J’en ai pleinement conscience, ce blog peut souvent paraître obscur aux non-initiés; la moitié du temps, les gens n’ont pas la moindre idée de ce dont je parle.
Et dès lors qu’il s’agit de fantasy, alors là, c’est le sauve-qui-peut.
C’est pourquoi j’aime autant vous prévenir tout de suite : soit vous n’en avez rien à foutre, et là je vous conseille de fermer immédiatement cette fenêtre et de retourner sur lachainemeteo.com.
Soit vous êtes quelqu’un de curieux avec du temps à perdre et vous voulez comprendre de quoi il s’agit, et dans ce cas je vous propose de découvrir une des 2 ou 3 plus belles expériences qu’un accro à Internet peut vivre : une Fantasy Live Draft Online.
Croyez-moi, c’est encore plus vivant que ça en a l’air.
NB: pour vous prouver que je ne raconte pas de bêtises, voici le lien vers la ligue et les résultats de la draft.
Samedi, 18h55 : il y a des tas de grands moments dans une saison de fantasy, mais voici mon favori: allumer son PC, s'asseoir et sentir la draft qui approche. 24 semaines de compétition intense sont en vue.
18h57: un minimum d'organisation est requis avant de se lancer. On a beau croire s'y connaître, on a vite fait de perdre le fil et de faire n'importe quoi passé le 3ème tour. Je commence donc par ouvrir 2 fenêtres sur mon portable: la première sur le Draft Day Manifesto de Matthew Berry, la seconde sur la Fantasy Hoops cheat sheet de Bill Simmons. J'ai une confiance absolue en ces deux types pour tout ce qui concerne la fantasy. Et, en toute honnêteté, pour tout le reste aussi.
18h59: mais comme j'aime aussi avoir ma propre opinion et prendre mes décisions tout seul comme un grand, j'ai aussi confectionné ma propre « cheatsheet »: un tableau Excel avec plus de 300 noms de joueurs classés par poste. Un vrai travail de nerd.
19h01: et oui, je suis capable d'identifier 300 joueurs de basket et de les classer en terme de fantasy value. Qu'est-ce que cela révèle sur moi? Que j'ai une bonne mémoire.
19h03: puisqu'on en est là, voici mon top 12 pour cette saison (largement consensuel, il faut l'avouer): Kevin Garnett, Kobe Bryant, LeBron James, Gilbert Arenas, Dirk Nowitzki, Shawn Marion, Steve Nash, Amaré Stoudemire, Yao Ming , Jason Kidd, Tim Duncan, Chris Paul.
19h04: connexion sur le site, léger suspense avant de connaître ma position. Verdict: 5ème choix. Je ne vais pas me plaindre. Ce serait trop long de vous expliquer pourquoi. Et puis ça n'est pas vraiment mon truc.
19h06: un des plaisirs de la fantasy, trouver un nom pour son équipe. De préférence quelque chose de spirituel, qui puisse vous représenter et qui soit suffisamment offensant pour les autres sans pour autant tomber dans l'insulte. Et puisqu'on est chez Yahoo, qui ne dépasse pas les 20 caractères. Voyons voir... Tant pis, je n'ai plus le temps, je vais devoir reprendre une idée de l'année dernière: Beat Me I'm French.
19h09: tout devrait bien se passer du moment que je ne tombe pas de sommeil sur mon clavier. Une leçon à retenir: ne jamais programmer de draft au lendemain d'une sortie en boîte pour célibataires désespérées dont la moyenne d'âge avoisine les 45 ans. Précision importante, je traînais avec des gens plus jeunes et j'ai réussi à garder ma dignité jusqu'au bout de la nuit.
19h13: ne pas oublier que cette ligue fonctionne suivant le système Rotisserie (sur l'origine du terme, cliquez ici), qui requiert patience et stratégie à long terme, à la différence du système Head-to-Head, plus aléatoire et basé sur la réactivité des owners. Le baseball est parfait pour la Rotisserie, le football pour H2H, mais les deux systèmes marchent aussi bien avec le basket.
19h15: il faut que je fasse mieux que pour ma première saison de roto l'an passé. J'avais fini deuxième. Grrr...
19h20: si vous voulez des prédictions pour la vraie saison NBA, il va falloir patienter. J'ai d'abord besoin de trouver une raison pour ne pas pronostiquer un nouveau titre pour les Spurs.
19h24: qui vais-je choisir au premier tour? Bah, avec le 5ème choix, je ne peux pas me planter. Comme le dit l'adage: You can't win your league in the first round, but you can lose it.
19h27: accompagnement musical: "Mirror Ball" de Neil Young, l'album de 95 enregistré avec Pearl Jam. Après des années d'oubli, il est au sommet de ma pile depuis trois ou quatre jours, même si j'ai parfois du mal à supporter les gémissements du loner. Cet album a si bien vieilli (bien mieux que toute la discographie de Pearl Jam, c'est certain), il est si consistant, je crois pouvoir dire que c'est un chef d'oeuvre.
19h28: une seule stratégie: l'attaque. Un seul objectif: la victoire.
19h29: le chronomètre s'égraine. Je sens monter l'excitation des autres blaireaux de l'autre côté de l'Atlantique à travers les cables téléphoniques.
19h30: Gilbert Arenas. J'ai dû réfléchir un millième de seconde. Je n'ai pas oublié de quelle façon il a porté sur ses épaules une de mes équipes la saison dernière, avant de se blesser et de tuer tous mes espoirs de titre. Ça n'arrivera pas deux années de suite, non?
19h33: ce qui est génial avec ces drafts, c'est qu'on peut « chatter » en continu avec les autres joueurs. Enfin, si on en a envie.
19h35: Paul Pierce. Jamais le sport pro (Patriots, Red Sox) ne s'est aussi bien porté à Boston, il faut tout miser sur les Celtics.
19h39: j'hésite une éternité, mes 90 secondes filent à toute vitesse... Tant pis, ça sera Jermaine O'Neal. Les Pacers n'ont que lui, si je me souviens bien.
19h40: c'était une bonne idée, le type qui drafte après moi le voulait absolument et le fait savoir en disant des gros mots en anglais. Qu'est-ce qu'on se marre.
19h41: ce type a astucieusement appelé son équipe « screw jay mariotti », un peu comme si j'avais opté pour « nique thierry gilardi ». Si ça vous intéresse, vous pouvez voir et entendre Mariotti en cliquant ici.
19h43: à chacun son tour. J'avais repéré qu'Emaka Okafor était disponible, mais je viens de me le faire souffler. Donnez-moi Kirk Hinrich(prononcez Hein-rick) dans ce cas. Je sais qu'il y avait mieux à faire, mais c'est trop tard.
19h44: « I'm the ocean » se termine. Pas étonnant que j'aie du mal à me concentrer, c'est une chanson incroyable (téléchargez-là immédiatement). Et pas seulement parce qu'elle contient les paroles suivantes: « they play baseball/they play football under lights/they play card games/and we watch them every night/need distraction/need romance and candlelight/need random violence/need entertainment tonight » Plutôt approprié à la situation, je trouve.
19h46: David West. Ce choix rattrape un peu le précédent. Quoique West est connu pour la fragilité de ses articulations: coude, genou, cheville, tout y passe avec lui.
19h50: j'hésite entre 2 joueurs surévalués parce qu'ils ont dépassé toutes les attentes l'an passé, Mo Williams et Mehmet Okur. Lequel sera le moins décevant en 2007/2008? Euh, Mo, j'espère.. Mais je sens que ma lucidité s'évanouit peu à peu.
19h55: c'est confirmé, je fais n'importe quoi. Randy Foye. Encore un PG... Il y a deux solutions: soit c'est le pire choix de l'histoire de la fantasy, soit c'est un coup de génie. Et vu ce que je sais de Foye...
19h56: j'ai besoin d'un pivot. Les mecs, vous seriez sympas de m'en laisser un correct pour mon prochain choix, genre Dalembert ou Biedrins. Merci d'avance.
19h57: suffisait d'en parler, les deux viennent d'être pris. Un destin horrible m'attend, celui de me retrouver avec Andrew Bogut ou Chris Kaman comme pivot titulaire.
20h01: et voilà. Chris Kaman. Au secours. Mais j'imagine que je n'ai que ce que je mérite.
20h05: mes adversaires ont l'air de connaître leur NBA sur le bout des doigts. Les voilà qui discutent de Brad Miller qui aurait perdu 25 livres. Comme si ça allait changer quelque chose. Ce mec est fini.
20h07: neuvième tour, enfin un choix correct avec Kyle Korver pour les 3 pts et l'adresse aux lancers francs. Vous serez aussi contents d'apprendre que Korver est le sosie d'Ashton Kutcher. Ouais, cet acteur minable qui s’est marié avec Demi Moore, mais qui n’a jamais marqué de points pour mon équipe de fantasy. Ni pour aucune autre, d’ailleurs.
20h08: cool, je viens encore d’énerver quelqu’un en lui piquant un joueur ! Une fois encore, c’est une des joies de la fantasy : n’avoir aucune pitié pour l’adversaire.
20h09: il fallait que quelqu’un le fasse : Eddy Curry, 110ème choix de la draft. Le pivot enveloppé des Knicks tourne peut-être à 20 points par match, mais il ne fait rien d’autre. N’importe quel expert vous le dira : Don’t draft Curry, he will kill your team !
20h11: et dans la foulée, 112ème choix, Elton Brand! Grand joueur, rien à dire, mais combien de points va-t-il rapporter à son owner avec un tendon d’Achille sectionné ?
20h13: c’est bien joli, mais c’est à moi de drafter… et je ne sais plus ce que je fais. Mon Dieu, est-ce que je viens vraiment de prendre Luis Scola, le rookie argentin de 28 ans qui a signé avec les Rockets ? Je crois que je vais m'évanouir.
20h20: 11ème tour, ça devient franchement horrible. Et c’est dans ces moments-là que l’on se persuade de choses aussi improbables que 10 points/10 rebonds par match pour Nick Collison cette saison.
20h22: fin de l'album sur « Fallen Angel », qui reprend le thème de « I'm the ocean ». Voilà ce qui est tuant avec Neil Young: il n'a besoin que de 75 secondes pour vous briser le coeur avec un air qui ne paye pas de mine.
20h23: quelqu’un tente le coup avec le 131ème choix pour Shaq. C’est quand même triste de vieillir. En 2002, il serait parti dans le top 5.
20h25: Jose Calderon. Deux bonnes raisons d’être content de ce choix : un, ça faisait 4 tours que je n’avais pas pris un meneur de jeu. Et deux, je pense que mes adversaires américains ont tendance à sous-estimer gravement cet Espagnol.
20h29: Ruben Patterson. En toute hypothèse, voilà un joueur qui pourrait profiter de la blessure d’Elton Brand pour être un nice roto contributor, comme dirait l’autre. En attendant, il ne reste que deux tours, et il est temps que je repère quelques sleepers (traduction : jeunes joueurs avec du potentiel dont on pense qu’ils pourraient exploser et faire la différence pour son équipe, à ne drafter que tard et quand on pense avoir déjà des fondations solides)
20h30: ça devenait glauque sans aucun bruit dans la pièce, alors j'ai attrapé un CD dans ma pile: « Aja » par Steely Dan. Ce disque n'aurait jamais dû se retrouver dans ma collection, et ça aurait été dommage. Je pourrais écouter « Black Cow » toute la journée rien que pour m'imaginer à la fin des seventies dans un bar chicos à siroter un cocktail.
20h31: je chante: In the corner/Of my eye/I saw you in Rudy's/You were very high/You were high/It was a cryin' disgrace/They saw your face.
