Tandis que le monde entier retient son souffle en attendant les explications de Monsieur Coup De Boule (ce soir à 20h sur Canal+), il reste encore quelques marginaux, dont je fais partie, qui n'ont pas oublié que trente jours de compétition avaient précédé Le Geste.
Cette Coupe du Monde, disons-le franchement, m'a été gâchée par le parcours des Bleurks.
Les quinze derniers jours ont été terribles, j'imagine que c'était le prix à payer pour un dénouement aussi extraordinaire. Car avant cela, toutes les victoires françaises m'avaient ravagé. J'avais même un serment tout prêt, un engagement solennel qui disait que si la France était championne du monde, j'abandonnais à jamais le monde du football (en pratique, ça voulait dire rapporter le décodeur au magasin).
Heureusement, je suis prêt à enchaîner sur une nouvelle saison, après 44 matches (je viens de recompter: et sans les Bleurks j'en aurais eu 6 de plus. 6? Et oui, je peux vous l'avouer aujourd'hui, j'ai regardé France-Brésil. J'étais vraiment, vraiment au fond du trou) dans leur intégralité plus quelques petits bouts par-ci par-là, et encore assez lucide pour vous livrer aujourd'hui mon Bilan de la Coupe du Monde de la FIFA 2006 !
L'équipe : A tout seigneur, tout honneur: l'Italie. J'attendais ce moment pour vous la révéler, la voici enfin, la Loi n°1 du Football International: la meilleure équipe du monde est celle qui gagne la Coupe du Monde. Facile à retenir non? A noter tout de même que comme toutes les lois, celle-ci a connu une exception: France 98.
Le joueur : Zidane est hors-concours, cela va sans dire. Nous savons tous que MCDB n'est pas un vulgaire joueur de foot. Non, le véritable héros de ce Mondial, et personne, absolument personne n'en parle, est italien. Et il ne s'appelle pas Marco Materazzi (d'après Francis Lalanne, ça rime avec "nazi") mais Fabio Grosso. J'avoue sans honte que je n'avais jamais entendu parler de lui il y a un mois, raison de plus pour le célébrer ici. Car qui a été obtenir le pénalty à la dernière seconde du match contre l'Australie? Qui a pétrifié la nation teutonne tout entière d'une superbe frappe dans le petit filet dans la dernière minute de la prolongation en demi-finale? Qui, enfin, est l'auteur du tir au but victorieux qui a donné la Coupe du Monde à l'Italie et m'a accessoirement rendu goût à la vie? Maintenant vous le savez. Fabio Grosso.
Le match : En entrée je prendrais la première demi-heure d'Argentine-Serbie, comme plat de résistance un bon gros morceau de Ghana-R. Tchèque, avec un peu de Pays-Bas-Côte d'Ivoire en accompagnement, le dernier quart d'heure d'Allemagne-Pologne (avec le temps additionnel) parce que j'ai encore faim, la prolongation d'Allemagne-Italie fera un bon fromage et pour finir, un délicieux dessert, les tirs aux buts de la finale. J'en reprendrais bien encore, tiens. Ne pas oublier, pour épicer le tout: quelques pincées de Portugal-Pays-Bas.
Le but : Materazzi, France-Italie, pourquoi? Ah, vous voulez parler de critères esthétiques? Dans ce cas, on sera tous d'accord pour élire le but de Maxi Rodriguez contre le Mexique. Un vrai chef d'oeuvre. Mentions honorables: Joe Cole contre la Suède, Cambiasso contre la Serbie, Klose contre l'Argentine, Baky contre les Pays-Bas, Maniche contre les Pays-Bas, Zinha contre l'Iran, Lahm contre le Costa Rica, Park contre la France, Torres contre l'Ukraine, Kaka contre la Croatie... Si vous en avez d'autres, faites-moi signe.
Le geste : Oh non, par pitié...
Le tacle : Certains voudraient sans doute élire l'ATTENTAT de Materazzi sur Malouda qui entraîne le pénalty dès la 7ème minute de la finale, mais je préfère le labourage de l'intérieur de la cuisse de Cristiano Ronaldo par le Hollandais Boulharouz. Le seul véritable instant d'ultra-violence de cette Coupe du Monde (attendez une seconde...). Et c'était avant que Ronaldo ne devienne, de façon incompréhensible, le joueur le plus détesté de la planète. Ne riez pas. J'aime beaucoup ce joueur.
L'erreur d'arbitrage : Le prix ne sera pas attribué en raison du nombre trop important de candidatures. Supporters de tous les pays, unissez-vous: "Aux ch... l'arbitre!" (j'ai quand même un petit faible pour les 3 cartons jaunes au joueur croate, qui "oublie" de se dénoncer...)
Le coach : Ricardo La Volpe, sélectionneur argentin du Mexique, pour son look de Méphistophélès fatigué d'avoir fumé trop de clopes et bu trop de whisky en boîte la veille des matches, pour ses cravates bariolées, pour son coaching frénétique (jamais les mêmes joueurs, jamais aux mêmes postes) et pour être resté planqué au fond du couloir au moment des hymnes lors du huitième de finale Mexique-Argentine. J'ai peur qu'on ne le revoie plus. Vraiment trop bête.
Le maillot : Pendant que j'y pense, et même si j'ai déjà consacré un article entier à ce sujet (Fashion TV), je le redis encore une fois: le maillot mexicain était superbe.
Le public : Belles marées oranges (Pays-Bas) et jaunes (Suède), mais le prix va aux supporters anglais à la fois ivres et innombrables qui ont dû supporter les 5 matches abominables de leur équipe. En désespoir de cause ils ont beuglé le God Save The Queen dix fois par match.
Le consultant : La lutte a été terrible, mais un vainqueur a fini par se détacher dans la dernière ligne droite: Guy Roux. Dans un paysage audiovisuel où le politiquement correct impose sa loi, il est rafraîchissant de constater que peut encore subsister une bonne vieille xénophobie assumée. "Je les avais dans le nez depuis un moment, ces Hollandais !", "On sait comment ils les obtiennent les pénaltys en Italie", "Les Portugais ont la simulation dans le sang, vous comprenez", "Heinze ça sonne pas très argentin comme nom. Il faut dire qu'en 45-46 y a beaucoup d'Allemands qui ont émigré là-bas..." Et encore, j'ai raté ce qu'il a pu dire sur les Polonais ou les Croates. Et si vous voulez connaître le truc de Guy Roux pour ne jamais se faire taper sur les doigts, c'est facile: ne jamais critiquer les Africains. Prends-en de la graine, Thierry Roland!
Le pronostic : Si j'avais été intelligent, j'aurais joué de l'argent et je serais presque riche aujourd'hui: 51 matches pronostiqués, 36 résultats corrects. Et pas 1 centime de plus dans mes caisses. Disons juste que je suis fier d'avoir prédit la victoire du Ghana sur les Tchèques. Et le vainqueur de 8 huitièmes sur 8. Et de 3 quarts sur 3. Ma plus belle erreur? Argentine-Serbie, 1-1. Aie.
L'article : Mon Dieu. Moins de 3 mois d'existence, une quarantaine de posts, et ce blog devient déjà auto-référentiel... Sans compter que je ne suis sans doute pas le mieux placé pour juger de mes écrits. Mais honnêtement, QUI va le faire à ma place? Je dirais donc simplement que je suis assez content de "J11: Power Rankings revisited".
La citation : Je laisse la parole à notre Président : "Cher Zinedine Zidane, ce que je veux vous dire, au moment le plus intense, peut-être à un moment dur de votre carrière, c'est l'admiration et c'est l'affection de la Nation tout entière, son respect aussi, mais l'affection et l'admiration. Vous êtes un virtuose, un génie du football mondial. Vous êtes aussi un homme de cœur, d'engagement, de conviction. Et c'est pour cela que la France vous admire et vous aime. " OK, c'est la deuxième fois en deux jours, mais qui fera jamais mieux que ça? Je me lasserai du Coup De Boule avant de me lasser de ce discours.
PS: n'oubliez pas, ce soir, à 20h, sur Canal+ : la Vérité, enfin! (euh, et la version de Materazzi? Ah, pardon, j'avais oublié. On ne peut pas lui faire confiance, ce n'est qu'un sale Rital)
1 commentaire:
Merci pour ce recapitulatif. Aux dernieres nouvelles Zizou ne regrette rien. Et bien moi je trouve ca super sympa pour ses coequipiers. Mais bon. Sur mirror.co.uk (si le lien ci-dessous ne marche pas), on peut egalement lire des propos du meilleur gout venant de la maman de Zizou. Demande moi si tu n'arrives pas a voir ca...
A noter que ceux-ci ont egalement ete publies sur Corriere de la Serra.
http://www.mirror.co.uk/news/tm_objectid=17368327%26method=full%26siteid=94762%26headline=zidane%2dexclusive%2d%2d%2dbring%2dme%2dthe%2db%2dlls%2dof%2dmarco%2dmaterazzi%2d-name_page.html
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