11 juillet 2006

"Mais pourquoi, mais pourquoi ?"

Bien. 36 heures se sont désormais écoulées depuis Le Coup De Boule, et sans doute est-il temps de se remettre à parler calmement.
Et pour commencer je voudrais m'excuser pour le manque de retenue et la médiocre qualité des articles d'hier. C'était à la limite du ridicule. Comparer Zidane à Jordan? Mais où avais-je la tête? Mettons ça sur le compte des bulles de champagne mal évacuées, du manque de sommeil ou d'un relâchement intellectuel bien compréhensible. Mais vous avez le droit d'exiger des posts dignes de ce nom, et pas des hurlements d'ivrogne. Je promets que pareils dérapages ne se reproduiront pas. Je ne m'appelle pas Zinedine.
Je ne lis pas non plus sur les lèvres, je m'abstiendrai donc de toute hypothèse foireuse sur le contenu de la conversation pré-Coup De Boule entre l'Idole et l'Italien brutal/méchant/raciste/injurieux/pas gentil/qui de toute façon n'a eu que ce qu'il méritait/sale Rital/simulateur (faites votre choix). Environ trois millions de sites à travers le monde se sont ouverts depuis hier et s'emploient à découvrir la vérité cachée derrière le geste-le-plus-incroyable-jamais-vu-sur-un-stade et je n'ai pas spécialement envie de participer. Je ne suis pas un grand fan des making-of. Si je vois un bon film (et ça n'arrive pas souvent, croyez-moi), je me moque totalement de savoir comment ils l'ont tourné, je refuse de connaître l'envers du décor parce que ça va totalement foutre en l'air ma perception de l'histoire. Et je crois que ce principe s'applique parfaitement dans le cas qui nous intéresse. Une scène absolument géniale. La meilleure que l'on verra jamais. Je ne veux pas d'une explication toute plate qui viendrait gâcher mon plaisir.
J'ai vu le Coup De Boule. Je ne suis pas prêt de m'en lasser.
Quoi qu'il en soit, aucune des justifications avancées jusque là ne me paraît crédible. Je ne crois pas une seule seconde qu'un "fils de p..." puisse avoir été le déclencheur (allez, tous ceux qui ont joué un tout petit peu au foot savent que cette expression est plus courante encore sur le terrain qu'un "A nous!", un "Faute!" ou un "Hors-jeu!") ni même une allusion déplacée à une quelconque relation familiale de sexe féminin. J'en ai quelques-unes en tête que je ne veux pas écrire car je ne veux pas que vous pensiez que j'ai l'esprit aussi dérangé que celui d'une râclure italienne (désolé, Marco, je t'aime quand même).
La thèse raciste ferait trop plaisir à certains pour que j'y adhère et très franchement Zidane a dû en entendre des gratinées depuis quinze ans partout où il est passé. Et il aurait craqué seulement cette fois-ci ? Inventez autre chose.
La seule histoire marrante aurait pu être celle du "sale terroriste", mais malheureusement c'est encore la moins crédible de toutes. Quelle genre d'insulte est-ce là? "Sale terroriste?" Totalement absurde. Absurde d'insulter quelqu'un de la sorte, encore plus absurde de répliquer. Oublions aussi celle-là.
Pourtant c'est dommage, nous aurions peut-être alors pu assister à une deuxième réaction de Monsieur Coup De Boule (dois-je continuer à l'appeler comme ça? J'en ai vraiment envie. Faites-moi savoir si ça vous dérange), du genre "Regarde-bien, Materazzi, c'est ça un vrai terroriste". Comme se faire exploser dans le bus de l'Equipe de France ou bien balancer des grenades dans la foule idolâtre massée au pied de l'Hôtel Crillon. Boum.
Et vous savez quoi? Cela n'aurait même pas été grave, on ne lui en aurait pas voulu, à notre Zizou, parce que : "Cher Zinedine Zidane, ce que je veux vous dire, au moment le plus intense, peut-être à un moment dur de votre carrière, c'est l'admiration et c'est l'affection de la Nation tout entière, son respect aussi, mais l'affection et l'admiration. Vous êtes un virtuose, un génie du football mondial. Vous êtes aussi un homme de cœur, d'engagement, de conviction. Et c'est pour cela que la France vous admire et vous aime. "
C'est bon de voir que la France est encore un grand pays.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci pour ce très bon post, mais rassure-toi, on ne t'en veut pas, on te pardonne, pour ce coup de bou.. heuuuuuu pardon pour ces exclamations d'après match, c'est humain après tout ;-)