On the counter/By your keys/Was a book of numbers/And your remedies/One of these/Surely will screen out the sorrow/But where are you tomorrow?
I can't cry anymore/While you run around/Break away/Just when it/Seems so clear/That it's/Over now/Drink your big black cow/And get out of here.
20h32: je remets le nez dans la draft, et c’est l’hémorragie des sleepers que je voulais: Corey Brewer, Ty Thomas et Jason Maxiell viennent de disparaître de l’écran. Je me précipite vers la liste de Simmons : il a toujours prétendu que la NBA était son sport favori, et il va falloir que je lui fasse confiance.
20h34: c’est trop injuste : les sleepers continuent de filer et j’ai 90 secondes pour me décider alors que retentissent les cuivres du final de « Black Cow ».
20h35: Jorge Garbajosa. Il va falloir que je songe à rebaptiser mon équipe Beat me I’m Spanish.
20h38: dernier tour, le moment ou jamais pour prendre un énorme risque avec Kyle Lowry. Au vu de la réaction d’un des ricains encore vivant à ce stade de la draft (if he starts, he’ll be a monster), ce sera peut-être le jackpot. L’espoir fait vivre.
20h40: au revoir tout le monde, c’est l’heure du bilan. Et qu’ai-je sous les yeux ? Une équipe qui devrait dominer dans 3 catégories (FT%, 3PT et STL), être honnête dans 2 (PTS et AST), avoir du mal dans 3 autres (FG%, REB et BLK) et être carrément catastrophique dans la dernière (TO). Autrement dit, et même si les choses peuvent évoluer et que rien n'est fixé dans le monde de la fantasy (rappelez-vous, elle se base sur la vie réelle), pas une équipe de vainqueur. Je crois qu'il ne me reste plus qu'à fredonner ce refrain avec Donald Fagen:
They got a name for the winners in the world/I want a name when I lose/They call Alabama the Crimson Tide/Call me Deacon Blues.
29 octobre 2007
21 octobre 2007
On est tous rugby
Il n'est jamais trop tard pour bien faire. J'ai en effet entendu dire ça et là que, durant cette « Coupe du Monde », j'aurais à plusieurs reprises fait montre d'intolérance vis-à-vis du rugby. Cela n'étant pas entièrement faux, j'ai donc décidé de me rattraper et de consacrer mon samedi soir à la finale tant attendue entre l'Angleterre et l'Afrique du Sud.
C'est vrai, à chaque fois qu'un « événement planétaire » se déroule en direct à la télévision, je me sens tenu d'y assister.
Alors voilà, je me suis muni de mon portable et de toute la bienveillance du monde avant d'allumer le poste, puis de volontairement égarer la télécommande. Comme vous, je suis prêt à vibrer.
C'est vrai, à chaque fois qu'un « événement planétaire » se déroule en direct à la télévision, je me sens tenu d'y assister.
Alors voilà, je me suis muni de mon portable et de toute la bienveillance du monde avant d'allumer le poste, puis de volontairement égarer la télécommande. Comme vous, je suis prêt à vibrer.
20h48: Bienvenue au grand Stade de France, avec tout de suite une info pour commencer: il fait froid, et c'est pour ça que Gilardi porte une écharpe. Le reporter sur le terrain confirme. Sa crédibilité d'ancien rugbyman ne saurait être remise en cause: il a l'accent du Sud-Ouest et les oreilles dans un sale état.
20h50: Comme je veux regarder le match sans préjugés, je ne supporte aucune équipe en particulier.
20h51: Quoique si Gilardi se met à pousser plus dans un sens que dans un autre, je serai tout naturellement amené à prendre le contre-pied.
20h55: Gros plan sur les joueurs dans le couloir. Certains ont déjà du sang sur leurs visages, c'est « signe que l'on ne s'est pas amusé à l'échauffement ». OK, les gars, on a compris que vous n'étiez pas des chochottes, pas la peine d'en rajouter.
20h56: A l'entrée des équipes sur la pelouse, les spectateurs brandissent des carrés verts ou bleus ornés d'une marguerite. Explication de Gilardi: « C'est pour montrer que le rugby et ses supporters sont respectueux de l'environnement. » Une philosophie intéressante: marchez-vous sur la gueule tant que vous voudrez, mais surtout ne faites pas de mal aux petites fleurs.
20h57: Moment solennel avec les hymnes. Pendant le « God save the queen », on nous montre les princes William et Harry qui chantent en l'honneur de leur grand-mère. Excusez-moi si je ne me lève pas de mon fauteuil, depuis l'année dernière je n'ai fait le serment que de respecter un seul hymne: Fratelli d'Italia.
20h58: L'hymne sudaf, jamais entendu de ma vie, est très long, beaucoup trop long. Et puis, dans quelle langue chantent-ils? Au moins cela laisse le temps à la télé de nous montrer les larmes dans les yeux des joueurs. A ma grande surprise, Gilardi reste muet, c'est donc à moi qu'il revient de vous dire que « derrière des allures de gros durs, se cachent des coeurs sensibles ». Pas mon genre de vous priver d'un bon vieux cliché.
21h01: Gilardi se réveille : « Merci aux bénévoles qui ont accueilli le monde entier! » Me voilà rassuré sur son état de forme.
21h02: Wilkinson pour le coup d'envoi. Ça tombe bien, c'est le seul que je connaisse. 19 secondes au chronomètre, et déjà une touche.
21h03: Et la première mêlée! Mon Dieu, dans quoi me suis-je embarqué?
21h05: Je m'emmerde déjà.
21h07: On s'envoie des coups de pied de chaque côté, c'est à chacun son tour, et c'est super quand le ballon sort en touche...
21h08: Un anglais tombe tout seul, dans son camp, pénalité! Et 3 points pour les sudaf. Il aurait sans doute fallu que je saute en l'air en criant « Ouais! », mais j'ai manqué de spontanéité.
21h12: Pénalité pour les anglais. J'aimerais vous expliquer pourquoi, mais... Wilkinson met un temps fou à se préparer et prend des poses ridicules, mais ça passe. Je vais donc me taire.
21h16: Après une 70ème chandelle, un anglais fais un croche-patte à un sudaf: le vilain. Mais chose surprenante, c'est illégal. Pénalité sudaf, 6-3. Je suis surexcité.
21h18: Drop manqué.
21h21: D'où leur vient cette envie de se jeter les uns sur les autres et de former des amoncellements humains? J'aimerais avoir l'avis d'un psychanalyste.
21h22: Je ne comprends RIEN aux règles.
21h24: « Ha ha ha ! » Un sudaf vient de faire voler un rosbif sur un « regroupement » (ne me demandez pas ce que ça veut dire). Gilardi est hilare. Par principe, je reste de marbre.
21h26: Séance de jeu fort confuse (pléonasme) dans le camp anglais. Comment ça se termine? Par une pénalité, pardi!
21h28: Laporte, le futur ministre, est dans les tribunes. Il a l'air de penser plus à son contrôle fiscal qu'à autre chose. Ils ont invité Platini aussi. Qui ne fait même pas semblant de s'intéresser.
21h30: Gilardi découvre les règles au fur et à mesure. Un joueur anglais file avec la balle, mais l'arbitre siffle. D'après le consultant venu du pays du cassoulet, l'Anglais s'est « détaché de ses collègues ». Sport stupide.
21h32: Superbe touche! Sans conteste, le plus grand moment de ces 30 minutes de jeu.
21h34: Tiens, il y a écrit: « Gilbert » sur les ballons. Pour une raison ou une autre, ça me fait rire.
21h37: Barack Obama joue au rugby pour l'Afrique du Sud? Ah non. Désolé, mais j'essaie d'apprendre les noms des joueurs.
21h39: Le feu sur la ligne anglaise, des paquets humains se heurtent tête contre tête (un casque, quelqu'un ?), et ça se termine par un « en-avant »... Tout ces chocs pour rien, donc.
21h42: Pas tout à fait quand même, il y a des types groggys par terre. On attend pour reprendre le jeu. La routine, quoi.
21h43: La mêlée a tourné! Ils insistent en force! Mon dieu, quel suspense. Je m'agrippe aux accoudoirs! Mais non. Pénalité, je n'ai encore rien compris, et 3 points pour les sudaf.
21h44: Mi-temps. Comme le dit la pub: on est tous rugby.
21h48: J'ouvre une bière. Pour oublier.
21h55: C'est reparti! Un pronostic pour la 2ème mi-temps? Angleterre, 43 touches à 35.
21h56: Un spectateur sur la pelouse, mais on ne veut pas nous le montrer! Gilardi: « Allez, on revient à ce qui nous intéresse vraiment, à savoir le jeu » Mais non! Pas du tout! Pour une fois qu'il se passe un truc!
21h57: Essai anglais! Les princes sont heureux!
21h58: Mais non, peut-être pas, il faut attendre la révision vidéo. Et bien sûr, ça n'est pas concluant. Le pied gauche a-t-il touché la ligne avant qu'il ait aplati? Pas évident, mais s'il était en l'air, alors ça compte. L'arbitre est tout sauf pressé, mais comme il n'y a aucun moyen d'être sûr de la décision, autant accorder l'essai, bon sang, que quelque chose se passe! Le verdict, enfin: NON! Merveilleux. Quel sport modèle. Résultat, pénalité pour Wilkinson. 9-6
22h02: Sarko est là! Pauvre homme, il semble vraiment au fond du trou. Obligé d'aller au rugby parce qu'il n'a toujours pas de nouvelle copine.
22h06: Quoi, le coach sudaf s'appelle Jack White? Et dans les vestiaires, il prend sa guitare pour jouer « Seven Nation Army »?
22h08: ZZZZ... Pénalité...ZZZZ...12-6...
22h13: Je vais être honnête, je viens de passer 5 minutes sur espn.com à suivre l'évolution de Notre Dame-USC. C'était ça ou reprendre une bière.
22h18: L'amour du rugby, ou la fascination du vide.
22h19: Un Anglais pousse un Sudaf sur une caméra, enfin de l'action.
22h21: Je résume le match pour vous: les anglais ont la balle, ils sont dans le camp sudaf, sans rien pouvoir faire, et puis les sudaf avancent un peu et on leur donne une pénalité pour un « passage à vide » (?!?!!!), 15 à 6.
22h22: Oh non, les voilà qui recommencent: je tape dans la balle, tu tapes dans la balle, je retape dans la balle, etc.
22h23: Je sais à présent quel sport se pratique en Enfer.
22h26: « Très belle touche, TRRRRRRES belle touche! » Et ben, ça faisait longtemps.
22h28: Arbitre de rugby, un bien beau métier. Qui va aller contredire vos décisions? Je ne suis même pas sûr que des règles officielles existent.
22h32: Pourquoi les fans de rugby nous rebattent-ils les oreilles depuis toujours avec la « 3ème mi-temps »? Attendez, vous avez déjà essayé de regarder les 2 premières?
22h34: Il reste moins de 10 minutes, et tout le monde s'en tape, à commencer par le public. J'aurais dû me faire installer une pression.
22h37: Gilardi n'a pas été aussi enthousiaste depuis un Lens-Sochaux décisif pour l'UEFA en 99. Et moi non plus.
22h40: « L'Angleterre doit jouer son va-tout! » Ouais, allez-y, faites monter le gardien sur les corners!
22h41: « Déblayage! Quelle belle image! » Sérieusement: arrêtez de nous prendre pour des cons.
22h44: « Champions du Monde ! » Wow. Quel match. Quel exploit. Que d'émotions.
22h45: A bientôt, et rendez-vous dans quatre ans pour la prochaine finale... Non, attendez! Je crois que j'ai quelque chose de prévu ce soir-là.
20 octobre 2007
Fantasy Basketball
L'autre soir, tandis que je déterrais une vieille pile de CD abandonnés dans un coin de ma chambre, je suis tombé sur "Harvest", le grand classique de Neil Young, vieille pépite pas écoutée depuis des lustres. J'ai alors inséré le disque dans le lecteur, et ce fut quasiment une révélation. Car voici comment l'album démarre: après quelques mesures d'une complainte à l'harmonica, Young entonne de sa voix chevrotante le couplet suivant:
Think I'll pack it in and buy a pick-up
Take it down to L.A.
Find a place to call my own and try to fix up.
Start a brand new day.
Wow, ai-je pensé, voilà qui sonne comme un plan pour l'avenir.
Comme de bien entendu, le second complet n'était pas encore entamé que je me posais déjà quelques questions capitales susceptibles de perturber mes projets.
La première: où vais-je trouver un pick-up?
La deuxième: jusqu'où vais-je "take it down"? Plougastel-Daoulas? Oserais-je pousser jusqu'à Quimper? Pas évident de se décider.
Enfin, après moultes interrogations: comment ferais-je pour jouer dans mes ligues de fantasy basketball?
C'est là que j'ai décidé qu'au final, Neil Young ou pas, je n'irai nulle part, et qu'à la place j'allais créer une ligue et vous inviter à y jouer tout l'hiver contre moi.
Alors voilà, le principe est simple, je ne vais pas tout vous réexpliquer comme pour les ligues de fantasy football.
KG, LeBron, Nash, Dirk, Agent Zero, Yao, Melo, D-Wade, toutes les stars vont jouer pour vous. Peu importe que Kobe reste aux Lakers ou qu'il soit finalement échangé vers les Bulls ou les Mavs: il marquera 30 points de moyenne pour VOTRE équipe.
N'hésitez pas plus longtemps, l'hiver sera long et ennuyeux, et vous aurez besoin d'une raison pour vous lever le matin. Inscrivez-vous.
Cliquez sur le lien suivant, puis sur "Join Custom", entrez le # de la "Procrastination League" (117574) puis le mot de passe: edd.
La première: où vais-je trouver un pick-up?
La deuxième: jusqu'où vais-je "take it down"? Plougastel-Daoulas? Oserais-je pousser jusqu'à Quimper? Pas évident de se décider.
Enfin, après moultes interrogations: comment ferais-je pour jouer dans mes ligues de fantasy basketball?
C'est là que j'ai décidé qu'au final, Neil Young ou pas, je n'irai nulle part, et qu'à la place j'allais créer une ligue et vous inviter à y jouer tout l'hiver contre moi.
Alors voilà, le principe est simple, je ne vais pas tout vous réexpliquer comme pour les ligues de fantasy football.
KG, LeBron, Nash, Dirk, Agent Zero, Yao, Melo, D-Wade, toutes les stars vont jouer pour vous. Peu importe que Kobe reste aux Lakers ou qu'il soit finalement échangé vers les Bulls ou les Mavs: il marquera 30 points de moyenne pour VOTRE équipe.
N'hésitez pas plus longtemps, l'hiver sera long et ennuyeux, et vous aurez besoin d'une raison pour vous lever le matin. Inscrivez-vous.
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15 octobre 2007
Sans titre
Un bref signe de vie pour ceux qui s’inquièteraient. Car après avoir passé la majeure partie de la semaine à chialer comme un bébé (ou comme Sébastien Chabal, si vous préférez) en écoutant les Black Crowes en boucle (essayez « Wiser Time », par exemple, et on verra si vous faites encore les malins après), je suis de retour avec ces deux idées en tête :
- plus que jamais, je veux être Tom Brady (deux liens qui résument tout, ici et ici)
- je crois que je hais ce blog. Je n’en suis pas encore sûr à 100%, mais je suis tenté de le supprimer définitivement (un simple clic suffirait. Efficace et indolore.) Si cela devait arriver, je vous en prie, ne paniquez pas, vous vous en sortirez très bien sans cette bouillie infecte que je vous sers : il existe des millions d’autres sites et, me dit-on, des moyens autres qu’Internet pour occuper son existence de façon satisfaisante. Lesquels ? Allez savoir.
- plus que jamais, je veux être Tom Brady (deux liens qui résument tout, ici et ici)
- je crois que je hais ce blog. Je n’en suis pas encore sûr à 100%, mais je suis tenté de le supprimer définitivement (un simple clic suffirait. Efficace et indolore.) Si cela devait arriver, je vous en prie, ne paniquez pas, vous vous en sortirez très bien sans cette bouillie infecte que je vous sers : il existe des millions d’autres sites et, me dit-on, des moyens autres qu’Internet pour occuper son existence de façon satisfaisante. Lesquels ? Allez savoir.
08 octobre 2007
Le quart d'heure de la Haine
A mesure que les semaines filent, il m’apparaît de plus en plus évident que je suis en train de développer un don des plus précieux : je peux prédire l’avenir. Ne riez pas, ma méthode est simple, efficace, et elle affiche le taux de réussite insolent de 98,7%. Laissez-moi vous expliquer : prenez n’importe quel événement ou situation sur le point de se dénouer. Si ce dénouement a une chance de me rendre soit désabusé, soit triste, de me mettre en colère ou de me donner envie de me fracasser la tête contre un putain de mur, alors bien sûr, c’est comme ça que les choses vont se passer. Les autres éventualités ont-elles même une chance de se produire ? J’en douterais presque.
Dernier exemple ce week-end avec la victoire des Bleurks du rugby sur la Nouvelle-Zélande. C’est certes facile à dire aujourd’hui, mais croyez-moi quand je vous dis que je SAVAIS qu’ils allaient gagner. Pourquoi ? Uniquement pour me faire chier.
Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à regarder le match, en partie parce que j’ai horreur du rugby (une faible dose d’Angleterre-Australie m’aura suffi : des brutes se matchent dessus et s’agglutinent les unes sur les autres, le ballon ne bouge pas et puis l’arbitre décide qu’il a vu une faute. C’est une pénalité et alors un couillon a le droit de prendre 5 minutes pour taper un foutu ballon ovale entre deux poteaux, et voilà ça fait trois points, puis l’action suivante est exactement aussi pénible et immobile, mais l’arbitre ne voit pas de faute alors rien ne se passe en attendant, et ça continue à se piétiner à qui mieux mieux, mais c’est censé être d’une beauté à couper le souffle…) et en partie aussi parce que c’était samedi soir et que j’ai mieux à faire le samedi soir, comme de regarder des vidéos de Poison sur YouTube et d’attendre qu’il soit l’heure d’aller se coucher.
Quand j’ai enfin allumé la télé pour connaître le résultat, la France avait gagné et Gilardi bavait allégrement son troisième litre de salive de la soirée. Quelle surprise.
Ce qui a suivi n’était que trop prévisible, là encore. Des superlatifs et des tas de points d’exclamations (« ENORME ! » « HEROIQUES ! » « MONUMENTAL ! » » pour des titres de journaux pondus par des journalistes lobotomisés, le sourire des grandes occasions sur le visage des présentatrices télé à 2 neurones, les interviews « sur le vif » de supporters avinés et de pouffiasses qui se font offrir le calendrier des « Dieux du Stade » à Noël, des « analyses » enthousiastes d’« experts » alcooliques à l’accent du Sud-Ouest, et enfin des potes surexcités qui vous appellent sur votre portable : « Hé, t’as vu, on est trop forts ! Champions du monde !! » (OK, celle-là je viens de l’inventer)
Dernier exemple ce week-end avec la victoire des Bleurks du rugby sur la Nouvelle-Zélande. C’est certes facile à dire aujourd’hui, mais croyez-moi quand je vous dis que je SAVAIS qu’ils allaient gagner. Pourquoi ? Uniquement pour me faire chier.
Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à regarder le match, en partie parce que j’ai horreur du rugby (une faible dose d’Angleterre-Australie m’aura suffi : des brutes se matchent dessus et s’agglutinent les unes sur les autres, le ballon ne bouge pas et puis l’arbitre décide qu’il a vu une faute. C’est une pénalité et alors un couillon a le droit de prendre 5 minutes pour taper un foutu ballon ovale entre deux poteaux, et voilà ça fait trois points, puis l’action suivante est exactement aussi pénible et immobile, mais l’arbitre ne voit pas de faute alors rien ne se passe en attendant, et ça continue à se piétiner à qui mieux mieux, mais c’est censé être d’une beauté à couper le souffle…) et en partie aussi parce que c’était samedi soir et que j’ai mieux à faire le samedi soir, comme de regarder des vidéos de Poison sur YouTube et d’attendre qu’il soit l’heure d’aller se coucher.
Quand j’ai enfin allumé la télé pour connaître le résultat, la France avait gagné et Gilardi bavait allégrement son troisième litre de salive de la soirée. Quelle surprise.
Ce qui a suivi n’était que trop prévisible, là encore. Des superlatifs et des tas de points d’exclamations (« ENORME ! » « HEROIQUES ! » « MONUMENTAL ! » » pour des titres de journaux pondus par des journalistes lobotomisés, le sourire des grandes occasions sur le visage des présentatrices télé à 2 neurones, les interviews « sur le vif » de supporters avinés et de pouffiasses qui se font offrir le calendrier des « Dieux du Stade » à Noël, des « analyses » enthousiastes d’« experts » alcooliques à l’accent du Sud-Ouest, et enfin des potes surexcités qui vous appellent sur votre portable : « Hé, t’as vu, on est trop forts ! Champions du monde !! » (OK, celle-là je viens de l’inventer)
Désormais, les médias l’ont décrété, le pays tout entier est prié de passer en mode « Coupe du Monde de Football 98 » (ou 2006, ça marche aussi). J’imagine que je n’ai pas d’autre choix que de faire de même. Alors voilà :
Je hais le XV de France, Laporte et tous les crétins en short qui le composent. J’espère qu’ils vont perdre, perdre, et perdre encore, contre les Anglais ou qui que ce soit d’autre. Et qu’ensuite ils iront brûler en Enfer.
Je hais ces pouilleux de « All Blacks ». Ces incapables sont vraiment les Brésiliens du rugby : jamais là quand on a besoin d’eux.
Je hais cet engouement populaire. Je veux voir la tête des journalistes qui l’ont monté de toute pièce se balancer au bout d’une pique.
Je hais tous ceux qui se promènent dans la rue avec un maillot de rugby sur les épaules. J’en ai croisé deux samedi, dont une fille (ou du moins c’est ce qui m’a semblé), et bon sang ce que j’ai pu avoir envie de le leur faire bouffer jusqu’au dernier fil du logo Nike.
Je hais d’être obligé de vivre dans un pays dans lequel je ne peux plus allumer la télé ou la radio sans qu’un connard ne vienne m’expliquer que je dois « avoir le sourire en ce lundi matin » sous prétexte que quinze gros lourds en bleu ont vaincu quinze gros lourds en noir. J’exige d’avoir le droit de faire la gueule 365 jours par an.
Je hais le fait d’être assez stupide pour être affecté par ces conneries.
Je hais le fait d’avoir chopé la crève alors que je n’ai passé en tout et pour tout qu’une heure dehors de toute la semaine.
Oh, et j’allais oublier le plus important : je hais tout le reste aussi.
Ahhh, ça fait du bien… Toute cette rage accumulée avait besoin de s’évacuer, et maintenant je dois bien avoir deux ou trois heures devant moi avant d’être de nouveau assailli par des pulsions meurtrières. J’en profite pour parler d’autre chose :
- le meilleur week-end de la saison pour mes équipes de fantasy ? C’est bien possible. La clé pour moi en ce dimanche aura été d’apprendre à la dernière minute que Joseph Addai n’allait pas jouer contre les Bucs. Je me suis donc précipité pour récupérer son remplaçant Kenton Keith sur le waiver-wire partout où c’était possible et faire de lui un titulaire. Bien m’en a pris, Keith a scoré 27 points et m’a fait gagné dans 2 ligues ! Wow, voilà de loin la meilleure décision personnelle que j’ai prise depuis des mois. Comme quoi il ne faut jamais désespérer.
- que s’est-il passé dans les rencontres réelles ? Bah, certaines équipes ont gagné, d’autres ont perdu, vous n’en avez rien à foutre de toute manière…
- cessons de voir toujours tout en noir: Marseille a été battu à la dernière seconde des arrêts de jeu sur une frappe magistrale ! On relève la tête et on sourit.
- c’est la première fois que je suis avec un minimum d’attention les playoffs de baseball. Ça prouve peut-être que je n’ai vraiment rien d’autre à faire, mais ça n’est pas totalement inintéressant. Saviez-vous que les Chicago Cubs n’ont pas gagné les World Series depuis 99 ans ? Et qu’ils sont déjà éliminés ? L’Amérique est soulagée, car voir les Cubs s’effondrer chaque automne est une des traditions les mieux ancrées du sport US. Les Cubs sont maudits, paraît-il. Jamais entendu parler de Steve Bartman ou du Billy Goat ? Avant ce week-end, c’était aussi mon cas, mais vous pouvez toujours vous renseigner.
- j’avais aussi une histoire intéressante à propos de LeBron James se pointant au stade à Cleveland avec une casquette des Yankees sur la tête. Autant je trouve ça gonflé, autant je n’ai pas le courage de vous expliquer pourquoi (sans compter qu’il faudrait aussi que je vous dise qui est LeBron, qui sont les Indians, les Cavs, etc). Désolé. Il faut que je me mouche un bon coup.
07 octobre 2007
Hair Metal Extravaganza
Ne me dérangez pas, je lis un livre. Ou plutôt, j'essaye. Et j'ai du mal à me concentrer.
C'est peut-être parce que j'ai sous les yeux ma pile de bouquins (dans une poussée autistique, je me suis récemment amusé à les compter. Résultat: 638. A part ça, je me sens tout à fait normal) et que je me dis: « Regarde tout ce que tu as lu, et vois où ça t'a mené... » Pas une grande technique de motivation. Encore une fois, je ne suis pas expert en la matière.
Quoiqu'il en soit, c'est vraiment dommage parce que le livre que je tiens en ce moment dans les mains est excellent. Disons-le tout net, on dirait qu'il a été écrit pour moi.
Car dans « Fargo Rock City » (en anglais, à commander sur amazon), Chuck Klosterman se pose cette question essentielle: quel est l'héritage culturel des groupes de « hair-metal » des années 80? Un début de réponse: malgré le mépris des critiques, il est colossal.
Pourquoi est-ce que ça m'intéresse? Parce qu'il est très facile pour moi de m'identifier à Klosterman (en dehors du fait qu'il vienne du Dakota-du-Nord et moi du Finistère-du-Nord). Nous avons grandi en écoutant la même musique et en collant les mêmes posters sur les murs de nos chambres. Nos âmes d'adolescents timides ont été marquées à jamais par « Shout at the Devil » de Mötley Crüe. Nous pensons tous les deux qu' « Appetite for Destruction » de Guns N' Roses est le meilleur album des années 80, haut la main. Nous accordons beaucoup trop d'importance à la musique, au sport et à la « pop culture » en général. Nous vouons une haine farouche à l'équipe de Marseille et nous nous sentons inadaptés socialement.
OK, oubliez cette dernière phrase : Chuck a l'air complètement épanoui et à aucun moment il ne mentionne le soccer dans son ouvrage. Dommage, mais la similitude aurait alors été presque effrayante.
Toujours est-il que la lecture (non achevée) de « Fargo Rock City » m'aura fait faire deux choses: d'abord ressortir de vieux cartons pour en extirper des cassettes poussiéreuses estampillées « Février 89 ». Mais je doute que vous soyez intéressés par ce qui traîne dans mes placards. Quoique.
Ensuite, et c'est là que ça devient drôle, me précipiter sur Internet (encore...) et enfin voir de mes propres yeux les vidéo clips historiques décrits par Klosterman chapitre après chapitre. Il y a 18 ans j'aurais fait n'importe quoi pour regarder ces chefs d'oeuvre en boucle. Aujourd'hui, ils sont tous à portée de click, et je peux vous dire que ça valait le coup d'attendre.
Saint YouTube, priez pour nous.
- démarrons avec les vétérans masqués de KISS. De leur période dorée dans les années 70 avec le line-up originel et le maquillage, on ne retiendra ici que « Detroit Rock City » (1976), l'hymne qui a inspiré de titre du livre de Klosterman. Mais ça n'est pas vraiment un clip, ni du « hair metal » au sens propre. Il est encore trop tôt. En 83, par contre, c'est une tout autre histoire. KISS a décidé de laisser tomber le maquillage pour donner un second souffle à sa carrière, et nous offre le clip essentiel de « Lick it up »: dans un paysage post-apocalyptique, des amazones scrutent intensément l'arrivée de mystérieux personnages. Tandis qu'ils s'approchent, on ne discerne que leurs jambes (et leurs bottes...), mais après quelques mesures de suspense insoutenable et un bon coup de gratte, les voilà : enfin on sait à quoi ressemblent « au naturel » Paul Stanley et Gene Simmons! Ça peut faire peur. Simmons (le grand qui fait la gueule) est absolument hilarant, si vous voulez mon avis, et l'orgie de bouffe avec les amazones est vraiment cool, mais malheureusement, à la moitié du clip, elles disparaissent. Dommage. Au moins « Lick it up » se fredonne-t-elle toujours agréablement, ce qui est loin d'être le cas de « Heaven's on fire » (84), d'après Chuck le meilleur titre des années sans maquillage. Il faut dire que la vue des quatre KISS partouzant gaiement dans une chambre d'hôtel peut être traumatisante. Regardez quand même et méditez cet extrait du bouquin (je n'ose pas traduire): In real life, Simmons has slept with literally thousands of women and consumed vaginas like they were Pop-Tarts. Gloups.
- Van Halen est un autre groupe décisif. Pour simplifier, ils ont révélé avec leurs deux premiers albums (sortis en 78 et 79) ce fait capital: le « hard-rock » peut être fun. Ce qui a ouvert les portes a approximativement 2364 autres groupes. Les deux atouts principaux de VH étaient l'exubérance de David Lee Roth et bien entendu le jeu de guitare révolutionnaire d'Eddie Van Halen (à propos, comment ces imbéciles de RollingStone peuvent-ils classer Eddie seulement 70ème parmi les 100 greatest guitarists of All Time? C'est n'importe quoi. Rien que pour le nombre de gamins qu'il a influencé et les riffs de « Dance The Night Away » et d' « Ain't Talkin' 'Bout Love », il a sa place dans le top 5. Mais je sors du sujet). Moins connu par contre était leur bassiste Michael Anthony. Et c'est sans doute injuste. Regardez le clip incroyablement cheap du mega-hit de 84 « Jump » (n'essayez pas de me faire croire que vous ne connaissez pas) : Eddie est défoncé, Roth fait le grand écart, mais c'est Anthony qui assure le spectacle dans sa salopette rouge. Sur l'échelle « Je suis trop content d'être là, j'arrive pas à y croire! » (également connue sous le nom de « Hé, regardez, je suis pote avec ces mecs! » qui va de 1 à 10, le bassiste jovial en est probablement à un bon 22,5. Je l'imagine bien, de nos jours, ramenant chez lui une nana qu'il veut emballer et finir par lui montrer ce clip: « T'as vu, je t'avais bien dit que j'étais dans Van Halen... »
- dans ce nouveau millénaire, il existe d'après Chuck encore un endroit dans lequel on peut être sûr d'entendre du « hair metal »: les clubs de strip-tease. Je jure sur la tête de ma future épouse que je ne fréquente pas ce genre d'établissements, mais je suis prêt à croire cette affirmation sur parole. Car voilà bien une situation dans laquelle la musique colle parfaitement au propos. Prenez « Girls, Girls, Girls » (87) de Mötley Crüe, par exemple. Ce n'est pas seulement une chanson pour les boîtes de strip-tease, c'est une chanson sur les boîtes de strip-tease! Il n'ont pas dû se demander trop longtemps où ils allaient tourner la vidéo. Personnellement, j'aurais tendance à tout pardonner au Crüe de l'époque, et c'est toujours avec plaisir que j'écoute les bruits de Harley et le riff si particulier qui propulsent ce titre. Ce qui n'est pas le cas quand je repense à « Pour Some Sugar On Me » (87) de Def Leppard, l'autre classique absolu des effeuilleuses. Honnêtement, ce truc est devenu inécoutable avec le temps: le riff idiot, la production abominable, et des paroles (You got the peaches / I got the cream)... Et ça ne s'est pas arrangé en découvrant le clip, 20 ans après. Joe Elliott ressemble à l'idiot du village, un des guitaristes a les cheveux courts (sacrilège!) et on ne montre pas assez le batteur manchot à mon goût. Le coup de grâce est venu de cet extrait de Chuck (encore une fois, je refuse de traduire): beneath the mammoth stage used in this video was a harem of totally naked women waiting to get fucked. Enfoirés de Def Leppard.
- la meilleure preuve de l'immense popularité du genre dans les années 80 est que même les groupes les plus mauvais vendaient des tas de disques. Coïncidence ou pas, ce sont aussi ces groupes qui sortaient aussi les pires vidéos. Regardez les Warrant faire leur petite chorégraphie au début de « Down Boys » (89). Comme ils sont mignons. Et si vous n'avez pas peur de vous ruiner les yeux et les oreilles, je vous propose en prime le clip de « Cherry Pie » (90), dans lequel Warrant associe avec finesse les tartes à la cerise et les blondes à forte poitrine. Je n'y aurais jamais pensé tout seul.
- oui, tous ces groupes chantaient des textes terriblement sexistes, bien que depuis largement surpassés par 2 ou 3 trillions de rappeurs. Parfois, ils allaient même plus loin en clamant leur amour pour les très (trop) jeunes filles. Appréciez cet extrait d' « All in the name of... » de Mötley Crüe (hélas, pas de vidéo): She's only fifteen/She's the reason – the reason that I can't sleep/You say illegal?/I say, legal's never been my scene!/Oh yeah! Limite, non? Mais au moins on peut toujours considérer, comme c'est mon cas, que Nikki Sixx était suffisamment malin pour que ses textes soient juste de bonnes grosses blagues... Là où ça peut devenir franchement discutable, c'est dans le cas d'un groupe comme Winger et de leur tube « Seventeen » (88). J'ai plus de mal à déceler l'ironie dans cette vidéo aux tons mauves, où une jeune fille à la robe légère se prélasse dans l'ombre sur un canapé. Et pourtant Winger savait faire montre d'ironie (inconsciente?): quand ils essaient de se la jouer romantique dans « Headed for a Heartbreak » (88), le résultat ferait plutôt penser à tout autre chose. Je cite de nouveau Klosterman: if they hadn't included a few extraneous shots of some unknown woman's cleavage, [it] would resemble the opening sequence for a gay porn flick. Ouais, j'imagine très bien le tableau.
- Je déclare solennellement n'avoir jamais écouté Stryper de ma vie. Mais dans l'unique but de vous divertir je souhaitais vous offrir la vidéo d ' « Always there for you » (88). Elle se passe de commentaires.
- Impossible de se lancer dans une pseudo-rétrospective du « hair-metal » sans évoquer Poison. Indiscutablement, si l'on me demande de décrire à quoi ressemblait le « glam-metal », il sont les premiers qui me viennent à l'esprit. Du fun, de la pyrotechnie, des guitares multicolores, et de la laque, beaucoup de laque. Le message de « Nothin' but a good time » (88) est basique: vous avez une vie de merde? Ecoutez donc Poison, et tout ira mieux! (NdA: il faut absolument que je remette la main sur ces cassettes) Mais le synopsis de « Fallen Angel » (88) me touche déjà moins. Une jolie blonde décide de quitter sa campagne et de tenter sa chance à L.A. (quand elle descend du bus, on croit vraiment revoir Axl dans l'intro de « Welcome to the jungle »...) Mais le rêve tourne au cauchemar, et c'est finalement Bret Michaels qui vient sauver la pauvrette en l'embarquant sur sa moto. Je ne sais pas pourquoi, mais je doute que ce soit la solution à mes problèmes.
- Whitesnake n'était pas glam. David Coverdale se prenait trop au sérieux pour ça. Non, son truc c'était plutôt de hurler comme un goret, de prendre un air concerné en fixant la caméra, et de demander à sa copine de l'époque, Tawny Kitaen, de déployer ses jambes interminables dans les clips. En dehors d'assurer le succès du groupe, ce plan-média innovant nous aura légué quelques vidéos mémorables. S'il est presque impossible de ne pas éclater de rire pendant le long break de « Still of the Night », « Here I Go Again » (87) est encore meilleur. Coverdale et les autres sont absolument parfaits dans le ridicule, le plan fugitif diffusé à 0:29 redéfinit à lui seul le terme d' « hair metal », mais ne nous voilons pas la face: c'est le spectacle hypnotisant de Tawny dansant lascivement sur des capots de Jaguar qui rend ce clip inoubliable.
- Passage obligé pour les groupes de l'époque: la ballade, plus communément appelée « power-ballad » pour ne pas sonner trop chochotte. Les maîtres absolus du genre étaient les sous-estimés Cinderella. Leurs titres « rock » tiennent toujours la distance (osez me dire que « Gipsy Road » n'est pas une bonne chanson), mais ce sont leurs ballades qui sont restées, pour la bonne et simple raison qu'elles sont parfaites. Seul problème, les vidéos. « Coming home » (88) suit les pérégrinations d'un beau gosse qui rentre chez lui retrouver sa dulcinée et franchement, même si on est content pour lui, on s'en fout un peu. Et « Don't know what you got (til it's gone) », tournée près d'un lac, ressemble à une pub pour un tour-opérateur. Reste donc le clip d' « Heartbreak Station » (90), la plus parfaite du lot, pour nous confirmer ce dont on se doutait déjà: Tom Keifer était vraiment une très belle femme.
- En vrac et pour terminer, ces liens vers quelques-unes des vidéos qui consistaient à inclure des images du groupe tournées sur scène et en coulisse pendant de vrais concerts. Ce principe se révéla si efficace et populaire que tous les groupes finirent par l'adopter:
C'est peut-être parce que j'ai sous les yeux ma pile de bouquins (dans une poussée autistique, je me suis récemment amusé à les compter. Résultat: 638. A part ça, je me sens tout à fait normal) et que je me dis: « Regarde tout ce que tu as lu, et vois où ça t'a mené... » Pas une grande technique de motivation. Encore une fois, je ne suis pas expert en la matière.
Quoiqu'il en soit, c'est vraiment dommage parce que le livre que je tiens en ce moment dans les mains est excellent. Disons-le tout net, on dirait qu'il a été écrit pour moi.
Car dans « Fargo Rock City » (en anglais, à commander sur amazon), Chuck Klosterman se pose cette question essentielle: quel est l'héritage culturel des groupes de « hair-metal » des années 80? Un début de réponse: malgré le mépris des critiques, il est colossal.
Pourquoi est-ce que ça m'intéresse? Parce qu'il est très facile pour moi de m'identifier à Klosterman (en dehors du fait qu'il vienne du Dakota-du-Nord et moi du Finistère-du-Nord). Nous avons grandi en écoutant la même musique et en collant les mêmes posters sur les murs de nos chambres. Nos âmes d'adolescents timides ont été marquées à jamais par « Shout at the Devil » de Mötley Crüe. Nous pensons tous les deux qu' « Appetite for Destruction » de Guns N' Roses est le meilleur album des années 80, haut la main. Nous accordons beaucoup trop d'importance à la musique, au sport et à la « pop culture » en général. Nous vouons une haine farouche à l'équipe de Marseille et nous nous sentons inadaptés socialement.
OK, oubliez cette dernière phrase : Chuck a l'air complètement épanoui et à aucun moment il ne mentionne le soccer dans son ouvrage. Dommage, mais la similitude aurait alors été presque effrayante.
Toujours est-il que la lecture (non achevée) de « Fargo Rock City » m'aura fait faire deux choses: d'abord ressortir de vieux cartons pour en extirper des cassettes poussiéreuses estampillées « Février 89 ». Mais je doute que vous soyez intéressés par ce qui traîne dans mes placards. Quoique.
Ensuite, et c'est là que ça devient drôle, me précipiter sur Internet (encore...) et enfin voir de mes propres yeux les vidéo clips historiques décrits par Klosterman chapitre après chapitre. Il y a 18 ans j'aurais fait n'importe quoi pour regarder ces chefs d'oeuvre en boucle. Aujourd'hui, ils sont tous à portée de click, et je peux vous dire que ça valait le coup d'attendre.
Saint YouTube, priez pour nous.
- démarrons avec les vétérans masqués de KISS. De leur période dorée dans les années 70 avec le line-up originel et le maquillage, on ne retiendra ici que « Detroit Rock City » (1976), l'hymne qui a inspiré de titre du livre de Klosterman. Mais ça n'est pas vraiment un clip, ni du « hair metal » au sens propre. Il est encore trop tôt. En 83, par contre, c'est une tout autre histoire. KISS a décidé de laisser tomber le maquillage pour donner un second souffle à sa carrière, et nous offre le clip essentiel de « Lick it up »: dans un paysage post-apocalyptique, des amazones scrutent intensément l'arrivée de mystérieux personnages. Tandis qu'ils s'approchent, on ne discerne que leurs jambes (et leurs bottes...), mais après quelques mesures de suspense insoutenable et un bon coup de gratte, les voilà : enfin on sait à quoi ressemblent « au naturel » Paul Stanley et Gene Simmons! Ça peut faire peur. Simmons (le grand qui fait la gueule) est absolument hilarant, si vous voulez mon avis, et l'orgie de bouffe avec les amazones est vraiment cool, mais malheureusement, à la moitié du clip, elles disparaissent. Dommage. Au moins « Lick it up » se fredonne-t-elle toujours agréablement, ce qui est loin d'être le cas de « Heaven's on fire » (84), d'après Chuck le meilleur titre des années sans maquillage. Il faut dire que la vue des quatre KISS partouzant gaiement dans une chambre d'hôtel peut être traumatisante. Regardez quand même et méditez cet extrait du bouquin (je n'ose pas traduire): In real life, Simmons has slept with literally thousands of women and consumed vaginas like they were Pop-Tarts. Gloups.
- Van Halen est un autre groupe décisif. Pour simplifier, ils ont révélé avec leurs deux premiers albums (sortis en 78 et 79) ce fait capital: le « hard-rock » peut être fun. Ce qui a ouvert les portes a approximativement 2364 autres groupes. Les deux atouts principaux de VH étaient l'exubérance de David Lee Roth et bien entendu le jeu de guitare révolutionnaire d'Eddie Van Halen (à propos, comment ces imbéciles de RollingStone peuvent-ils classer Eddie seulement 70ème parmi les 100 greatest guitarists of All Time? C'est n'importe quoi. Rien que pour le nombre de gamins qu'il a influencé et les riffs de « Dance The Night Away » et d' « Ain't Talkin' 'Bout Love », il a sa place dans le top 5. Mais je sors du sujet). Moins connu par contre était leur bassiste Michael Anthony. Et c'est sans doute injuste. Regardez le clip incroyablement cheap du mega-hit de 84 « Jump » (n'essayez pas de me faire croire que vous ne connaissez pas) : Eddie est défoncé, Roth fait le grand écart, mais c'est Anthony qui assure le spectacle dans sa salopette rouge. Sur l'échelle « Je suis trop content d'être là, j'arrive pas à y croire! » (également connue sous le nom de « Hé, regardez, je suis pote avec ces mecs! » qui va de 1 à 10, le bassiste jovial en est probablement à un bon 22,5. Je l'imagine bien, de nos jours, ramenant chez lui une nana qu'il veut emballer et finir par lui montrer ce clip: « T'as vu, je t'avais bien dit que j'étais dans Van Halen... »
- dans ce nouveau millénaire, il existe d'après Chuck encore un endroit dans lequel on peut être sûr d'entendre du « hair metal »: les clubs de strip-tease. Je jure sur la tête de ma future épouse que je ne fréquente pas ce genre d'établissements, mais je suis prêt à croire cette affirmation sur parole. Car voilà bien une situation dans laquelle la musique colle parfaitement au propos. Prenez « Girls, Girls, Girls » (87) de Mötley Crüe, par exemple. Ce n'est pas seulement une chanson pour les boîtes de strip-tease, c'est une chanson sur les boîtes de strip-tease! Il n'ont pas dû se demander trop longtemps où ils allaient tourner la vidéo. Personnellement, j'aurais tendance à tout pardonner au Crüe de l'époque, et c'est toujours avec plaisir que j'écoute les bruits de Harley et le riff si particulier qui propulsent ce titre. Ce qui n'est pas le cas quand je repense à « Pour Some Sugar On Me » (87) de Def Leppard, l'autre classique absolu des effeuilleuses. Honnêtement, ce truc est devenu inécoutable avec le temps: le riff idiot, la production abominable, et des paroles (You got the peaches / I got the cream)... Et ça ne s'est pas arrangé en découvrant le clip, 20 ans après. Joe Elliott ressemble à l'idiot du village, un des guitaristes a les cheveux courts (sacrilège!) et on ne montre pas assez le batteur manchot à mon goût. Le coup de grâce est venu de cet extrait de Chuck (encore une fois, je refuse de traduire): beneath the mammoth stage used in this video was a harem of totally naked women waiting to get fucked. Enfoirés de Def Leppard.
- la meilleure preuve de l'immense popularité du genre dans les années 80 est que même les groupes les plus mauvais vendaient des tas de disques. Coïncidence ou pas, ce sont aussi ces groupes qui sortaient aussi les pires vidéos. Regardez les Warrant faire leur petite chorégraphie au début de « Down Boys » (89). Comme ils sont mignons. Et si vous n'avez pas peur de vous ruiner les yeux et les oreilles, je vous propose en prime le clip de « Cherry Pie » (90), dans lequel Warrant associe avec finesse les tartes à la cerise et les blondes à forte poitrine. Je n'y aurais jamais pensé tout seul.
- oui, tous ces groupes chantaient des textes terriblement sexistes, bien que depuis largement surpassés par 2 ou 3 trillions de rappeurs. Parfois, ils allaient même plus loin en clamant leur amour pour les très (trop) jeunes filles. Appréciez cet extrait d' « All in the name of... » de Mötley Crüe (hélas, pas de vidéo): She's only fifteen/She's the reason – the reason that I can't sleep/You say illegal?/I say, legal's never been my scene!/Oh yeah! Limite, non? Mais au moins on peut toujours considérer, comme c'est mon cas, que Nikki Sixx était suffisamment malin pour que ses textes soient juste de bonnes grosses blagues... Là où ça peut devenir franchement discutable, c'est dans le cas d'un groupe comme Winger et de leur tube « Seventeen » (88). J'ai plus de mal à déceler l'ironie dans cette vidéo aux tons mauves, où une jeune fille à la robe légère se prélasse dans l'ombre sur un canapé. Et pourtant Winger savait faire montre d'ironie (inconsciente?): quand ils essaient de se la jouer romantique dans « Headed for a Heartbreak » (88), le résultat ferait plutôt penser à tout autre chose. Je cite de nouveau Klosterman: if they hadn't included a few extraneous shots of some unknown woman's cleavage, [it] would resemble the opening sequence for a gay porn flick. Ouais, j'imagine très bien le tableau.
- Je déclare solennellement n'avoir jamais écouté Stryper de ma vie. Mais dans l'unique but de vous divertir je souhaitais vous offrir la vidéo d ' « Always there for you » (88). Elle se passe de commentaires.
- Impossible de se lancer dans une pseudo-rétrospective du « hair-metal » sans évoquer Poison. Indiscutablement, si l'on me demande de décrire à quoi ressemblait le « glam-metal », il sont les premiers qui me viennent à l'esprit. Du fun, de la pyrotechnie, des guitares multicolores, et de la laque, beaucoup de laque. Le message de « Nothin' but a good time » (88) est basique: vous avez une vie de merde? Ecoutez donc Poison, et tout ira mieux! (NdA: il faut absolument que je remette la main sur ces cassettes) Mais le synopsis de « Fallen Angel » (88) me touche déjà moins. Une jolie blonde décide de quitter sa campagne et de tenter sa chance à L.A. (quand elle descend du bus, on croit vraiment revoir Axl dans l'intro de « Welcome to the jungle »...) Mais le rêve tourne au cauchemar, et c'est finalement Bret Michaels qui vient sauver la pauvrette en l'embarquant sur sa moto. Je ne sais pas pourquoi, mais je doute que ce soit la solution à mes problèmes.
- Whitesnake n'était pas glam. David Coverdale se prenait trop au sérieux pour ça. Non, son truc c'était plutôt de hurler comme un goret, de prendre un air concerné en fixant la caméra, et de demander à sa copine de l'époque, Tawny Kitaen, de déployer ses jambes interminables dans les clips. En dehors d'assurer le succès du groupe, ce plan-média innovant nous aura légué quelques vidéos mémorables. S'il est presque impossible de ne pas éclater de rire pendant le long break de « Still of the Night », « Here I Go Again » (87) est encore meilleur. Coverdale et les autres sont absolument parfaits dans le ridicule, le plan fugitif diffusé à 0:29 redéfinit à lui seul le terme d' « hair metal », mais ne nous voilons pas la face: c'est le spectacle hypnotisant de Tawny dansant lascivement sur des capots de Jaguar qui rend ce clip inoubliable.
- Passage obligé pour les groupes de l'époque: la ballade, plus communément appelée « power-ballad » pour ne pas sonner trop chochotte. Les maîtres absolus du genre étaient les sous-estimés Cinderella. Leurs titres « rock » tiennent toujours la distance (osez me dire que « Gipsy Road » n'est pas une bonne chanson), mais ce sont leurs ballades qui sont restées, pour la bonne et simple raison qu'elles sont parfaites. Seul problème, les vidéos. « Coming home » (88) suit les pérégrinations d'un beau gosse qui rentre chez lui retrouver sa dulcinée et franchement, même si on est content pour lui, on s'en fout un peu. Et « Don't know what you got (til it's gone) », tournée près d'un lac, ressemble à une pub pour un tour-opérateur. Reste donc le clip d' « Heartbreak Station » (90), la plus parfaite du lot, pour nous confirmer ce dont on se doutait déjà: Tom Keifer était vraiment une très belle femme.
- En vrac et pour terminer, ces liens vers quelques-unes des vidéos qui consistaient à inclure des images du groupe tournées sur scène et en coulisse pendant de vrais concerts. Ce principe se révéla si efficace et populaire que tous les groupes finirent par l'adopter:
- appréciez tout d'abord la stupidité intégrale du clip de « Panama » (84) par Van Halen.
- puis les belles images au ralenti de Mötley Crüe dans « Home Sweet Home » (85)
- compatissez aux problèmes d'alcoolisme des membres de Poison exposés sans fausse pudeur dans « Every Rose Has Its Thorn » (88)
- ainsi que devant les beaux yeux fatigués de Jon Bon Jovi dans « Wanted Dead Or Alive » (86, de loin leur meilleur titre)
- et enfin prosternez-vous devant la puissance des Guns N' Roses dans « Paradise City » (88). Comme le dit si bien Klosterman, « Appetite for Destruction » is the singular answer to the question, « Why did hair metal need to exist? » Amen.
N'oubliez pas, ces clips ne représentent que la partie visible de l'iceberg. Faites-vous plaisir et usez-vous les yeux sur YouTube.
N'oubliez pas, ces clips ne représentent que la partie visible de l'iceberg. Faites-vous plaisir et usez-vous les yeux sur YouTube.
05 octobre 2007
Retour aux sources
Pour être franc, je ne regrette pas du tout l’époque où ce blog s’appuyait sur le concept suivant : moi essayant de faire de l’humour en me moquant de la Ligue 1 Orange®.
Je suis tellement plus inspiré dès qu’il s’agit de m’apitoyer sur mon sort.
Néanmoins, il existe peut-être parmi vous des fans puristes désappointés par la tournure prise par ce site et qui songent sérieusement à le rayer de la liste de leurs Favoris. S’il vous plaît, ne le faites pas.
Faisons plutôt comme si nous étions de retour en 2006 : pas de liens, pas de photos ni de vidéos, mais, histoire de vous rappeler à quel point c’était mauvais, juste une bonne vieille tentative d’avoir l’air spirituel grâce aux mythiques Power Rankings !
Vous avez bien mérité leur grand retour.
1. Lyon : comme c’est pratique. Juste quand je décide de faire renaître les PR, Lyon est de nouveau le leader incontesté du classement. Placer une autre équipe à ce rang aurait été trop perturbant. Car même s’ils viennent de subir 2 humiliations d’affilée en LDC et que je ne ferais pas confiance à Perrin pour coacher l’équipe de poussins de mon petit cousin, ils peuvent jouer tranquille. Regardez simplement qui vient derrière.
Je suis tellement plus inspiré dès qu’il s’agit de m’apitoyer sur mon sort.
Néanmoins, il existe peut-être parmi vous des fans puristes désappointés par la tournure prise par ce site et qui songent sérieusement à le rayer de la liste de leurs Favoris. S’il vous plaît, ne le faites pas.
Faisons plutôt comme si nous étions de retour en 2006 : pas de liens, pas de photos ni de vidéos, mais, histoire de vous rappeler à quel point c’était mauvais, juste une bonne vieille tentative d’avoir l’air spirituel grâce aux mythiques Power Rankings !
Vous avez bien mérité leur grand retour.
1. Lyon : comme c’est pratique. Juste quand je décide de faire renaître les PR, Lyon est de nouveau le leader incontesté du classement. Placer une autre équipe à ce rang aurait été trop perturbant. Car même s’ils viennent de subir 2 humiliations d’affilée en LDC et que je ne ferais pas confiance à Perrin pour coacher l’équipe de poussins de mon petit cousin, ils peuvent jouer tranquille. Regardez simplement qui vient derrière.
2. Bordeaux : les journalistes nous l’ont dit et répété : Laurent Blanc est un génie. J’étais sur le point d’objecter, mais comment expliquer autrement que cet effectif minable se retrouve dans le trio de tête ?
3. Nancy, Valenciennes, Le Mans : 3 équipes pour un triple cauchemar. Celui de la Ligue, celui de Canal+ et celui des téléspectateurs. Et une stat étourdissante : 6 défaites combinées. J’ai une théorie : les autres équipes n’essayent pas de gagner.
4. Rennes : lorsque j’étais étudiant, je me rendais le plus souvent possible au vieux stade de la Route de Lorient pour assister aux matches debout dans une tribune type Heysel. Un soir (le 9 avril 96, j’ai vérifié), Rennes recevait St Etienne, et rendez-vous était pris pour prendre l’apéro chez un pote qui non seulement habitait près du stade, mais était aussi le plus gros fumeur d’herbe que j’ai jamais rencontré. Pour une raison indéterminée, je débarquai chez lui en retard (qu’est-ce que j’avais bien pu faire de ma journée ? Vu qu’aller en cours était inenvisageable, je dirais, rien du tout.) et constatai les dégâts : 3 mecs sérieusement entamés par la drogue et l’alcool. Naturellement invité à me joindre à eux, je me contentai de quelques Ricard bien tassés parce que je voulais conserver ma lucidité et apprécier le match. C’était important, quoi, ne serait-ce que pour distinguer le ballon et les joueurs… Après la victoire de Rennes 3-0, l’inévitable ne manqua pas de se produire sur le chemin du retour. Un de mes potes qui avait passé la rencontre à fixer la pelouse en silence posa la question suivante : « Euh, qui c’est qu’a gagné, au fait ? » Ha. Ha. Ha. Il n’en avait pas la moindre idée, mais il avait passé une excellente soirée. La morale de l’histoire : la prochaine fois que je vais au stade Rennais, je fume un gros pétard.
5. Nice, Monaco : que se passe-t-il sur la Côte d’Azur ? Les Aiglons mieux classés que l’équipe du Prince ? Ah oui, c’est vrai, ça fait bien trois saisons de suite… Il est vraiment temps que je me remette à la page.
6. Strasbourg, Lorient, St Etienne, Toulouse : 3 victoires, 2 ou 3 nuls, 3 ou 4 défaites, à peu près autant de buts marqués qu’encaissés. Je suis à la recherche du terme qui décrirait parfaitement ces équipes, qui définirait leur nature profonde. Une première proposition : médiocrité.
7. Paris : la blague se poursuit, encore et toujours. C'est quoi l'expression, déjà ? « Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures », c’est bien ça ? D’ordinaire je ne suis pas d’accord, mais dans le cas du PSG…
8. Lille, Auxerre : ou comment tous les chemins mènent à la nullité. 7 nuls et 1 défaite pour Lille, aucun nul et 6 défaites pour Auxerre. Nous avons un championnat très créatif.
9. Marseille : par contre, je suis à court d’imagination, mais peu importe, j’ai un refrain tout prêt. Je les hais, je les hais, je les hais, je les hais, je les hais, je les hais, je les hais, je les hais…
10. Caen, Sochaux, Lens, Metz : le plus triste quand on regarde cette liste des derniers ? Savoir qu’une de ces équipes va se maintenir à la fin de la saison.
03 octobre 2007
Un jour de plus
« Donnez à un homme seul et amer une connexion ADSL, et attendez-vous au pire »
Telle pourrait bien être la maxime de ce blog, la description sommaire à placer juste en dessous du titre. Oh, mais en voilà une bonne idée : un slogan qui résume tout ce blog en sommet de page… Il va falloir que j'y travaille.
Dans l’intervalle, retour dans mon cerveau malade (vous connaissez un meilleur endroit où se vautrer ?)
- je me demande ce que je ferais de mon temps si espn.com n’existait pas. Euh… Le simple fait de me poser la question me transporte directement au bord d’un gouffre vertigineux. Allez, on respire un grand coup, on agrippe sa souris et on fait un pas en arrière… Tout va bien se passer.
