En espérant que le réveillon se passe bien pour vous.
(Les meilleurs) Matches de foot (de l'année 2008)
France/Pays-Bas, 1-4, le 13 juin
Oubliez les digues, les moulins, les sabots, les tulipes, le gouda, les coffee-shops, les canaux d’Amsterdam et tous les clichés gnangnans : les Hollandais sont des sales cons arrogants. Spécialement les joueurs de foot. Regardez donc Robin Van Persie célébrer un but qu’il vient de marquer et osez me dire que vous ne crevez pas d’envie de lui coller votre poing dans la figure. Bien sûr, s’il le fait contre les Bleurks, c’est tout de suite plus facile de se retenir. Et puis comment ne pas pardonner à Robin, Ruud, Wesley et leur amis le soir où ils s’allient pour envoyer pour de bon à la retraite l’archétype du sale con arrogant en short : Lilian Thuram.
Pays-Bas/Russie, 1-3 après prolongations, le 21 juin
Oubliez la vodka, la collectivisation forcée, le Bolchoï, le goulag, les frères Karamazov, les chœurs de l’Armée Rouge, Tchernobyl et Ivan Drago : la Russie peut aussi produire de sacrés footballeurs. Et on leur doit le match de l’année. J’étais tout excité dans mon salon, c’est vous dire.
Voyage
Las Vegas, du 21 au 27 mars
Je savourais une Bud Light à 8 dollars, allongé sur ma chaise longue et profitant de la douce chaleur de cette fin d'après-midi, lorsque retentirent dans les haut-parleurs disposés tout autour de la piscine du Hard Rock Hotel les premières notes du chef d'oeuvre « Lifestyles of the Rich & Famous » par Good Charlotte. Un (très) bref instant, je fus empli d'une sentiment inhabituel: celui d'être cool.
Sportifs
Hatem Ben Arfa
Sa technique individuelle hors du commun n’a d’égale que son absence totale de vision du jeu, mais son année 2008 en tous points remarquable en fait un chouchou personnel que je ne pouvais laisser de côté. Retour sur les évènements : mécontent de son temps de jeu à Lyon, il se fâche avec l’encadrement et certains de ses coéquipiers, dont Benzema (ils ne se parlent plus, et je jubile rien qu’à imaginer l’objet de leur différend). Après avoir boudé ostensiblement sur le banc lors de la finale de la Coupe de France remportée par son équipe, il est transféré en juillet à Marseille (toujours un choix de carrière judicieux), non sans causer une énième brouille Aulas/Diouf. Là, ses coups d’éclats initiaux laissent vite la place à de nouvelles confrontations avec ses nouveaux camarades (arrêtez de l’embêter les mecs, ça devient lourd), et Ben Arfa décide de ne pas rentrer en jeu contre le PSG, sans doute parce que Gerets ne le lui avait pas demandé assez gentiment. Il s’en sortira avec une réprimande et des excuses publiques lues sur un prompteur. Enfin, il ne pourra pas s’empêcher de balancer sur son ancien club quelques jours avant le match contre Lyon en décembre. Une saison bien remplie pour un garçon attachant. Il me tarde de le voir cirer le banc à Bolton. Dès le mois de janvier.
LeBron James
Pas de débat.
Album
Weezer, « Weezer » ou « The Red Album », sorti le 3 juin 2008
Je préférais le Rivers Cuomo mal dans sa peau des premiers albums, mais Weezer reste très écoutable. 2 tubes irrésistibles (« Troublemaker » et « Pork & Beans »), une curiosité épique (« The Greatest Man That Ever Lived ») et quelques morceaux corrects sont bien suffisants pour en faire l’album de l’année à une époque où, si l’on n’achète plus de disques, c’est surtout parce que l’on est trop paresseux pour les écouter en entier.
Fantasy
Les ligues de Rotisserie Baseball ne sont pas seulement les mères de toute la génération fantasy, elles restent la référence absolue quand il s’agit de mesurer la valeur d’un joueur. En clair, il faut être un sacré nerd pour en gagner une. Surtout une ligue ultra-compétitive avec 14 équipes et des effectifs de 30 joueurs (!)… Bref, je pourrais vous parler des heures de ma victoire dans la Whiners league, de ma stratégie et de ma persévérance, mais ça serait franchement ennuyeux. Sachez simplement que c’est l’accomplissement dont je suis le plus fier cette année. Fantasy ou pas.
Site web
espn.com
Disons que mes journées seraient sensiblement bien moins remplies sans la possibilité de visiter ce site une moyenne de 7,8 fois par jour.
