02 novembre 2006

I love this game

Des nouvelles de l’étrange euphorie qui s’était emparée de moi lundi matin : elle a disparu depuis longtemps, merci. Avec le recul, et grâce à un minimum d’introspection, je lui ai découvert une cause supplémentaire, pas plus ridicule que les autres (et pourtant…) : la saison NBA vient de redémarrer.
OK, j’entends déjà vos moqueries : « La NBA ? C’est pas ce truc où des stars immatures sont payées des sommes indécentes pour jouer à la baballe ? Une ligue qui couronne tous les ans un « World Champion » alors que l’équipe US se fait régulièrement humilier sur la scène internationale ? Je croyais que le seul intérêt de la NBA était de savoir si Tony Parker allait continuer à sortir avec Eva Longoria ! »
Bons points pour vous. Vous appuyez là où ça fait mal. Même si ressortir l’histoire TP/Eva est un peu mesquin, je mentirais si je disais que je n’étais pas moi-même intrigué par cette « idylle ». Au fait, est-ce que vous saviez que Tony avait emmené avec lui à San Antonio sa petite copine française il y 5 ans ? Une Aurélie ou une Caroline, je ne m’en souviens pas exactement. Que lui est-il arrivé ? Elle a été avec Tony dans les moments difficiles (heu, oubliez ça, la vie de Tony P. ferait passer celle de Paris Hilton pour celle de Cosette), bref, elle était avec lui quand il n’était pas connu, et à présent qu’il est riche et célèbre, elle a dû retourner en France et trouver un boulot (beurk), tout ça sans jamais pouvoir acheter Voici ! J’en ai mal au coeur pour elle. J’espère au moins qu’elle n’a rien fait de stupide, comme se tirer une balle dans la tête. A moins qu'elle ne soit qu'une pétasse qui a mérité ce qui lui arrive. C'est ce que je préfère me dire quand j'ai peur de devenir trop sensible.
Mais vous me connaissez, vous savez bien que ce n’est pas l’arrivée d’un petit Français arrogant ami avec Thierry Henry qui m’a donné envie de m’intéresser à la NBA. Le mal est bien plus profond que ça.
J’ai acheté mon premier magazine NBA en 92, après avoir vu Jordan gagner un deuxième titre au mois de juin puis la Dream Team écraser la compétition à Barcelone et remporter le trophée de « L’équipe la plus dominante de l’histoire du sport ».
C’est en ouvrant ce magazine (il faut garder à l’esprit que c’était AVANT Internet : je sais, ça paraît inconcevable) que j’ai découvert l’existence de Reggie Miller, Shawn Kemp et Hakeem Olajuwon. C’est aussi dans ces pages que j’ai vu pour la première fois la photo d’un rookie prometteur nommé Shaquille O’Neal. Rendez-vous compte : j’ai fait mon entrée dans la ligue en même temps que Shaq. Je m’empresserais de préciser que, contrairement à lui, j’ai gardé mon poids de forme tout au long de ces années.
Tant bien que mal, depuis 14 ans (je n’arrive pas à croire que ça fasse aussi longtemps, j’ai du me tromper dans mes calculs, quelqu’un pourrait-il recompter SVP) j’ai réussi à me tenir informé, à voir des matches, à suivre les stats et les drafts. Bien entendu, suivant les saisons, il y a eu des hauts (la finale 93 entre les Bulls et les Suns, le come-back de MJ et ses finales contre Utah, les playoffs 2006, etc) et des bas (la période noire « MJ joue au base-ball », le lock-out de 98, le three-peat des Lakers, la finale Spurs-Nets, etc), mais globalement mon attention n’a jamais dérivé trop loin des parquets américains, et jamais très longtemps. Et aujourd’hui, avec ces merveilleux sites internet et les ligues de fantasy basketball (on en reparlera une autre fois, mais sachez-le : j’ai craqué), mon intérêt pourrait bien être à son plus haut historique : j’ai définitivement laissé tomber l’idée de devenir un adulte responsable.

Pourquoi vous devriez suivre la NBA :

- parce qu’avec un site aussi complet que nba.com, c’est très facile. Pour les handicapés, il existe même une version française !

- parce que vous êtes des gros chauvins et qu’il n’y a jamais eu autant de français à piquer des millions de dollars à ces salauds de capitalistes. Et puis nos compatriotes sont totalement en phase avec l’esprit « Equipe de France de Football ». Jugez plutôt sur pièces : Parker (San Antonio), Diaw (Phoenix), Turiaf (L.A. Lakers), Pietrus (Golden State), Petro et Gelabale (Seattle), Diawara (Denver).

