10 août 2007

Humeur massacrante

Un de mes collègues de boulot m’a fait remarqué hier que j’étais de mauvaise humeur (Qu’y a-t-il de plus improbable dans cette phrase ? Que j’aie encore un travail ? Que j’aie réellement un « collègue » ? Ou bien que je sois resté maussade toute la semaine ? A vous de me le dire). « Ouais, c’est vrai », lui ai-je répondu (il aurait été inutile de nier). Puis, comme s’il se sentait réellement concerné par mes états d’âme, ce même collègue m’a simplement demandé : « Pourquoi ? » Et je n’ai pas su quoi répondre.
Il fallait que je réfléchisse. Qu’est-ce qui pouvait bien causer chez moi cette disposition d’esprit franchement irritable ?
Etait-ce le boulot ? Certainement pas. Il n’était pas plus ennuyeux que d’habitude, autant que je puisse en juger. Et puis de toute façon, n’est-ce pas ce que tout boulot est censé être ? Mortellement ennuyeux ?
Etait-ce quelque chose de désagréable que quelqu’un m’aurait dit ? Aucun souvenir de ce côté-là. Et j’ai pour habitude de ne rien prendre personnellement, alors…
Ma vie sociale inexistante, peut-être ? Mais pourquoi dans ce cas s’en inquiéter tout d’un coup ? Ce n’est pas comme si elle était soudain devenue plus inexistante que durant les 5 dernières années. Il fallait aller chercher des raisons ailleurs.

Je suis donc allé sur Internet, là où aucune question ne reste en suspens. Et la réponse, je l’avais sous les yeux : le Grand Cirque du Sport Mondial, une fois de plus, était en train de me pourrir la vie.
Telle les grands fleuves formés de multiples ruisseaux, mon humeur pourrie résultait des petits agacements accumulés à la lecture des nouvelles : il ne pouvait y avoir d’autre explication.

Laissez-moi à présent détailler, dans l’ordre croissant, le top 5 des choses qui m’ont le plus énervé cette semaine :

- si seulement j’avais pu être Dario Franchitti. Jamais entendu parler de lui ? OK, voilà ce que vous avez besoin de savoir : il a 34 ans, il est écossais (oui, je sais, le nom…), il est pilote d’IndyCar, et c’est aussi l’homme le plus chanceux de la planète. Ce type est en effet sorti indemne de cet accident ultra-spectaculaire le week-end dernier. Incroyable. Je ne croyais pas que je le dirais de si tôt, mais ce crash était presque aussi terrifiant que celui de Kubica en juin au GP du Canada. D’accord, me direz-vous, mais ça ne suffit pour vouloir être à sa place. C’est entendu. Mais si je rajoute que le garçon a aussi gagné les 500 Miles d’Indianapolis cette année, grâce à une interruption due à la pluie, vous commencez à devenir légèrement jaloux, non ? Et maintenant, le coup de grâce : Dario est accessoirement marié à Ashley Judd. Autant de chance gaspillée sur un seul individu ? C’est vraiment dégueulasse.

- vous êtes des lecteurs réguliers, donc Barry Bonds et le record des home-runs n’ont aucun secret pour vous. Je vous ai même montré le n°755 en début de semaine. Depuis, Bonds a battu le record (c’était mardi soir) avec le n°756, et plusieurs médias français ont décidé d’évoquer l’exploit. Pourquoi, je me le demande, étant donné que 97% de la population de ce pays n’a pas la moindre idée de ce qu’est un « home-run »… Toutefois, j’aurais pu louer cet effort d’ouverture sur les States, si seulement nos amis journalistes avaient pris la peine de faire leur travail correctement : télés ou journaux, personne n’a été capable de dire que Bonds avait frappé son home-run contre les Washington Nationals, au contraire répétant en chœur que le match avait eu lieu face aux San Diego Padres (l’équipe contre laquelle Bonds avait égalé le record 3 jours plus tôt). J’ai même lu que Bonds était un joueur des « San Francisco Padres »… Ce ne sont que des détails, évidemment, mais tout de même. Aucun de ces « journalistes » n’avait le temps de se connecter sur espn.com pour vérifier l’info ? Personne dans ces « rédactions » ne maîtrise suffisamment l’anglais ? Je me répète, mais pourquoi parler de Barry Bonds (au moins il n’est pas devenu « Gary Bond », ou quelque chose dans le genre, dans l’affaire) quand on ne sait rien de rien sur lui et que de toute façon on n’a pas envie de chercher ? Foutus journalistes. Sans doute qu’ils sont trop occupés à écrire un énième article à propos de Laure Manaudou (j’y viens très vite). Je les méprise. BONUS : 2 vidéos amateurs du home-run n°756. Une première à peu près visible, et une autre quasi insoutenable qui tourne au chaos absolu à partir du moment où la balle atterrit dans les tribunes (regardez-la arriver !) Avec un son distordu et des hurlement effrayants, ce clip pourrait bien entrer dans l’histoire sous le nom de « The Barry Bonds Project »