Jeux Olympiques
Usain Bolt
L’homme qui court le plus vite et celui qui court le plus longtemps. Voilà les 2 seuls titres que les JO devraient décerner. Et comme personne n’a envie de se taper plus de 2 heures de marathon à la télé, il nous reste le 100m. Bolt a explosé le record du monde en s’arrêtant à quinze mètres de l’arrivée. Après ça, ils auraient dû annuler le reste des épreuves.
Etats-Unis/Espagne, 118-107, le 24 août
Grâce à la magie combinée du décalage horaire et de la stupidité des programmateurs, je n’ai pu suivre la deuxième mi-temps de la finale des JO que le dimanche matin vers 12h. Apparemment la finale d’un sport insensé nommé « handball » dans laquelle étaient impliqués des blaireaux portant un maillot bleu avait la priorité sur tout le reste ce matin-là. Je pouvais bien attendre un peu, de toute façon. Un animateur décérébré n’avait répété que quatorze fois dans la matinée « Restez avec nous, après le « handball » nous allons revivre la victoire des Américains dans la finale du basket. » Merci pour le suspense. Quoique je n’aurais peut-être pas supporté la tension, le niveau de jeu exceptionnel, Navarro rendant fous les défenseurs US, Fernandez dunkant sur Howard et finalement Kobe et Wade qui sortent les actions décisives. Quel match. Bill Simmons a avoué qu’il se sentait 3% plus cool pour être un des rares à être resté debout pour le suivre en direct. Pour ma défense, il y a longtemps que j’ai renoncé à être cool.
Film
Tonnerre sous les Tropiques, de Ben Stiller
Profondément débile et extrêmement bien foutu, le film vaut le coup rien que pour la performance de Robert Downey Jr dans le rôle d’un acteur australien qui joue un soldat noir. A prendre en compte néanmoins, le fait que je vais entamer ma septième année consécutive sans avoir mis les pieds dans une salle de cinéma, et que donc « Tonnerre sous les Tropiques » n’a pas énormément de concurrence.
Chansons
« Surrender », par Cheap Trick, 1978
C’est moi qui écrit le règlement ici, et je n’ai vu nulle part qu’un morceau sorti il y a 30 ans ne pouvait pas être élu « chanson de l’année ». Quoiqu’il en soit, avant 2008 je n’avais jamais entendu ce classique absolu, et si vous êtes toujours dans ce cas, voici quelques raisons pour vous de le télécharger : personne ne créera plus jamais de tels chefs d’œuvre pop à la puissance dévastatrice propulsés par une production aussi énorme ; « Surrender » figure au palmarès des 500 plus grandes chansons rock de tous les temps publié par Rolling Stone il y a quelques années (bien que la validité d’une telle liste soit sérieusement compromise par la présence de plusieurs chansons d’Elton John et par la 3ème place de l’abominable « Imagine » de Lennon.) ; les noms comptent dans le rock n’roll : vous voulez que votre chanteur préféré s’appelle Robin Zander ou Jean-Louis Aubert ? ; je ne suis certes pas un modèle à suivre, mais vous adorerez reprendre le refrain en chœur dans votre voiture. Gueuler un bon coup en rentrant du boulot est hautement recommandé.
« No One Like You », par Scorpions, 1982
Si je suis un hard-rockeur en herbe aujourd’hui, mon but est d’atteindre cette perfection. Je veux la même efficacité, le même contraste couplet calme/refrain énervé, les mêmes paroles débiles et surtout le même son de guitare qui définit le genre. Je n’hésite pas non plus à pousser le souci du détail jusqu’à rebaptiser les membres de mon groupe Rudolph, Matthias, Herman et Klaus. Et puis, en parlant de reprendre en chœur dans sa voiture : There’s NO ONE LIKE YOU-OU !/I can’t wait for the nights with you/I imagine the things we do/I just wanna be loved by yooou-ou/NO ONE LIKE YOU-OU !
Match de football américain
Indianapolis/San Diego, 24-28, le 13 janvier
AFC Divisional Game, vu en streaming sur un site illégal et à un format timbre-poste (depuis j’ai sagement investi 250 dollars dans le NFL Gamepass HD). Chassé-croisé en tête, scénario haletant, dernier quart-temps irrespirable, Billy Volek ( ! ? !) gagne le match pour les Chargers, Philip Rivers a une grande gueule (mais quelle passe de TD pour Chambers…) et le RCA Dome est bon pour la casse. La NFL est la meilleure ligue pro de la planète.
Comique
Larry David
Plutôt que de choisir un « comique » en vogue à 30 centimes d’euro (Dubosq ? Foresti ? Omar & Fred ?… Ha Ha Ha), et comme les candidats à un oscar « Pour l’ensemble de son œuvre » du genre Clavier, Bedos ou Dieudonné sont tous bons pour l’euthanasie, allons-y pour l’historique créateur de « Seinfeld » et actuelle star du pseudo reality-show « Curb your enthusiasm ». Où l’on s’aperçoit que la vie est un désastre relationnel au quotidien, même pour un multimillionnaire en pré-retraite dans les quartiers rupins de L.A.
