A mesure que les semaines filent, il m’apparaît de plus en plus évident que je suis en train de développer un don des plus précieux : je peux prédire l’avenir. Ne riez pas, ma méthode est simple, efficace, et elle affiche le taux de réussite insolent de 98,7%. Laissez-moi vous expliquer : prenez n’importe quel événement ou situation sur le point de se dénouer. Si ce dénouement a une chance de me rendre soit désabusé, soit triste, de me mettre en colère ou de me donner envie de me fracasser la tête contre un putain de mur, alors bien sûr, c’est comme ça que les choses vont se passer. Les autres éventualités ont-elles même une chance de se produire ? J’en douterais presque.
Dernier exemple ce week-end avec la victoire des Bleurks du rugby sur la Nouvelle-Zélande. C’est certes facile à dire aujourd’hui, mais croyez-moi quand je vous dis que je SAVAIS qu’ils allaient gagner. Pourquoi ? Uniquement pour me faire chier.
Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à regarder le match, en partie parce que j’ai horreur du rugby (une faible dose d’Angleterre-Australie m’aura suffi : des brutes se matchent dessus et s’agglutinent les unes sur les autres, le ballon ne bouge pas et puis l’arbitre décide qu’il a vu une faute. C’est une pénalité et alors un couillon a le droit de prendre 5 minutes pour taper un foutu ballon ovale entre deux poteaux, et voilà ça fait trois points, puis l’action suivante est exactement aussi pénible et immobile, mais l’arbitre ne voit pas de faute alors rien ne se passe en attendant, et ça continue à se piétiner à qui mieux mieux, mais c’est censé être d’une beauté à couper le souffle…) et en partie aussi parce que c’était samedi soir et que j’ai mieux à faire le samedi soir, comme de regarder des vidéos de Poison sur YouTube et d’attendre qu’il soit l’heure d’aller se coucher.
Quand j’ai enfin allumé la télé pour connaître le résultat, la France avait gagné et Gilardi bavait allégrement son troisième litre de salive de la soirée. Quelle surprise.
Ce qui a suivi n’était que trop prévisible, là encore. Des superlatifs et des tas de points d’exclamations (« ENORME ! » « HEROIQUES ! » « MONUMENTAL ! » » pour des titres de journaux pondus par des journalistes lobotomisés, le sourire des grandes occasions sur le visage des présentatrices télé à 2 neurones, les interviews « sur le vif » de supporters avinés et de pouffiasses qui se font offrir le calendrier des « Dieux du Stade » à Noël, des « analyses » enthousiastes d’« experts » alcooliques à l’accent du Sud-Ouest, et enfin des potes surexcités qui vous appellent sur votre portable : « Hé, t’as vu, on est trop forts ! Champions du monde !! » (OK, celle-là je viens de l’inventer)
Dernier exemple ce week-end avec la victoire des Bleurks du rugby sur la Nouvelle-Zélande. C’est certes facile à dire aujourd’hui, mais croyez-moi quand je vous dis que je SAVAIS qu’ils allaient gagner. Pourquoi ? Uniquement pour me faire chier.
Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à regarder le match, en partie parce que j’ai horreur du rugby (une faible dose d’Angleterre-Australie m’aura suffi : des brutes se matchent dessus et s’agglutinent les unes sur les autres, le ballon ne bouge pas et puis l’arbitre décide qu’il a vu une faute. C’est une pénalité et alors un couillon a le droit de prendre 5 minutes pour taper un foutu ballon ovale entre deux poteaux, et voilà ça fait trois points, puis l’action suivante est exactement aussi pénible et immobile, mais l’arbitre ne voit pas de faute alors rien ne se passe en attendant, et ça continue à se piétiner à qui mieux mieux, mais c’est censé être d’une beauté à couper le souffle…) et en partie aussi parce que c’était samedi soir et que j’ai mieux à faire le samedi soir, comme de regarder des vidéos de Poison sur YouTube et d’attendre qu’il soit l’heure d’aller se coucher.
Quand j’ai enfin allumé la télé pour connaître le résultat, la France avait gagné et Gilardi bavait allégrement son troisième litre de salive de la soirée. Quelle surprise.
Ce qui a suivi n’était que trop prévisible, là encore. Des superlatifs et des tas de points d’exclamations (« ENORME ! » « HEROIQUES ! » « MONUMENTAL ! » » pour des titres de journaux pondus par des journalistes lobotomisés, le sourire des grandes occasions sur le visage des présentatrices télé à 2 neurones, les interviews « sur le vif » de supporters avinés et de pouffiasses qui se font offrir le calendrier des « Dieux du Stade » à Noël, des « analyses » enthousiastes d’« experts » alcooliques à l’accent du Sud-Ouest, et enfin des potes surexcités qui vous appellent sur votre portable : « Hé, t’as vu, on est trop forts ! Champions du monde !! » (OK, celle-là je viens de l’inventer)
Désormais, les médias l’ont décrété, le pays tout entier est prié de passer en mode « Coupe du Monde de Football 98 » (ou 2006, ça marche aussi). J’imagine que je n’ai pas d’autre choix que de faire de même. Alors voilà :
Je hais le XV de France, Laporte et tous les crétins en short qui le composent. J’espère qu’ils vont perdre, perdre, et perdre encore, contre les Anglais ou qui que ce soit d’autre. Et qu’ensuite ils iront brûler en Enfer.
Je hais ces pouilleux de « All Blacks ». Ces incapables sont vraiment les Brésiliens du rugby : jamais là quand on a besoin d’eux.
Je hais cet engouement populaire. Je veux voir la tête des journalistes qui l’ont monté de toute pièce se balancer au bout d’une pique.
Je hais tous ceux qui se promènent dans la rue avec un maillot de rugby sur les épaules. J’en ai croisé deux samedi, dont une fille (ou du moins c’est ce qui m’a semblé), et bon sang ce que j’ai pu avoir envie de le leur faire bouffer jusqu’au dernier fil du logo Nike.
Je hais d’être obligé de vivre dans un pays dans lequel je ne peux plus allumer la télé ou la radio sans qu’un connard ne vienne m’expliquer que je dois « avoir le sourire en ce lundi matin » sous prétexte que quinze gros lourds en bleu ont vaincu quinze gros lourds en noir. J’exige d’avoir le droit de faire la gueule 365 jours par an.
Je hais le fait d’être assez stupide pour être affecté par ces conneries.
Je hais le fait d’avoir chopé la crève alors que je n’ai passé en tout et pour tout qu’une heure dehors de toute la semaine.
Oh, et j’allais oublier le plus important : je hais tout le reste aussi.
Ahhh, ça fait du bien… Toute cette rage accumulée avait besoin de s’évacuer, et maintenant je dois bien avoir deux ou trois heures devant moi avant d’être de nouveau assailli par des pulsions meurtrières. J’en profite pour parler d’autre chose :
- le meilleur week-end de la saison pour mes équipes de fantasy ? C’est bien possible. La clé pour moi en ce dimanche aura été d’apprendre à la dernière minute que Joseph Addai n’allait pas jouer contre les Bucs. Je me suis donc précipité pour récupérer son remplaçant Kenton Keith sur le waiver-wire partout où c’était possible et faire de lui un titulaire. Bien m’en a pris, Keith a scoré 27 points et m’a fait gagné dans 2 ligues ! Wow, voilà de loin la meilleure décision personnelle que j’ai prise depuis des mois. Comme quoi il ne faut jamais désespérer.
- que s’est-il passé dans les rencontres réelles ? Bah, certaines équipes ont gagné, d’autres ont perdu, vous n’en avez rien à foutre de toute manière…
- cessons de voir toujours tout en noir: Marseille a été battu à la dernière seconde des arrêts de jeu sur une frappe magistrale ! On relève la tête et on sourit.
- c’est la première fois que je suis avec un minimum d’attention les playoffs de baseball. Ça prouve peut-être que je n’ai vraiment rien d’autre à faire, mais ça n’est pas totalement inintéressant. Saviez-vous que les Chicago Cubs n’ont pas gagné les World Series depuis 99 ans ? Et qu’ils sont déjà éliminés ? L’Amérique est soulagée, car voir les Cubs s’effondrer chaque automne est une des traditions les mieux ancrées du sport US. Les Cubs sont maudits, paraît-il. Jamais entendu parler de Steve Bartman ou du Billy Goat ? Avant ce week-end, c’était aussi mon cas, mais vous pouvez toujours vous renseigner.
- j’avais aussi une histoire intéressante à propos de LeBron James se pointant au stade à Cleveland avec une casquette des Yankees sur la tête. Autant je trouve ça gonflé, autant je n’ai pas le courage de vous expliquer pourquoi (sans compter qu’il faudrait aussi que je vous dise qui est LeBron, qui sont les Indians, les Cavs, etc). Désolé. Il faut que je me mouche un bon coup.
2 commentaires:
Pas d'accord làààà! Quel match samedi! On a réussi à ne pas plier face aux monstres néo zelandais en avance sur nous pourtant d'une année ou deux point de vue creatine ou autres produit dopants! C'est vrai je dois avouer, on a bien reconnu le journalisme à la française en ne mentionnant JAMAIS l'en avant français sur le second avant! Mais ma remarque n'a rien à voir avec cette belle victoire!
Je me demande plutôt où sont passées tes insultes proférées contre ces arbitres écossais et ces rugbymen anglais qui nous niquaient invariablement à chaque rencontre du tournoi des V Nations sur des penalités plus que douteuses. J'ai pourtant en mémoire quelques gueulantes avec notre tartine de Nutella contre cette pourriture britannique décidée à faire chuter les Gaulois!
A part ça, petit point posiitif du we, Belle victoire du Stade Brestôa à Niort dans le choc de la L2...les cars bibus n'ont qu'à bien se tenir avant de descendre victorieusement la rue Jean Jaurès et conduire cette grande équipe au César! On doit retrouver là tes 1.27% d'erreur!
Allez, faites toi plaiz, coupe les commentaires pitoyables de gilardi et rejouis toi des tampons français sur ces rosbeefs!
Je t'attends vite fait à Paname pour vivre la ferveur du Parc et les victoires répétées du psg..ah là je commence à riper!Ciao
Juste pour te souhaiter bon courage pour la dernière ligne droite avant la fin de ce tournoi de rugby. Si tu cherches un asile, je connais un endroit complètement hermétique à ce genre d'histoire...
Et remets-toi de ton rhume
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