- encore 37 journées de Ligue 1 Orange® avant la fin du championnat. Je ne tiendrai probablement pas jusqu’au bout si un téléspectateur désespéré ne se décide pas à envoyer un colis piégé à Laurent Paganelli. Vous savez, histoire de le faire taire un moment et de lui cramer sa tignasse blonde. Quoiqu’il en soit, je constate que de plus en plus de voix se font entendre pour critiquer le spectacle lamentable proposé sur les terrains français. Même « L’Equipe » s’y met, c’est dire si ça va mal. En quoi est-ce que ça m’agace ? J’imagine que c’est parce que cela fait des années que je le dis, bien avant la naissance de ce blog en réalité (et pourtant vous avez dû remarquer que c’était un thème récurrent ici…) Je me sens un peu comme Galilée dans cette affaire, incompris parce qu’en avance sur mon temps (la leçon, comme toujours : ne jamais avoir raison avant les autres). Cela dit, j’attends avec impatience le Metz-Lille, dimanche à 18h sur Canal+ Sport. Il semblerait en effet que Canal ait décidé d’adopter une tactique légèrement vicieuse dans l’optique des renégociations des droits télé avec la Ligue : diffuser l’affiche potentiellement la plus minable tous les dimanche après-midi pour pouvoir dire à Thiriez et compagnie dans quelques mois : « Mais qu’est-ce que c’est que ces matches pourris qu’on achète à prix d’or ! ». Il se pourrait même que Canal donne carte blanche aux commentateurs pour descendre en flamme les deux équipes (on en a eu un avant-goût lors de Le Mans-Metz l’autre jour). J’attends de voir où cela va nous mener, mais voilà qui pourrait relever quelque peu l’intérêt de la compétition. Et si jamais Canal remplaçait prochainement Alexandre Ruiz par un animateur effectivement doté d’un cerveau en état de marche, alors tout deviendrait possible.

- Plus un mot sur Laure Manaudou. Pitié. Je vous en supplie. Je ne veux plus en entendre parler. Elle pourrait encore changer dix fois d’entraîneur et finir par opter pour Flipper le dauphin, choisir d’aller habiter en Ouzbekistan, signer un contrat chez Marc Dorcel ou entrer dans les Ordres que je ne voudrais pas le savoir. Je veux dire, QUI cela intéresse-t-il ? Qui à part les journalistes ? Manaudou n’est qu’une Schwimmerin, bon sang, tout le monde se fout de la natation ! Regardez moi dans les yeux et osez me dire sans ciller que vous êtes un passionné du 400 mètres nage libre (la spécialité de notre championne). Cette folie médiatique n’a absolument aucun sens. En fait je suis même prêt à croire que c’est un complot ourdi dans le seul but de me rendre dingue. Et vous savez ce qu’il y a de pire là-dedans ? Manaudou n’est même pas jolie.

- Mais ce qui m’a finalement le plus affecté cette semaine, c’est le fait que ma ligue de fantasy football n’intéresse visiblement personne. Bientôt 15 jours d’existence, et une seule équipe m’a rejoint (et encore, il a fallu que je menace physiquement un membre de ma famille proche). Que dois-je faire ? Supplier ? Ecrire un autre magnifique article pour convaincre les gens de jouer ? Pas question. C’est juste que vous allez rater quelque chose si vous ne vous inscrivez pas… Si vous voulez bien m’excusez, j’ai des pre-rankings de draft à revoir.

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