Motivation en chanson
Imagine how it would be
To be at the top
Making cash money
Go and tour all
Around the world
Tell stories about
All the young girls
Prodigy – Girls
Activité de plein air
Y a-t-il un plus beau son que celui d’un ballon de basket qui, sans même effleurer l’arceau, déchire le filet ? Les Américains disent que l’on entend alors « Swish ». Je pencherais plutôt pour « Chlak » ; mais qu’importe. Une douce soirée de printemps, personne pour me faire chier, faire tourner le ballon (6 euros à Décathlon) au bout de mon majeur, dribbler entre mes jambes, écouter Ravitz et Berry, shooter encore et encore et oublier que je suis un loser. Chlak. Pas de meilleure sensation au monde.
Série TV comique
Arrested Development
Difficile de ne pas récompenser « The Office », mais j’ai déjà proclamé ici mon amour pour Michael Scott et les aventures à Dunder Mifflin sont toujours en cours et actuellement visibles sur Canal dans une VF atroce, alors je me permets de rendre hommage à la brillante mais défunte série « Arrested Development ». Merci de vous la procurer et de visionner rapidement un maximum d’épisodes afin de m’aider à résoudre ce dilemme : Tobias, le beau-frère moustachu, est-il réellement le plus ridicule des membres de la famille Bluth ? GOB ne mérite-t-il pas au moins autant cette distinction ?
Cuite
Trois secrets pour une cuite réussie : qu’elle vous ait aidé à rendre agréable un moment potentiellement pénible ; pas de séquelles physiques (dégâts matériels/membres fracturés/gueule de bois) ; pas de séquelles psychologiques (« Mon Dieu, qu’est-ce que j’ai fait/dit/vomi ? ?). Une théorie que j’ai mise en application avec succès lors de ma visite annuelle aux Transmusicales de Rennes début décembre. En effet, j’y ai descendu suffisamment de Heineken pour rapidement passer outre le fait que les concerts étaient mauvais, le tout en faisant profil bas pour éviter les ennuis et, dans une certaine mesure, le ridicule, avant de bénéficier de la présence d’un copain sobre et bienveillant pour me faire passer les multiples contrôles de gendarmerie au retour. Que demande le peuple ? Oh, et j’allais oublier : mal de crâne inexistant au réveil ! Si seulement c’était tout le temps comme ça.
Nana
Odette Yustman
Découverte par hasard la semaine dernière lorsque la bande-annonce d'un film qui fait peur (« The Unborn ») a été diffusée au cours d'un des innombrables temps morts d'un match de foot US. A chaque fois que je pose les yeux sur la photo ci-dessous, j'ai du mal à respirer et je ne sais plus comment je m'appelle.
The Wire
« Just a gangster, I suppose. » - Avon Barksdale
Baltimore. XXIème siècle. Des flics, des voyous, des politiciens, des travailleurs, des paumés. Je n’en dirai pas plus. Faire le malin et essayer de décrire en un paragraphe le génie de la meilleure série de l’histoire de la télévision ? Peine perdue.
Livre
« Le monde comme volonté et comme représentation », par Arthur Schopenhauer (1818)
Tel le médecin qui vous annonce que vous êtes atteint d'une maladie incurable, Schopenhauer est le seul philosophe à la fois assez lucide et assez honnête pour se permettre de vous asséner à longueur de pages la vérité crue: votre vie n'a pas de sens. Extrait:
Déjà en considérant la nature brute, nous avons reconnu pour son essence intime l'effort, un effort continu, sans but, sans repos; mais chez la bête et chez l'homme, la même vérité éclate bien plus évidemment. Vouloir, s'efforcer, voilà tout leur être; c'est comme une soif inextinguible. Or tout vouloir a pour principe un besoin, un manque, donc une douleur; c'est par nature, nécessairement, qu'ils doivent devenir la proie de la douleur. Mais que la volonté vienne à manquer d'objet, qu'une prompte satisfaction vienne à lui enlever tout motif de désirer, et les voilà tombés dans un vide épouvantable, dans l'ennui; leur nature, leur existence leur pèse d'un poids intolérable. La vie donc, oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui; ce sont là les deux éléments dont elle est faite, en somme. De là ce fait bien significatif par son étrangeté même: les hommes ayant placé toutes les douleurs, toutes les souffrances dans l'enfer, pour remplir le ciel n'ont trouvé que l'ennui.
Si seulement Arthur avait connu la Playstation et les fantasy leagues.