01 août 2007

Blockbuster trade

La dernière fois que j’ai parlé de la NBA (nous étions encore en juillet, mois putride entre tous : bon débarras) je me trouvais légitimement ébranlé par l’affaire des matches arrangés par un arbitre véreux, et par conséquent inquiet pour le futur de la ligue, au point de me demander si je n’allais pas devoir me mettre à suivre la Coupe du Monde de rugby à la place. Enfin, peut-être pas quand même, mais c’était pour vous donner une idée : j’étais vraiment troublé.
Aujourd’hui ? J’ai retrouvé ma sérénité. Tim Donaghy (on attend toujours son arrestation) semble bien avoir été le seul coupable dans l’affaire, et David Stern trouvera bien quelque chose pour prévenir ce genre de dérives d’ici le début de la prochaine saison. Je ne suis pas inquiet du tout. Et puis, passé le choc initial, j’ai réalisé que tant que nba.com proposera des clips de highlights et tant que je pourrai continuer à perdre mon temps dans de multiples fantasy leagues, la NBA m’irait encore très bien pendant un moment, merci.
Bien entendu, tout ça c’était avant que ne tombe la confirmation du transfert de Kevin Garnett. Car maintenant je peux à nouveau m’exciter.
Parfaitement. M’exciter.

Ce n’est pas tous les jours qu’une superstar comme KG est transférée, encore moins une super-mégastar. (OK, c’est le moment d’une petite parenthèse : vous avez besoin qu’on vous rafraîchisse la mémoire à propos de Garnett. Allons-y : 31 ans, 2,11m, 115 kg, drafté en 95 par les Minnesota Timberwolves à la sortie du lycée ; athlète littéralement incroyable, il s’impose rapidement comme le pilier de l’équipe et signe en 98 un contrat révolutionnaire de 126 millions de dollars sur 6 ans qui sera plus ou moins à l’origine du tristement célèbre lock-out qui amputera la moitié de la saison suivante. Accumulant les honneurs individuels (MVP, 10 fois All-Star), Garnett devient l’archétype du « grand joueur dans une petite équipe » après 7 éliminations consécutives au premier tour des playoffs et une seule apparition en finale de conférence en 2004. Frustré depuis par l’incapacité des Wolves à l’entourer de partenaires à sa mesure, les rumeurs de transferts se feront de plus en plus insistantes avant d’aboutir à son départ pour les Celtics) Honnêtement, qui est au-dessus de lui dans la hiérarchie des vedettes NBA à l’heure actuelle ? Kobe et LeBron, point final. Shaq ? Il est en pré-retraite. Nowitzki ? Un peu de décence, s’il vous plaît…

Ce n’est pas tous les jours non plus tous les jours qu’un échange implique SEPT joueurs (dans l’ordre d’importance : Al Jefferson, Gerald Green, Ryan Gomes, Sebastian Telfair, Theo Ratliff et 2 futurs chois de draft) contre un seul en retour. En fait, ça n’était jamais arrivé. J’imagine que c’est le prix à payer pour obtenir un des 25 meilleurs joueurs de tous les temps (ce n’est pas moi qui le dit) pendant qu’il est encore au sommet de son art.

Et enfin ce n’est pas tous les jours que la franchise la plus titrée de la ligue, Boston, au fond du trou après la draft lottery, ressuscite subitement et se pose tout à coup en candidat sérieux au titre de champion de la conférence Est. Si LeBron l’a fait tout seul, KG peut bien y arriver avec Pierce et Allen, non ?

Depuis hier, Minnesota repart donc de zéro, Boston rêve d’un 17ème titre, et les fans peuvent penser à autre chose qu’à un arbitre corrompu : tout le monde est content.

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