- parce que les salles américaines sont modernes, grandes et pleines (20 000 spectateurs de moyenne). N’importe quel spectacle est tout de suite plus attrayant dans une belle salle bien remplie. Pardonnez-moi de toujours tout ramener au Stade Brestois, mais le lamentable match Brest-Niort de la semaine dernière aurait été bien plus supportable dans une arène confortable avec du public et des hôtesses souriantes pour servir les rafraîchissements.

- parce que l’argent est omniprésent mais que la pub n’est nulle part, en tout cas pas sur le parquet ni sur les maillots des joueurs. J’ai toujours considéré que ces maillots sans sponsors donnaient un avantage considérable aux sports américains sur tous les autres. Vous n’êtes pas fatigués de supporter ces types qui servent de panneau publicitaire pour des marques de bagnoles, assurances-vie ou produits d’entretiens ?

- parce que le jeu est simple et spectaculaire. Les puristes du basket européen vous diront que ça manque de schémas tactiques et de jeu collectif, mais ce qu’on veut voir ce sont des shoots, des dunks, des alley-hoops, des contre-attaques, des passes dans le dos et des types qui prennent feu à 3 points. Essayez de me parler de tactique et il se pourrait bien que je quitte la pièce immédiatement.

- parce que George Eddy est le meilleur commentateur sportif français. D’ailleurs, il est américain. Je me demande si c’est lié…

- parce que voilà une ligue où il y a suffisamment de cinglés pour que le « commissionnaire » (en gros, le patron) David Stern se sente obligé de rappeler tout le monde à l’ordre la semaine dernière : « Leave guns at home ! » En résumé, il se passe toujours des trucs dingues, à la fois sur et en dehors du terrain. A surveiller tout particulièrement, Sebastian Telfair, Darius Miles, la moitié de l’effectif de Minnesota, les Knicks dans leur ensemble, et bien entendu les tarés en chef que sont Stephen Jackson et Ron Artest. (rétrospectivement, penser que les Pacers avaient réuni ces deux-là dans la même équipe donne le vertige. Qu’est-ce qu’ils imaginaient ? Que ça pouvait se terminer autrement qu’en désastre absolu ? Allez je ne résiste pas : voici un lien vers l’historique « Palace Brawl ».

- enfin parce que comment ne pas aimer une ligue pleine de joueurs répondant à des noms tels que Stromile Swift, LaMarcus Aldridge, Marquis Daniels, Channing Frye, Udonis Haslem, DerMarr Johnson, Kyle Korver, etc, etc.


Vous croyiez que vous alliez vous en tirer comme ça ?
Attendez une seconde, voici mes pronostics pour la saison…

Conférence Est
Atlantic : New Jersey Nets
Central : Cleveland Cavaliers
Southeast : Washington Wizards

1st round: Cleveland b. Milwaukee, New Jersey b. Indiana, Chicago b. Washington, Miami b. Detroit
Semi-finals: Cleveland b. Miami, Chicago b. New Jersey
Finals: Cleveland b. Chicago

Conférence Ouest
Pacific: Los Angeles Clippers
Northwest : Utah Jazz
Southwest : San Antonio Spurs

1st round: San Antonio b. L.A. Lakers, Dallas b. Sacramento, L.A.Clippers b. Denver, Phoenix b. Utah
Semi-Finals: San Antonio b. Phoenix, Dallas b. L.A. Clippers
Finals: San Antonio b. Dallas

NBA Finals: San Antonio b. Cleveland.

MVP: LeBron James
Defensive player: Ron Artest
Sixth Man: Bonzi Wells
Coach: Jerry Sloan
Most Improved: Danny Granger
Rookie of the year: Brandon Roy

All-NBA 1st team: Arenas, Wade, James, Nowitzki, Duncan
2nd team: Nash, Bryant, Carter, Brand, Yao
3rd team: Paul, McGrady, Marion, Pierce, Howard


PS: vous vous demandez peut-être si j'ai déjà assisté à un match aux Etats-Unis ou si j'ai l'intention de le faire un jour. Vous plaisantez? C'est de l'autre côté de l'Atlantique! Je ne m'appelle pas Maud Fontenoy!

Aucun commentaire: