23 mai 2007

Day 5, Wednesday 04/25 : I Love NY

Quart d’heure bucolique

Vous vous demandez peut-être pourquoi je n’ai pas encore fait mention de la trépidante vie nocturne de New York City.
C’est qu’il y a une excellente raison à ça : la nuit, je dors. Sinon comment croyez-vous que je pourrais être de nouveau sur le pont ce matin à 9AM ?

Je démarre par la 58ème rue Est, jusqu'au Plaza Hotel et Central Park. Rien de particulier à ajouter, à part que c'est la meilleure façon de commencer la journée. Bon, ok, c'est aussi parce le métro qui peut m'envoyer là où je veux n'est pas tout à fait à côté. Quant au bus, ma foi, non merci. Ça me rappelle trop les années de lycée.

Je me promène autour du Pond, charmant petit étang occupé par quelques canards. Je serais tenté de m'autoriser déjà une pause, mais le banc sur lequel je m’apprête à m’asseoir est dédié à la mémoire d'une petite fille décédée à l'âge de 8 ans : je ne veux rien avoir à faire avec ça ! (un banc de vieillard, d'accord, mais là...)
La motivation retrouvée, en un éclair je suis à Columbus Circle, rond-point à statue de Christophe Colomb à l'angle sud-ouest de Central Park, pour une rapide visite dans les boutiques du Time Warner Center avant de prendre le métro.
C'est terriblement propre et aseptisé, mais si l'on monte au troisième étage par les escalators, la façade de verre offre une vue intéressante sur Central Park South. Bref, il est temps que je file...

Mais où sont les gens ?

Début de la balade dans le West Village qui, avec son voisin de Greenwich Village, constitue le quartier historique de la bohème new yorkaise. C'est donc ici que vous avez le plus de chances de croiser le fantôme de Bob Dylan jeune. Enfin, sans doute pas à dix heures du matin. Parce qu'à cette heure-ci, mon Dieu... C'est le quartier le plus paisible de Manhattan! Pas de meilleur coin ni de meilleur horaire si vous voulez longer des pâtés de maison entiers à l'ombre d'arbustes bourgeonnants sans jamais croiser un indigène.
Au coin de Commerce Street, enfin, tout près du Cherry Lane Theater, une séance photo avec une fille en robe rétro sur un Vespa: j'ai failli oublier que j'étais dans le quartier des « artistes ».

Rapidement, malgré tout, les rues changent d'aspect. Via la 11ème rue et University Plaza, je me rapproche de Washington Square et de NYU, et les étudiants se mettent à apparaître sur les trottoirs. Ce qui m'amène stupidement à faire du révisionnisme : aurais-je préféré être étudiant sur le campus de NYU au coeur du Village à Manhattan plutôt que sur le campus de Villejean à Rennes? Oh et puis merde, ça ne sert à rien de se faire du mal...
Petite pause en face de l'arc de triomphe du Washington Square, le temps de constater que le parc, réputé naguère pour être un repaire de junkies, a été karchérisé à fond. Les seuls déchets humains présents ici sont les touristes exténués et les étudiants qui tentent de masquer leur gueule de bois avec un bouquin...

Soyons francs: il n'y a rien à voir à Chelsea. Quartier résidentiel, de belles rues, de beaux immeubles, mais pas la moitié du charme du Village ou de SoHo. Je passe le plus clair de mon temps plongé dans mes cartes pour trouver la station de métro la plus proche: pas un bon signe. Sur la 10ème avenue, l'attraction principale du quartier, le Park Fast, où les gens laissent leur voiture pour qu'elle soit garée dans une sorte de clapier géant. Un fantasme de petit garçon : de loin, on dirait un garage Majorette.
Bien, il se pourrait bien que je sois remonté trop haut avec le métro tout à l'heure, car selon mon guide le prochain secteur à voir commence à la 14ème rue, tandis que je me traîne encore le long des Chelsea Piers (quais sur l'Hudson reconvertis en immenses salles de gym) au niveau de la 21ème. Pas dramatique, sauf que cette sensation désagréable dans ma chaussure droite ressemble fort à celle que provoquerait une ampoule. Courage. Je peux y arriver. Et puis comme on dit en Amérique, « Only the strong survive »… (NdA: j'avais peur que ce récit ne fasse pas réaliste si je ne pleurnichais pas au moins une fois dans la semaine)

Les entrepôts à viande du Meat Packing District sont progressivement remplacés par des boutiques de fringues de luxe et des galeries d'art, ce qui ne laisse pas de m'étonner, vu que ma conception de la société implique que nous aurons toujours plus besoin d'hommes capables de découper une vache que de jeunes peintres d'avant-garde. Comme quoi je peux aussi être un gros beauf, par moments.
Cela ne veut cependant pas dire que le coin n'est pas intéressant, car hormis le contraste entre les boutiques Stella McCartney et les dépôts de barbaque, on y trouve un vrai-faux bistrot français avec l'enseigne qui va bien ainsi qu’un certain nombre d’immeubles un peu délabrés. Les premiers que je vois à Manhattan. Un demi-choc.

A manger et à boire

12:15 PM. Je croise tout un tas d'ouvriers latinos avec des barquettes de bouffe qui semblent tous venir du même endroit, et tout à coup mon estomac se manifeste. Direction le North Village Deli, au coin de la 8ème avenue et de la 14ème rue, où l'on peut remplir sa barquette parmi tout un choix de salades et de plats chauds, avant de payer au poids et d'aller manger dans la salle au-dessus. Nous sommes sans doute trop fiers de notre tradition gastronomique pour adopter un concept aussi pratique.
Quoiqu'il en soit, je peux vous dire que je le savoure, mon poulet frit.

2:45 PM. Je suis tout à fait prêt à admettre que j'exagère, mais peu importe: je suis de nouveau au pub avec D. pour regarder la LDC... C'est qu'il y a des propositions qui ne se refusent pas.
Ce que j'ai fait depuis le Deli? Oh, des broutilles: j'ai pris le métro, fait la tournée des Four Squares (Stuyvesant, Gramercy, Union, Madison), bu un café, pris deux photos du Flatiron Building (le fameux « fer à repasser »), puis remonté la 7ème avenue pour un pèlerinage jusqu'au Madison Square Garden.
Avec des joueurs et surtout un coach digne de ce nom, c'est ici et maintenant, pendant les playoffs, que les Knicks auraient dû faire vibrer les New Yorkais. Mais cette franchise est tellement mal gérée qu'elle est devenue la risée de la NBA. Une sorte de PSG américain (mais sans les hooligans). Allez, n'en parlons plus. Je prends ma photo souvenir et je quitte les lieux. Il y a une bière qui m’attend.

Je dis adieu au pub après la victoire de Chelsea (toujours aucune idée pourquoi il y a un « Chelsea » à Londres et un à New York), et j’entame une remontée de Broadway sous un ciel franchement menaçant. Comme je suis déjà à mi-séjour et qu’il est temps d’affronter cette réalité, aussi atroce soit-elle, détour obligatoire dans une boutique de souvenirs. Vous ne voulez pas savoir combien coûte un pauvre mug « I ♥ NY »…

Le cauchemar des gauchistes

Attendez une minute… Ces lumières, cette foule, ces immenses panneaux de pub, ces écrans vidéo géants, cet étalage obscène de marques et de couleurs entièrement consacré à la consommation à outrance : c’est Times Square ! (NdA : en fait je savais parfaitement où j’arrivais. Désolé pour cette pitoyable tentative de dramatisation)
C’est la décadence absolue ici ! J’adore, surtout après cette matinée dans des quartiers calmes, bien trop calmes… Les infos défilent en boucle sur ma droite. Ah, le coach des Pacers vient de se faire virer, on ne peut pas dire que ce soit une surprise.

En face, presque au milieu de la rue, ce que je croyais être un mythe, et qu’il fallait absolument que je voie de mes propres yeux pour en accepter la présence en un tel lieu : un bureau de recrutement des Forces Armées US. Army, Navy, Air Force, Marines, suivez votre instinct, il y a l’embarras du choix !
Et d’ailleurs… Si j’entrais ? Je m’engage dans les Marines, en 3 mois ils font de moi une machine à tuer façon Full Metal Jacket, je survis 18 mois en Irak, et malgré des séquelles psychologiques irréversibles, l’Oncle Sam salue mon retour en m’offrant la nationalité américaine, et je peux réaliser mon rêve en m’installant à New York !
Hmm, il se pourrait que j’aie encore besoin d’un peu de temps pour réfléchir à ce projet…

Sinon, Times Square est franchement fascinant, sorte de concentré de tout ce qu’un José Bové (qu’il reste traire ses chèvres, celui-là) peut détester dans notre société : je le répète, j’adore. Seul souci, la pluie qui se met à tomber et qui me force à me réfugier chez Virgin où, vous n’allez probablement pas me croire, ils vendent encore des CDs. Des CDs ! Ça fait tellement années 90…
Profitant d’une accalmie toute relative, je rejoins le NBA Store sur la 5ème avenue : me sentant comme le proverbial enfant dans un magasin de bonbons, je mettrai trois quarts d’heure à choisir deux t-shirts. C’est qu’il y a tellement de choses, voyez-vous, tant d’idées cadeaux : un verre à whisky « Charlotte Bobcats » pour votre tonton alcoolo, l’agenda « Gilbert Arenas » pour le petit cousin, et même le maillot « Memphis Grizzlies » pour faire honte à quelqu’un que vous n’aimez pas.

7 PM et des poussières, retour à l’appartement. Trempé. D. me propose d’aller jouer au soccer avec lui, la raison et l’âge de mes jambes (elles ont vieilli de 10 ans en 3 jours) me poussent à refuser poliment. Ce sera donc une soirée avec A., pas si mal si l’on considère que cela nous permettra de nous foutre de la gueule de notre BHL national, ridicule en interview quand il s’excite à propos du Darfour : « Itize eunakseptaibeule ! » Quoi, ton accent pourri ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Beau petit voyage pour cette première moitié. NY est aussi une destination qui me tente pour les mois(je dirais plutôt les années à venir)!

Me dis pas que t'as pas croiés Mahoney à PArk Square.C'est quand même là que nous l'avons connu, ds le mythique Police Academy 1!

Et le pastis là-bas, avec ou sans glace...hummm miam miam mais à 8h du mat ça me tente pas ec matin.
Bonne journée et à plus

Anonyme!

Anonyme a dit…

Coucou,

J'habite Rennes Et Ma Petite Soeur Voudrait Un T-shirt I Love NY, Et J'ai Entendu Dire Qu'A Rennes Il Y Aurait Un Magasin Qui En Vendait, Mais Impossible De Savoir Comment Il S'appel Et Où Il Se Situe :s, Pourrai-tu M'aider Stp

voici mon adresse e-mail si tu veux me répondre en m'envoyant un mail : lulu_marseille3@hotmail.fr