ne se sont pas révoltées, et je n’ai pas eu envie de vomir non plus. (d’accord, j’étais à moitié endormi, mais quand même)
J’ai juste pensé: « OK, ça ne pouvait pas finir autrement. »
Dieu venait de trouver une nouvelle façon de me dire que j’étais un loser.


Car voyez-vous, je suis un fan des Patriots. Je sais que ça peut sembler ridicule, mais je suis bien obligé de l'admettre. Je peux même vous dire à quand ça remonte: le Superbowl en 2002, quand New England avait mis à terre les grandissimes favoris de Saint Louis, dans une des plus grosses surprises de l’histoire (c’était avant…) Depuis, mon intérêt pour la NFL a fluctué, mais les Pats sont restés mes favoris. Il faut dire que 3 SB en 4 ans, ça aide.
Mais cette année, tout était différent. Depuis septembre, la NFL était ma bouée de survie. Chaque dimanche, entre la fantasy et les Pats, je pouvais m’investir à fond. Etre un supporter, vibrer et célébrer les victoires. Et tant pis si ça voulait dire serrer le poing en silence devant l’écran de mon portable. Une soirée dans la semaine, ma vie valait le coup d’être vécue.
Car au fond, c’est à ça que sert le sport, peu importe qu’il se joue de l’autre côté de l’océan ou sur le petit stade communal: à donner l’illusion que tout ce merdier a un sens.
Et c’est le cas, apparemment, il y a vraiment un sens: dans la vie, quoique l’on fasse, on ne gagne jamais.


Il y a une semaine, je vous ai conseillé la lecture d’un article prémonitoire de Chuck Klosterman dans lequel il expliquait que la quête de perfection des Patriots serait bien plus mémorable et significative si elle s’achevait sur une cruelle défaite. Je me permets d’en retranscrire ici la conclusion:


If the Patriots win, they will just become this thing that scorched the earth for five months before capturing a trophy that was never in doubt. Future historians will describe this New England team as if it were a machine. Everyone will concede the Pats' superlative greatness, but the 19 wins will be just a collection of numbers. But if they lose -- especially if they lose late -- the New England Patriots will be the most memorable collection of individuals in the history of pro football. They will prove that nothing in this world is guaranteed, that past returns do not guarantee future results, that failure is what ultimately defines us and that Gisele will probably date a bunch of other dudes in her life, because man is eternally fallible.


Losing isn't everything. It's the only thing.


Je ne sais quoi rajouter. Si ce n’est peut-être que je savais déjà tout ça. Car je suis un échec ambulant, un gâchis sur pattes. Contrairement à Brady et aux Patriots, j’étais préparé à perdre. La lose ne peut pas me prendre par surprise. Le seul et unique accomplissement de mon existence est d’avoir réussi à rester en vie pendant 34 putains d’années.
Alors si les Pats avaient gagné, me serais-je senti un peu moins misérable?
Probablement. Tout au plus pendant 24 heures. Toujours bon a prendre, mais n’en parlons plus.

Les Patriots ont perdu.
Je suis un loser.


Il serait peut-être temps que je fasse quelque chose de ma vie.

01 février 2008

Superbowl Week: vendredi

- Dr Z de Sports Illustrated analyse Giants et Patriots position par position (je reconnais que j'ai dû avoir recours à Wikipedia pour connaître la signification de FL pour Moss et de SE pour Burress. Honte sur moi. Mais depuis le temps que je suis le foot américain, c'est la première fois que j'entends parler d'un "Split End" pour qualifier un receveur! On en apprend tous les jours) et donne l'avantage final au Pats (11-9-5). Mais Zimmerman prédit tout de même une victoire des Giants 24-20. Il faut que l'on m'explique à quoi sert le "Positional Breakdown", dans ce cas.

- puisqu'on parle de prédictions pour le Superbowl, vous ne serez pas étonné d'apprendre que tout le monde aux Etats-Unis a son avis sur la question. Et quand je dis tout le monde, ça n'est pas une façon de parler. C'est la réalité. Cliquez ici pour connaître les pronostics des "experts" d'espn.com, puis baladez-vous sur les liens pour découvrir entre autres les avis éclairés de Dave Grohl ou de Vince Neil.

- vous constaterez qu'un nombre étonnamment élévé (entre 30 et 40%) de journalistes mais surtout de "célébrités" voient une victoire des Giants. J'imagine que c'est en partie dû à une inclination naturelle (supporter David contre Goliath) mais surtout au fait que les Giants sont les "New York Football Giants" et que les stars aiment NYC. Si le Superbowl opposait les Panthers de la Caroline aux Patriots, personne n'aurait idée de pronostiquer une surprise.

- pour en avoir le coeur net je me suis tourné vers les fous furieux de footballoutsiders.com, créateurs de la redoutable DVOA (Defense-adjusted Value Over Average), la statistique qui tue. Et pour Aaron Schatz et tous les nerds qui analysent la moindre action pour la transformer en stat, les choses sont claires: une victoire des Giants sur les Patriots constituerait la plus grosse surprise de l'histoire du football américain professionnel. Mais ça ne veut pas dire que ça ne va pas arriver pour autant... (bon courage à ceux qui veulent lire l'article en entier pour comprendre pourquoi. Je ne suis pas encore arrivé à la moitié.)

- au lecteur angoissé qui souhaitait savoir si Gisèle serait dans les tribunes pour applaudir le quarterback de son coeur, je regrette de ne pouvoir répondre que ceci: aucune idée. Si jamais c'était le cas, nul doute que les caméras de la Fox la repéreraient rapidement. En attendant, on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même: