01 octobre 2007

En attendant de dormir

Alors que je fixe cet écran, me demandant par quel miracle mes yeux ne se sont pas encore mis à saigner (au sens propre. Le fait que cela ne se soit toujours pas produit est sans doute, quelque part, réconfortant), je me rends compte à quel point cette cure de nuits raccourcies à l’extrême était ce dont j’avais le plus besoin.
Car désormais, au lieu d’avoir constamment à l’esprit des choses comme « Oh-mon-Dieu-je-hais-la-Terre-entière », je ne suis plus capable que de traîner ma carcasse tout au long de la journée comme un zombie en me disant : « Oh-mon-Dieu-ce-que-je-peux-être-crevé. »
Un grand progrès. (NON, je ne fais pas d’ironie à bon marché)
Tout de suite, ce que j’ai retenu de ce dernier week-end du mois de septembre (bon débarras) :

- un dimanche soir d’automne typique pour moi, rivé sur Internet de 18h00 à plus tard que minuit pour suivre l’évolution des scores NFL et le destin de mes équipes de fantasy. Je n’exclus pas de vous raconter un jour en détail le déroulement de ces soirées riches en émotion. En attendant, comment m’en suis-je sorti hier ? Pas trop mal, en espérant toutefois des événements favorables dans le match Cincy-New England de cette nuit, et en mettant de côté les ligues où je suis apparemment maudit. J’ai tout de même perdu un match 188-187 (grrr…) et le forfait de dernière minute de Brian Westbrook a anéanti les espoirs d’une autre de mes équipes. Tout de même, un bilan décent pour le week-end, j’imagine.

- sur le terrain, Brett Favre vient de battre le record absolu de passes de touchdowns en carrière avec 422. Je le mentionne uniquement parce que vous vous souvenez peut-être de Brett jouant son propre rôle dans « Mary à tout prix » et apparaissant à la fin du film comme étant le mystérieux petit ami de Cameron Diaz. Une référence culturelle de plus ne peut pas faire de mal.

- un paquet de surprises dans les autres matches, avec Buffalo, Cleveland, Arizona et Detroit tous victorieux, mais surtout Kansas City qui va gagner à San Diego, ruinant ainsi mon choix de la semaine à l’Eliminator Challenge. Je ne comprends pas, tout allait bien, depuis 4 semaines je jouais la sécurité avec les favoris, j’étais confiant, je vais me coucher avec les Chargers en tête 16-6, et puis tout d’un coup ces minables Chiefs marquent 24 points consécutifs et ma saison d’Eliminator est terminée… Bon. J’imagine qu’il y a pire que ça dans la vie, comme perdre son job, se coincer le petit doigt dans une porte ou réaliser tout à coup que l’on est une grosse merde. Mais quand même, ça fait mal.

- petit à petit, la conspiration ourdie par Canal + pour tuer le football dans ce pays est en train de réaliser ces objectifs. Hier soir, ils ont ressorti Guy Roux du formol pour commenter Caen-Toulouse. Je veux dire, qui serait assez désespéré pour regarder ça ? Certainement pas moi.

- en parlant de tuer le football, regardez cette video. J’ai toujours su que c’était une mauvaise idée de narguer ses adversaires en jonglant le ballon comme une otarie. Même au Brésil.

- vous n’avez pas pu y échapper, le XV de France va jouer le match de sa vie samedi prochain contre les « Blacks » (ooh, ce que cette expression peut m’agacer) à… Cardiff. C’est tellement risible. Organiser si mal sa propre « Coupe du Monde » qu’ils se retrouvent à devoir jouer leur quart de finale au Pays de Galles. Ajoutez donc ça à la liste des raisons pour lesquelles je ne comprendrai jamais rien au rugby et à l’intérêt qu’il génère. A propos, est-ce que je suis vraiment censé croire que toutes les femmes françaises rêveraient de coucher avec Sébastien Chabal ? Je sais que je n’y connais que dalle, mais tout de même, c’est un peu dur à avaler. Et puis, moi aussi j’ai eu les cheveux longs à une époque, et je n’ai jamais remarqué qu’on faisait la queue à la porte de ma chambre.

- déjà culte aux Etats-Unis, je vous propose d’assister à la conférence de presse de Mike Gundy, le coach de l’équipe de foot de la fac d’Oklahoma State. Fixons le contexte en disant qu’il est fou après une journaliste locale qui a écrit un article peu élogieux à propos d’un de ses joueurs. Tout media américain qui se respecte s’est ensuite senti obligé de faire une blague sur le thème « I’m a man ! I’m 40 ! ! » la semaine dernière.

- quelle est la formule magique pour faire taire quelqu’un qui, comme moi, a tendance à se plaindre constamment ? Lui sortir la phrase suivante : « Il y a plus malheureux/bête/pauvre/moche que toi sur Terre ! » Il paraît que ça marche sur certains, bien que je préfère vous dire tout de suite que j’ai une sainte horreur de me l’entendre dire, probablement parce que cela impliquerait que le monde ne tourne pas autour de mon nombril, ce qui est, pour d’évidentes raisons, inconcevable. Quoiqu’il en soit, j’ai fait des recherches, et je suis fier de vous présenter tout un groupe de gens qui, à mon humble avis, ont sans doute passé une dernière quinzaine au moins aussi mauvaise que la mienne : les New York Mets et leurs millions de fans ! En tête de leur division avec 17 matches à jouer et 7 matches et demi d’avance, ils se sont tout simplement effondrés et sont officiellement out pour les playoffs depuis hier. D’après les spécialistes, il s’agit, je cite, d’un « collapse of epic proportions ». Voilà ! Depuis le temps! C’était l’expression que je cherchais pour décrire mon existence !

- mise à jour de ma playlist : j’en ai un peu marre des groupes trop impliqués émotionnellement, comme Weezer. Place à Pavement et à leur indie-rock désabusé. Clairement, ces mecs n’en avaient rien à foutre de rien : comment jouer de leurs instruments, à quoi ils ressemblaient, leurs chiffres de vente, comment ils sonnaient, la structure des chansons, le sens des paroles, etc. Ecoutez plutôt leur premier album (1992) « Slanted and Enchanted » : même quand Stephen Malkmus chante « I was dressed for success… but success it never comes », on sent bien qu’au fond il s’en branle complètement. Excellent disque, donc. Difficile de se lasser de « Summer Babe » : Ice, baby…

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