05 juillet 2006

J26: Au pays de Cauet

OK, je sais ce que vous allez vous dire, il n'a pas pu se retenir, le revoilà qui va la ramener encore et encore, pourquoi ne veut-il pas admettre une bonne fois pour toute que la France a la meilleure équipe, que Zidane est le Messie revenu pour nous sauver (j'aimerais quand même connaître l'adresse de sa clinique en Suisse. Je me sens un peu fatigué, ces derniers temps), et que Domenech est un génie des Temps Modernes (ça, jamais, même sous la pire des tortures, même si on me force à regarder TOUS les TéléFoot de la saison qui vient).
Je vous arrête tout de suite: pour moi, cette Coupe du Monde est déjà du passé, je le répète (ce qui ne m'a pas empêché de rester scotché devant la mauvaise chaîne hier soir : une probable erreur de manipulation. Cela m'a quand même permis d'apprendre que les cerveaux de la FIFA qui dirigent le football mondial obligeaient la France à jouer un match aujourd'hui, avant la finale de dimanche. Contre... je ne sais plus, peu importe, onze types. Quelle est la signification de ce match? A quoi va-t-il servir? A remplir les caisses un peu plus ? A fatiguer les joueurs? Qui organise cette Coupe du Monde? Je n'y comprends plus rien).
La France est championne du monde (c'est d'ailleurs officiel depuis que Fabio Grosso a placé cette magnifique frappe enroulée dans le petit filet de Lehmann à la 119ème) pour la deuxième fois.
Qu'on file la Coupe à Zidane le plus vite possible et qu'on en finisse.
(oh, et n'était-ce pas cruel de voir ces joueurs italiens tellement heureux hier soir, courant partout en s'embrassant... Un peu comme s'ils ne savaient pas ce qui les attend dimanche... Ils venaient pourtant de gagner leur ticket pour la dévastation totale. Enfin, après la défaite ils pourront au moins retrouver leurs prestigieux clubs... Ah, non plus? Vraiment, pauvres Italiens. Comment personne n'a-t-il pu les prévenir qu'il fallait perdre ce match? )

En fait, je voulais rassurer mes fidèles, après le post "Je vais tuer quelqu'un" de samedi soir et leur montrer qu'on peut survivre à cette Coupe du Monde.
J'avais donc, au moins avant Italie-RFA (j'ai vérifié: le pays s'appelle encore officiellement comme ça. Je ne suis pas sûr de ce qui est arrivé à la RDA...), pris de bonnes résolutions et décidé d'adopter un nouveau mode de vie.
Pas de journaux. Pas de radio. Pas de télé (trop dur). Pas d'Internet (juste impossible).
M'étant naturellement rendu compte que la vie n'est faite que de compromis, j'ai vite dû admettre qu'un usage modéré d'Internet (pas plus de 3h par jour), ainsi qu'une sélection appropriée de programmes télévisés (le 13h de J.P. Pernaut étant fortement déconseillé) ne pouvait pas me faire de mal. C'est comme ça que je me suis retrouvé lundi soir après 23h devant la nouvelle série de TF1, Grey's Anatomy, une histoire d'hôpital avec des chirurgiens noirs qui martyrisent leurs étudiants débordés et un médecin bourreau des coeurs qui flirte avec une interne peu farouche. Attendez... j'aurais pas déjà vu ça quelque part? Bah, tant que les actrices sont regardables... Bref, alors que je commençais tout doucement à être accroché par l'épisode tout en me disant des trucs comme: "Mmm, elle a vraiment de beaux cheveux, celle-là", soudain, c'est le choc: la pub. (j'ai perdu l'habitude de regarder des séries sur TF1 depuis Starsky et Hutch, c'est peut-être la raison pour laquelle ça m'a pris par surprise) Une forêt de drapeaux bleu-blanc-rouge brandis par des gros PUB bleus sur fond d'une immonde "musique" dance et un refrain entraînant: "Zidanyvamarquer!" Bam! Je me suis enfoncé d'un coup de cinquante centimètres au fond de mon canapé. Et pas la peine de préciser que j'ai eu besoin d'une heure de plus avec les actrices de Grey's Anatomy pour me remettre. Franchement, c'était comme un coup de poing à l'estomac. Sans aucune préparation. Je veux dire, vous regardez une série le lundi soir, pas le lendemain du Brésil ni deux heures avant la finale, le lundi soir, vous essayez de penser à autre chose, vous êtes au beau milieu d'une opération à coeur ouvert dans un hôpital à Seattle, à l'autre bout de la Terre, un endroit où ils n'ont probablement jamais entendu parler de Zidane (comme ces gens doivent être heureux!), et vous vous prenez ça en pleine face. Il faut vraiment être un esprit fort pour ne pas céder au lavage de cerveau.
Suis-je un esprit fort? On en reparle après l'été.

PS: mais pourquoi "Au pays de Cauet"? Et bien, après enquête, il apparaît que ce regrettable individu est l'auteur du futur tube interdépartemental qui sert de spot à TF1. Cauet. Le français moyen par excellence, nous disent les media. Vous aimez les Bleurks mais vous avez du mal à vous identifier à eux? Pas de problème, Cauet est là. Et c'est ce que vous êtes, Mesdames et Messieurs supporters des Bleurks : une nation entière de Cauets.
Il faut absolument que je foute le camp.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

A propos des transfusions du tricheur Numero 1, lire: http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=947150
Article du Monde daté du 2 juin 2006 (enfin, juste l'intro, j'ai pas encore acheté l'article complet)

Anonyme a dit…

Juste pour bien se dire qu'on n'est pas seul, voici un commentaire pêché sur Le Monde.fr:
Giroflée
06.07.06 | 11h40
je n'ai pas regardé le match, hier. J'ai oublié et j'étais au cinéma. J'ai su que la France avait gagné à cause du bruit (débile) dans la rue. Et il y a eu des débiles pour tonitruer partout sur le territoire national : pour quoi et pour qui ? À lire les réactions, l'équipe de France a surtout eu du pot! J'aimerais bien que, pour faire taire ces "cocoricos" qui m'agacent, les Ritals (eh,oui, cher Cavana!) l'emportent dimanche... Vivement que le battage s'arrête... Dimanche, je suis au Brésil...