- suite à l’effondrement historique des Mets de New York, le grand Bill Simmons a dû se décider à remettre à jour son fameux article « Levels of Losing » (quelque chose comme les « Niveaux dans la Défaite »), dans lequel il décrit graduellement l’intensité de la douleur ressentie par les fans quand leur équipe perd, du pincement au cœur à la dévastation totale, selon les circonstances. Sur bien des plans, voilà un excellent article, avec Simmons au top de sa forme, dégainant les références culturelles et remuant le souvenir de défaites mémorables. Mais ce qui le rend si captivant, c’est que, comme toujours avec ce qui arrive dans le sport, il est très facile de transposer le tout dans la vie réelle. Une traduction plus juste devient alors les « Degrés de la lose », et voici les quatre qui me concernent au premier chef :
- Level XIII: The Rabbit's Foot : tout va de travers, et après chaque désastre on se dit « OK, c’est reparti, ça recommence… »Telle pourrait bien être la maxime de ce blog, la description sommaire à placer juste en dessous du titre. Oh, mais en voilà une bonne idée : un slogan qui résume tout ce blog en sommet de page… Il va falloir que j'y travaille.
Dans l’intervalle, retour dans mon cerveau malade (vous connaissez un meilleur endroit où se vautrer ?)
- je me demande ce que je ferais de mon temps si espn.com n’existait pas. Euh… Le simple fait de me poser la question me transporte directement au bord d’un gouffre vertigineux. Allez, on respire un grand coup, on agrippe sa souris et on fait un pas en arrière… Tout va bien se passer.
- suite à l’effondrement historique des Mets de New York, le grand Bill Simmons a dû se décider à remettre à jour son fameux article « Levels of Losing » (quelque chose comme les « Niveaux dans la Défaite »), dans lequel il décrit graduellement l’intensité de la douleur ressentie par les fans quand leur équipe perd, du pincement au cœur à la dévastation totale, selon les circonstances. Sur bien des plans, voilà un excellent article, avec Simmons au top de sa forme, dégainant les références culturelles et remuant le souvenir de défaites mémorables. Mais ce qui le rend si captivant, c’est que, comme toujours avec ce qui arrive dans le sport, il est très facile de transposer le tout dans la vie réelle. Une traduction plus juste devient alors les « Degrés de la lose », et voici les quatre qui me concernent au premier chef :
- Level XI: Dead Man Walking : c’est cuit, vous avez abandonné, mais une minuscule part de votre être s’accroche à un espoir encore plus minuscule. Donc, vous savez que vous êtes foutu, mais ça fait encore mal. Wow.
- Level IX: The Full-Fledged Butt-Kicking : vous vous faites massacrer, vous voulez que ça s’arrête, sauf que ça ne s’arrête pas, et il n’y a plus qu’à attendre le prochain coup.
- Level II: The Goose/Maverick Tailspin : le monde s’écroule autour de vous par petits bouts pendant une période de temps indéfinie, et quand ça se termine enfin, il ne vous reste plus rien et vous passez le reste de vos jours à vous demander comment cela a bien pu arriver. Aïe.
- les deux plus proches amis que j'aurai jamais: Matthew Berry et Nate Ravitz. Regardez-les faire des blagues pourries tout en discutant de la « fantasy value » de Sammy Morris et de Donte Stallworth: comme ils ont l'air heureux, comme ils s'amusent. J'imagine que c'est ce qui se passe quand on a le meilleur job sur la planète. Dans l'espoir de capter un peu de ce bonheur, j'écoute donc religieusement leur podcast tous les soirs de la semaine, en attendant que se produise un miracle via les écouteurs. Un jour peut-être je leur enverrai un mail pour les remercier de m'aider à gagner quelques ligues. Et accessoirement de me sauver la vie.
- À quel point toutes choses sont liées dans la « pop culture » ne cessera jamais de m'étonner. Après vous avoir chaudement recommandé Pavement lundi, je suis tombé sur quelque chose d'intéressant dans leur article Wiki. De si fascinant même que je me suis tout de suite dit: « il faut que tu vérifies ça et qu'après tu en parles dans ton blog. » C'est dire si j'étais excité. Alors voilà. Une des meilleures chansons de Pavement s'appelle « Cut your hair », elle date de 94, elle est très entraînante et très pop (et juste histoire de me faire mousser, j'avais raison de dire qu'il n'en avait rien à foutre car c'est là qu'ils chantent « I really don't care! »). Bref, ce titre qui parle d'aller se faire couper les cheveux est entre autres célèbre pour ses « Ouh ouh ». Et qu'est-ce qu'on entend dans le générique d'introduction de « Pardon The Interruption », le show d'Espn, dont j'écoute également le podcast tous les jours? Des « Ouh ouh ». Très similaires à ceux de Pavement. OR, quelle est la principale caractéristique physique des deux animateurs de l'émission, Tony Kornheiser et Mike Wilbon? Ils sont chauves. Voyez-vous où je veux en venir? « Cut your hair », le générique, « Ouh ouh », deux animateurs chauves, le fait que j'écoute A LA FOIS Pavement et le podcast de PTI? Tout est lié. Absolument tout, mes amis. Comme dans un cercle vicieux. (admettez-le, vous êtes stupéfaits par ce que vous venez de lire. Vous n’en croyez pas vos yeux. « Bon sang, mais de quoi est-ce qu’il parle ? QU’EST-CE QUI SE PASSE dans la tête de ce mec ? » Un indice : pensez à un hamster qui fait de l’exercice dans sa cage.)
- Dans la série « le sport est une formidable allégorie de la vie », jetez un œil à ce qui est arrivé dans le match Padres/Rockies. Ces deux équipes ont joué 162 matches depuis avril pour finalement se retrouver à égalité et devoir jouer un match de plus afin de déterminer qui irait en playoffs. Comme si ça ne suffisait pas, le match est allé en prolongations (« extra-innings », comme ils disent) jusqu’à ce que les Rockies l’emportent sur une action très discutable. Ai-je vraiment besoin d’expliquer en quoi ce match est une allégorie ?
- La beauté de la TNT, c’est que les chaînes sont si pauvres qu’elles diffusent en boucle les seuls programmes valables de leurs grilles. Comme W9 avec les Simpsons. C’est donc avec délices que j’ai revu pour la troisième fois en une semaine le fameux épisode « Pour l’amour de Moe ». Non seulement Homer y est fabuleux, mais c’est aussi une mine d’or pour les citations. Comme quand Moe se retrouve en boîte pour draguer : « Ah, ça ne sert à rien, qu’est-ce que je fais ici, Homer ? Les femmes sentent la peur, et je dois schlinguer un max ! » Je ressortirai ça un jour, soyez-en certains.
- Pour rester dans le dessin animé, je me suis mis depuis peu à regarder « Futurama » (en boucle sur NRJ 12), l’autre cartoon de Matt Groening, le créateur des Simpsons. C’est plutôt très bien, mais aussi quelque peu troublant. Je veux dire, est-il normal que j’éprouve des sentiments pour Leela, la cyclope aux cheveux violets qui pilote le vaisseau ? Evidemment que non. Mais les faits sont là. Qu’est-ce que ça dit sur mon état psychologique actuel, alors ? A vous de me le dire. En dehors de « pitoyable », je reste pour une fois sans réponse.
- les deux plus proches amis que j'aurai jamais: Matthew Berry et Nate Ravitz. Regardez-les faire des blagues pourries tout en discutant de la « fantasy value » de Sammy Morris et de Donte Stallworth: comme ils ont l'air heureux, comme ils s'amusent. J'imagine que c'est ce qui se passe quand on a le meilleur job sur la planète. Dans l'espoir de capter un peu de ce bonheur, j'écoute donc religieusement leur podcast tous les soirs de la semaine, en attendant que se produise un miracle via les écouteurs. Un jour peut-être je leur enverrai un mail pour les remercier de m'aider à gagner quelques ligues. Et accessoirement de me sauver la vie.
- À quel point toutes choses sont liées dans la « pop culture » ne cessera jamais de m'étonner. Après vous avoir chaudement recommandé Pavement lundi, je suis tombé sur quelque chose d'intéressant dans leur article Wiki. De si fascinant même que je me suis tout de suite dit: « il faut que tu vérifies ça et qu'après tu en parles dans ton blog. » C'est dire si j'étais excité. Alors voilà. Une des meilleures chansons de Pavement s'appelle « Cut your hair », elle date de 94, elle est très entraînante et très pop (et juste histoire de me faire mousser, j'avais raison de dire qu'il n'en avait rien à foutre car c'est là qu'ils chantent « I really don't care! »). Bref, ce titre qui parle d'aller se faire couper les cheveux est entre autres célèbre pour ses « Ouh ouh ». Et qu'est-ce qu'on entend dans le générique d'introduction de « Pardon The Interruption », le show d'Espn, dont j'écoute également le podcast tous les jours? Des « Ouh ouh ». Très similaires à ceux de Pavement. OR, quelle est la principale caractéristique physique des deux animateurs de l'émission, Tony Kornheiser et Mike Wilbon? Ils sont chauves. Voyez-vous où je veux en venir? « Cut your hair », le générique, « Ouh ouh », deux animateurs chauves, le fait que j'écoute A LA FOIS Pavement et le podcast de PTI? Tout est lié. Absolument tout, mes amis. Comme dans un cercle vicieux. (admettez-le, vous êtes stupéfaits par ce que vous venez de lire. Vous n’en croyez pas vos yeux. « Bon sang, mais de quoi est-ce qu’il parle ? QU’EST-CE QUI SE PASSE dans la tête de ce mec ? » Un indice : pensez à un hamster qui fait de l’exercice dans sa cage.)
- Dans la série « le sport est une formidable allégorie de la vie », jetez un œil à ce qui est arrivé dans le match Padres/Rockies. Ces deux équipes ont joué 162 matches depuis avril pour finalement se retrouver à égalité et devoir jouer un match de plus afin de déterminer qui irait en playoffs. Comme si ça ne suffisait pas, le match est allé en prolongations (« extra-innings », comme ils disent) jusqu’à ce que les Rockies l’emportent sur une action très discutable. Ai-je vraiment besoin d’expliquer en quoi ce match est une allégorie ?
- La beauté de la TNT, c’est que les chaînes sont si pauvres qu’elles diffusent en boucle les seuls programmes valables de leurs grilles. Comme W9 avec les Simpsons. C’est donc avec délices que j’ai revu pour la troisième fois en une semaine le fameux épisode « Pour l’amour de Moe ». Non seulement Homer y est fabuleux, mais c’est aussi une mine d’or pour les citations. Comme quand Moe se retrouve en boîte pour draguer : « Ah, ça ne sert à rien, qu’est-ce que je fais ici, Homer ? Les femmes sentent la peur, et je dois schlinguer un max ! » Je ressortirai ça un jour, soyez-en certains.
- Pour rester dans le dessin animé, je me suis mis depuis peu à regarder « Futurama » (en boucle sur NRJ 12), l’autre cartoon de Matt Groening, le créateur des Simpsons. C’est plutôt très bien, mais aussi quelque peu troublant. Je veux dire, est-il normal que j’éprouve des sentiments pour Leela, la cyclope aux cheveux violets qui pilote le vaisseau ? Evidemment que non. Mais les faits sont là. Qu’est-ce que ça dit sur mon état psychologique actuel, alors ? A vous de me le dire. En dehors de « pitoyable », je reste pour une fois sans réponse.
01 octobre 2007
En attendant de dormir
Alors que je fixe cet écran, me demandant par quel miracle mes yeux ne se sont pas encore mis à saigner (au sens propre. Le fait que cela ne se soit toujours pas produit est sans doute, quelque part, réconfortant), je me rends compte à quel point cette cure de nuits raccourcies à l’extrême était ce dont j’avais le plus besoin.
Car désormais, au lieu d’avoir constamment à l’esprit des choses comme « Oh-mon-Dieu-je-hais-la-Terre-entière », je ne suis plus capable que de traîner ma carcasse tout au long de la journée comme un zombie en me disant : « Oh-mon-Dieu-ce-que-je-peux-être-crevé. »
Un grand progrès. (NON, je ne fais pas d’ironie à bon marché)
Tout de suite, ce que j’ai retenu de ce dernier week-end du mois de septembre (bon débarras) :
- un dimanche soir d’automne typique pour moi, rivé sur Internet de 18h00 à plus tard que minuit pour suivre l’évolution des scores NFL et le destin de mes équipes de fantasy. Je n’exclus pas de vous raconter un jour en détail le déroulement de ces soirées riches en émotion. En attendant, comment m’en suis-je sorti hier ? Pas trop mal, en espérant toutefois des événements favorables dans le match Cincy-New England de cette nuit, et en mettant de côté les ligues où je suis apparemment maudit. J’ai tout de même perdu un match 188-187 (grrr…) et le forfait de dernière minute de Brian Westbrook a anéanti les espoirs d’une autre de mes équipes. Tout de même, un bilan décent pour le week-end, j’imagine.
- sur le terrain, Brett Favre vient de battre le record absolu de passes de touchdowns en carrière avec 422. Je le mentionne uniquement parce que vous vous souvenez peut-être de Brett jouant son propre rôle dans « Mary à tout prix » et apparaissant à la fin du film comme étant le mystérieux petit ami de Cameron Diaz. Une référence culturelle de plus ne peut pas faire de mal.
- un paquet de surprises dans les autres matches, avec Buffalo, Cleveland, Arizona et Detroit tous victorieux, mais surtout Kansas City qui va gagner à San Diego, ruinant ainsi mon choix de la semaine à l’Eliminator Challenge. Je ne comprends pas, tout allait bien, depuis 4 semaines je jouais la sécurité avec les favoris, j’étais confiant, je vais me coucher avec les Chargers en tête 16-6, et puis tout d’un coup ces minables Chiefs marquent 24 points consécutifs et ma saison d’Eliminator est terminée… Bon. J’imagine qu’il y a pire que ça dans la vie, comme perdre son job, se coincer le petit doigt dans une porte ou réaliser tout à coup que l’on est une grosse merde. Mais quand même, ça fait mal.
- petit à petit, la conspiration ourdie par Canal + pour tuer le football dans ce pays est en train de réaliser ces objectifs. Hier soir, ils ont ressorti Guy Roux du formol pour commenter Caen-Toulouse. Je veux dire, qui serait assez désespéré pour regarder ça ? Certainement pas moi.
- en parlant de tuer le football, regardez cette video. J’ai toujours su que c’était une mauvaise idée de narguer ses adversaires en jonglant le ballon comme une otarie. Même au Brésil.
- vous n’avez pas pu y échapper, le XV de France va jouer le match de sa vie samedi prochain contre les « Blacks » (ooh, ce que cette expression peut m’agacer) à… Cardiff. C’est tellement risible. Organiser si mal sa propre « Coupe du Monde » qu’ils se retrouvent à devoir jouer leur quart de finale au Pays de Galles. Ajoutez donc ça à la liste des raisons pour lesquelles je ne comprendrai jamais rien au rugby et à l’intérêt qu’il génère. A propos, est-ce que je suis vraiment censé croire que toutes les femmes françaises rêveraient de coucher avec Sébastien Chabal ? Je sais que je n’y connais que dalle, mais tout de même, c’est un peu dur à avaler. Et puis, moi aussi j’ai eu les cheveux longs à une époque, et je n’ai jamais remarqué qu’on faisait la queue à la porte de ma chambre.
- déjà culte aux Etats-Unis, je vous propose d’assister à la conférence de presse de Mike Gundy, le coach de l’équipe de foot de la fac d’Oklahoma State. Fixons le contexte en disant qu’il est fou après une journaliste locale qui a écrit un article peu élogieux à propos d’un de ses joueurs. Tout media américain qui se respecte s’est ensuite senti obligé de faire une blague sur le thème « I’m a man ! I’m 40 ! ! » la semaine dernière.
- quelle est la formule magique pour faire taire quelqu’un qui, comme moi, a tendance à se plaindre constamment ? Lui sortir la phrase suivante : « Il y a plus malheureux/bête/pauvre/moche que toi sur Terre ! » Il paraît que ça marche sur certains, bien que je préfère vous dire tout de suite que j’ai une sainte horreur de me l’entendre dire, probablement parce que cela impliquerait que le monde ne tourne pas autour de mon nombril, ce qui est, pour d’évidentes raisons, inconcevable. Quoiqu’il en soit, j’ai fait des recherches, et je suis fier de vous présenter tout un groupe de gens qui, à mon humble avis, ont sans doute passé une dernière quinzaine au moins aussi mauvaise que la mienne : les New York Mets et leurs millions de fans ! En tête de leur division avec 17 matches à jouer et 7 matches et demi d’avance, ils se sont tout simplement effondrés et sont officiellement out pour les playoffs depuis hier. D’après les spécialistes, il s’agit, je cite, d’un « collapse of epic proportions ». Voilà ! Depuis le temps! C’était l’expression que je cherchais pour décrire mon existence !
- mise à jour de ma playlist : j’en ai un peu marre des groupes trop impliqués émotionnellement, comme Weezer. Place à Pavement et à leur indie-rock désabusé. Clairement, ces mecs n’en avaient rien à foutre de rien : comment jouer de leurs instruments, à quoi ils ressemblaient, leurs chiffres de vente, comment ils sonnaient, la structure des chansons, le sens des paroles, etc. Ecoutez plutôt leur premier album (1992) « Slanted and Enchanted » : même quand Stephen Malkmus chante « I was dressed for success… but success it never comes », on sent bien qu’au fond il s’en branle complètement. Excellent disque, donc. Difficile de se lasser de « Summer Babe » : Ice, baby…
Car désormais, au lieu d’avoir constamment à l’esprit des choses comme « Oh-mon-Dieu-je-hais-la-Terre-entière », je ne suis plus capable que de traîner ma carcasse tout au long de la journée comme un zombie en me disant : « Oh-mon-Dieu-ce-que-je-peux-être-crevé. »
Un grand progrès. (NON, je ne fais pas d’ironie à bon marché)
Tout de suite, ce que j’ai retenu de ce dernier week-end du mois de septembre (bon débarras) :
- un dimanche soir d’automne typique pour moi, rivé sur Internet de 18h00 à plus tard que minuit pour suivre l’évolution des scores NFL et le destin de mes équipes de fantasy. Je n’exclus pas de vous raconter un jour en détail le déroulement de ces soirées riches en émotion. En attendant, comment m’en suis-je sorti hier ? Pas trop mal, en espérant toutefois des événements favorables dans le match Cincy-New England de cette nuit, et en mettant de côté les ligues où je suis apparemment maudit. J’ai tout de même perdu un match 188-187 (grrr…) et le forfait de dernière minute de Brian Westbrook a anéanti les espoirs d’une autre de mes équipes. Tout de même, un bilan décent pour le week-end, j’imagine.
- sur le terrain, Brett Favre vient de battre le record absolu de passes de touchdowns en carrière avec 422. Je le mentionne uniquement parce que vous vous souvenez peut-être de Brett jouant son propre rôle dans « Mary à tout prix » et apparaissant à la fin du film comme étant le mystérieux petit ami de Cameron Diaz. Une référence culturelle de plus ne peut pas faire de mal.
- un paquet de surprises dans les autres matches, avec Buffalo, Cleveland, Arizona et Detroit tous victorieux, mais surtout Kansas City qui va gagner à San Diego, ruinant ainsi mon choix de la semaine à l’Eliminator Challenge. Je ne comprends pas, tout allait bien, depuis 4 semaines je jouais la sécurité avec les favoris, j’étais confiant, je vais me coucher avec les Chargers en tête 16-6, et puis tout d’un coup ces minables Chiefs marquent 24 points consécutifs et ma saison d’Eliminator est terminée… Bon. J’imagine qu’il y a pire que ça dans la vie, comme perdre son job, se coincer le petit doigt dans une porte ou réaliser tout à coup que l’on est une grosse merde. Mais quand même, ça fait mal.
- petit à petit, la conspiration ourdie par Canal + pour tuer le football dans ce pays est en train de réaliser ces objectifs. Hier soir, ils ont ressorti Guy Roux du formol pour commenter Caen-Toulouse. Je veux dire, qui serait assez désespéré pour regarder ça ? Certainement pas moi.
- en parlant de tuer le football, regardez cette video. J’ai toujours su que c’était une mauvaise idée de narguer ses adversaires en jonglant le ballon comme une otarie. Même au Brésil.
- vous n’avez pas pu y échapper, le XV de France va jouer le match de sa vie samedi prochain contre les « Blacks » (ooh, ce que cette expression peut m’agacer) à… Cardiff. C’est tellement risible. Organiser si mal sa propre « Coupe du Monde » qu’ils se retrouvent à devoir jouer leur quart de finale au Pays de Galles. Ajoutez donc ça à la liste des raisons pour lesquelles je ne comprendrai jamais rien au rugby et à l’intérêt qu’il génère. A propos, est-ce que je suis vraiment censé croire que toutes les femmes françaises rêveraient de coucher avec Sébastien Chabal ? Je sais que je n’y connais que dalle, mais tout de même, c’est un peu dur à avaler. Et puis, moi aussi j’ai eu les cheveux longs à une époque, et je n’ai jamais remarqué qu’on faisait la queue à la porte de ma chambre.
- déjà culte aux Etats-Unis, je vous propose d’assister à la conférence de presse de Mike Gundy, le coach de l’équipe de foot de la fac d’Oklahoma State. Fixons le contexte en disant qu’il est fou après une journaliste locale qui a écrit un article peu élogieux à propos d’un de ses joueurs. Tout media américain qui se respecte s’est ensuite senti obligé de faire une blague sur le thème « I’m a man ! I’m 40 ! ! » la semaine dernière.
- quelle est la formule magique pour faire taire quelqu’un qui, comme moi, a tendance à se plaindre constamment ? Lui sortir la phrase suivante : « Il y a plus malheureux/bête/pauvre/moche que toi sur Terre ! » Il paraît que ça marche sur certains, bien que je préfère vous dire tout de suite que j’ai une sainte horreur de me l’entendre dire, probablement parce que cela impliquerait que le monde ne tourne pas autour de mon nombril, ce qui est, pour d’évidentes raisons, inconcevable. Quoiqu’il en soit, j’ai fait des recherches, et je suis fier de vous présenter tout un groupe de gens qui, à mon humble avis, ont sans doute passé une dernière quinzaine au moins aussi mauvaise que la mienne : les New York Mets et leurs millions de fans ! En tête de leur division avec 17 matches à jouer et 7 matches et demi d’avance, ils se sont tout simplement effondrés et sont officiellement out pour les playoffs depuis hier. D’après les spécialistes, il s’agit, je cite, d’un « collapse of epic proportions ». Voilà ! Depuis le temps! C’était l’expression que je cherchais pour décrire mon existence !
- mise à jour de ma playlist : j’en ai un peu marre des groupes trop impliqués émotionnellement, comme Weezer. Place à Pavement et à leur indie-rock désabusé. Clairement, ces mecs n’en avaient rien à foutre de rien : comment jouer de leurs instruments, à quoi ils ressemblaient, leurs chiffres de vente, comment ils sonnaient, la structure des chansons, le sens des paroles, etc. Ecoutez plutôt leur premier album (1992) « Slanted and Enchanted » : même quand Stephen Malkmus chante « I was dressed for success… but success it never comes », on sent bien qu’au fond il s’en branle complètement. Excellent disque, donc. Difficile de se lasser de « Summer Babe » : Ice, baby…
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